[ Psychologie ] Quelles sont les différences entre le cerveau des Hommes et celui des Femmes ?

de Image de profil de Florian Pierrel OfficielFlorian Pierrel Officiel

Avec le soutien de  bearnais59, Jerome Clavel 
Apprécié par 1 lecteur
Image de couverture de [ Psychologie ] Quelles sont les différences entre le cerveau des Hommes et celui des Femmes ?

Quelles sont les différences entre le cerveau des Hommes et celui des Femmes ?

Auteur : Florian Pierrel

Quelle est la différence entre le cerveau masculin et le cerveau féminin ?

Un des arguments pour soutenir une différence entre le cerveau masculin et le cerveau féminin concerne la taille de l'organe cérébral. Le cerveau des femmes est en effet plus petit, en moyenne, que celui des hommes. Un argument utilisé depuis les années 1800, une époque où l'on croyait que la dimension et l'intelligence étaient étroitement liées.

Hommes et femmes ne sont pas égaux du point de vue cérébral. Des différences notables existent, ce qui expliquerait qu’il existe des variations importantes dans la fréquence de certaines maladies en fonction des sexes.

Les cerveaux des hommes et des femmes sont-ils ou non différents? C’est une vaste et épineuse question, aux frontières de la médecine et des sciences sociales. Elle est souvent posée de manière différente: les cerveaux des femmes et ceux des hommes sont-ils tout aussi «performants»? Les hommes ont-ils des cerveaux plus «gros» que les femmes? Ces différences expliquent-elles d’autres différences concernant, par exemple, l’«intelligence»? Tout ceci fait bien souvent l'objet de vives controverses, comme en témoignent toutes les polémiques actuelles sur le concept de «genre».

La vieille question des différences cérébrales selon le sexe vient de trouver une nouvelle actualité. Une équipe de chercheurs dirigée par Amber N.V. Ruigrok (département de psychiatrie, Université de Cambridge, Royaume-Uni) vient en effet de confirmer l'existence d'importantes différences (à la fois neurologiques et pathologiques) entre les femmes et les hommes. Il s’agit ici d’une méta-analyse (analyse des conclusions de plusieurs études différentes); la première du genre. Les auteurs ont passé en revue et examiné pas moins de 126 études consacrées aux différences sexuelles dans le cerveau humain.

Volumes et tranches d’âge

Il s’agissait d’un projet en deux temps. «Nous avons conduit deux types de méta-analyses, expliquent les chercheurs britanniques. Nous avons commencé par examiner les différences de volume cérébral entre les sexes. Étant donné que la croissance et le vieillissement ont une influence importante sur le volume cérébral global, nous avons également cherché à savoir si les différentes tranches d'âge étaient correctement représentées dans les travaux de recherche. Nous nous sommes ainsi intéressés au nombre d'articles, au nombre total de participants et aux volumes moyens de chaque région du cerveau, et ce en fonction de six tranches d'âge.»

Ces mêmes chercheurs ont ensuite analysé les différences hommes-femmes en fonction de différentes régions cérébrales, à partir d'examens d'imagerie médicale qui calculent à la fois le volume et la densité des tissus.

Maladies neuropsychiatriques

Leurs résultats viennent d’être publiés dans la revue très spécialisée Neuroscience & Biobehavioral Reviews. Ils établissent que le sexe influence la fréquence, les symptômes ainsi que l'âge de survenue de nombreuses maladies neuropsychiatriques. Des différences qui pourraient bien trouver leurs origines dans celles que l’on peut observer entre les structures cérébrales des hommes et des femmes.

Cette méta-analyse montre que les cerveaux masculins sont en moyenne plus volumineux (entre 8 et 13%) que les cerveaux féminins. Mais cette recherche montre aussi que les volumes de plusieurs régions cérébrales diffèrent en fonction du sexe. Ainsi, chez l'homme, l'amygdale et l'hippocampe sont plus développés; à l’inverse, le cortex insulaire est plus volumineux chez la femme.

Or, ces régions sont impliquées dans plusieurs pathologies neuropsychiatriques plus ou moins fréquentes chez l'un ou l'autre sexe. C’est notamment le cas de l'autisme, des syndromes dépressifs et de la schizophrénie.

Le cortex préfrontal de la femme est plus actif que celui de l’homme

Le cortex préfrontal est le cœur de nos capacités d’apprentissage et de mémorisation. Le cortex préfrontal est présent à toutes les étapes de la mémorisation, que ce soit de l’encodage, la consolidation, ou du rappel. Le rôle du cortex préfrontal est à la fois d’orienter l’attention visuelle, de créer des liens entre les éléments mémorisés pour apprendre et l’inhibition des informations qui seraient distrayantes.

Cette étude montre que le cerveau des femmes est significativement plus actif dans de nombreuses autres régions du cerveau que les hommes, en particulier dans le cortex préfrontal, impliqué dans le contrôle de l’attention et des impulsions, et les zones limbiques ou émotionnelles du cerveau, impliquées dans l’humeur et l’anxiété. Les centres visuels et de coordination du cerveau étaient plus actifs chez les hommes. La TEMP peut mesurer la perfusion sanguine dans le cerveau. Les images acquises à partir de sujets au repos ou lors de diverses tâches cognitives montrent des flux sanguins différents dans des régions spécifiques du cerveau.

Les sujets comprenaient 119 volontaires sains et 26 683 patients souffrant de diverses affections psychiatriques telles que des traumatismes cérébraux, des troubles bipolaires, des troubles de l’humeur, des troubles de la schizophrénie et des troubles psychotiques et de trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Au total, 128 régions cérébrales ont été analysées au repos et lors d’une tâche de concentration.

Comprendre ces différences est important car les troubles du cerveau affectent les hommes et les femmes inégalement. Les femmes ont des taux beaucoup plus élevés de maladie d’Alzheimer, et de dépression, qui est elle-même un facteur de risque de la maladie d’Alzheimer, et les troubles anxieux, tandis que les hommes ont des taux plus élevés de TDAH.

La définition précise de la base physiologique et structurelle des différences de genre dans la fonction du cerveau illuminera entres autres la compréhension de certaines pathologies comme la maladie d’Alzheimer et la compréhension de nos partenaires dans notre quotidien.

Enfin, les résultats de cette étude, qui montrent que l’augmentation plus importante du flux sanguin du cortex préfrontal chez les femmes par rapport aux hommes, peut expliquer pourquoi les femmes ont tendance à présenter des forces plus importantes dans les domaines de l’empathie, de l’intuition, de la collaboration, ou de la maîtrise de soi.

Personnellement, cette différence me semble assez simple à percevoir au quotidien. Même si l’empathie, l’intuition, la collaboration, et la maîtrise de soi seraient plus « importantes » chez les femmes, ces attitudes sont identifiables chez certains sujets masculins — c’est ce que je remarque parmi les relations que j’ai dans mon environnement quotidien ici au Japon ou dans mes relations amicales et professionnelles en France et ailleurs. L’étude a également révélé une augmentation du débit sanguin dans les zones limbiques du cerveau des femmes, ce qui peut expliquer en partie pourquoi les femmes sont plus vulnérables à l’anxiété, à la dépression, à l’insomnie et aux troubles de l’alimentation.

Tous droits réservés
10 chapitres de 3 minutes en moyenne
Commencer la lecture

Des milliers d'œuvres vous attendent.

Sur l'Atelier des auteurs, dénichez des pépites littéraires et aidez leurs auteurs à les améliorer grâce à vos commentaires.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0