21 – Aujourd’hui c’est mon anniversaire

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Je le passerais seul.

appel a franck et au vieux, ils me diront plus tard que j’ai été con.

Aujourd’hui c’est mon anniversaire,

et après une journée passée à bosser, j’ai lâcher 800 balles au garage pour récupérer ma bagnole.

puis je suis allé au magasin des filles

il y avait là un gros chien – genre Beethoven – qui ne voulait pas bouger.

J’ai acheté des bières, un paquet de cigarettes blondes et un ticket de loto. On ne sait jamais, s’il est un jour où les Dieux m’ont peut-être à la bonne, ce devrais être celui-là.

Aujourd’hui j’ai 38 balais, autant dire qu’à peu de choses près, j’ai déjà fumé une bonne partie ma vie. Si c’étaient les meilleures, l’ambiance des suivantes !

Si je fais un bilan rapide, j’ai beaucoup pleuré, mais j’ai ri aussi. J’ai aimé, j’ai été aimé. J’ai fait l’amour à des tas de femmes et dans des tas d’endroit. J’ai aidé, j’ai été aidé. J’ai été violent, j’ai reçu de la violence, j’ai saigné, j’ai soigné, j’ai essayé de me tuer, je m’en suis sorti. Il y a eu des fois j’allais bien, et des fois je n’allais pas bien du tout, comme en ce moment. J’ai été père, je n’ai pas été marié, ni propriétaire. J’ai voyagé, j’ai lu, j’ai écris, j’ai rêvé. J’ai menti, on m’a menti, j’ai dis la vérité et parfois on m’a dis la vérité mais ça ne me convenait pas. En ce moment j’ai un chien, des dettes, un chagrin d’amour et une petite amie depuis une semaine. Elle semble déjà bien accrochée.

Je n’ai pas pris de bonnes résolutions, je ne pense pas arrêter de fumer, de boire, de déprimer, ou de ne pas faire de sport. Surtout j’en ai marre de (me) faire des promesses que je suis incapable de tenir.

Comme c’est mon anniversaire, c’est à moi de faire, et il parait que le meilleur que l’on puisse faire, c’est quand l’autre reçoit sans savoir qui est l’expéditeur. Alors pour le moment, ces mots-là, je vais les garder pour moi, tout en vous les envoyant, et si vous les lisez un jour, tant mieux, t si vous ne les lisez pas, finalement ce n’est pas bien grave, ils sont envoyés. Ça va dépendre de si j’arrive à finir ce maudit livre un jour…

J’ai envie de vous dire à tous de faire ce que vous faîtes déjà : osez vivre votre vie. Même si elle est bancale, imparfaite, triste parfois, mais gaie aussi, faîte de colère, de mauvaise foi et de rancune, ce n’est pas grave, on est humains, juste humains. La mission de vie n’existe pas, la meilleure version de nous même n’existe pas, la quête n’existe pas, parce qu’on est en train d’incarner tout ça pleinement, maintenant, je vis ma mission de vie et suis la meilleure version de moi-même, tout simplement parce qu’il n’en existe pas d’autres à cet instant.

J’aimerais maintenant te parler à toi, Lili. Et ça va pas être facile… parce que je t’ai déjà écrit une lettre hier, et je ne sais pas e que tu en as fait. Mais aujourd’hui est différent, alors voilà :

Il y a sept ans j’ai croisé une femme portant ton prénom et ton signe astrologique, je sais, c’est con, mais ça m’a marqué. C’est partie en couille avec elle, bien comme il faut. Et… c’est assez bien partie en couille aussi avec toi. Ceux qui ont la synthèse facile diront que c’était une relation toxique, moi, j’achète pas du tout cette idée-là, je me dis qu’on avait tous les deux besoins de vivre ça. De ton côté je ne saurais probablement jamais le fond de tes ressentis mais, pour espérer ne plus me trimbaler ça, voici les miens, parce que ce que je veux là, c’est perdre ma guerre, ne plus rien revendiquer, ne plus distribuer de bons ou de mauvais points, déposer les armes.

Vraisemblablement ce qui se dessine dans le projet, c’est que nous allons vieillir et mourir chacun de notre côté sans plus jamais prendre de nos nouvelles, comme si rien n’avait existé. On aura ses souvenirs communs, main on va les garder chacun pour soi sans plus jamais en partager la saveur avec le principal intéressé. Comme si on se tuait soi-même en tuant l’autre de notre histoire.

Il me reste des tas de souvenirs de toi, tes fraises, pleins de trucs, et j’espère que tu garderas mon bouquin et le Bukowski qui traine. Ou que quelques morceaux de blues te feront penser à moi.

Je suis désolé Lili. Profondément désolé.

J’ai été tellement blessé sachant que tu avais un nouvel homme et par ton attitude… je me suis senti tellement effacé que j’ai nourri tout ça de colère, d’injustice et de rancoeur. Aujourd’hui je fait marche arrière, car je sais que j’ai ma part dans tout ça.

Je veux juste que ce qui est juste apparaisse et ce qui m’apparait, c’est que tous les deux, sur bons nombres de points, nous étions semblables. Sinon on ne se serait jamais rencontrés. Chacun après à géré ça comme il a pu avec les données qu’il avait.

Il va me falloir du temps, c’est sûr, mais je sais que ton souvenir et la douleur qui y sont liés vont s’estomper, j’espère jusque ça ne mettra pas cinq ans comme la dernière fois. Ça va bientôt plus de temps que je te pleure que de temps qu’on a passé ensemble… Et si on se base juste sur du présentiel, c’est déjà le cas… Quelle vie de taré ! Mais en même temps, quel pied on a pris tous les deux ! Et si te ton côté, par mes conneries, et ton attirance pour elles, tout est rayé, du mien je sais que je n’alimenterais plus de rancœur et de tristesse ce qu’on a vécu, parce qu’on a vécu quelque chose de magnifique avant qu’on se jette des silences et des injonctions à la gueule.

J’ai passé ces derniers temps à te dire comment te comporter et après à me montrer infect parce que tu ne m’écoutais pas. Et toi, tu m’as parfaitement bien répondu.

Tout ça, c’est parce que je me sens impuissant à t’imaginer heureuse alors que je ne le suis pas. J’avais perdu mon exclusivité. 6 mois plus tôt, les rôles étaient inversés. Sacrée leçon !

Comme je ne savais pas quoi faire, j’ai fait comme toi, je me saoulé, et j’en avais après toi. On ne répondais simplement pas pareil à cet appel. Et ça m’a révolté, et tu as fait parfaitement tou pour que je me révolte encore plus ! Parce que tout ça, quelque part, je l’ai bien cherché. Et je suis désolé de t’avoir fait porter le chapeau qui aurait dû se trouver sur ma tête. En fait chaque mot que j’ai prononcé c’était pour te faire mal, te culpabiliser, parce que c’est moi qui avais mal, et que ce mal avait ton image. Mais cette douleur elle est à moi, je n’avais à t’en accuser d’en être la source. C’est un mécanisme courant, j’essayais de faire en sorte que tu te sentes nulle et coupable comme ça je cherchais à me sentir un petit peu plus grand et important. En vrai, je voulais que tu me donnes ton attention, parce qu’elle se portait sur un autre.

Mais ce n’est pas la personne que j’ai envie d’être. C’est pas comme ça que j’ai envie de me comporter, je ne suis pas content de ce que j’ai produit et j’ai envie d’être plus clair, plus transparent quant à notre relation.

C’est vrai je trouves ça triste de finir ainsi, comme des presque ennemis, distants, soupçonneux, limite hostiles… Après tout, l’autre Aurélie n’a jamais lu le bouquin sur Lola, et… Parti comme c’est, si j’arrive à le finir, tu ne liras jamais celui avec de magnifiques lignes sur toi… Avec l’autre on s’est mutilés après s’être tant aimé… J’espère avoir cassé ce schéma-là.

Bien sûr, ça me ferait extrêmement plaisir, un de ces quatre, si tu le souhaites, que tu me donnes de tes nouvelles… quand ça se sera tassé. Comme il me ferait plaisir que tu retournes me lire, te réabonne, si tu aimais ça… Surtout pour lire ce livre, et… soyons dingue, m’en donner ton avis. Mais, pour que tout ça soit vraiment juste, pour être honnête, il faudra que ça arrive au moment où j’en ai plus rien à foutre.

Et si ce moment n’arrive jamais, si avec cette lettre je n’ai pas réussi à (gagner ma guerre ?) passer réellement encore la machine arrière, ok, ça fait mal, mais ok. Il se peut que ce soit parfait aussi.

Il y a une chose que l’on ne s’est jamais dite, sans doute pas pudeur, peur, blindage ou que sais-je, mais tu m’as fait énormément de bien Lili, et jusqu’à ce malheureux soir où il a fallut parler d’enfants, j’ai trouvé les moment qu’on a passé ensemble très doux, très cool, très fun et putain au pieu on envoyait grave !

Peut-être au plaisir de te revoir un jour Lili…

Dans tous les cas, merci.

Et il me reste toi, ma nouvelle chérie, depuis une semaine tout juste. Tu n’es pas la plus belle, ni la plus sexy et pas la meilleure baiseuse non plus. Mais tu es la femme parfaite qu’il me faut à cet instant. Puisque c’est toi qui est venue, je suis pour toi et tu es pour moi. J’aime l’idée que dans notre relation, je me suis pointé d’entrée en te disant que j’avais un trou comac dans le cœur et un immense manque d’affection. T’as dit « moi aussi » et on a démarré avec ça et… je crois que c’est la première fois de ma vie que je démarre ainsi, sans mensonge, comme je suis. Tu me permet de l’être, et j’espère être en mesure de te permettre d’être ce que tu veux. On verra bien où ça nous mène.

J’ai dit à Lola dans mon dernier bouquin que j’allais le mettre à jour le grand jeu du mensonge, pour une fois j’ai tenu ma promesse, sauf que je n’avais pas idée à l’époque que les mensonges à révéler serait les miens.

Donc aujourd’hui c’est moi anniversaire, le soleil se couche et il va falloir conclure… J e me suis fabriqué, encore, un moment de solitude. C’est ok, c’est à moi, j’ai crée ça. Ça me fait chier, ça me rend triste, en colère, j’ai envie de cogner, mais c’est moi. Tout ce qui m’est arrivé dans la vie, n’est arrivé que parce que je l’avais produit. Et maintenant ? Honnêtement chers lecteurs, et lectrices, et ceux qui hésite entre les deux, s’il y en a, je n’en sais rien.

La seule chose vraie, c’est que désormais il y a parfois ce décalage, ce moment où lorsque je vois une situation, au lieu de tout concidérer comme étant à l’extérieur, je me dis que ce que je vois « est à moi », que c’est la réalité que je suis en train de me fabriquer. Et je suis cette supebe fille qui passe en mini jupe dans la rue, ce clochard, cette fille qui ne répond plus à mes messages, cette autre qui veut qu’on remette le couvert depuis qu’lle sait que j’ai une copine, je suis ce mec qui ne sait pas trancher, je suis lâche et courageux, faible et fort, je suis ce chat écrasé sur la route et cet arbre qui fait pousser ses feuilles dans le printemps, je suis mon feu de bois et Michonne allongée devant, je suis alcoolique, je suis un mec sensible qui sait se blinder, je suis un cérébral faisant de boulot manuel, je suis parfaitement imparfait, je suis agenouillé par la vie, je sais que le téléphone peut sonner demain pour m’annoncer la pire nouvelle de mon existence, je pète, je grince des dents, je bouffe mes crottes de nez, je lis de la poésie, je me branle, je jardine, je souffre, je jubile, je suis ambivalent, je suis écorché, je suis un écorcheur, je suis fourbe comme je suis honnête, je suis écrivain, et je suis autre chose, je ne suis pas une bonne personne, je ne suis pas non plus une mauvaise personne, je suis… un être humain.

vendredi 21 avril 2023

20h42

c’est bien une guerre puisqu’on semble être devenus enemis, au point de vouloir à tout prix nous ignorer, nous exterminer denos existences mutuelles.

je fais des expériences aggressive pou fabriquer une personnne en moi qui tente de les déjouer pour paraitre etre une bonee personne.

Mais en même temps j’avais raison, parce que ce que tu as fait dès le moment où tu t’es sentie dans ta nouvelle relation, c’était vraiment pas cool et injuste. Sans déconner, tu crois pas qu’il y a eu comme un problème dans ton comportement ?

Eten même temps tu avais parfaitement raison d’agir comme cela aussi, parce qu’il était parfaitement juste que tu te protèges si tu sentais que j’étais un danger pour toi. Ou ce que tu veux d’autre, ça t’appartient. On avait raison et on a avait tord tous les deux.

Aurélie, 7 ans plus tard, qu’es tu devenue ?

Est-ce qu’il embrasse aussi bien ? Mieux ? Putain ça je voudrais voir !

Différent mais cool aussi ?

Je me sens profondemment seule

Bientôt y’aura plus que le profondemment, plus le seul.

trop loyal pour oser vivre ta vie. y’a un moment ou être un homme ou une femme déloyal(e) peut libérer l’énergie.

je te souhaite d’oser vivre ta vie

–aujourd’hui c’est mon anniversaire, et je le passe seul. QU’est ce que tu te ferais comme soirée toi ?

– Plutôt Blues ou festif ?

– Disons un Blues festif

– Attends

Elle part chercher un truc puis revient avec une bouteille. C’est mon meilleur Whisky !

Combien je te dois ?

C’est moi qui offre ! Bon Anniversaire Fabien.

personne ne regarde le monde par la même fenêtre.

C’est chaud la vie ! on ne sait pasq ce qui va se passer. Quand le telephone va sonner ? Pour qui ? Pour quoi ?

c’est quand donne le droit à la personne de se barrer que sa présence devient importante. Parce que tout d’un coup cette personne à envie d’être avec vous. Elle n’est pas prisonnière.

Ce qui est drôle c’est que je viens de rendre compte que j’ai fait à Ségolène exactement le même plan que tu m’avais fait. Comme quoi c’est fou comme on répète ce qu’on nous a fait, même si on n’aime pas ça. Je vais m’occuper de ce schéma là aussi…

Peut-être des moules à la bière…

Tu avais raison, elle me fait du bien, ou en tout cas elle ne me fait pas de mal. Je suis rentré dans la relation en lui disant que j’avais un trou béant dans la poitrine et un immense vide affectif à combler. Elle a dit qu’elle aussi. On démarre avec ça. Je crois que c’est la première fois que je suis aussi sincère d’entrée. C’est cool.

Parlant de cadeau, c’est sûr que je l’aurais aimé cette dernière rencontre, les yeux dans les yeux, c’est plus humain, mais bon… c’est ainsi. C’est trop tard. C’est bon l’histoire des bons et des mauvais points, toi t’y a eu droit, pas moi. C’est puéril, c’est humain.

Il y a mille choses dont j’aimerai parler avec toi. Comme… tu vois, je pense que t’étais aussi peu exclusive que moi dans notre relation. Après tout, il a fallu que je ne le sois plus pour que tu cesse de l’être. Les chiens sont fidèles, c’est leur état d’être. Tu peux les tromper, les maltraiter, ils sont toujours là. Nous les humains, on fait du business, on est exclusif à condition.

Le cadeau que j’aurais envie de faire le voilà :

Voilà.

Affectueusement.

Fabien.

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