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Calicef

Défi
Calicef

Je me suis ouvert la boîte crânienne avec un ouvre-boîtes qui traînait dans mes ustensiles de cuisine rangés par ordre alphabétique,(comme un con, je l'avais classé à la lettre Q, pas étonnant qu'il soit tout rouillé) je me suis ensuite versé deux litres d'acide chlorhydrique sur les hémisphères cérébraux, ma matière grise avait vraiment besoin d'un bon décapage pour effacer mes ruminations moribondes et mortifères, ah le bien fou que ça m'a procuré!
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Défi
Calicef
C'est une histoire à dormir debout et moi qui vis seule, je peux vous dire qu'il y avait foule dans mon appartement cette nuit-là!
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Défi
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Aujourd'hui à l'école, j'ai vécu un drame. Mon petit copain François, quatre ans, eh oui, j'ai déjà un petit amoureux, a dit un gros mot en se disputant avec un autre petit garçon. Il a dit merde! Je peux vous assurer qu'à cette époque, c'est vraiment très grossier. De nos jours, c'est presque banalisé dans le langage. La maîtresse a réuni toute la classe et nous emmène dans la salle d'eau (les WC et les lavabos). Elle nous fait un long discours sur la politesse et nous explique en quoi le langage de François est intolérable. C'est alors qu'elle ouvre le placard à balais et y enferme mon petit copain. Elle dit qu'il va y rester là pour qu'il comprenne qu'on ne doit pas injurier en utilisant de tels propos. Elle nous avertit que celui qui suivra son exemple sera aussi sévèrement puni. François donne de grands coups de pied dans la porte du placard et pousse des cris. Nous restons un moment dans la salle d'eau à entendre ses pleurs. Je suis pétrifiée, paralysée. Je suis comme hypnotisée par cette porte de placard bleue qui vibre sous les coups de pied de mon petit fiancé. Au bout d'un moment qui me paraît interminable, nous retournons tous en classe mais comble de l'horreur, en abandonnant François toujours enfermé dans le placard. C'est le matin et j'ai complètement perdu la mémoire de ce que j'ai fait en classe ce jour-là tellement je suis traumatisée par le spectacle auquel nous avons été conviés. J'ai envie d'aller donner des coups de pied à la maîtresse et à partir de cet instant, toute affection pour elle a disparu. A la récréation de l'après-midi, nous retournons dans la salle d'eau pour assister à la libération de François. Nous avons encore le droit à un discours que je n'écoute pas. Je suis démolie, en miettes. Je manque d'air, je me sens asphyxiée en pensant au temps que mon petit amoureux a passé dans ce placard à balais. Je me moque bien de ce que la maîtresse va dire mais ma première réaction est de m'approcher de François et de lui prendre la main. Il a les yeux gonflés tellement il a pleuré. Il avance comme un robot au ralenti. Et moi, je ne vais pas mieux.
En rentrant chez moi, ce jour-là, je n'ai prononcé aucune parole. Je n'ai pas raconté ce qui s'était passé à l'école et pour la première fois de ma courte vie, j'ai détesté l'école.
Depuis toutes ces années, je n'ai jamais oublié la couleur de la porte du placard de l'enfer. Ce bleu, à chaque fois que je le rencontre dans un lieu, ravive le traumatisme comme si c'était moi qui avais passé la journée enfermée. J'ai le don et la malédiction de pouvoir me mettre à la place d'une personne et de ressentir ainsi ce qu'elle vit. Cela s'appelle l'empathie, ai-je appris pendant mes études de psychologie. Les séquelles probables sont une claustrophobie qui apparaît dans les pièces de petite taille où ce bleu maudit me revient à l'esprit. J'aimerais bien savoir comment François s'en est sorti après avoir vécu cela.
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Défi
Calicef


Que faut-il penser de l'arrivée des nouveaux super-héros et de l'engouement qu'ils suscitent?
Rappelons que les anciennes générations qui vivaient pendant la guerre ne possédaient pas la télévision. Le cinéma était balbutiant, les trucages n'existaient pas. Leur héros était leur dieu. Ainsi les lieux de culte étaient très fréquentés. Ils priaient pour obtenir un monde meilleur.
Les générations suivantes ont vu apparaître la télévision dans leur foyer, le cinéma a pris une plus grande ampleur. Leurs héros se sont appelés: Fantomas, Jean Marais, Jean Gabin, etc. Ils les faisaient rêver et oublier leurs soucis. C'étaient pour la plupart des héros mortels. Nous étions dans la génération de l'après-guerre.
Sont nés plus tard en même temps que les effets spéciaux: Superman et Spiderman. C'étaient les premiers super-héros qui utilisaient le fantastique. Ils ont fait rêver quelques générations en leur faisant croire qu'on pouvait changer la face du monde. Ces héros ont toujours la cote pour nos précédentes générations. Ah! Nostalgie, quand tu nous tiens!
Je pense que ces générations sont restées fidèles car elles n'étaient pas capables d'adopter de nouveaux archétypes auxquels elles n'adhéraient pas.
Les générations actuelles ont un besoin de super-héros plus puissants. D'où l'apparition des films Star Wars, Matrix, le seigneur des anneaux et un phénomène de masse qui touche les jeunes à partir de 9-10 ans mais s'étend aussi à toutes les tranches d'âge: Harry Potter. Ce héros exporté d'Outre-Manche a su séduire et le phénomène a pris une ampleur sans précédent.
Pourquoi cet engouement?
Le monde dans lequel nous vivons fait état au quotidien de guerres, d'attentats, d'insécurité. Nous évoluons dans un monde de violence. Les jeunes et les moins jeunes ont besoin de valeurs sûres et puissantes qui n'échappent pas non plus à un monde violent mais cette violence est contenue, maîtrisée et vaincue. Les jeunes se sentent sécurisés. Ils ont la croyance que l'on peut guérir le monde de ses maux.
Harry Potter nous emmène dans un monde enchanté où l'on rencontre des créatures fantastiques. Le jeune héros est toujours à la merci de la menace d'un mage noir puissant craint de toute la communauté mais à chaque fois il y échappe par la magie. Le méchant est mis à mal.
C'est ce qu'espèrent les générations actuelles, que les semeurs de trouble soient mis à mal et que la paix règne sans épisode quotidien sanglant. Ils s'inquiètent pour leur avenir. La forte identification est à la base de ce phénomène de masses.
Mais pour l'instant, seuls le cinéma et la lecture peuvent nous apporter ce rêve, pour notre plus grand bonheur ou malheur?
Comme vous le comprendrez, j'ai écrit ce texte il y a plusieurs années quand Harry Potter est apparu. 
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Défi
Calicef


Que me conseillez-vous?
En quoi puis-je vous aider?
N'êtes-vous pas une connaissance de Monsieur X?
Oh! Connaissance, n'est-ce pas trop affirmer?
Socrate n'a t-il pas déclaré avec justesse:<>?
Etes-vous érudit dans tous les domaines, en particulier en littérature?
Et vous, n'êtes-vous pas compétent dans le sujet qui me concerne ?
Puis-je vous répondre tant que votre requête reste mystérieuse?
Sommes-nous ici en toute sécurité?
Craignez donc vous que quelqu'un ne nous entende?
Ne connaissez-vous pas ce poème de Victor Hugo qui dit en substance:<>?
N'exagérez-vous donc pas la situation présente?
Pensez-vous que l'on ne prend jamais trop de précautions dans la vie?
Mais enfin, allez-vous me faire part de ce qui vous préoccupe tellement?
N'allez-vous rien révéler de ce qui va être dit maintenant?
Dois-je vous jurer que je serai aussi muet qu'un mur pour que vous m'accordiez votre confiance? Connaissez-vous cette maxime <>?
A t-elle un rapport avec ce que vous taisez?
Peut-on connaître sa destinée?
La sagesse populaire n'affirme t-elle pas qu'il ne faut rien connaître de l'heure et du jour de sa mort?
Pourrions-nous en effet continuer à vivre normalement si nous détenions ce renseignement?
Faut-il que je vous donne un exemple concret?
Faites-vous allusion à Boris Vian qui avait déclaré qu'il mourrait avant quarante ans?
Et vous, connaissez-vous Virginia
Woolf? Ne disait-elle pas qu'elle mourrait à soixante ans?
Savez-vous qu'elle s'est suicidée à cet âge-là?
N'avez-vous pas l'impression qu'on s'éloigne du sujet qui vous tient à coeur?
La destinée n'est-elle pas le questionnement quotidien de l'humanité?
Franchement, où voulez-vous en venir?
Accepteriez-vous de poursuivre cette conversation une autre fois?
Etes-vous si pressé de partir sans avoir résolu votre problème?
Ne vous êtes-vous pas aperçu que nous discutons depuis une heure maintenant?
Une heure, déjà?
Ne vous êtes-vous jamais rendu compte combien le temps passe vite lorsque la discussion est intéressante?
Alors même jour, même heure pour la suite de ce que nous pourrions nommer une dissertation?
Doutez-vous un instant que je n'accepte ce rendez-vous prochain?
Qu'en sais-je? La vie n'est-elle pas constituée d'événements bizarres?
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Calicef


Ce matin tôt, les yeux dans mes Ray-Ban
J'ai sorti les poubelles au milieu des rats bien cradingues.
J'ai braqué mon flingue et j'en ai dégommé une dizaine.
Au réveil, t'avais la gueule d'un somnambule.
Tu m'as dit:<J'ai dilapidé tous mes tickets de resto U pour m'acheter des tampons.
En guise d'apéro, je t'ai amené un scotch et du caviar
Que j'avais acheté au marché noir avec mes bitcoins.
Un jour d'ennui comme aujourd'hui,
J'ai pensé que j'allais astiquer mes gonades.
T'avais les mirettes qui clignotaient grave
En matant mon braquemart à l'étendard du Che.
On a écouté et chanté sur du Thiéfaine
En pensant aux fillettes aveugles de l'orphelinat de Jules l'Apostolique.
Le soir est tombé en se cassant la gueule dans les escaliers.
T'en as pissé de rire, t'avais les seins qui dansaient,
J'ai pas pu m'empêcher de te téter une gougoutte.
Le chat de Margot avait rongé tout son os à moelle,
Il s'est pas formalisé du spectacle
Il a bien fait de pas moufter
Sinon j'en aurais fait du saucisson en croûte.
Ton eczéma purulent te démangeait,
J'ai compris pourquoi t'avais autant de miettes
Dans ton millefeuille qui baignait dans la crème anglaise.
Ça m'a donné la gerbe pour les dix années à venir.
On a visionné les diapos de nos vacances,
Les miroirs de nos vies entremêlées .
Tu t'es endormie la main sur ma poitrine, 
Y avait mon palpitant qui s'affolait.
Tes doigts étaient tout poisseux,
Je les ai léchés avec délectation.
Ils avaient un arrière-goût de fruit défendu.
J'ai rêvé d'un ailleurs et de visiter ton paradis.
Je crois bien que j'avais attrapé un coup de soleil
A cause de la télé qu'était restée allumée toute la journée.
Je me suis endormi les lèvres contre tes fesses,
Ça m'a fait un oreiller bien rembourré.

Au petit matin, je suis allé vider le seau à purin
Nos chiottes étaient bouchées par les raclures de tes orteils.
Je t'ai fait une french-manucure à l'anglaise.
T'avais le regard salement dirigé vers l'enfer,
J'ai pas compris ce qui te dérangeait à ce point.
Tu me la jouais en solitaire,
Mes pensées sombres zébraient ton esprit.
A la télé qui fonctionnait toujours,
La mire recouvrait tout l'écran.
Je me suis balancé entre tes nibards
En fredonnant un air sur l'escarpolette.
Ça m'a donné un vertige de malade
Sur mes grandes jambes de bas âge.
On a remis ça avec nos photos de vacances 
Où on se déhanchait au rythme des marées.
J'avais plus assez de mots pour dire: <>.
Tu m'as balancé un p'tit pain dans la tronche
Et t'as bouffé toutes les chocolatines.
Le café était fort comme un bœuf en rut.
Ça t'a excitée comme une jeune nonne,
J'avais pas mis ma soutane au cas où,
T'as enlevé langoureusement ta coiffe
Et on a baisé comme des cochons.
Je me souviens encore du couinement 
Que faisaient les ressorts de notre matelas 
Défoncé par nos ébats frénétiques et lubriques.
Le bruit a dérangé le voisin du dessous
Qui s'est pointé en caleçon et en tongs.
Il voulait participer mais j'aime pas les plans à trois,
Je l'ai renvoyé avec une baffe dans la gueule.
Il a atterri chez la mémé du rez-de-chaussée,
Son râtelier trempait encore dans son verre à dents,
Et ce con assoiffé, il en a bu toute l'eau.
Il s'est étouffé avec les molaires coincées dans son gosier.
T'as pas pu t'empêcher de rire comme une folle,
Je t'ai refroidi ta tête de nœuds
Avec un seau à champagne rempli de glaçons.
Tu m'as dit: <>.
On a poursuivi la journée en faisant une sieste.
T'as bavé comme un bébé qui venait de téter.
Les ombres du soir nous ont enlacés avec leurs moignons.
Je sais plus comment s'est terminé ce dimanche
Mais ce que  je me rappelle, c'est que c'était super bien.
On s'est fait la promesse de remettre ça le prochain week-end.
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Défi
Calicef


Que me conseillez-vous?
En quoi puis-je vous aider?
N'êtes-vous pas une connaissance de Monsieur X?
Oh! Connaissance, n'est-ce pas trop affirmer?
Socrate n'a t-il pas déclaré avec justesse:<>?
Etes-vous érudit dans tous les domaines, en particulier en littérature?
Et vous, n'êtes-vous pas compétent dans le sujet qui me concerne ?
Puis-je vous répondre tant que votre requête reste mystérieuse?
Sommes-nous ici en toute sécurité?
Craignez donc vous que quelqu'un ne nous entende?
Ne connaissez-vous pas ce poème de Victor Hugo qui dit en substance:<>?
N'exagérez-vous donc pas la situation présente?
Pensez-vous que l'on ne prend jamais trop de précautions dans la vie?
Mais enfin, allez-vous me faire part de ce qui vous préoccupe tellement?
N'allez-vous rien révéler de ce qui va être dit maintenant?
Dois-je vous jurer que je serai aussi muet qu'un mur pour que vous m'accordiez votre confiance? Connaissez-vous cette maxime <>?
A t-elle un rapport avec ce que vous taisez?
Peut-on connaître sa destinée?
La sagesse populaire n'affirme t-elle pas qu'il ne faut rien connaître de l'heure et du jour de sa mort?
Pourrions-nous en effet continuer à vivre normalement si nous détenions ce renseignement?
Faut-il que je vous donne un exemple concret?
Faites-vous allusion à Boris Vian qui avait déclaré qu'il mourrait avant quarante ans?
Et vous, connaissez-vous Virginia
Woolf? Ne disait-elle pas qu'elle mourrait à soixante ans?
Savez-vous qu'elle s'est suicidée à cet âge-là?
N'avez-vous pas l'impression qu'on s'éloigne du sujet qui vous tient à coeur?
La destinée n'est-elle pas le questionnement quotidien de l'humanité?
Franchement, où voulez-vous en venir?
Accepteriez-vous de poursuivre cette conversation une autre fois?
Etes-vous si pressé de partir sans avoir résolu votre problème?
Ne vous êtes-vous pas aperçu que nous discutons depuis une heure maintenant?
Une heure, déjà?
Ne vous êtes-vous jamais rendu compte combien le temps passe vite lorsque la discussion est intéressante?
Alors même jour, même heure pour la suite de ce que nous pourrions nommer une dissertation?
Doutez-vous un instant que je n'accepte ce rendez-vous prochain?
Qu'en sais-je? La vie n'est-elle pas constituée d'événements bizarres?
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Calicef


Un bateau, toutes voiles dehors, naviguait paresseusement sur le Mississippi. Les roues à aube émettaient un grincement semblable à celui d'un matelas malmené par un couple. Le commandant de bord avait mis le pilotage automatique et ronflait. Il dormait du sommeil du juste. Son copilote sautait à la corde dans la cabine. Il voulait se muscler les biceps. On entendait un <> à chaque fois que la corde touchait le sol.
Une sirène du navire fit entendre un sifflement strident. Ni le commandant ni le copilote ne l'ouïrent. Ils portaient tous deux des boules quies. Ils connaissaient l'histoire d'Ulysse, ils se méfiaient des sirènes. Dans son sommeil, le commandant rêva et cria:<>. Le copilote, sans consulter la carte, s'exécuta et tomba raide mort. C'était bien fait pour lui, il n'avait qu'à être plus vigilant.
Sur le pont, les passagers étaient étendus sur des chaises longues. Le soleil dardait ses rayons. Les gens s'étaient enduits d'huile à bronzer et grillaient comme des sardines sur un barbecue. Une odeur de poisson nauséabonde emplissait et polluait l'air ambiant.
Deux papys jouaient au poker déshabillé. Le premier avait déjà ôté sa moumoute, le second son dentier. Leurs épouses étaient occupées à tricoter un pull à quatre manches pour les pingouins manchots d'Afrique Centrale.
Soudain, le commandant, réveillé, s'écria :<> mais il était seul et personne n'obéit. Il dut effectuer la manoeuvre lui-même. Il n'avait pas pris soin de vérifier la carte. Il n'y voyait rien. Il était fortement presbyte et il avait oublié ses lunettes chez lui. <> pensa t-il. Il était très fier d'avoir eu cette pensée logique.
<> cria l'un des deux papys mais c'était incompréhensible car c'était celui qui n'avait plus de dentier.
Le bateau se dirigeait droit vers l'obstacle et le commandant de bord n'avait rien vu, pour cause, il s'était rendormi. Il voulait finir un rêve palpitant où il était en train de draguer une call-girl.
<> fit la carcasse du bateau. <> cria le deuxième papy sans moumoute et sans slip. Les grillades sur le pont ne réagirent pas. Elles étaient à point. Le commandant de bord ouvrit un œil, vit l'étendue des dégâts, prit une bonne rasade de whisky pour se donner du courage et hurla:<< tous aux canots de sauvetage! >>. Il se rappela alors que par économie, il n'en avait pris qu'un seul. Les papys et les mamies et lui-même grimpèrent dedans sans se préoccuper le moins du monde des autres qui fumaient sur le pont.
Arrivés à quai, le commandant de bord réclama qu'on remorquât son bateau et qu'on le ramenât. Il voulait le garder comme souvenir et l'exposer sur son poste de télévision. Des rails furent dressés sur le pont pour y faire glisser le navire. Le sauvetage avait été rapide. Peu d'eau avait envahi l'embarcation par la brèche en forme de point d'interrogation.
Lorsque le commandant _j'avais oublié de vous dire qu'il était atteint d'un strabisme convergent _ vit les rails, il demanda qu'on rectifiât leur alignement. C'est pourquoi les rails sont parallèles.
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La vie est une loterie. Les événements qui ont entouré notre conception, désir d'enfant, enfant de remplacement d'un enfant décédé prématurément, <>, etc. sont déterminants pour le destin qui nous attend, ce que va être notre enfance et surtout les trois premières années où se font le plus d'acquisitions intellectuelles.
Le discours des parents sur notre préhistoire va forger notre caractère.
Un bébé qui n'a pas été désiré peut le ressentir dans la manière dont sa mère lui apporte ou non les soins corporels, si elle y prend du plaisir, s'attarde sur son corps ou au contraire s'empresse à la tâche comme une corvée. Ce sera un nourrisson qui babille très peu ou pas du tout et qui se tient raide dans les bras.
Enfant, il sera triste et pourra avoir des conduites suicidaires. Ce sont des enfants qui se blessent souvent, parfois gravement, peuvent avoir des fractures répétées. C'est chez ces enfants souffrants que l'on retrouve un symptôme fréquent: l'encoprésie.
De tels enfants investissent beaucoup l'école et sont de brillants élèves très souvent. Ils sont sages et très mûrs pour leur âge. Ce sont des adultes en miniature. Ils ont tendance à l'introversion. Ils ne parlent pas de ce qu'ils vivent chez eux. En général, ils dessinent très peu ou pas du tout et leurs dessins sont réalisés avec deux couleurs significatives : le rouge et le noir. Ils n'ont pas de vie en dehors de l'école. Ces enfants ont été brisés. Ils ne connaissent pas l'insouciance.
Il est très rare que les parents emmènent leur enfant consulter un psychologue ou un pédopsychiatre car ils sont rongés par la culpabilité et rejettent cet enfant qui, tel un miroir, reflète ce qu'ils lui font endurer.
De nos jours, l'équipe éducative est plus sensibilisée et peut repérer les enfants en souffrance psychologique mais les élèves très brillants trompent leur monde.
Devenus adultes, ils se destinent souvent à des professions dans le social ou le médical ou le paramédical. Ils sont dotés d'une très grande empathie. Ils vouent leur vie à réparer les autres et se soucient peu d'eux-mêmes.
D'autres cherchent désespérément à revivre ou plutôt à vivre une enfance, on les surnomme les Peter Pan. Ce sont des adultes sans âge qui ont une apparence très jeune. Mais c'est en vain qu'ils jouent et rejouent leur enfance volée.
< Ça tient dans une paume,
Ça résonne comme un psaume...
La vie
On te la donne, on te la prend
Comme un jouet d'enfant...
La vie
Ça ne tient qu'à un fil
Ça se joue à face ou pile....>>
Henri Tachan. La vie.
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Cher temps ou devrais-je dire cher maître, car tu es un grand maître, tu règles bien des choses, écrivait Corneille.
Cher Monsieur le temps
Sais-tu que lorsque tu te détraques,
Tu me rends toute patraque?
Quand tu laisses les secondes s'égrener 
Longues et monotones comme des heures,
Tu ne peux pas t'imaginer
Combien immense est ma douleur.
Je suis mélancolique.
C'est un mal énigmatique.
Pour moi, tu es un temps immuable et figé
Qui me happe constamment vers le passé.
Le présent n'existe plus,
L'avenir, je n'y crois plus.
Seul me reste l'avant
Puisqu'a disparu le maintenant.
Ô temps, comme je te maudis
Quand je constate ce qu'il est advenu de ma vie.
Sur moi, tu t'es déchaîné
Tel un terrible tsunami.
Temps, je suis désolée
Mais tu n'es pas mon ami.
Tu fais la pluie et le beau temps
Mais je ne t'aime pas pour autant.
J'ai cependant une faveur à te demander
Si malgré tout tu veux bien me l'accorder:
Ne voudrais-tu pas t'arrêter un bref instant
Pour que je puisse savourer l'instant présent?
Merci Monsieur le temps
De me donner le temps
D'avoir envie de vivre
Et de me sentir un peu ivre
Par ce soudain et nouveau désir 
où j'y trouverai peut-être du plaisir.
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Ce matin, je suis arrivée à l'école avec un pull tout neuf. Ma maîtresse que j'aime beaucoup m'a accueillie avec le sourire et m'a fait un très gentil compliment en me disant que j'étais très jolie avec mon pull. Je lui ai répondu que c'était ma maman qui me l'avait tricoté. Ma maîtresse porte le même nom de famille que moi, il faudra que je lui demande un jour si elle veut bien m'adopter. Un jour, elle a dit à ma maman qu'elle n'avait pas encore d'enfant et qu'elle aimerait bien avoir une petite fille aussi gentille et intelligente que moi. C'est pour cela que j'ai pensé à l'adoption. J'ai cinq ans et je connais déjà le sens du mot adopter.
Tous les enfants sont à peine assis à leur place qu'on entend des grands cris dans le couloir. Ma maîtresse pâlit et sort de la classe. Les cris augmentent de violence. Je sais qui pousse de tels cris. C'est la mère du fiancé de ma maîtresse qui est déjà venue plusieurs fois à l'école pendant la classe pour faire un scandale. Je me demande pourquoi elle en veut autant à ma maîtresse. Les hurlements ont cessé. Ma maîtresse rentre dans la classe puis soudain s'écroule par terre. Je la regarde terrifiée. Elle a le visage livide. On dirait qu'elle est morte. Nous les enfants, nous sommes paralysés. Personne n'ose bouger. Nous avons tous les yeux rivés sur le sol. Je ne sais pas combien de temps s'écoule avant qu'un adulte vienne nous prendre en charge. Il nous fait évacuer la classe en essayant de nous rassurer. Ce qui me traumatise encore plus, c'est qu'il nous fait passer au-dessus des jambes de la maîtresse. Je prends bien garde de ne pas marcher sur elle pour ne pas lui faire de mal. Il nous emmène dans l'école juste en face (il y a 2 groupes scolaires de maternelle) et nous répartit dans d'autres classes. Je me retrouve chez la directrice.
Le midi quand ma maman vient me chercher pour le repas, je lève les yeux vers la fenêtre de ma classe pour essayer d'apercevoir ma maîtresse. Je la vois. Elle est assise, elle regarde dehors. Elle m'a vue. Elle me fait un petit signe de la main. Je suis heureuse de voir qu'elle n'est pas morte. Je ne sais pas quand je vais la revoir. J'ai hâte de la retrouver.
La directrice, l'après-midi, nous fait asseoir tous en cercle et nous met une histoire avec son appareil à cassettes. C'est la chèvre de Monsieur Seguin. Je me mets à pleurer à gros sanglots en écoutant l'histoire au moment où Blanquette se retrouve seule dans la montagne et qu'il fait nuit. Je me sens comme Blanquette, seule face au danger. Le combat qu'elle mène jusqu'à la mort contre le loup m'arrache un flot de larmes que je n'arrive pas à faire cesser. Aucun enfant ne pleure. Je suis la seule à réagir de cette façon. La directrice ne vient même pas pour me consoler ni même m'expliquer que ce n'est qu'une histoire. 
Après l'histoire, c'est le moment de faire de la peinture. Je suis devant ma feuille blanche et j'ai mon pinceau dans la main droite que je tiens levée. Je suis paralysée et je ne parviens pas à tremper mon pinceau dans un pot de gouache. Mon esprit est ailleurs. Je suis toujours avec Blanquette, la téméraire, qui a perdu la vie pour avoir voulu gagner la liberté. Cette histoire m'a traumatisée. Je repense au malaise de ma maîtresse le matin. Je ne sais pas combien de temps va s'écouler, cela me paraît interminable, mais je vais rester la main en l'air sans jamais rien dessiner ni peindre. A la fin, je rends ma feuille toujours blanche.
C'est l'heure de la sortie. La classe à mon époque se termine à 17H30. Je suis assise sur un banc du préau et j'attends ma maman. Je me sens vidée et inerte. Je n'ai pas prononcé un mot de la journée à part le bref échange avec ma maîtresse le matin. Je regarde les enfants partir les uns après les autres. Je suis la dernière. Il ne reste plus que moi et ma maman n'est toujours pas là. Toutes les maîtresses sont parties. La directrice est dans son bureau. Elle a allumé la lumière mais dans le préau, il fait sombre, la nuit est tombée. Je suis assise toute seule et j'observe le ciel constellé d'étoiles lumineuses. Je suis toute seule comme Blanquette et je n'ai pas peur. Je voudrais rejoindre les étoiles qui scintillent tout là-haut. Je regarde la grande horloge. Je sais déjà lire l'heure. Je vois les aiguilles tourner et toujours personne n'est là pour moi. De temps en temps je guette ce que fait la directrice de l'école. Elle est en train de téléphoner mais je sais que ce n'est pas à mes parents car à la maison, on n'a pas le téléphone. La grande aiguille est maintenant sur le 12 et la petite aiguille sur le 7. Il fait vraiment très sombre dans le préau et la directrice ne vient jamais pour me parler ni pour me rassurer. Soudain, je vois mon papa qui arrive en courant. Il va s'excuser auprès de la directrice. Il me prend par la main. Je suis comme une poupée de chiffons. Je ne réclame même pas pour aller me réfugier dans ses bras. ça m'était bien égal qu'on ne vienne pas me chercher. Je voulais aller au ciel parmi les étoiles et rejoindre Blanquette. Mon papa me raconte qu'il était parti faire des courses pour acheter une chaise haute pour mon petit frère et qu'il croyait que c'était ma maman qui allait venir me rechercher à l'école mais ma maman était déjà partie l'attendre chez mes grands-parents et elle, elle croyait que c'était lui qui allait aller me récupérer à l'école. Bref, une histoire qui me donne mal à la tête. ça ne m'intéresse pas, je l'écoute à moitié. Je me sens tellement fatiguée. La journée a compté double pour moi. 
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Je pourrais me tatouer notre histoire sur le bras
Tu ne t'en apercevrais même pas
Tu ne me regardes pas
Tu n'aimes pas ce que j'écris
Tu ne t'intéresses pas à ma vie
Tu ne sais rien de mes galères
T'es un peu trop fière
T'as oublié tout ce que j'ai fait pour toi
Je ne supporte plus ton indifférence
T'as perdu de vue ce qu'est la reconnaissance
Je ne parle même pas de ton absence
Le pire, c'est que je ne suis pas amoureux de toi
Mais t'as un je-ne-sais-quoi qui m'attirait
Faudrait vraiment que je te vire de mes pensées
Tu vas me rendre malheureux à ce jeu de con
J'en ai ma claque de mes désillusions
Je ne suis qu'un pauvre rêveur qui croit encore au Père Noël
Je vis dans un monde pour moi bien trop cruel
J'ai fait de toi mon bourreau
Ce n'est pas nouveau
Faut toujours que je me pose en victime
C'est inscrit dans mon vécu intime
Tu me promettais des câlins
C'était que du baratin!
J'aime plus tes certitudes d'avoir raison
T'as aucun respect pour mes opinions
T'aurais pas dû faire irruption dans ma vie
Si tu n'avais rien à m'offrir à part l'oubli.
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