Chronique d'un week-end ordinaire

Ce matin tôt, les yeux dans mes Ray-Ban

J'ai sorti les poubelles au milieu des rats bien cradingues.

J'ai braqué mon flingue et j'en ai dégommé une dizaine.

Au réveil, t'avais la gueule d'un somnambule.

Tu m'as dit:<<chéri, laisse les vivre, ça nous fera de la bouffe pour demain,

J'ai dilapidé tous mes tickets de resto U pour m'acheter des tampons.

En guise d'apéro, je t'ai amené un scotch et du caviar

Que j'avais acheté au marché noir avec mes bitcoins.

Un jour d'ennui comme aujourd'hui,

J'ai pensé que j'allais astiquer mes gonades.

T'avais les mirettes qui clignotaient grave

En matant mon braquemart à l'étendard du Che.

On a écouté et chanté sur du Thiéfaine

En pensant aux fillettes aveugles de l'orphelinat de Jules l'Apostolique.

Le soir est tombé en se cassant la gueule dans les escaliers.

T'en as pissé de rire, t'avais les seins qui dansaient,

J'ai pas pu m'empêcher de te téter une gougoutte.

Le chat de Margot avait rongé tout son os à moelle,

Il s'est pas formalisé du spectacle

Il a bien fait de pas moufter

Sinon j'en aurais fait du saucisson en croûte.

Ton eczéma purulent te démangeait,

J'ai compris pourquoi t'avais autant de miettes

Dans ton millefeuille qui baignait dans la crème anglaise.

Ça m'a donné la gerbe pour les dix années à venir.

On a visionné les diapos de nos vacances,

Les miroirs de nos vies entremêlées .

Tu t'es endormie la main sur ma poitrine, 

Y avait mon palpitant qui s'affolait.

Tes doigts étaient tout poisseux,

Je les ai léchés avec délectation.

Ils avaient un arrière-goût de fruit défendu.

J'ai rêvé d'un ailleurs et de visiter ton paradis.

Je crois bien que j'avais attrapé un coup de soleil

A cause de la télé qu'était restée allumée toute la journée.

Je me suis endormi les lèvres contre tes fesses,

Ça m'a fait un oreiller bien rembourré.

Au petit matin, je suis allé vider le seau à purin

Nos chiottes étaient bouchées par les raclures de tes orteils.

Je t'ai fait une french-manucure à l'anglaise.

T'avais le regard salement dirigé vers l'enfer,

J'ai pas compris ce qui te dérangeait à ce point.

Tu me la jouais en solitaire,

Mes pensées sombres zébraient ton esprit.

A la télé qui fonctionnait toujours,

La mire recouvrait tout l'écran.

Je me suis balancé entre tes nibards

En fredonnant un air sur l'escarpolette.

Ça m'a donné un vertige de malade

Sur mes grandes jambes de bas âge.

On a remis ça avec nos photos de vacances 

Où on se déhanchait au rythme des marées.

J'avais plus assez de mots pour dire: <<je t'aime>>.

Tu m'as balancé un p'tit pain dans la tronche

Et t'as bouffé toutes les chocolatines.

Le café était fort comme un bœuf en rut.

Ça t'a excitée comme une jeune nonne,

J'avais pas mis ma soutane au cas où,

T'as enlevé langoureusement ta coiffe

Et on a baisé comme des cochons.

Je me souviens encore du couinement 

Que faisaient les ressorts de notre matelas 

Défoncé par nos ébats frénétiques et lubriques.

Le bruit a dérangé le voisin du dessous

Qui s'est pointé en caleçon et en tongs.

Il voulait participer mais j'aime pas les plans à trois,

Je l'ai renvoyé avec une baffe dans la gueule.

Il a atterri chez la mémé du rez-de-chaussée,

Son râtelier trempait encore dans son verre à dents,

Et ce con assoiffé, il en a bu toute l'eau.

Il s'est étouffé avec les molaires coincées dans son gosier.

T'as pas pu t'empêcher de rire comme une folle,

Je t'ai refroidi ta tête de nœuds

Avec un seau à champagne rempli de glaçons.

Tu m'as dit: <<chéri, fais pas le con, c'est moi la femelle ici>>.

On a poursuivi la journée en faisant une sieste.

T'as bavé comme un bébé qui venait de téter.

Les ombres du soir nous ont enlacés avec leurs moignons.

Je sais plus comment s'est terminé ce dimanche

Mais ce que  je me rappelle, c'est que c'était super bien.

On s'est fait la promesse de remettre ça le prochain week-end.

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