2,5 – La fameuse révélation

53 minutes de lecture

« l’amour est une brume qui disparait à la première brume de réalité »

Buk

« Ceux qui oublient le passé sont condamnés à le revivre. »

série TV Highlander, Saison 1, épisode 11

« J’ai juste fait de la merde Lola.

– Raconte, je suis là pour ça. »

Coup de bol la cafetière s’est manifestée… J’ai pris le temps de me lever, d’éteindre le feu, de me remplir un grand mug - celui avec écrit en gros Mon Papa j’en suis gaga - du fameux liquide noir cher à Rimbaud, de revenir sur le canap’ avec, de me rouler une clope, de l’allumer et d’en souffler la fumée en me basculant la tête en arrière, ça me servait aussi à m’étirer les lombaires. Je me suis rendu compte à quel point mon cœur tapait. J’avais du mal à la raconter cette histoire, pourtant il le fallait et, si ce n’était pas maintenant, ce ne serait sans doute jamais… Et je savais que Lola me laisserait le temps, on avait la journée…

« Lili, elle s’appelle Lili. Je l’ai rencontré environ 6 mois après m’être séparé de Mary, cette jolie créole arrivée dans ma vie lorsque j’achevais notre histoire en entamant les finitions d’Où veux-tu qu’je r’garde ?

– Sacrée époque !

– Comme tu dis… Bref, avec Mary on est restés environ 5 ans ensemble, ma plus longue histoire, et de loin. Elle m’a même suivi jusqu’ici. Quand j’y pense, pour une créole urbaine, se laisser transporter en pleine cambrousse française, elle en avait de l’amour.

– Qu’est ce qui a foiré ?

– Moi, comme d’habitude, moi et mon blindage. Je me suis rendu compte qu’en fait, j’étais incapable de l’aimer comme elle le méritait, et on s’est rendus tristes. Alors un soir, on a décidé d’arrêter les frais, c’était autour de septembre 2021 si ma mémoire est bonne. Depuis on s’entend super bien. Elle s’est trouvée un autre créole et vis maintenant du côté d’Avignon, on reste en contact, pour elle ça a l’air cool, donc c’est cool. J’ai rencontré vite fait deux femmes après. Enfin… rencontré… quand tu vis dans un département où les calibres 12 sont plus répandus que les femmes célibataires pas encore à la retraite, le premier contact se fait par internet. Ceci dit, vu le succès des sites matrimoniaux en ville, je ne crois pas que l’absence de femmes à la campagne soit une raison si valable… Ou si peut-être… Peu importe. Ça n’a pas tenu bien le coup très longtemps avec c’est nana-là.

– Et Lili est arrivée ?

– Ouais, c’est elle qui a fait le premier pas sur le site. J’avais 37 ans et elle 39. Honnêtement je ne savais pas trop, on ne pas dire que les photos étaient à son avantage. C’est allé assez vite entre notre premier contact et notre rencontre. Elle s’est pointée chez moi une nuit de février, avec de la bière artisanale et des disques vinyles. Elle portait un blue jean’s et des bottines, et tu sais à quel point ce look sur les nanas fait des dégâts chez moi. On a fait connaissance tranquillement en sirotant les bières et en écoutant la musique. Je me rappelle avoir découvert le pianiste Sofiane Pamart ce soir-là. Ça a tout de suite collé. C’était facile avec Lili, elle était simple, enjouée, bien câblée et je savais la faire rie. On parlait de tout, même si on était très différents sur certains points. Elle était de gauche, adorait François Ruffin, moi j’étais pour un retour à une royauté bien moyenâgeuse avec écartèlement en public des traitres et pendaisons retransmises à la télé à l’heure du gouter avec les condamnations édictées par les nains. Un sacré projet ! C’était une époque particulière pour moi, assez extrême dans mes pensées.

– J’ai envie de dire "Comme d’habitude"

– Ouais… J’en suis revenu. Ou en tout cas, j’ai basculé vers d’autres… Après de bonnes moules frites à la bière, l’alcool et l’ambiance aidant, Lili s’est mise à danser dans le salon. Je suis venu derrière elle, je l’ai enlacé, elle a basculé sa tête en arrière pour m’offrir son cou, c’était parti ! Une sacrée belle nuit. Pas notre meilleure.

On a entamé une relation assez régulière à partir de là… C’est toujours Lili qui venait, souvent avec des bières de son pote brasseur, parfois avec de la bouffe. En fait, quand j’y repense, c’est Lili qui prenait les devant sur tout. C’est elle qui m’appelait ou m’écrivait pour qu’on se voit. Elle m’écrivait même des poèmes parfois :

Lili - mail du 7 février 2022 – 20:08

On dit que c'est l'intention qui compte, pas forcément le style

Des ondes vitaminées

Une couverture de baisers langoureux

Une soupe ultra chaude

Ta paire de laine montée à mi mollet

Le meilleur de tes vinyles

De 39 à 37, pour une fois, ça a du bon d'en perdre

Demain, c'est mieux

J’espère que tu t’es requinquée,

je t’embrasse.

Je ne vais pas dire le contraire, c’était flatteur, et c’était facile. Livraison a domicile d’alcool, de bonne entente et de cul, ça m’arrangeait, ça nous arrangeait tous les deux. Moi parce que je suis bien chez moi et je n’avais pas à me taper une heure de bagnole avec la chienne – qui l’adore – pour aller la voir. J’avais simplement à veiller à bien l’accueillir et faire un bon repas. Rapidement, presque à mon insu je me suis ouvert et je lui ai offert mon monde, Charles bukowski en premier. Elle ne le connaissait pas jusqu’à ce qu’elle se rende compte que oui :

Lili – 21 févr. 2022 – 21:06 Le Hasard

Salut,

Il y a un an jour pour jour, Charles Bukowski ne m'était pourtant pas tout à fait inconnu puisque sur mon Face de Bouc, je lui empruntais une citation: Le problème est que nous cherchons quelqu'un pour vieillir ensemble, alors que le secret est de trouver quelqu'un avec qui rester enfant. Grâce à toi, il est de nouveau sur mon mur !

Je t'embrasse

Belle nuit

Lili

Du côté de Lili, je ne connaissais de son monde que ce qu’elle voulait bien m’en donner. C'est-à-dire juste son corps et sa conversation. Jamais je ne suis allé chez elle, elle s’y refusais. C’est elle qui venait, toujours, et comme j’ai dis, ça m’arrangeait, même si maintenant, je m’en bouffe les couilles. On avait notre bulle, dans la musique et la chaleur du poêle à bois, fermés sur le monde, il n’existait pas. Avec le recul j’ai l’impression que c’est là que le hic se place… Comme si elle avait refusé de me partager son univers poétique, son intimité, ses sentiments.

– Qu’est ce tu veux dire par là ?

– J’en sais rien Lola, c’est les question qui me hantent, et les réponses que je n’aurais pas. Est-ce que c’était une façon de se protéger pour elle ? Est-ce que c’était un truc du genre "Mônsieur doit se sentir déjà bien content que je m’offre à lui, il n’a pas à exiger plus !" ?

– Ou alors, c’est toi qui n’ai pas su écouter ?

– C’est possible aussi. C’est la vérité que j’aurais aimé chercher avec elle.

– Tu connais quoi de son histoire ?

– Lili avait été maquée vingt ans, avait un gosse de sensiblement de l’âge du mien dont le prénom est tiré d’une célèbre bande dessinée (non, ne déconnez pas ! C’est beaucoup plus classe que Tintin ou Astérix) et elle gagnait sa croûte comme intermittente du spectacle - "un tier miteux pour troisième mi-temps" diraient les Svinkels - en bossant pour une compagnie de cirque. D’ailleurs, si j’ai bien pigé, son ex et elle étaient associés. C’est elle qui avait été larguée et, comme elle me le partagerait plus tard, elle a eu l’impression d’en crever, et c’est mise à la bière plus que de raison à ce moment-là. Quand j’y pense, je suis dans le même état !

– Le jeu des miroirs…

– Quoi ?

– Rien, tu comprendras plus tard… Et après ?

– Après… c’est tout. Finalement, je m’en rend compte, je ne sais pas grand-chose d’autres… Est-ce qu’elle a eu d’autres mecs entre son ex et moi ? Est-ce que j’ai été le premier ? Est-ce que j’ai estimé à tord que la relation avait commencé alors que ça n’a jamais été le cas ? Comme si dans son arrière-plan affectif très récent son ancienne relation n’était pas finie, pas close.

– Pourquoi ?

– J’en sais rien, c’est que des "peut-être"… Peut-être parce qu’elle n’a pas été en mesure de comprendre la mécanique de ce qui s’est déroulé, elle s’est sentie laissée sur le côté abandonnée. Peut-être qu’elle a eu envie de chercher à effacer cette incompréhension par une autre expérience. Ou peut-être que je suis complètement à côté de la plaque. Et… Oh putain de merde !

– Ah, ça sent la révélation.

– Ouais, mais je la garde pour la fin… En tout cas, pour être honnête, je ne me posais pas toutes ces questions à ce moment. Je vivais le truc sans trop y penser, mes intérêts se situaient plutôt dans le fait de me refaire une santé, bosser un peu en plus de mon chômage, préparer mon jardin. Lili dans tout ça, c’était la cerise sur le gâteau. Elle prenait soin de moi et me prettait attention, à quoi bon chercher plus loin ?

Lili – 9 mars 2022 – 21:31 Bel soir

J'espère que tu vas bien

Envie de t'enlacer, de t'écouter parler, de rire, de t'embrasser, te caresser.

Bref

Si tu te tiens à tes bonnes et belles resolutions, peut-être dors-tu, peut-être as-tu arrêté de fumer ?

Je suis "au chevet" de mon fils depuis lundi soir et il doit reprendre le collège vendredi. Les maladies de l'hiver l'ont méchamment attaqué. Je résiste pour l'instant.

Je t'embrasse tendrement

Lili

Re : Marc – 11 mars 2022 – 13:15

Coucou,

merci pour ton joli message. Je vais bien, merci, j'ai bossé un peu mais pas encore assez à mon goût.

Non, aucune de mes bonnes résolutions n'est mise en pratique pour le moment.

J'espère que ton petit va mieux au moment où j'écris ce message.

Et que dans l'ensemble, toi aussi tu vas bien.

Je t'embrasse également

Marc.

Re : Lili – 11 mars 2022 – 15:16

Eh bien mon fiston est encore à la maison avec de la fièvre...

Demain, je compte aller décroûter des murs chez des copains, j'espère qu'il se sentira un peu mieux.

Je sais que tu es fort et courageux, et quand tu te sentiras, tu feras les choses en bon et du forme.

Et en ce qui me concerne, je suis un peu fatiguée.

Si cela avait été possible, je serais venue te voir pour me reposer...

Je t'embrasse encore plus

Lili

Re : Lili – 11 mars 2022 – 15:16

Belbonsoir

Impossible de te joindre sur ton fixe...

Moi qui aurais bien voulu entendre ta voix, et surtout savoir à quel moment où je pourrais te revoir.

A moins que...

Je t'embrasse

Lili

Comme je te disais, c’était une époque assez particulière pour moi… Notamment au niveau intellectuel. Je m’imbibais à fond de connaissances via YouTube, surtout des choses venant de la droite, car ce n’est pas dans ma culture familiale, et je revenais un peu de l’idéologie de gauche. Je partageais tout ça avec Lili : Charles Gave pour l’économie, Stéphane Édouard pour les relations homme-femme, Papacito, qu’elle trouvait très drôle, pour son sens de la provocation et du raccourci bien bourrin.

– Je ne connais aucun de ces gars là.

– Tu m’étonnes, ils sont très français ! C’est aussi le moment où je reprenais le Krav maga, après une longue période d’arrêt suite à une blessure aux côtes, toujours douloureuse à l’heure où je te parle. Et dans tout ça je regardais Kaamelott en boucle, avec elle, découvrait la série Viking et lui montrait The Walking Dead. Touchant le chômage, bossant peu, j’avais pas mal de temps libre et pas trop envie de me remettre au boulot. Ma vie m’allait. Je me rends compte… j’étais très très très très "mec" à cette époque, sans doute un peu trop.

Lili – 18 mars 2022 – 20:43

Bonsoir Marc,

J'imagine que tu es à ton cours de Krav Maga.

Juste savoir si je devais amener un truc particulier pour dimanche soir?

Et puis, j'ai très envie de te retrouver.

Peut-être que ce n'est pas si réciproque que ça mais je verrai sur place (réflexion de "F"?).

A dimanche

Je résiste à t'embrasser

Lili

.

Re : Marc – 19 mars 2022 – 06:04

Coucou,

Amènes un truc à boire si tu veux.

Le reste on en discutera dimanche.

Bonne journée. Bisou

Comme c’était Lili qui était en demande, je n’avais rien à faire à part jubiler de savoir qu’elle était dans l’attente de chacun de mes gestes à son égard. J’étais même assez distant, voire fuyant. Sans forcément qu’on se dispute, j’ai bien du vouloir la quitter 5 ou 6 fois, mais toujours Lili revenait à la charge

– Pourquoi tu voulais la quitter ?

– J’avoue que c’est un peu flou désormais pour moi. Des calculs. Tu sais bien, des questions du genre "est-elle assez jeune, jolie, intéressante, coche t’elle vraiment tous mes critères de la femme parfaite ?" Ça a été une période de merde aussi dans ma petite cellule familiale : mon fils de 14 ans n’avait rien trouvé de mieux que de se faire accuser de viol. Bien que les faits se soient passés en dehors de l’établissement, il s’est fait virer du collège et ils voulaient le faire passer en conseil de discipline, il a fallu que je monte au créneau pour les remettre un peu à leur place.

– Ton fils a été accusé de viol ?

– Oui… mais je n’ai pas envie d’en parler. En vérité c’est plus une histoire de touche pipi dans les buissons avec des bobards de partout. Une histoire d’enfants accaparé par le monde des adultes. Mais ça été bien lourd. Et puis il y a eu Matthieu…

Lili – 28 mars 2022 – 21:48

Salut Marc,

Je voulais juste que tu saches que je pense fort à toi et à ton fils. J'espère que toute cette histoire s'estompera avec le temps.

N'oublie pas de manger, dormir et respirer.

J'espère aussi que Mathieu a été concluant avec sa voisine !

Tendrement

Lili

Re : Marc – 29 mars 2022 – 07:24

Coucou,

merci ça me touche.

Même pas, c'est un gros boulet !

De F je sais pas. Moi aussi je me languis d'un peu de calme et de tendresse.

A dimanche.

Bisou

– Matthieu ?

– Ouais Matthieu. Un mec au moins aussi casse couille et borné que moi ! C’était mon collègue de boulot lorsque je bossais dans le maraîchage. Un rasta blond tout maigre. Un caractère impossible mais il m’a bien appris le boulot. On se voyait souvent durant ce printemps-là. C’était le moment où avec Lili on était bien a fond sur Stéphane Edouard, le sociologue dont je t’ai parlé tout à l’heure… On s’envoyait pleins de mails à son sujet, on faisait des découvertes sur la nature de l’homme et de la femme. Matthieu, dans tout ça, ce qui nous faisait rire, c’est qu’il avait encore plus une logique féminine que Lili. Et il était empêtrait dans une histoire avec sa voisine, elle lui tournait autour et lui était capable de rester assis des heures à côté d’elle sur le canapé sans rien tenté ! Moi, fort de mon succès avec Lili, je croyais avoir tout pigé des femmes à ce moment-là, et j’étais prompte à lui donner des leçons de séduction et de boxe. Tu verras à la fin de cette histoire, que ces leçons là sont aussi facile à apprendre qu’à oublier. J’ai manqué de sensibilité sur certains points. Maintenant j’en ai sans doute bien trop qui déborde de partout. Ce mec-là, si prompt à donner des conseils sur comment séduire les gonzesses, il n’est plus là aujourd’hui, ou disons qu’il s’est pris un sacré mur.

Marc – 30 mars 2022 – 21:27

Pour dimanche, je souhaite que tu viennes

ni vêtue ni nue,

ni affamée ni repue,

ni seule ni accompagnée,

à cette condition je te témoignerai ma fidélité

.

Re : Lili – 30 mars 2022 – 21:35

Ragnar, sors de ce corps

Re : Marc – 30 mars 2022 – 22:11

Merde, comment t’as su ?

.

Re : Lili – 30 mars 2022 – 22:16

Tout simplement parce qu’il n’y a qu’avec toi que j’ai vu des épisodes de Vikings.

Re : Marc – 30 mars 2022 – 22:31

Je me rappelais pas que t'avais vu celui-là ! Fais chier ! Si je te le dis en VO ça compte ?

Re : Lili – 30 mars 2022 – 22:33

Vas-y, en VO, c'est mieux et ça compte!

Re : Marc – 31 mars 2022 – 07:59

Til søndag vil jeg at du skal komme

verken kledd eller naken,

verken sulten eller mett,

verken alene eller i følge,

på denne betingelsen vil jeg vitne om min lojalitet til deg

À l’époque ça commençait de rouler vraiment bien avec Lili. Ça lui arrivait de rester plusieurs jours chez moi, même lorsque je bossais. Elle restait avec la chienne à faire son taf, enchaînant clopes et cafés. Elle avait même la gentillesse de passer le balai pour évacuer les poils et faire un brin de rangement. Quand je bossais pas on trainait au plumard, puis on se baladait près de la rivière, elle m’aidait au jardin ou rangeait mon garage, parce que moi, rien qu’à voir le bordel, je faisais un arrêt sur image pendant des plombes avant de pouvoir bouger un orteil. On se marrait, on écoutait de la bonne musique ou regardait Kaamelott en buvant des coups et en fumant clopes sur clopes, puis on baisait, vraiment bien et vraiment souvent. Lili aimait bien baiser.

– Entre nous, pour le bien de l’humanité mieux vaut des salopes dans son genre que des « Marie couche toi là ».

– Je suis bien d’accord.

– Tout ce que tu me raconte là à l’air super Marc ? Qu’est-ce qu’il s’est passé alors pour que tu sois dans cet état maintenant ? »

Midi était bien dépassé et… j’ai demandé à faire une pause. Après des litres de café, j’avais besoin d’une bière avant de continuer.

* * *

Tu m’as offert une fois

deux jolis petits carnets

avec consignés dedans

des bons pour un baiser

Bon pour un baiser dans le cou

Bon pour un baiser au creux de l’oreille

Bon pour un baiser sous les étoiles

Bon pour un baiser al dente

et des plus cocasses

Bon pour un baiser sur le téton

Bon pour un baiser sur les fesses

J’ai pris ces carnets, et presque indifférent

je les ai oubliés sur une pile de bouquins

à ce moment de baisers, je n’en manquais pas

alors je m’en foutais

Qui se soucierait de tickets de rationnement

lorsque ses étagères sont pleines à craquer ?

Bon pour un baiser au secret

Bon pour un baiser délicieux

Bon pour un baiser d’une fougue folle

Bon pour un baiser dans la rue

À l’époque tu m’en as donné des tas

de bons baisers,

de bons baisers sous la couette

de bons baisers goût café

de bons baisers les yeux ouverts ou fermés

de bons baisers avec un sourire avant et après

de bons baisers abandonnés

de bons baisers la chienne veut aussi y goûter

de bons baisers dans la forêt

et parfois même

de bons baisers « t’es en train de me coller ! »

Ceux-là n’étaient pas le carnet,

nous les avions inventés

Comme ils m’étaient donnés

je n’ai pas eu besoin de dépenser un seul ticket

Et maintenant je les regarde ces tickets

Bon pour un baiser à l’estouffade

Bon pour un baiser au beurre persillé

Bon pour un baiser en rode des champs

Bon pour un baiser affamé

Bon pour un baiser sur le cœur

Bon pour un baiser de braise

et un des plus jolis :

Bon pour un baiser volé à la Lune

Là,

que je manque de bons baisers

j’ai envie de tous les signer

et d’en réclamer la totalité

à une seule personne,

celle qui m’a offert les carnets.

mais ça ne marche pas comme ça pas vrai ?

Y’avait pas de réglementation sur ces carnets.

Aucune règle, aucune obligation c’est nul !

Faut être deux pour pouvoir jouer

Si l’Article 1 disait

« Toute personne sollicitée par le porteur d’un ticket DOIT lui donner un bon baiser »

L’Article 2 pourrait dire :

« Rien n’est imposé »

C’est vraiment débile la liberté !

quand on a tous ces tickets

Manque

Le Bon pour un baiser de la seconde chance

Le Bon pour un baiser d’encore une fois

Bon pour un baiser à chaleur tournante

Bon pour un baiser sous la pluie

Bon pour un baiser sur du Mariah Carey

Bon pour un baiser durée indéterminée

J’ai fini mon café, je vais aller

arroser le potager et couper du bois

J’ai une tonne de papiers à ranger

Mais ne m’intéressent que ces deux carnets

Et je ne sais pas encore si je dois les brûler

Ou les reposer. J’aimerai surtout les ensorceler,

traiter avec n’importe quelle Puissance

pour que tu viennes récupérer ces tickets

et m’en déposer

un petit dernier pour la bouche.

Lorsque je demanderai à Lili quoi en faire de ces carnets, elle me dira de les brûler…

* * *

Lili – 24 avril 2022 – 21:51 Pas d’attente de réponse

Tes mots me manquent même ceux que j'ai pu toucher

Alors écris. Eux peuvent t'aider, te soulager, t'apprivoiser

Je les lirai, quoiqu'ils disent, je les embrasserai

« Nous n’avons fait que fuir. Où était-ce seulement moi ? Je ne sais même plus tu vois Lola, c’est une chose étrange la mémoire, elle sélectionne ce qui l’arrange. Tout ce que je sais à l’heure actuelle, c’est que ce que je produis me dégoûte. Comme le disait Prévert, "on ne reconnaît le bonheur qu’au bruit qu’il fait en s’en allant". Étaient-ce mes ambivalences comme elle disait, mon côté un pied dedans, un pied dehors… Il ne me reste que la nostalgie que ces souvenirs. Comme quand, une fois qu’elle avait pris son pied au plumard, elle balançait un "bon ben pour moi c’est bon, j’ai fini ! Merci et au revoir !" Je la prenais alors genre de force, pour finir mon business à moi. Lili aimait ça, on aimait ça tous les deux.

Te souviens-tu lorsque j’entrais en toi

et que ton plaisir basculait

ta tête dans un soupir criant

tu m’invitais à y aller plus profondément ?

Ce que je sais, c’est que j’ai pris le risque de lui laisser lire mes livres, elle a adoré, et m’en a même acheté quelques-uns. Bref peu à peu Lili, s’en que je m’en aperçoive consciemment, est devenue partie intégrante de mon environnement. Je lui ai fait rencontrer mes amis lors d’un barbecue, je parlais d’elle à mon fils, son odeur planait dans mes draps, elle m’aidait m^me pour mes papiers administratifs. On se marrait ! J’adorais sa façon de dire "c’est drôle", et c’était extrêmement drôle d’entendre son ex à l’autre bout du fil lui répéter en boucle « mais t’es où » et elle s’acharner à ne pas lui répondre. Finalement c’est peut-être son truc, ne pas répondre… Donc j’ai donné ce que j’avais et elle… ? Je n’ai que des questions à ce sujet. Si seulement j’avais la moindre idée de ce que j’avais représenté pour elle !

Un soir, lovés dans mon clic clac à regarder Kaamelott, nous sommes tombés sur l’épisode où Arthur se rend chez sa maîtresse avec le cadeau que viennent de lui offrir les tribus barbares vaincus : un petit bouc du non de Fermetagueule. Tu vois le sketch ? À un moment donné, comme le bouc gave la maîtresse, Arthur lui dit « Ferme ta gueule », et moi de dire à Lili « C’est violent quand même » et Lili d’enregistrer et de ne rien dire… Comme un fait exprès, le lendemain Matthieu passait à la maison. Il venait souvent à l’époque, pour je lui apprenne à boxer. Je me rappelle une fois ou il est venu avec un pote à lui, un trapu bourru de quelque part en haut de la France, Lili était là, une sacrée journée, conclue par une belle partie de poker. Bref, ce jour-là, comme d’hab’, on a joué à notre jeu de Non mais moa j’ai raison parce que !… Un jeu d’enfants puéril. Sauf que… à un moment Matthieu a balancé un « ferme ta gueule » suivi de blablabla. Une fois, deux fois. Je pense que y’avait rien de méchant là dedans, c’était juste son éducation, sauf que moi ça m’a rappelé la mienne, et les gifles qu venaient derrière. Je lui ai dit de se calmer et de parler correctement. Au troisième FTG, sans que je m’en rende compte, le bouquin que je tenais dans les mains lui ai parti dans la gueule, suivi de la canette de bière que je buvais. Morceaux de bouteille et de liquide partout, crâne fendu, depuis, Matthieu, je ne l’ai jamais revu. Lili, elle, de ce que j’en ai compris, a reçu ça en mode « tiens, il se passe un truc qui résonne avec le Kaamelott d’hier »…

Lili – 9 mal 2022 – 20:09 Qui es-tu ?

Qui est Marc Selkis de mon point de vue ?

Homme

37 ans

Adore ses chaussettes et ses caleçons

Bien foutu, un corps qui hypnotise aux bisous et qui fait vibrer
Des yeux extraordinaires

un sourire à tomber et une bouche qui embrasse merveilleusement bien
peau et cheveux très très doux

Des mains auxquelles on a envie de se laisser toucher

Singulier

Subtilité

fragilité, sensibilité, émotivité

logique

sincérité, transparence, honnêteté, franchise

poétique, style écriture propre à lui auquel j'adhère (je me languis qu'il écrive un autre livre), imaginatif

humour, aime faire rire et aime rire (d'ailleurs rire très communicatif) et autodérision

gentil, attentionné, adorable

écoute, attentif

accepte le débat, constructif

ludique et pédagogue

droiture et respectueux

Très H

surprenant

très intelligent

pense constamment, ne se repose jamais l'esprit

déteste l'injustice

débrouillard

adore l'Histoire, le Moyen-Âge, la royauté, Kaamelott, Walking Dead

Veut un trône, une couverture de lit à fourrure et des tapis de fourrures

Mélomane éclectique

A des rêves et des projets

Aimerait avoir son terrain dans la forêt avec rivière et chalet en bois

Aimerait avoir une femme et des enfants

Connait des milliards de trucs divers et variés (donc a une mémoire gigantesque) et est donc passionnant

Sait construire des meubles et a donc des outils

Sait gérer un potager et aime les légumes qu'il cultive (surtout les gros radis)

Sait faire de bons repas

A déjà eu une multitude de boulots différents (donc enrichissant et encore une fois passionnant)

Multitâche, polyvalent

Viandard, la charcuterie, le bœuf, le fromage

Maitrise l'informatique et le virtuel sauf le côté administratif

Accompagné d'une chienne attachante

Habite une belle région

Semble être rancunier

Déçu par les femmes qu'il a rencontrées mais les aime, les trouve belles

Peut faire confiance tout en étant sur ses gardes

Se remet en question souvent

Tient ses engagements

A dû mal à accepter l'aide qui peut lui être proposée

Catégorise souvent mais sait faire la part des choses

Je continuerai une prochaine fois

Je t'embrasse

Lili

Lili – 10 mai 2022 – 08:22

Charismatique

Charmant et charmeur

Perfectionniste

Nostalgie et regret du passé, oubli du présent, angoisse de l'après

Hors du temps dans le réel

Pragmatique

Solide

Rêveur

Sens aiguisés

Authentique

Volontaire

Intuitif, réceptif et joueur

Habile

Indépendant

Lucide, précis et captivant

Loyal

Vaillant

Serviable

Prévoyant

Impulsif

Fiable

Éloquent

Curieux

Se donne des défis, des objectifs

Écorché dans l'âme

– Elle t’avait bien cerné on dirait… Mais donc Marc, tu ne m’as pas dis, et IL FAUT QUE TU LE DISE, qu’est ce qui a foiré ? En quoi tu as merdé ? »

Je suis allé me resservir une bière et me rouler une énième clope. Décidemment je n’y arrivais pas… Qu’est-ce qu’il y avait qui coinçait ? J’avais mal partout, physiquement mon dos bloquait, mentalement je bloquais aussi. Un vrai vieillard doublé d’une fillette ! Mais il fallait y aller. Quitte à être dans cet état, autant finir le boulot. Si au moins cette putain de mémoire était nette…

« Si je me rappelle bien, Lili préparait un voyage en bretagne avec son fils. Je crois même que dans le plan, elle devait me ramener de l’hydromel. Je venais de bosser pour une amie apicultrice, ça c’était pas bien fini, elle m’avait trop pris pour son arabe, mais j’avais quelques pots de miel. Et anbiance Vikings aidant, je voulais me mettre à faire de l’alcool, sauf que comme j’avais aucune idée du gout que ça devait avoir, ça tombait bien que Lili aille m’en chercher une bouteille. Et puis il y a eu cette discussion… Qui l’a commencé ? D’où c’est venu ? Je ne sais plus.

Primo, y’a toujours eu cette check list à la con dans ma tronche. Tu sais, celle de Walt Disney, où la femme parfaite coche toutes les cases. Lili ne cochait pas toutes les cases, personnes ne le peut. Et donc au lieu de laisser filer, de laisser de la place, j’ai bien clôturé la frontière. Et pour moi, pour moi, là où le fil à pété c’est lors d’une conversation où j’ai exprimé à Lili mon envie de faire un couple, fonder une famille, d’avoir d’autres enfants. Genre un mélange entre une tribu Conan le Barbare et la série Californication. La réponse a été claire de son côté : « Niet ! J’ai vécu 20 ans avec le même homme, j’ai eu un enfant, et je n’ai aucune envie de recommencer ça ! Comme on est ça me va parfaitement. »

Si je trahis ses propos, en tout cas, je ne trahis pas ce que j’en ai compris.

Et on s’est quittés, c’est moi qui l’ai giclé, mais finalement je n’en suis plus certain. C’était en Juillet.

Lili à partir de là m’a inondé de messages, et des jolies photos d’elle dans son bain signées "Lili, pour que tu ne l’oublies pas"

Lili – 7 juillet 2022 – 10:08

Je sais, ce n’est pas raisonnable, mais il n’empêche que tu me manques

Marc – 7 juillet 2022 – 10:25

J'ai résisté moi même à t'envoyer un message. Ça aurait dit à peu près ceci :

"tout ça est nul à chier !"

Mais c'est ainsi.

Lili – 7 juillet 2022 – 10:42

Ainsi est donc nul à chier.

Tu me manques quand même.

Tout me manque sans toi.

Marc – 7 juillet 2022 – 11:43

Que veux-tu que je te dise ? On a fait un choix, il faut l'assumer. On va pas se séparer et se retrouver tous les quinze jours.

Lili – 7 juillet 2022 – 11:43

Oui

12:56

Je suis contente que tu sois détaché. Je ne pensais pas que ce soit aussi compliqué pour moi. Le temps m'aidera...

J'ai une impression d'inachevé.

Mais le mieux c'est que je supprime tout moyen de communication avec toi.

Je te souhaite de trouver ce que tu recherches.

Je t'embrasse une toute dernière fois avec beaucoup d'amour et de tendresse

Marc – 7 juillet 2022 – 13:46

Je te l'ai dit, je trouve ça nul a hier, niveau détachement on fait mieux.

Tu me joues juste ta F à fond là.

Lili – 7 juillet 2022 – 14:03

Heureusement que j'ai encore un peu de F en moi.

Et oui, je suis une sale vilaine de gauche; mais ça c'est pas un scoop.

Ça fait 4 ans que je me blinde. Je suis désagréablement surprise que ça m'arrive au moment où je m'ouvre petit à petit.

Et puis merde, tu me manques c'est tout.

Marc – 7 juillet 2022 – 14:11

Tu me manques aussi si c'est ce que tu veux savoir, je l'ai dit. Mais c'est comme ça, j'ai cranté en pensant que le désir de vouloir d'autres enfants passerait à la trappe. Que je le veuille ou non, ce n'est pas le cas. Ça ne veut pas dire que je trouverai ce que je cherche, ça veut simplement dire que mon cœur désire des enfants, et que quoi que j'y fasse, ma tête ne peut pas passer à côté. C'est tout. Que dire d'autre ?

Lili – 7 juillet 2022 – 14:55

Même si j'estime que l'on ne s'est pas dit vraiment au revoir, tu me diras que ce n'est pas une bonne idée.

Même si j'ai envie de te retrouver pour t'enlacer, t'embrasser, te caresser, tu me diras que ce n'est veritablement pas une bonne idée.

Même si,...

Autant te dire que je n'aime pas avoir tort !

– Tu ne l’aidait pas non plus en lui répondant à chaque fois.

– Et que voulais tu que je fasse Lola ? La snober ? La zapper ? L’ignorer ?

– Ouais.

– Ben non, je ne pouvais pas. Rapport au passé. J’avais déjà subi ça. Tu sais, avec le souvenir de cette fille qui m’a fait te quitter…

– Oh putain, je l’avait oublié elle !

– Et si je te disais que Lili et elle avaient le même prénom et le même signe astral, et quelque part, le même style…

– Je te répondrai qu’apparemment tu tournes en boucle mon cher Marc.

– Je sais. Et… c’est ce que j’ai voulu éviter mais…

– La boucle t’a rattrapé.

– Oh que oui !

Lili – 8 juillet 2022 – 21:46

Appelle moi tu veux

9 juillet 2022 – 00:42

Un peu bourrée, je me retiens pour pas t'envoyer de message.

Ah merde, trop tard !

Bon, on se voit quand ?

Liiilii

Marc – 9 juillet 2022 – 10:10

Diego n'est pas là ce soir mais... Je ne sais si c'est une bonne idée Lili, je vais me blinder, pas envie de jouer au yo-yo émotionnel.

Lili – 9 juillet 2022 – 12:56

Je suis encore en Bretagne dans un festival de copains. J'ai bien picolé, je m'excuse.

Je reviens mardi mais oui, c'est pas terrible pour nos émotions même si j'en ai grave envie. Je pense quand même à toi.

Même si c’était déjà aller trop loin. J’aurais dû être courageux, et arrêté là. J’aurais dû arrêter. Arrêter les frais dès cet instant. Mais je te l’ai dit, tuer avec du silence, je ne peux pas… Parce qu’en plus des mails, il y avait les appels sur mon téléphone, et les textos… Une sacrée redite du passé où cette fois j’avais le beau rôle. J’étais le demandé, plus le demandeur… Ayant moi-même par le passé vécu de plein fer la violence inouïe que provoque un téléphone qui vous claque le museau, j’ai essayé, je dis bien essayé, de minimiser cette violence-là pour Lili. Par compassion plus que par pitié, par fraternité, je m’étais retrouvé dans son équipe.

Lili – 11 juillet 2022 – 02:01

Chacun pleure à sa façon le temps qui passe.

20:53

J'ai bien réfléchi

Même si je déteste au revoir, le côté inachevé n'est pas bon pour moi

J'imagine que tu ne vois pas ça comme moi

Je respecte ton avis

12 juillet 2022 – 13:19

Finalement je veux bien t'entendre ce soir

– Et bien, elle insistait !

– Ouais… Tu la connais cette contradiction entre "j’ai bien pigé que c’était fini entre nous, je te promets de te laisser tranquille pour toujours" et l’instant d’après, quand le cœur tape trop fort, en vouloir quand même encore de la présence.

– Non. Là Marc, j’avoue que je ne sais pas de quoi tu parles.

– Ben c’est là que tu te rends compte que ta parole vaut que dalle ! Parce que la raison et les émotions, c’est du tout le même monde.

– Et alors t’as craqué.

– Et alors j’ai craqué.

.

Marc – 12 juillet 2022 – 14:01

On t’as jamais dit que t’étais pas un cadeau dans ton genre ?

– Est-ce qu’il y avait ce côté chez moi de… quand même bien jouir d’en avoir une sous le coude ? Je ne sais pas ?

– C’était un bouche trou à ce point-là ?

– Putain t’es raide ! Non ! Bien sûr que non !

– C’est pas grave, on le fait tous ! On bouche les trous jusqu’à ce qu’il y en ai un qui le bouche mieux que les autres. On a tous un trou dans le cœur à combler.

– Sans doute, je ne sais plus trop. Mais le fait indéniable, c’est que je ne voulais plus d’elle. Je dirais même qu’elle commençait vraiment à me saouler avec ses appels ! Pourtant, elle me faisait encore de l’effet. Alors, tout en étant le connard de l’histoire, j’ai essayé – je dis bien essayé – de l’être un minimum. Et on s’est eu au téléphone. J’avais beau tenté de rester froid, blindé, cette garce réussissait toujours à flinguer le blindage. Elle m’avait sorti que, même en bretagne, en vacances avec son fils, elle, elle était avec moi, dans sa tête. Tu ne peux pas savoir, Lola, pace que je ne l’ai jamais dis ni écrit à personne, mais ça a été un sacré coup de flingue chez moi, cette phrase-là. Parce que l’autre Lili, la première fois que je suis parti en vacances à la Réunion avec mon fils, j’avais peine posé le pied sur le sol que je recevais un message comme quoi, quand je rentrerai, je retrouverai notre maison vide et elle, partie !

– Classe !

– Autant dire, qu’être piégé le corps à un endroit, et la tête dans un autre, je connais. Alors, je l’ai écouté, tout en me blindant.

– Mais… ?

– Mais… Elle a répondu que me voir serait meilleur. Mais j’ai tenu bon, on s’est dit au revoir, et j’ai raccroché.

– Et… ?

– Et…

Lili – 14 juillet 2022 – 01:49

J'aimerais te dire au revoir correctement une toute dernière fois.

Je sais, tu n'es pas de cet avis.

T'embrasser, t'enlacer et te toucher une dernière fois, je ne ferai rien qui pourra changer quoique ce soit. Juste laisse moi cet instant. Et cet instant j'aimerai le partager avec Fabien que je connais, pas celui qui est froid et qui se blinde.

Je repartirai comme je suis venue.

Juste un dernier bon souvenir, un joli chapitre qui se ferme.

Est ce que c'est possible ?

Lili

Marc – 14 juillet – 07:13

Lili, même si je te disais que c'est possible, et même si j'en avais envie, je serais incapable de te donner le Marc que tu as quitté. Même en jouant la comédie, je ne pourrai cacher ma partie blindée. C'est comme ça.

Lili – 14 juillet 2022 – 09:23

S'il te plaît, j'ai besoin de te dire au revoir. Tu comptes vraiment pour moi. Tu n'es pas un gars avec qui ça n'a pas matché, tu n'es pas un rencard d'un soir, tu n'es pas un gars qui m'indiffère.

Même si après il faudra que je sois blindée comme toi, je sais que, si en toute honnêteté j'ai un dernier souvenir qui pourrait tout clôturer, je pourrais avancer à nouveau.

Même 5 minutes, ou 1 heure. Le temps m'importe tant que je serai avec Marc

Marc – 14 juillet 2022 – 09:58

Ben… je ramène Diego lundi soir. Viens quand tu veux à partir de là.

Lili – 14 juillet 2022 – 10:01

Avant c’est pas possible ?

J’ai mon fils à partir de lundi soir

Marc – 14 juillet 2022 – 10:25

Non, je vois pas trop comment.

Lili – 14 juillet 2022 – 10:27

Alors je me débrouillerai pour venir lundi soir.

11:45

Confirme moi s’il te plait ok

– Tout occupé à mon fils, je l’ai laissée deux jours sans réponse.

– Et en plus t’es un pervers sadique !

– Faut croire… Puis tu verras, elle s’est bien vengée… Quoiqu’il en soit, pour accélérer l’adieu, j’ai décidé d’avancer ce rendez-vous au dimanche soir, après avoir ramené mon fils chez sa mère. C’était aussi ok pour elle, ça l’arrangeait. Alors vers 18 heures, la voici qui débarque, toute jolie et charmante, dans son odeur mêlée de parfum et de clope. Et on parle, et je me blinde, et elle monte sur moi, et moi je résiste comme je peux. Sauf que c’était Lili. Et au bout d’un moment, j’ai lancé un "Oh et puis merde !" et je l’ai accompagné dans son délire, c’est devenu le nôtre, on s’est embrassé de mille feux, se chauffant l’un l’autre. On allait se mettre au plumard quand elle a balancé une phrase, je ne sais plus laquelle, et ça a tout cassé ! Comme un sabotage ! Elle en avait eu conscience comme moi.

– Alors vous n’avez rien fait ?

– Non, on s’est déchiré tous les deux quand elle est partie, et puis je me rappelle avoir commencé un poème. Sauf que cette garce, non contente de gâcher notre dernière étreinte, me gâchais aussi le feeling du poème en me téléphonant pour me dire qu’elle était bien arrivée, et pour retenter le diable.

– Les hommes et la chair faible…

Marc – 17 juillet 2022 – 20:43

Ben voilà ! il sera jamais fini, alors je te l'envoie comme ça !

Il suffira d’une bière

de deux mille moustiques qui nous violent les bras

du clébard plein de poussière

dans un été à carboniser Satan

Là,

au milieu de mon compte à découvert

de mon frigo vide

et des mouches qui chient sur la table du salon

je dois te faire partir

Les bières sont vides maintenant

et

malgré que ma bite

ait envie de trouer mon froc

tandis que tu m’embrasses la main

que tes yeux commencent à perler

et que je m’efforce de ne pas les regarder

je te conduis vers la sortie

c’est la seule chose à faire

J’ai jamais été aussi fort que là.

On s’embrasse une dernière fois

Ça y est ! tu n’es plus là

Putain de moi !

Lili – 17 juillet 2022 – 21:13

Merci pou le fonnkèr

mi aime a ou

– Ça voulait dire quoi ça ?

– C’est du créole, ça voulait dire qu’elle m’aimait, et qu’elle était touchée. Et je crois bien que…

– Toi aussi tu l’aimais.

– Ouais… Alors la révélation dont je t’ai parlé bien plus tôt, au tout début, la voilà. Qu’elle soit ici ou ailleurs, c’est du pareil au même dans le tempo… L’ incompréhension de la mécanique de ce qui s’est joué avec Lili, le problème général, c’est que la nouvelle expérience de relation ne résiste généralement pas au retour de la personne d’avant, surtout cette personne arrive avec un nouvel argument, une nouvelle donnée, un nouveau labyrinthe ou piège émotionnel, c'est-à-dire avec la carotte et le bâton. Quand l’ex revient, et qu’on n’a pas compris, pas digéré, la nouvelle histoire fout le camp. Mais là… je parle peut être pour moi, et maintenant, y’a peut-être un anachronisme… Tu me diras ça plus tard… Dans tous les cas, je pense que quand la femme part, son ressentiment déjà crée. Pas l’homme. Les femmes ne reviennent pas en arrière une fois que leur décision est prise. Nous, les hommes, nous partons sur un influ, un coup de nef ou un énervement, sans avoir construit le ressentiment nous permettant de ne pas revenir. Nous construisons nos nouvelles relations sur des bases souvent instables qu’un coup, un appel, un message ou un souvenir de l’ex peut faire vaciller.

– C’est ce qui t’es arrivé ?

– Et c’est ce qui m’arrive.

Lili – 18 juillet 2022 – 21:51

Si tu savais à quel point, tu me ferais plaisir si je pouvais te lire à nouveau sur un bouquin...

Alors, moi c'est pas un poème mais c'est pour toi:

Je n’ai pas de trotteuse et pourtant…

Je savais ce que je voulais mais je n’avais pas réfléchi. Comme toujours.

Aux mots qui devaient sortir. Et, j’ai sûrement oublié de t’en dire.

Aux attentions et aux indifférences à donner ou à adopter.

Je ne te cache pas que mon désir était aussi grand que ce que tu peux l’imaginer.

Ouais, une putain envie qui envahit la raison.

Te revoir en vrai. J’y suis. Que puis-je, quoi, comment… ? Pourquoi déjà ?

Une obsession aphasique qui brûle mes lèvres. T’embrasser.

Et je n’ai même pas remarqué les chiures de mouches.

Je n’ai même plus fait attention à ces connards de moustiques.

Lili, reste concentrée. Va là où tu dois aller, n’oublie pas l’objectif, c’est quoi déjà ?

Respire, reprends-toi, ne te laisse pas embarquer par tes pulsions !

Arrête, non, c’est pas ça !

Ce ne sera pas la soirée avec le Chef Dumas, le énième épisode d’une série dont tu ne sais pas si, à l’avenir, tu seras capable de la regarder, d’un baiser langoureux qui vous emmènera au pieu. Non, c’est terminé tout ça !

Faut lui dire ce que tu as vécu, pour toi et pour lui. C’est important pour votre suite respective. C’est important de savoir que c’est terminé:

non pas parce que ça marchait pas,

non pas parce que vous vous entendiez pas,

parce que ce n’est pas à cause de vous.

Et ta chienne, Michonne, je lui parle avec les yeux. Je lui dis que je l’aime fort mais que je dois partir. Elle ne comprend pas…

Et le « merde », j’ai adoré, je l’espérais. Notre dernier baiser, trop court, beaucoup trop court. Avec ce goût amer de bière et ta langue qui m’envahissait. Trop court…

Trop court parce que je l’ai arrêté, je me demande encore vraiment pourquoi… Alors que tu connais ma résistance à la tentation qui est proche de zéro.

Je dois me rendre à l’évidence : rendre heureux un homme n’est pas dans mon crédo !

Je dois partir. Je te demande de me mettre à la porte parce que là, tout de suite, je n’y arriverais pas sans ton aide.

Mets-moi à la porte !

Et tu es fort, plus fort que tu ne l’imagines. Je pars, avec difficulté, mais je pars. Alors merci.

Et puis, tu commences à me connaître, j’ai du mal à lâcher, je suis têtue, je suis tiraillée par mon cœur et la raison.

J’ai tout simplement un don indéniable à gâcher parce que j’agis sans réfléchir.

Et parce que je ne suis pas aussi forte et que le temps de sevrage sera sûrement plus long que ce que je pensais, je t’ai appelé. Sabotage d’un beau moment clôturé, achevé.

Zut, je suis sacrée championne dans la catégorie. Quelle conne !

Je peux faire demi-tour, où que je sois, je connais bien la route. Enfin, les routes.

Je me faisais des temps de records pour arriver le plus rapidement possible, sauf aléas.

Mais là, je roulais au ralenti, comme tous ces cons que je peux insulter quand ils sont à 65 sur une route à 70.

Mais pourquoi j’ai ouvert ma gueule pendant notre merveilleuse courte galoche ? Ferme ta gueule, Lili. Vraiment ! Oui mais, même si je le regrette, t’avais raison, ça aurait servi à quoi ? On aurait fait l’amour toute la nuit (enfin je suppute), on se serait embrasser de la tête aux pieds, on se serait dit pleins de jolies choses… Ouais, mais on aurait eu encore plus de mal à se quitter.

Je n’ai pas de trotteuse et pourtant… Pourtant je l’entends de nouveau. Ce silence indescriptible.

Celui de mon cœur qui crie.

– Vous étiez vraiment… deux cons !

– Tu l’as dis Lola… Tu l’as dis…

* * *

« Là-dessus - si je puis dire - grâce à internet toujours, j’ai rencontré Ombeline, une…

– Ombeline ? Sérieux ?

– Pas courant hein ?

– Tu parles, on dirait un prénom de première dame !

– … mouais… donc j’ai rencontré Ombeline. Elle était mère de deux enfants en bas âge et possédait sa propre entreprise de cabaret.

– Encore une artiste donc !

– C’est vrai, comme Lili.

– Je pensais plutôt à toi pour tout dire…

– Tu… veux bien fermer ta mouille deux minutes ? C’est déjà pas facile pour moi.

– Excuse-moi, je t’en prie…

– Merci. Donc… où j’en étais ?

– Entreprise de cabaret.

– Ah oui, et danseuse et chanteuse dans cette entreprise. C’est elle qui m’a branché, avec ce genre de phrase, tu sais, qui est une attraction et un refus en même temps "dommage que tu habites si loin et que tu fumes car tu as de jolis yeux".

– Belle accroche en effet. Parfait pour qu’un type comme toi puisse rebondir dessus… si je puis dire…

– Bien joué ! Elle était pas mal, Ombeline, dans son style… Un peu raide, un peu bornée, un peu trop moi, mais, au bord d’un lac de montagne en fin de juillet, ça la fait. Ça l’a tellement fait qu’on a passé notre première nuit ensemble dans une plaine ce même soir. Et là, va savoir ce qu’il m’a pris, avant même je crois de l’avoir embrassée, je lui ai dit avoir été diagnostiqué bipolaire et que j’avais fait de l’HP.

– Mais qu’est ce que tu avais besoin de lui dire ça ?

– Ben, tu sais quoi ? Bingo ! Elle était tombée dans son passé sur el famoso pervers narcissique et le père de ses enfants était un « instable alcoolique probablement bipolaire ».

– En effet, joli miroir…

– Mais c’est quoi ton histoire de miroir à la fin ?

– T’inquiète pas, tu le sauras. Continue, c’est important.

– Pour qui ? Toi ou moi ?

– Les deux.

– …

– …

– Mouais… Bref, même sachant ça, ça n’a pas empêché Ombeline de bien vouloir ma queue dans son vagin et commencer ainsi une histoire. Y’avait cependant plusieurs bémols avec Elle. Le principal étant qu’il nous fallait deux heures et demi de bagnole pour nous voir. Le second, mais je m’en rendrais compte plus tard, c’est que son besoin d’avoir raison, de vouloir imposer son mode de pensée, était aussi virulent que le mien. Renvoie direct à Matthieu, mais avec un bien plus joli sourire et un bien meilleur cul. Et… le troisième, c’est qu’elle m’a connu à une sorte de "fin de période de moi".

– What ?

– J’étais encore en plein là-dedans, et même plus que jamais, un putain de bavard, qui ne laisse aucune place à l’autre. Tu sais, celui qui fait le coq pour plaire aux femmes, ce guignol s’accaparant toute l’attention. Un beau trou du cul, super baiseur, qui le nez dans le guidon ne voit pas le mur qui va le défoncer, au contraire, il accélère, pour ne se rend compte qu’il était amoureux qu’une fois la femme partie pour de bon et l’histoire foutue. Ce gars-là en moi, je ne le supporte plus ! Bref ! À la fin de cette première soirée passée ensemble, j’ai demandé à Ombeline comment elle voyait les choses entre nous ? Je pense, me connaissant, la phrase exacte sonnait comme "c’est quoi les termes du contrat ?". On s’est d’accord pour se dire qu’on se voyait en se laissant le champ libre, une sorte d’amourette d’été. La seule close c’est que si l’un d’entre nous rencontrait quelqu’un, on se le disait, et on arrêtait les frais là.

– C’est correct je trouve.

– Ouais… j’étais le porte étendard de la correctitude !

Ce fameux lac, à une heure de chez nous deux est devenu le point de notre second rendez-vous, environ deux semaines plus tard. Plus un fait du hasard qu’autre chose : j’étais en vacances avec Diego et comme j’avais bien aimé l’endroit, ça nous sortait un peu. J’ai envoyé un message à Ombeline, genre "hey, petit coucou du lac où on s’est rencontrés !" et elle, il se trouve qu’elle faisait une randonnée dans le coin. On a poussé le vice jusqu’à retourner dans la même plaine, disons qu c’était un endroit pratique pour camper avec le gosse et le chien. Une chouette soirée ! C’était mignon d’ailleurs de voir comme Michonne prenait soin du petit en dormant à ses côtés.

Y’avait pourtant quelque chose qui n’allait pas avec Ombeline … Je ne sais pas… Notre première rencontre, déjà. Ce fameux rendez-vous au lac, il y a eu toute une sorte de chassé-croisé qui a bien duré deux heures avant qu’on se trouve enfin. En gros, je m’étais planté d’endroit.

– Signe du destin ?

– Va savoir. En tout cas on n’arrivait pas à se trouver. Tout ça, d’après elle, parce que je suis le seul mec de cette putain d’époque à ne pas avoir de Gps sur son smartphone, vu que je n’ai même pas de smartphone… Dans tout le cas, si je sais parler, je ne sais pas écouter. Et je ne sais pas m’écouter… Je me sentais donc moyennement à l’aise avec cette nouvelle histoire même si, faut pas non plus délirer, Ombeline était une chouette nana. Cultivée, jolie, bonne au pieu, elle avait tout pour me plaire. Et elle était plus jeune aussi, ça correspondait à mon envie de famille. Mais je me suis débrouillé pour bien gâcher le truc, courant août, lorsqu’elle est venue chez moi quelques jours… Je l’ai bien étouffé avec mon blabla ! Dans le même temps, je recevais un message de Lili comme quoi je lui manquais.

– Décidemment celle là !

– Une sacrée nana, elle lâche rien, sauf quand elle lâche… Ombeline elle, même si elle aurait bien aimée être aussi détachée que moi, elle commençait à s’emballer. Elle voulait revoir les termes du contrat pour y instaurer une clause de relation plus sérieuse. Dans le supermarché du coin, je lui ai dit que je pouvais y croiser la femme de ma vie et partir avec elle à n’importe quel instant.

– Charmant !

– Ouais, c’était toute la beauté de la connerie, cette quête ! J’avais des femmes, des supers femmes, mais j’en voulais une autre, celle qui cocherait TOUTES les cases. Comme si ça existait… En fait, t’as raison, elles étaient de superbes bouche-trou ! Sans que je le sache consciemment, parce qu’elle ne m’avait rien dit sur sa volonté de vouloir une plus intime relation avec moi, ma petite phrase au supermarché a bien refroidi Ombeline. Suite à celui, là on arrêté de se voir. Et là… imagine qui donne des nouvelles ?

– Laisse-moi deviner…

Lili – 18 août 2022 – 12:37

Bonjour Marc
Si c'est pas possible je comprends mais je voulais juste savoir si ça va pour toi.
Prends soin de toi
Lili

Marc – 18 août 2022 – 22:28

Ça va écoute, on fait ce qu’on peut

Prend soin de toi

Lili – 19 août 2022 – 18:18

Heureuse d’avoir quelques mots de toi

Pourquoi je lui ai répondu ensuite ? Honnêtement je n’en sais foutre rien. Faut croire que malgré ce que je me racontais, j’avais Lili dans la peau.

Marc – 20 août 2022 – 13:49

Malgré les autres femmes qui passent tu me manques espèce de conne. Et je comprends pas pourquoi tu reviens à la charge alors que c'est toi qui m'a lâché. Ça fait du bien à personne.

– Sympa comme message !

– Une façon d’être sur la défensive je suppose…

Lili – 24 août 2022 – 23:14

Tu lui manques à l'espèce de conne.
Et je te rappelle, qu'on s'est lâchés ensemble.
Moi ça me rassure d'avoir des nouvelles de toi mais j'ai bien compris que c'etait pas réciproque. Je le ferai plus.

– Et ensuite ?

– Ensuite, par un appel auquel j’ai répondu, Lili est revenue. Et…

– Et Lili est revenue !

– Sauf que c’est là que j’aurais dû avoir les couilles de dire non, parce que tout le bordel que je vis depuis, il vient de là ! J’aurais dû l’envoyer se faire foutre, ne rien lui dire, l’envoyer dans les limbes du silence avec son manque, sa bière et ses clopes pour seules compagnies. Mais je l’ai laissé revenir… je ne sais même pas pourquoi ?

– Tu l’as dit : tu l’avais dans la peau.

– Ouais… (roulage de la deux centième clope + whisky) … … Elle avait une façon de parler au téléphone, de dire "Salut, ça va ?" Comment te dire… c’était toujours tellement touchant. comme si son "ça va ?" manquait de sauter du toit de ses émotions… Elle m’a raconté que sitôt après notre précédente rupture, ses copines l’ont réinscrite sur Meetic. Par ce biais, elle avait vu au moins un mec, rien de glorieux, au contraire, il avait été rude avec elle et l’entendre me raconter ça m’a filé la haine. Si j’avais pu aller chez lui et l’ouvrir en deux je l’aurais fait.

– Ça s’est passé quand, tu sais ?

– Entre deux mails j’imagine… Y’a que Dieu qui peut voir les synchronicités. T’imagines Lola, si a chaque instant on savait ce que vit l’autre, sans doute qu’on se ferait moins de film, on irait plus vers les choses… Et donc Lili revient, et voilà qu’on se retombe dans les bras ! Mais…

– Y’avait pas de contrat…

– Y’avait pas de contrat. C’est la question que je ne lui ai jamais posé. La question qui me bouffe l’âme depuis tout ce temps. Qu’est-ce qu’elle voulait ?

– De ce que tu me racontes, elle voulait être avec toi.

– Mais ça veut dire quoi être avec quelqu’un si tu ne lui ouvre pas ton monde Lola ?

– Je ne sais pas, je ne la connais pas. Du peu que tu me dis, elle voulait peut-être prendre son temps… Elle a eu une sacrée longue histoire tout de même, c’est dur de passer après ça. Ou alors peut-être que pour elle s’était évidant, y’avait pas besoin d’en parler. Ce qui est une erreur, faut toujours parler.

– Hummm. Je bossais pas mal avec mon pote Le Vieux en ce temps-là, il m’apprenait à rénover des salles de bains. Entre le boulot et Diego, j’avais peu de temps pour Lili. Moi j’avais toujours cette distance, ce blindage, cette quête à la con . Et elle, m’envoyer encore des messages, d la musique cette fois, deux morceaux de blues signés d’un smile : la version d’I’ll play the blues for you de Daniel Castro et Lonely Bed d’Albert Cunning.

– Ça voulait bien dire ce que ça voulait dire.

– Sauf qu’il n’y avait rien bordel ! Rien à part elle qui venait ! Y’avait rien ! On ne projetait rien !

– Marc… Pourquoi je sens que ça monte ? Que t’as besoin de chialer un bon coup ?

– Parce que tétanisé comme un lapin pris dans les phares, j’ai rien vu venir ! Et ça me dégoûte !

– Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ?

– Il s’est passé qu’Ombeline à repris contact, et que le premier octobre, je suis monté la voir. Je ne te fais pas un dessin sur ce qu’il s’est passé. Et me voilà, avec deux femmes, incapable de choisir, et donc d’avouer au deux l’existence de l’autre. Parce qu’il m’était impossible de me regarder dans la glace en me disant « T’es avec deux gonzesses hyper stylés et aucune n’a besoin de le savoir, profite ! » Non, mon personnage à plusieurs tares, mais pas celle-là. Donc, quelques jours après être rentré, je l’ai dit à Ombeline, par téléphone. Et ensuite, je l’ai dit à Lili, quand elle était là, parce que je me sentais mal vis-à-vis d’elle aussi… Et là j’ai capté… qu’elle était aussi… sinon plus… blindée que moi. Elle me l’a dit : "Bon ben demain je m’en vais". Sauf que c’était arrivé tellement de fois… Je n’y ai pas cru. Et notre dernière nuit, je n’ai pas percuté que c’était la dernière. Et je te le jure sur mon âme Lola, ça a été une des nuits les plus mémorable de ma vie. J’ai respiré chaque souffle de ses baisers, aspiré chacun des mouvements de son corps avec le mien. On a ondulé ensemble. Je l’ai aimé comme rarement j’ai aimé. Là, je l’aimais… et elle partait. Au réveil, son corps doux et nu blotti contre moi, j’ai cherché ses baisers. J’ai réussi à la faire rire un peu, comme j’aimais bien faire rire Lili au lit. Mais elle a insisté pour partir, et elle est partie. Il était octobre. Je ne la verrais plus jamais »

J’ai senti ma gorge se nouer et un immense paquet de flotte pousser derrière mes yeux. Je me suis servi une bonne rasade de whisky et fumer une clope. Je devais tenir, je n’avais pas encore terminé l’histoire…

« Peu de temps après, Ombeline est revenue à la charge.

– Sans déconner ?

– Sans déconner. Grosso modo ça disait « Salut, si tu veux on peut se revoir sans projection pourries ».

– Toi et tes femmes Marc, qu’elle histoire !

– Moi j’y trouves rien d’exceptionnel hormis toute ma connerie.

– Arrête de te flageller, t’es un humain, t’as le droit de te tromper.

– Tu parles ! À ce point-là ça mériterait d’être rémunéré !

– C’est le cas non, t’es pas en train de le payer ?

– C’est vrai… Bien entendu, le nez dans le guidon j’y suis allé… On a passé de superbes moments, je l’ai massée sur du Pink Floyd, une très bonne soirée…Mais ça le faisait pas…on se claquait trop le bec.

– Trop gros syndrome Matthieu ?

– Mêlé à celui de « je veux quelqu’un de stable ». La vérité c’est qu’elle était comme moi, elle voulait cocher des cases. Et moi de mon côté, je m’en rendais compte, je pensais à Lili… Noël et le jour de l’an approchaient. Je lui ai envoyé un message à cette occasion, elle n’a pas répondu.

– La fameuse révélation… le ressentiment déjà crée.

– On dirait bien.

– Et Ombeline alors ?

– Ombeline… Ombeline… Ombeline devait venir avec sa troupe faire un spectacle début janvier du côté de Forcalquier, une petite ville pas loin. On en profiterait pour passer quelques jours ensemble chez moi. Sauf que je t’ai dit brièvement que le père de ses enfants était un sacré numéro… Je vais te la faire courte, il ne supportait pas leur séparation. D’un certain côté, il me faisait penser à moi par le passé. Beaucoup de nos disputes avec Ombeline venait de là parce qu’empathique avec le cas de son mec, je la trouvais trop aide avec lui, j’essayais de lui trouver des circonstances atténuantes. Ce jour-là et pour quelques jours, il devait garder ses enfants de quatre et deux ans. Sauf que ce crétin n’a rien trouvé de mieux que de se préparer un cocktail à base de médocs mêlés au pastis de la vieille. Et au moment d’emmener les enfants à l’école, il a fait un malaise et s’est explosé la tronche devant ces deux gamins.

– Ambiance !

– Et Ombeline était déjà partie avec sa troupe. Heureusement le voisin était là, il a géré. Mais pour le coup elle devait remonter après son spectacle, et nos quelques jours ensemble n’existeraient jamais.

– Et tu l’as vu quand même ?

– Tu parles que j’y suis allé ! Elle avait besoin de soutien, et je me sentais encore l’âme d’un bonhomme à ce moment. Elle était rigolote dans sa tenue, mais tirait une drôle de tête. J’ai tenté de la faire sourire comme j’ai pu. Et à un moment donné, c’est venu, cette envie, cette poussée, je lui ai dit que j’étais prêt à m’engager, que je voulais faire quelque chose avec elle.

– Tu le pensais vraiment ?

– Ouais, sur le coup je le pensais vraiment. Bref, après son spectacle, elle est repartie avec sa troupe. On s’appelait régulièrement pour se donner des nouvelles, c’était dur pour elle, elle pleurait parfois derrière le combiné. Et un soir, elle m’a dit que ce qu’elle voulait, c’était quelqu’un de stable, et comme par mon passé je ne l’étais pas, elle a préféré tout arrêter.

– Faut la comprendre.

– Je la comprend. Et, je vais te dire, ça ne nous empêche pas de nous donner de nos nouvelles. On s’appelle, on s’entend, on n’est pas des étrangers…

– …

– …

– On arrive à la fin, c’est ça ?

– Ouais… c’est ça. »

Deux mille trois centième cigarette et verre de whisky… La nuit arrivait. Finalement on y avait passé la journée dans cette histoire. Lola était d’une écoute et d’une patience remarquable. Mais j’arrivais pas à finir. Ma gorge se serrait, mon ventre gargouillait, je rotais, tout en moi se tendait. Et Lola de m’encourager « allez Marc, allez… » J’ai soufflé un grand coup.

« Quelques jours après ce dernier coup de fil, alors que je pensais avoir un peu de chagrin pour cette fin d’histoire avec Ombeline, c’est Lili qui est revenue dans mes pensées. Et bien fort ! J’ai d’abord tenté d’enterrer le truc, me dire que ça allait passé, mais ça passait pas. Et jeme suis mis à réécrire pour la première fois depuis un an. »

je me rends compte
à quel point

tu comptais pour moi
Comme j'étais bien dans ton énergie

comment ton
"je veux que tu ailles bien"
sonnait comme un
"fous moi la paix"

Et là
en mode
bourbon boxing blues
ne me pardonne pas de ne pas t'exaucer

Nous sommes une musique
je suis les notes
toi les silences

Nous jouons parfaitement nos rôles

Je me rends compte

je voulais un couple une famille des projets
j'ai eu 'l'inverse
avec toi

je me rends compte
tu voulais l'exclusivité et
que sais-je d'autre ?
tu as eu l'inverse avec moi

au fond
nous avons été exaucés

pourquoi ai-je donc tant de mal
à te bannir
de mes
souvenirs ?

Je crois
Je sais
je t'ai aimé

Et ça me fait
vraiment

mal
de te trimbaler dans des images
dans lesquelles tu ne souhaites plus être

tu as vécu ça je crois
en bretagne

qu'est ce que c'est cool !
mais qu'est ce que ça déchire

la vie

« Je lui ai écrit quelques messages, envoyés quelques textos. Rien, zéro, nada. Et moi, ça commençait à tapait vraiment fort là-dedans ! Alors le soir, pour éteindre, je buvais, je me saoulais. Des fois, ça arrivait à suffisamment m’assomer pour que j’encaisse, et d’autres fois, j’inondais Lili de messages. Elle répondait rarement, genre un message sur vingt, et à peine quelques-mots. Elle restait ce qui semblait froide, lointaine,. Ça me tuait. Elle répondait à un message sur vingt.

– Et qu’est ce qu’elle écrivait ?

– Qu’elle avait rencontré quelqu’un et, entre guillemets « qu’on ne voulait pas la même chose ». Sauf que je n’ai jamais su, vraiment, ce qu’elle voulait. J’ai tenté de l’appeler, elle ne répondait pas. Je lui laissais des messages, « tes silences me tuent Lili… tes silences me tuent. ». Sauf qu’elle ne répondait pas, elle était plus forte que moi à l’époque, ou plus lâche.

– Juste différente Marc, juste différente…

– Je n’arrivais pas à la laisser tranquille plus de quelques jours. Je me sis remis à écrire, je savais qu’elle me lisait. Mais c’était encore pire, en fait, de le savoir sans ses retours. Et dans mes tripes ça tapait, j’étais un putain de zombie. Et ces silences, je n’y voyais que mépris et indifférence, ça me rendait fou ! Ça a duré deux long mois, soixante putains de jours. Et un soir enfin, avait aussi bien bu, elle a accepté de me répondre…

– Et… ? »

Et là tout a éclaté ! Sur mon fauteuil, le barrage a cédé. Et je me retrouvais à poil, la cage thoracique par terre, et le cœur en miettes. J’en criais, j’en rotais, j’en toussais. J’ai cru que j’allais y rester ! « J’ai tout niqué putain ! J’ai tout niqué ! J’ai tout niqué et je me refais le film après histoire de bien voir à quel point j’ai tout niqué ! »

J’ai senti un poids s’appuyer sur la cuisse. C’était Michonne, elle avait posé sa tête là et regardait son maître, totalement déchiré. Y’avait pas de bobard dans ses yeux. Pas de "t’inquiète, c’est rien, ça va aller". Non ça n’allait pas. Et il faudra du temps pour que ça aille ! Simplement, la tête posée là, plongeant ses yeux marron dans les miens, elle me disait simplement son soutien. Elle, est était là. Elle serait là pour toujours. Quoi que je fasse, elle serait là.

« Putain de ressentiment ! Putain de timing ! Putain de merde !

– Qu’est ce que vous vous êtes dis Marc ?

– Je m’en rappelle même plus ! ça a duré quatre heures et je m’en rappelle plus ! J’étais trop saoul ! Trop saoul pour piger, trop saoul pour tout dire correctement… Je sais que j’ai réussi à la faire rire. Je sais que je lui ai dit qu’elle aurait toujours une place dans mon cœur. Elle m’a dit qu’elle n’avait pas pigé pourquoi elle n’avait pas était une évidence fasse à Ombeline.

– Et t’as la réponse ?

– Elle n’était pas l’évidence parce que les hommes ont moins de choix que les femmes. Se planter coûte plus cher en célibat. Et… toujours pareil… Elle voulait quoi ? ELLE VOULAIT QUOI ?

– Elle te l’a dit. Et comment ça s’est fini.

– Elle a raccroché sans dire au revoir. Et… je lui écrit quelques fois… et j’ai rien, j’ai plus rien.

– T’aurais voulu quoi ?

– Je sais pas, un truc juste. Comme elle, qu’on se voit en face une dernière fois. Pas derrière un putain d’écran ou u putain de téléphone ! Sans déconner, on est quoi ? Des bêtes ?

– Tu l’as saoulé, elle te répondra plus.

– Même ça, « tu m’as saoulé », ça serait déjà quelque chose. Sans déconner, je lui ai pas fait ça moi ! Pourquoi elle me traite comme ça ?

– Tu ne peux demander aux gens de réagir comme toi Marc. Chacun fait comme il peut avec ce qu’il est.

– Sauf que moi ça me rempli d’aigreur, j’ai l’impression qu’elle s’est transformée en une putain de salope indifférente. Comme si je pouvais crever et qu’elle en avait rien à foutre. On est devenu des étrangers, à pourrir chacun dans notre coin en ce zappant ! Tu vois… j’ai l’impression qu’il y a tellement d’aigreur, d’amertumes et de fausses idées qui s’évaporeraient en un claquement de doigts si les gens disaient sincèrement ce qu’ils ressentaient.

– Et t’aurais aimé qu’elle te dise quoi ?

– J’en sais rien ! Peut être un truc du genre… j’aurais aimé qu’elle me dise…Marc, ça a compté tous les deux. Mais je démarre une nouvelle histoire, je veux que ça marche avec cet homme, et je sais que si je te vois, je risque de dérailler, parce que je sais que tu me fais toujours de l’effet. Alors, ce n’est pas du mépris, de l’indifférence, c’est juste que je me protège. Mais, tu gardes une place dans mon cœur. Je t’ai aimé, sincèrement et du mieux que je le pouvais sur le moment, et je suis désolée si tu n’as pas compris toutes les nuances de ce que je voulais, sans doute que je n’ai pas été assez claire aussi, et qu’on a pas eu la présence d’esprit d’en parler. Tendrement, et affectueusement, Lili.

– C’est joli. Et pourquoi tu ne gardes pas ça.

– Parce que je ne l’ai pas…

– Elle ne pouvait peut-être pas te le donner, ce n’est pas pour ça qu’elle ne le pense pas. Au contraire, elle te l’avait même écrit. Seulement à l’époque t’était trop aveugle pour le voir.

– Je voudrais juste une seconde chance.

– Vous vous en êtes donner pleins des chances. Ce que tu voudrais là, c’est refaire le film et gagner à la fin.

– Ce que je veux… Je préfère être seul que d’être avec quelqu’un et penser à elle. J’ai pas envie de vivre avec l’idée de que ça aurait pu être si j’ai pas tout fait pour le vivre. J’ai du mal à me dire que de la présence de Lili, il y en aura plus, c’était tellement bien…

– Et si ce moment n’arrive jamais ? Tu vas faire quoi ?

– Je sais pas. Mais j’ai l’impression que je vais crever à chaque instant.

– T’es extrême…

– Oui, je suis extrême. Ça fait de moi un bon amant, un beau parleur, un poète. Je suis extrême dans les sentiments et dans le blindage. Je suis extrême dans le malheur. Je suis d’extrême gauche, d’extrême droite, et je m’en fous, c’est trois positions extrêmes. Et puis merde… Quand j’y repense, qu’elle ironie. Tu vois, la question qui me rend taré, c’est de savoir si avec son actuel elle lui a donné le droit de pénétrer chez elle ? Est-ce qu’elle lui a ouvert sa poétique ?

– Ça t’apporterais quoi de le savoir ? Tu bouffes et tu rumines un truc sur lequel tu n’as aucun pouvoir. Tu peux faire en sortes que les autres soi comme toi.

– C’est injuste.

– Quoi ? De quoi, qu’elle ne réagisse pas comme toi ? Tu t’entends ? Tu ne peux exiger de l’autre ce que toi tu lui as donné. C’est plus un cadeau, ça, c’est du marchandage. Même si t’as pas eu ce que tu voulais, garde un bon souvenir de cette histoire, parce qu’elle a était belle, même si elle t’as pas donné ce que tu voulais. »

De l’entendre comme ça Lola, me dire des trucs vrais avec un ton gentil, ça m’a un peu appaisé. L’orage était passé. Il reviendrait. J’avais soif, j’étais chaos. Je me suis levé pour aller me prendre un verre et j’ai failli me péter la gueule. Mes jambes flageolaient, je n’avais plus aucune force.

J’en vois de toutes les couleurs

sauf celles de tes yeux

et bien entendu,

se sont les seules que je veux.

J’entends tes silences frapper ma poitrine

et ta voix déserter mon oreille.

J’ai oublié de t’oublier

150 jours d’écho de rien

de guitare en blues mineur

cette blessure à l’intérieure

une plaie béante qui ne se voit pas

J’en chie des retours de manivelles

et des insomnies

Cette maison dans moi incendiée

Je suis devenu pompier pour l’éteindre

Rien n’y fait

Cette demeure n’a plus de toi.

Il n’en reste que de la fumée

une odeur de cendre, de sourire brulé

N’était-ce donc qu’une pauvre petite cabane

paumée ?

Sans doute. J’aime pour autant l’imaginer palais

Et ce silence…

toujours…

Enclume amère. cœur martelé

Putain de caveau blindé, inviolable,

Inhumation déshumanisée

d’un amour zombie pourri

avarié

naufragé du carnage de n’avoir pas su

te conserver

Mon Amour

me voici roi d’une île désertée.

« Ce désir d’enfant, que je voulais tellement à l’époque, cet enfant, maintenant je le hais ! »

J’ai vu pour la première fois Lola se rouler une cigarette. Elle l’a allumé et en a soufflé la fumée calmement.

« Cet enfant n’y ai pour rien. Ceci dit, c’est vrai que tu aurais pu t’en passé, d’avais pas vraiment besoin de lui dire ça. Au début de quelques mois tu cherches du fun, y’a pas d’urgence. T’es trop dans l’urgence… tu sais ne va pas mourir demain tu sais… Mais…merci Marc, j’ai beaucoup appris sur moi grâce à toi.

– Quoi ?

– Rien… Bon, maintenant que t’en as bien chié et que tu te le fais payer e souffrance depuis des mois, t’es prêt ?

– Prêt quoi ?

– À voir que tout ça, tout ce que tu viens de me raconter - et y compris les émotions qui en sortent - est ta création. Tout ça, c’est toi qui l’as créé, tu l’as demandé, et tu as été parfaitement exaucé. C’est une magnifique solution qui vient de t’arriver. »

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire L'Écrivain Souterrain ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0