Nous n'avons fait que fuir

de Image de profil de L'Écrivain SouterrainL'Écrivain Souterrain

Apprécié par 3 lecteurs

 Fais chier !
 Faut tout reprendre à zéro !
 Ça fait bien six mois qu’elle me vide les tripes dans les chiottes cette histoire, accompagnée de l’aigre bile qui va avec ! Pourtant, faut que j’y parvienne à m’en débarrasser ! L’extraire une fois pour toute… que ça cesse enfin… que je puisse reprendre ma vie bancale là où je l’avais laissée : nulle part.
 Alors nous y voilà ce soir, après une grosse assiette de farfalles à la sauce Maggi. L’idée, c’était de nettoyer le gras dans la poêle en fonte. Depuis trois ou quatre jours que j’y avais fait rôtir mon poulet, ce gras stagnait là, avec quelques gratons collés au fond et la langue de la chienne qui rôde pas loin. Pas envie de cuisiner ce soir, pas envie d’imbiber mon éponge d’huile non plus. Donc solution simple : faire bouillir des pâtes, récupérer un peu d’eau de cuisson, égoutter les pattes, les plonger dans la poêle, feu à fond, ajouter l’eau, la sauce Maggi, du fromage râpé, un peu de poivre, bien mélanger et racler le fond avec une spatule, servir chaud.
 On ne s’éloigne pas du sujet un peu là ? Tu parles d’une intro ! Bon ok… Commençons au moment où la folie a déboulé devant ma porte :

  « Si tu veux un autre genre d’amour
  Je porterai un masque pour toi
  Si tu veux du partage, prends ma main
  Ou si tu veux me faire subir ta rage
  Ne cherche pas plus loin.
  Je suis ton homme »
Leonard Cohen

 Encore une fois devient coutume, je traversais plutôt une période de merde durant la fin de l’hiver 2023. À bientôt 38 balais, je démarrais l’année sans job. Toutes mes économies s’étaient tirées, et ma gonzesse aussi. Enfin… MES gonzesses, on y viendra. Six mois plus tôt, j’avais pratiqué la plus grosse connerie à faire avec une femme : être honnête. Ce ne sera sans doute pas la dernière car dans le fond, je suis un gars gentil. Un peu trop parfois. Ça a tendance à me rendre faible. Et là… j’en deviens moins gentil. Dans le futur, je m’appliquerai à faire à d’autre ce qu’elle m’a fait. On se débrouille comme on peut avec les ressentis…
 Depuis des mois, je me traînais un chagrin d’amour. Un bon celui-là, bien costaud ! Un comme ça faisait bien dix piges que j’en avais pas vu ! Toute une boule comac de tendresse orpheline tapant bien sourd afin d’enfoncer la tho-racique et sortir de sa cage, bien furieuse de son trop plein de manque, de vide, de douleur et de silence. Un bon cri bien blues, plein de râles et de pleurs, presque insupportable, trouvant un peu de répit lorsque imbibé de bières. Et encore… Parfois il s’en servait pour gueuler plus fort… C’était comme ça, je me déplaçais encore dans une histoire où elle n’y était plus, vite partie au galop en chevaucher un autre.

  « Moi j’aurais bien aimé un peu plus de tendresse
  Ou alors un sourire ou bien avoir le temps
  Mais au suivant
  Au suivant »
Jacques Brel

 Elle fredonnait une tout autre chanson maintenant, c’est tout. Y’avait rien à y blâmer, même si mon mal disait le contraire…

 Quant à mon fils, le petit Diego, il trottinait dans la connerie de ses 15 ans à venir. En taille de pied il me dépassait, en taille tout court ça arriverait… Niveau école c’était pas la gloire. Le Bescherelle et le Bled étant incontestablement les bouquins les plus propres de sa bibliothèque envahie de mangas. Tout plein d’hormones et de smartphone, il annulait la moitié des week-ends normalement passés ensemble.
 Je vivais dans un minuscule village de la campagne provençale nommé Cruis, croulant sous le soleil l’été et sous les vieux toute l’année. Depuis un bail, j’y louais une maison en carton avec un petit bout de jardin et un petit garage prenant la flotte à chaque orage. J’y faisais mon potager et des bricoles, mais j’y foutais surtout le bordel ! J’avais beau y faire, j’étais un camp de gitans à moi tout seul.
 Quotidienne, j’étais accompagné de ma chienne, Michonne, une beauceronne de 2 ans et demi, de ma modeste guitare Squier avec son floyd rose et de mes douleurs dorsales. Et pour finir cet état des lieux, même ma bagnole était à deux doigts de me lâcher. Bref, niveau rock’n’roll ça se posait là !
 En ce samedi 18 mars, à 17 heures 16, le temps se couvrait. J’allais me préparer à rentrer mes semis de poivrons et de choux lorsque mon téléphone fixe s’est réveillé.
 « Salut crétin, t’écris toujours ? »
 Cela devait bien faire six ou sept ans que je ne l’avais pas entendu cette voix, impossible pourtant de ne pas en reconnaître la propriétaire. Ça m’a pris comme un sourire.
 « Je sens que je vais m’y remettre sous peu… Entre une morue qui en sort et une gouine qui y rerentre, va y avoir des trucs drôles à dire sur ma vie… »
 J’ai vu dans l’invisible, comme une sensation, son sourire fin se dessiner lentement de l’autre côté du combiné.
 « Ça fait un bail, qu’est-ce que tu deviens ?
 – Pour être honnête ? En ce moment je broie du noir dans mon bled paumé. Et toi ?
 – Pour être honnête ? En ce moment je broie du noir dans ton bled paumé. Je suis devant la boulangerie, tu viens ? »
 J’avoue qu’il y a eu comme l’ouverture d’une petite brèche spatio-temporelle à l’intérieur de mon cerveau. Mes connexions neuronales sont aller se foutre sur le banc de touche un petit temps… En gros j’ai beugué !
 « De qui tu quoi ?
 – Grouille ! Je t’expliquerai.
 – J’arrives dans trois minutes »
 J’avais passé toute la journée dans mon vieux pantalon de survêtement gris, tout troué de partout. Enfin toute la journée… davantage quelques semaines qu’il était de sortie, laissant traîner derrière lui tous les effluves distinctifs de la solitude et de l’angoisse : fumée de cigarette froide, bière renversée et bite sale. Je m’en suis débarrassé en vitesse pour rentrer dans le seul blue jeans 501 potable que j’avais. Pour le haut, j’enfilais un t-shirt noir propre sans trop de trous de cigarettes ou de mites, et me voilà de sortie par la fenêtre de ma chambre, histoire d’éviter que la chienne ne me suive (je raconterai ces sketchs-là plus tard, peut-être). Me suis mis à arpenter mon chemin à petites foulées avant de descendre la rue. Mon premier simili footing depuis des lustres. J’en avais déjà mon abus de clopes qui me tambourinait le cœur. Heureusement, je n’avais pas à courir bien loin…
 Assise sur le muret de la boulangerie, camouflée dans un jogging noir assez large pour en faire rentrer trois des comme elle dedans et un visage masqué par d’immenses lunettes de soleil noires, je l’ai reconnue instantanément. Elle aussi, puisqu’avant même d’avoir pu traverser la route, elle a décollé son petit cul du muret pour venir à ma rencontre.

 On s’est pris dans les bras et en une fraction de seconde, tout est revenu me sauter à la face : notre histoire durant des mois à la Réunion, son odeur, notre connexion. On est restés comme ça un moment… chacun le menton piégé dans le cou de l’autre, à se serrer comme pas possible, comme si on voulait que nos poitrines n’en fassent plus qu’une. Puis elle a eu ce hoquet de sourire.
 « Salut Marc.
 – Salut Lola. »

* * *

 Un sac de sport pour y mettre ses affaires, son jogging de gangster américain, c’est tout ! Lola ne s’était pas pointée avec grand-chose. J’ai pris son sac et on a remonté la rue tranquillement, sans trop échanger de mots. Quand on est arrivé à la barraque, mon fatras de manouche accumulé devant lui a bondi à la vue avec le plus bel effet. Pour sûr, ça la changeait de sa villa de luxe californienne ! La balustrade bancale et le petit portail fébrile en bois de palettes fabriqué dans le but que Michonne ne se tire pas trop souvent – l’efficacité du montage se trouvant tout entier dans le terme « pas trop » – ont achevé de la faire tiquer. Ses réflexions toutefois se limitèrent à un petit coup d’œil.
 « T’as pas peur des chiens au moins ?
 – Non.
 – Okay… Alors fanfare ! »
 Michonne adore les gens, les femmes surtout, et les enfants plus encore. L’ayant dressé aussi bien que je le suis moi-même, la fiesta dans les jambes de Lola dura bien cinq minutes – introduite par la petite pisse émotionnelle qui va avec, cela va de soi – le temps de traverser la terrasse et de se réfugier dans le salon. Je laissais la chienne dehors, histoire qu’elle gratte plus encore la porte en PVC de l’entrée. Le jour où je partirai, j’y laisserai une sacrée caution aux propriétaires ! J’ai déposé le sac dans l’entrée et, bras tendu, j’ai annoncé : « Bienvenue chez moi ! »
 Il n’en fallut pas long à Lola pour effectuer le tour du locataire. Petite baraque sans prétention, mais confortablement agencée. Pour la même chose, en ville, j’avais même pas droit au balcon. Après, ce que je ne perdais pas là-bas, je le perdais ici en essence, et je gagnais en isolement. On ne peut tout avoir… Je me suis dirigé vers le frigo pour y prendre à boire.
 « Tu veux une bière ?
 — T’as pas autre chose ?
 — Du whisky, ou bien du sirop.
 — Bon ben une bière alors. »
 Je lui ai tendu une canette de Leffe en 50cl, Lola la saisit.
 « Tu veux que je te la serve dans une chope ?
 — Non merci. »
 Alors j’ai pris la chope pour moi, et j’y ai fait méticuleusement coulé le liquide… Un beau col ! Comme s’asseoir à table sur des chaises en bois je trouvais ça con, j’ai indiqué à Lola mon beau fauteuil en suédine marron calé contre le mur. Pour ajouter du chic au chic, il était recouvert d’une fausse peau de vache. Elle aurait le cul à l’aise sur ça. Moi, j’ai pris le clic-clac tout défoncé et déchiré à côté d’elle. En guise de cache-misère lui, c’était par la reproduction d’une couverture en laine de l’armée Suisse qu’il était drapé. Il me faisait un mal de dos du diable ce canap’, raison pour laquelle je m’étais fait offrir ce fauteuil lors d’un Noël. L’ancien bureau de mon fils nous servait de table basse. C’était celui qu’il avait quand il était petit enfant, dans mon appart sans balcon. On y posa nos verres. J’y roulait une clope.
 « Tu peux enlever ta capuche et tes lunettes maintenant si tu veux. Y’a pas de fans déments dans ma barraque. »
 Lola baragouina un truc en américain auquel je n’ai rien bité. Genre saurie ite ce trou ail meuh confuse. Sa capuche et ses lunettes ont dégagé. Elle arborait la même couleur de cheveux ambrée qu’à l’époque, mais en plus garçonne. Mi-long devant et mulet derrière. Premiers regards sans filtres.
 En ouvrant sa canette elle m’a pointé du bout de son pif pointu et de son sourire.
 « T’as un peu grossi.
 — Merci. Toi aussi t’as vieilli.
 — Mais je reste une beauté.
 — Ça te va même mieux. T’es une femme maintenant. Même si tu dégages plus de testostérone qu’avant. » 
 Sans relevé la vanne, Lola a levé la tête sur la déco des vingt-cinq mètres carrés du salon… Des livres, des photos, des disques, une platine, des couteaux, le tout recouvert de poussière sur des meubles en bois brut fait par mes soins.
 « C’est sympa chez toi, tu vis seul ?
 — Ouais.
 — Ça se voit.
 — Tu comptes me balancer tous tes compliments d’entrée Lola où tu m’en gardes un peu en réserve ?
 — Hey, c’est de bonne guerre ! Mais je ne sais pas trop pour l’instant… Je vais voir… Alors… tu deviens quoi ?
 — Des bas… des hauts… la vie.
 — T’as vraiment pas changé Marc.
 — Et voilà qu’elle m’insulte à présent…
 — Et en ce moment t’en es plutôt où ?
 — Plutôt en bas je dirais… Ouais… Et toi, toujours actrice ? »
 Bouche en cœur avec aspiration de travers et sourcils froncés… Comme au jour de notre rencontre. Fameux signe distinctif d’une fausse vexation boudeuse de Lola. C’est à cet instant que je m’en suis rendu compte : elle m’avait manqué.
 — Donc… si je comprends bien… Tu n’as pas DU TOUT suivi ma carrière ?
 — Non. Après notre séparation ça me faisait trop mal de voir ton image. Puis peu de temps après avoir fini Où veux-tu qu’je r’garde ? – merci pour la quatrième de couverture au fait, elle a eu son petit effet.
 — Merci à toi de l’avoir écrit, il était vraiment bien. Dommage qu’il n’ait pas marché.
 — IL a marché, à mon niveau… J’en ai vendu quelques-uns sur internet, et puis au Toit. Tu sais ce bar j’allais… Je trouvais ça extrêmement stylé d’ailleurs, mes bouquins sur le comptoir.
 — Et t’as eu des retours ?
 — Assez rares mais ouais ! Et plutôt positifs dans l’ensemble…
 Je lui ai raconté l’histoire de ce mec… On s’était bu quelques verres ensemble et comme mon livre était sur le comptoir à côté de nous, on en a parlé. Il m’a dit « Tu sais je lis pas, ça m’emmerde ! Mais comme t’es sympa, je vais te le prendre ton bouquin ! » Lorsque je suis retourné au bar la semaine suivante, le type était là : « Putain ! Ça fait trois jours que je viens ici dans l’espoir de te voir. — Ah bon ? » Il avait dévoré le bouquin. « J’aimerai en lire plus souvent des comme ça, tu parles de la VRAIE vie ! »
 — Sacré compliment !
 — Ouais. Rien que pour lui, ce bouquin valait la peine d’être écrit.
 — Et donc… le non-suivi de ma carrière ?
 — Ah oui… donc peu de temps avant de finir la relecture du roman, j’ai rencontré Mary, une créole. Une femme superbe avec un cœur grand comme ça, elle te plairait. On est séparés depuis plus d’un an maintenant – on se rendait tristes – mais on reste en contact, c’est cool. Un soir elle a voulu qu’on regarde ton Drôle de Dames. Il m’a gavé ! Excuse-moi… mais j’ai vraiment trouvé que c’était un film de dindes féministes à la con !
 — J’ai pas écrit le scénario… Mais tu as raison. C’était une période bizarre pour moi, je crois que j’en voulais aux mecs !
 — J’espère que j’y suis pour rien… Et donc t’as viré complètement ta cuti ?
 —Ma quoi ?
 — T’es devenue lesbienne à temps complet ?
 — Ah… Oui ! »
 Elle a dit cela avec un joli haussement de menton, tout souriant.
 — … après j’ai vu ton film sur Kerouac et Maria un truc.
 — Sils Maria.
 — Voilà.
 — Ça date ! Well… si je comprends bien, tu n’as vu aucun film de moi d’après nous ?
 — Voilà.
 J’ai vidé ma bière tandis que Lola dégustait la sienne. Comme Michonne commençait de devenir chiante à gratter la porte, je l’ai faite entrer. Elle est venue faire sa ronde dans les jambes de Lola, a pris sa dose d’attention puis est allée se vautrer sur son tapis, près de la porte fenêtre. On a continué à blablater comme ça une petite heure dans le superficiel. Elle m’a demandé des nouvelles de mon fils. Je lui ai dit que Diego, comme tous les adolescents, n’était préoccupé que par son smartphone, les copains, et les conneries qu’il cachait à son père. Puis Lola à aborder le sujet du flop de La Muse. Pour elle, Jules avait eu tord de ne pas revenir à l’essence du bouquin et d’avoir autant changé l’histoire.
 — Moi je me rappelle surtout que c’était le bordel cette époque ! Et pour tout te dire, j’ai été con, Jules n’avait rien à se reprocher. Au lieu de taper mon petit caprice à la con, j’aurais dû relativiser les choses… Mon œuvre à moi c’était la nouvelle, pas le film. Le film c’était à lui. Une adaptation c’est une adaptation. C’est comme une reprise en musique, l’autre fait ce qu’il veut. Je n’avais pas à être chiant comme ça sur le tournage parce qu’il avait changé mon script. Pour qui je me prenais sérieux ?!
 Lola m’a observé de sa façon bien à elle après ma petite tirade. Ce mélange de je m’amuse comme une folle et t’es un mec bizarre.
 — T’as peut-être changé en fin de compte… Même si tu t’écoutes toujours un peu trop parler.
 Entre deux canettes et quelques cigarettes, le soir commençait de tomber. J’ai rajouté quelques bûches dans le poêle à bois. Il était entendu que Lola était mon invitée pour la nuit, elle pioncerait dans le lit du Petit.
 Puis passé le temps de ces jolies retrouvailles, il a bien fallu que je lui demande ce qu’elle foutait ici l’actrice ? Même si on en a les moyens et le temps, on ne traverse pas la moitié du globe pour voir ma trogne, surtout au bout de sept ans. Une fois mon pied posé dans le plat j’ai découvert une Lola qui jusqu’alors m’était inconnue. Je n’avais plus l’actrice en face de moi, mais autre chose… Elle aussi avait changé.
 — Et bien détrompes-toi ! Si, je suis venue exprès pour ta trogne comme tu dis. Je veux que tu te remettes à écrire. Un livre, un vrai.
 — Tu… veux bien répéter ta phrase ?
 Lola a posé sa canette avant de poser chacun de ses mots :
 — Je veux – que – tu – te – remette – à écrire – un livre. Tu vas mal en ce moment, et ce n’est que le début… Tu vas y retourner… dans le fond… je suis là pour diminuer la casse.
 Décidemment, cette journée s’annonçait dosée niveau psychédélisme !
 — Okay… Je peux te demander comment tu sais ça ?
 — Je l’ai senti.
 — Tu l’as… senti ?
 — Yes ! Et on me l’a dit aussi… là-haut.
 Pour illustrer son « là-haut », Lola a désigné le plafond de ses yeux et d’un léger signe de main. Puis elle a plongé son regard bien profond dans le mien… et longtemps… et sans bruit… On aurait dit des yeux de bébé. Comme un truc qui vient à peine de débarquer mais qui en sait déjà plus long que toi… Un silence… Pas gênant, actif ! Ma cervelle, instinctivement, voulu s’en dégager, et proposait que ma bouche fasse la mariole, balancer une réplique du genre « Depuis quand tu te drogues ? ». Mais j’étais tout entier tenu par Lola et ses yeux vert… Ça a même commencé comme de me bousculer en dedans. Un titillement dans le bide… Une montée qui se fait connaître…
 — MAIS… tu peux commencer par m’écrire des chansons si tu veux.
 — Quel genre ?
 — Du blues ! Quoi d’autre ? Je vois que tu as une guitare, ça peut être marrant !
 C’est toute la pression dans moi qui est partie avec sa phrase ! J’ai pris le temps d’atterrir en me reconnectant à ma bière, tout en tirant une bonne bouffée de tabac.
 — Tu chantes toi ?
 — Je suis actrice, t’as oublié nos débats sur la note juste ? Et y’a quelques années j’ai joué le rôle de Joan Jett.
 — Ah carrément !?
 — De te savoir aussi expert sur ma filmographie me procure un réel plaisir Marc ! Tu ne peux pas savoir comme ça fait me touche de rencontrer un fan !
 De remettre en marche comme ça la machine à chambrage, et parler un peu musique, ça a fini de faire courant d’air sur les émotions qui se pointait… Sauf que… je n’avais pas écrit un truc potable depuis des années. C’était pas les quelques bidules balancés sur le blog qui faisaient le poids… Je ne savais pas trop comment me reconnecter à cette fréquence… Et puis je vivais à la campagne maintenant… mon écriture, elle sortait des tumultes d’une vie en ville.
 Je me suis roulé une énième bonne clope et quand je l’ai allumée j’ai bien pris le temps d’en tirer quelques bouffées avant de l’ouvrir, histoire de peser un peu le pour et le contre. J’en ai profité pour m’étirer les lombaires. Mon dos me faisait vraiment mal.
 — Pfff… Je sais pas Lola… Je…
 — T’as rien à savoir, t’as à faire ! »
 Fallait les voir les yeux de Lola plantés dans les miens… pour comprendre. Ce n’était pas une simple demande, c’était un ordre. Depuis quand est-ce qu’elle était devenue aussi forte ?
 — Mais avant faut que je t’explique le deal. Parce qu’en réalité, c’est un service que tu me rendrais aussi.
 — … ?
 — J’ai… besoins d’expérimenter de nouveaux… "talents" disons ! Et je pense que ça peut t’aider. Mais je vais avoir besoin que tu fasses quelque chose pour moi.
 — J’suis tout ouïe.
 — Faut que tu parles. Je veux dire… faut qu’on parle VRAI. Pas tes conneries habituelles sur la société et la politique. Faut que tu te reconnectes à tes tripes.
 Ben voyons mon colon ! C’est vrai que j’étais pas assez en vrac ces derniers temps ! Ne pas en remettre une couche aurait été dommage ! Aussi, comment résister lorsque ton ancienne maîtresse – une actrice d’Hollywood devenue lesbienne – débarque pour te prédire l’avenir et te proposer du maraboutage ? Mais… aussi curieux que cela puisse paraître, ça faisait sens… ça faisait sens.
 — Putain Lola… Tu te fais pas chier, vraiment !
 — En voilà un bon titre pour commencer !

Tous droits réservés
Contenu sensible
30 chapitres de 9 minutes en moyenne
Commencer la lecture

Commentaires & Discussions

1 - Tu te fais pas chier, vraiment.Chapitre0 message
2,5 – La fameuse révélationChapitre0 message
Sa puteChapitre0 message
2 – Mon Elle, Son HellChapitre0 message
5 –Dans la lumière et le bruitChapitre0 message
3 – Nos réalitésChapitre0 message
4 – N’importe quand le téléphone peu sonnerChapitre0 message
10 – Les âmes en bluesChapitre0 message
11- Laisser tomber !Chapitre0 message
8 – Boxing bluesChapitre0 message
12 – Ne jamais refroidir une chatte mouilléeChapitre0 message
9 – Boom Boom Boom Boom !Chapitre0 message
7 – La vie s’en chargeChapitre0 message
6 – L’Amour… et tout ce qu’il y a dedansChapitre0 message
13 – PrièresChapitre0 message
14 – InterludeChapitre0 message
15 – L’équilibreChapitre0 message
16 – (poème)Chapitre0 message
17 – Foutu timingChapitre0 message
Chapitre 21Chapitre0 message
19 –Chapitre0 message
Partie 3 ? 22 – En mode WinnerChapitre0 message
21 – Aujourd’hui c’est mon anniversaireChapitre0 message
24 – Goodbye mes femmesChapitre0 message
23 – Connexion, déconnexion, réflexion.Chapitre0 message
LOLA (song)Chapitre0 message
Dans la Lumière et le bruit (song)Chapitre0 message
Boxing Blues (song)Chapitre0 message
Ne sois pas sourde Helli (song)Chapitre0 message
1 - (poème)Chapitre0 message

Des milliers d'œuvres vous attendent.

Sur l'Atelier des auteurs, dénichez des pépites littéraires et aidez leurs auteurs à les améliorer grâce à vos commentaires.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0