Suivez, soutenez et aidez vos auteurs favoris

Inscrivez-vous à l'Atelier des auteurs et tissez des liens avec vos futurs compagnons d'écriture.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
Image de profil de 10216422187533682

spiroscribe

Paradise.
spiroscribe
La vie nous joue parfois de drôles de tours ... et quand les émotions ou sentiments s'en mêlent, il n'est pas toujours facile de définir nos ressentis avec les bons mots. Par cet oeuvre que je ferai évoluer, je vais tenter de définir ces émotions par lesquelles nous passons tous.
35
32
12
7
Défi
spiroscribe
C'était il y a bien longtemps et je m'en souviens comme si c'était hier ... Les belles histoires, même si elles ont fait souffrir, restent à jamais gravées. Après les années, les douleurs de la rupture laissent place aux bons souvenirs et à la magie héritée d'une belle rencontre.
8
3
0
11
spiroscribe

LUNDI
Le sac en bandoulière sur l'épaule, je descends la longue avenue en direction de l'école. Le froid de novembre commence à gagner les rues. Les gens sont prostrés aux arrêts de bus et les façades de Bruxelles prennent des tonalités de gris.
- Hé, salut Virgi ! Ça va ?
- Ho Léti ! Oui, super. Et toi ?
- Ça va, ça va. Un peu la tête dans le cul ... je suis sortie tout le week-end.
- Toi alors ! Il y a des jours où tu ne sors pas ?
- Mauvaise, va ! Tu as intérêt à être sympa car j'ai une info de la plus haute importance !
- Ha ha, elle est bien bonne celle-là ! Léti, agent secrète, ça te va bien !
- Rigole, rigole ...
- Allez, balance !
- Pas le choix, on doit sortir au Fuse jeudi !
- Au Fuse ??? Mais pourquoi ?
- Il y a un super arrivage de compagnons de France qui est prévu. Ils viennent d'arriver en Belgique et ont leur soirée d'intronisation jeudi. Ils font tous une repasse au Fuse pour fêter ça. Des petits français qui ne connaissent pas encore les filles belges, dit-elle en pouffant.
- Un arrivage ! Tu te crois vraiment à la criée toi, dis-je en rigolant.
- Ben, une quarantaine de mecs quand même. Tu appelles ça comment toi ?
- Ha oui, quand même !
- Ben oui, il faut que tu viennes. Il y aura du choix !
- Pas possible ... Tu oublies un énorme détail : Mika !
- Quoi Mika ? Tu ne l'as pas encore largué celui-là ? Tu m'as dit que tu ne le supportais plus ?
- Hé bien non. Ça fait 15 jours que j'essaye de le voir pour clôturer cette histoire et il n'y a pas moyen. Il avait l'anniversaire de sa grand-mère le week-end dernier et avant, ce n'était pas possible non plus. Je pensais bien aller jusque Liège mais je commence à être à court de tickets de train pour finir le mois. Mes parents vont finir par s'apercevoir de mes escapades liégeoises si je crame tous mes billets SNCB.
- Ha zut ! Bah, envoie-lui un SMS ou téléphone-lui et ce sera plié.
- T'es grave toi ! C'est super vache comme solution. Non, je préfère faire les choses bien, proprement. Je lui dirai en face. Hors de question que je procède autrement. Il est gentil et super sensible, je ne peux pas lui faire un coup pareil.
- Comme tu veux mais tu va louper un truc ! En plus, ce n'est pas ton annif la semaine prochaine ?
- Si c'est mon annif ! Bien vu !
- Hé bien, raison de plus pour fêter ça au Fuse dès que possible !!! Tu ne veux pas un petit français pour ton annif ? Dit-elle en s'esclaffant.
- Très drôle ! J'aimerais bien que cette histoire avec Mika soit réglée avant. On verra bien d'ici jeudi ...
Nous arrivons enfin à l'école pour le cours d'anthropo' avec notre très singulière Madame Koninckx. Laetitia fait déjà l'éloge de notre future soirée à tous les potes. Il va vraiment falloir que je trouve une solution ...

************************
Le soir, de retour au kot, je reçois un appel de Mika.
- Coucou ma chérie. Tu vas bien ?
- Oui, ça va et toi ?
- Super ! J'ai hâte de te voir. On a du mal à s'organiser un truc en ce moment.
- Oui, en effet. Justement, j'aimerais te voir cette semaine. Tu crois que ça va être possible ?
- Cette semaine, c'est mort à mon avis. J'ai du boulot en retard et je ne peux vraiment pas me permettre de foirer cette année. Il faut que je bosse absolument !
- Ha zut ! Et ce week-end, t'es dispo ?
- Ben non ... C'est aussi pour cela que je te téléphonais. Mes parents veulent que j'aille les rejoindre à la mer pour les deux jours.
- Ok. Je comprends.
- Ne sois pas triste. On trouvera bien un moyen de se voir.
- Oui, oui, j'espère. "Triste" n'est pas vraiment le mot.
- Allez, on se rappelle dès que possible, hein !
- Ok, ça marche !
Et merde !

************************
MARDI
Le lendemain, je croise Laetitia au cours.
- Alors, tu viens jeudi ?
- Je ne sais pas ... Je n'ai pas su régler le problème avec Mika. On ne se verra pas de la semaine ni ce week-end. Donc, si je viens avec toi, ce sera juste pour boire un verre et être bien sage.
Laetitia se met à rire bruyamment.
- Quoi ? Qu'est-ce qui te fait rire ?
- Ho rien ! Je te préviens, moi, je risque de ne pas être sage. L'occasion est trop belle. Tu vas peut-être louper l'homme de ta vie avec tes ruptures à retardement.
- Si je le loupe, c'est que ce n'était pas l'homme de ma vie, justement. Je ne vais quand même pas me prendre la tête pour ça. Dès que je serai célibataire, je trouverai bien une occasion de faire une belle rencontre. Nous sommes à Bruxelles quand même !

************************
JEUDI
Après avoir retourné cette question dix mille fois dans ma tête, je me suis décidée. J'irai à cette soirée. La semaine a été un peu chargée entre les cours et mon travail au restaurant le soir. J'ai envie de décompresser et, comme j'ai pu bosser au resto un minimum, j'ai un peu d'argent à consacrer aux sorties. C'est rarement le cas ... avec vingt euros de base par semaine, il faut savoir se débrouiller.
Laetitia vient me rejoindre chez moi et nous commandons un taxi pour nous rendre au Fuse, à proximité du centre de Bruxelles. A cette heure avancée, nous évitons les transports en commun par sécurité. Comme à l'accoutumée, nous nous sommes mises sur notre tente-et-un : chaussures hautes, jeans bien coupé et petit top sexy. Laetitia est toute fière d'exhiber son nouveau tatouage sur l'omoplate. J'e n'ai rien contre les tatouages mais là, j'ai quand même envie de me moquer de son choix de dessin.
- Non, mais sérieux ! Pourquoi t'as choisi ça ?
- Ben quoi, c'est un Titi. C'est en référence à mon prénom, Laetitia. On m'appelle comme ça depuis que je suis toute petite. C'est mignon, non ?
- Heu ..., si tu veux. On verra ce que tu en dis dans dix ans ... En attendant, t'es venue chercher un Grosminet français j'ai bien l'impression.
- T'es conne !
- Je sais, je sais !
Le taxi nous dépose devant la boite. Les basses étouffées percent le calme de la nuit dans cette petite rue, néanmoins fort fréquentée par les noctambules. Nous rentrons mais, à vue de nez, l'ambiance n'a pas encore pris. Des petits groupes sont disséminés ça et là mais la soirée n'a pas vraiment démarré.
Nous prenons un cocktail pour nous mettre un peu dans l'ambiance. Au bout d'une demi-heure, le DJ s'active et commence à mettre le feu. La piste de danse se remplit avec deux gonzesses bien délurées en son centre. Entre deux jetés de jambes, nous scrutons la porte d'entrée, dans l'espoir de voir s'engouffrer l'arrivage tant attendu ... par Léti bien entendu !
Les informations de ma copine agent secrète ne tardèrent pas à être vérifiées. En quelques minutes, nous voyons débarquer une quarantaine de garçons, parés de belles chemises blanches et de pantalons noirs. Tous habillés pareils, on peut dire que c'était du plus bel effet. Léti commence déjà à perdre le contrôle.
- Purée, les voilà ! Dit-elle, bavant d'exaltation.
- J'ai vu, j'ai vu, t'inquiète !
- Waouh, il y en a des mignons en plus !
- En effet - Et merde ! - A part deux ou trois, on peut dire qu'il y a du potentiel.
- Bon, toi tu fais ce que tu veux mais moi, je fonce !
Et voilà Léti partie à travers la piste en direction du groupe avec un cri de guerre d'apache en rut. Je me sens tout à coup bien seule au milieu de cette tornade de danseurs, mon verre à la main. Je la regarde opérer de loin. Cette fille n'a pas froid aux yeux, c'est clair !
Purée mais elle a déjà trouvé quatre victimes mâles pour discuter. Cette fille est dingue ! Et surtout très rapide ...
Mon grand moment de solitude se prolonge. Je scrute la boite dans tous ses recoins à la recherche d'une potentielle personne connue. Pas de chance, je ne distingue que des inconnus. Laetitia, toujours en grande conversation, se retourne un instant dans ma direction et me fait de grands gestes.
Ok, ok, ça va. J'arrive !
Je m'approche du groupe qui commençait à s'étoffer autour de ma copine.
- Je vous présente ma copine Virginie, bientôt célibataire ! Et je peux vous dire qu'elle adooooore les français !
Je vais la tuer ! Je vais la tuer ! Je vais la tuer !
La présentation est originale et directe. Le décor est planté et nos nouvelles connaissances ont l'air d'apprécier notre duo comique. Foutu pour foutu, je décide de mettre ma timidité dans ma poche, de conserver mes bonnes résolutions en tête et de passer une bonne soirée en charmante compagnie ...
1
2
0
15
spiroscribe

- Dis Tata Vivi, c'est quoi ce livre ?
- Oulà mon Tim, c'est une veille histoire que j'ai commencé à rédiger il y a quelques mois ... Pourquoi t'intéresses-tu à ce livre ?
- Ben ... "Déglinguée", ça ne fait pas trop princesse, non ? Du coup, ça m'interpelle.
-En effet, j'ai choisi ce nom car ce n'est pas une princesse comme les autres et ce n'est pas une histoire comme les autres.
- Et elle finit bien cette histoire au moins ?
- À vrai dire, elle n'est pas terminée. Je ne peux donc pas te répondre. Mais je ne désespère pas de lui trouver une fin heureuse.
- Pourquoi ne le serait-elle pas ?
- Parce que c'est une histoire très compliquée et qu'une issue heureuse est difficile à envisager, du moins actuellement.
- Ho ...
- Hé oui, même les princesses n'ont pas toujours la vie la plus rose qui soit.
- C'est moche !
- Oui, mais tu sais la vie, c'est comme un grand livre d'histoire ... à chaque chapitre ses nouveaux rebondissements, personnages, bonnes et mauvaises nouvelles ... la fin de celle-ci n'est pas écrite donc tout reste à inventer.
- J'ai envie de le lire mais en même temps je préfèrerais que tu me la racontes. Tu veux bien, dis ?
- Oui, avec grand plaisir ! Et qui sait ... nous trouverons peut-être la fin ensemble ?
- Ça c'est une idée !
- J'ai le sentiment que finir cette histoire te donnera le sourire.
- Si elle finit bien, oui !
- Alors on va tout faire pour !
7
2
3
4
Défi
spiroscribe

Dans le chaos du quotidien
Il prit ma main
Sourires et humour
Les sens ne firent qu'un tour
Nos confidences prirent naissance
Dans une infinie reconnaissance
L'histoire commence

Sous des formes clandestines
Un interdit se dessine
Par des échanges sensuels
Se créa une idylle virtuelle
Devenus otages de l'instinct
Changeant fut notre destin
L'histoire grandit

Sans bruits, dans ses bras
L'idéal sombra
Succombant à ces ébats
Cette histoire fit débat
Seule reste sa plume
Dans un souvenir d'amertume
L'histoire prend fin.

Et si on recommençait tout...
13
14
0
0
Défi
spiroscribe


Mon regard s'est posé sur toi
Oui, toi, à l'esprit si hâtif

Ton imaginaire m'a laissé sans voix
Oui, toi, malgré ce côté évasif

J'ai tenté de t'approcher, te comprendre
Oui, toi, à l'humour si communicatif

J'ai dû plonger dans ton antre
Oui, toi, avec ton air persuasif

J'ai découvert une belle personne
Oui, toi, et ton côté fictif

J'ai succombé à ton charme
Oui, toi, ce grand créatif
7
18
2
0
Défi
spiroscribe

J'aime ces rares moments
Ceux qui arrêtent le temps
Font oublier les tourments
Et nous laissent un doux sentiment

Je me rends souvent dans ce parc
Je prends place sur les bancs de bois
Quand personne ne me remarque
Afin être seul avec moi

Mon regard et ma pensée se vident
La gravité s'efface dans un bruissement
Pour retrouver cette joie dont je suis avide
Et faire le point sur mes agissements

Je me relève, gonflée à bloc
Prête à repartir vers l'avenir
Remplie d'idées et de projets réciproques
Un bagage positif pour mieux rejaillir



4
7
2
0
Défi
spiroscribe

Le réveil sonna dans un vacarme qui me sembla insupportable. Il est l'heure ... je ne peux plus reculer. N'écoutant que mon courage, je posai mes deux pieds à terre et enfilai mes chaussons au look peu glorieux.
Le visage défait et le pas lent, je me précipitai dans la pièce voisine sans grande motivation.
- Salut toi !
Pas de réponse.
- Tu pourrais quand même me répondre. Qu'est-ce que je t'ai fait ?
Pas de réponse.
- Te murer dans ce silence ne servira à rien, tu le sais !
Pas de réponse.
- Fais-moi au moins un petit sourire histoire d'aller de l'avant. Maquille-toi et fais-toi jolie, ça ne peut que te faire du bien.
Une minute plus tard ...
- Haaaa c'est mieux ! Réagir comme ça ne t'aidera pas, tu le sais. Il faut se ressaisir et te fixer des objectifs. Il y a certainement quelque chose qui te fait envie, non ?
Pas de réponse.
- Je pense que tu veux mettre la charrue avant les boeufs. Rome ne s'est pas fait en un jour tu sais. Apprends à examiner les choses dans un prisme positif et tu affronteras mieux la réalité de la vie.
Long silence.
- Essaye de te regarder autrement et tu verras quelle belle personne tu es. Tout le monde le dit. Tu es sensible, serviable, attentionnée, créative, ... Je sais, ça ne te console pas mais accroche-toi à ce qui est. La vie est faite d'embûches mais elles nous permettent de grandir. N'oublie pas que l'idéal que tu recherches est face à toi.

Mon mari rentra soudain dans la salle de bain à son tour.
- Mais que fais-tu ? Pourquoi parles-tu à ce miroir ? Il est l'heure d'aller bosser tu sais. J'ai parfois l'impression que tu deviens folle ...
- Oui, tu as raison. Je me dépêche ... je te rejoins dans la voiture.
8
8
1
1
Défi
spiroscribe

Doucement le hublot se referme
Je me dirige vers toi les mains chargées
Tendu comme une arbalète, tu attends, impatient
Tu sais déjà que tu porteras le fardeau du quotidien

Avec cet air pincé, fermement tu accroches
Tu fais virevolter la propreté au grand air
Alors pourquoi prendre cet air rigide, rectiligne ?
Laisse-toi bercer par les bourrasques du vent

Tu aimes frissonner avec les matières, les couleurs, les motifs
La chemise déboutonnée, les chaussettes soigneusement rassemblées
Tu exhiberas un pied, un bras, puis une jambe
Pour finalement, fier, t'arrêter à cette petite culotte humide
3
7
0
0
Défi
spiroscribe

J'attends le couperet salvateur
Le signe d'un avenir meilleur
Confus, il se dessine pourtant dans l'horizon
Sous la loupe, j'inspecte ses divines manifestations
De gauche et de droite, je tergiverse
Ce terrible choix, telle est la voie de traverse
Je ne peux pourtant me résoudre aux faux-fuyants
J'opte pour les appels réconfortants
Le prendre en main semble incertain
J'essaye de finir l'histoire en vain
Il me toise, profitant de mes doutes
Incertaine, je reprends la route
Je vois, le temps d'un espoir
La fin de mes déboires
4
4
0
0
Défi
spiroscribe


La tristesse m’a envahi il y a de nombreuses semaines déjà. Le verdict est tombé, l’espoir n’est plus permis. Cette saloperie à gagné la partie ! Mais que faire face à cela ?
J’y vais ou je n’y vais pas ? Y a-t-il une autre option ?
Bien sûr que non !
Serais-je assez forte que pour supporter la douleur ? Vivre avec ces images dans la tête pour toujours ?
Bien sûr que non !
Ais-je vraiment le choix ?
Bien sûr que non !
Je prends la route. Après-tout, la voiture connaît bien le chemin, je n’ai qu’à me laisser guider. Cette route, je l’ai déjà parcourue ô combien de fois … et mes amortisseurs s’en souviennent.
Deux voiturent stationnent déjà devant chez toi. Je reste un instant pensive, à l’arrêt, garée comme je peux, toujours hésitante.
N’écoutant que mon « courage », je franchis ce lourd portail gris, découvrant ainsi cette belle propriété que tu as choisi de rejoindre pour la dernière fois.
En m’approchant de la porte vitrée, je devine ta silhouette … de dos, concentrée sur des mots fléchés, tes lunettes posées sur le bout du nez, devant un verre de coca. Non, je me trompe bien entendu. Je pousse la porte et n’entend pas le son de la télévision. Pas de polar posé sur le coin du buffet. Pas de E.T mordillant mes bas de pantalons. Pas de « Ha, c’est toi ». Rien ! Seulement cette chape de plomb qui vous transperce en quelques secondes.
Des visages gris m’accueillent de leurs regards tristes. Pas besoin de parler ou de faire des politesses, on le sait. La joie a quitté cette maison. Tes lunettes sont sur la table mais ne servent plus à rien. Ton salon s’est transformé en hôpital de fortune. Les cadres photos ont fait place aux nombreuses boites de médicaments …
Morphine tu es déjà là …
Je me dirige vers ce lit dont tu ne sortiras plus désormais. Que fait ce corps frêle perdu dans tous ces draps blancs ? Où est passé ce petit bout de femme si coquette ? Pourquoi t’es-tu affublée de ce masque de mort ? Je m’approche et les souvenirs s’emparent de ma mémoire … Je me devais d’être là car TOI, tu as toujours été là.
Tu étais là dans les grandes étapes de ma vie. Tu m’as appris à sourire et devenir plus sociable. Tu m’as fait découvrir le goût du travail bien fait. Tu as contribué à forger mon caractère en me confrontant à la rudesse de la vie. Tu m’as recueilli lorsque j’avais quitté le domicile familial « pour toujours ». Tu as suivi mes love story et m’a accompagné dans mes délires. Tu as été à l’écoute de mes soucis de boulot et moi des tiens. Tant de choses partagées qui vont voler en éclat … d’ici peu.
C’est dans ces moments-là qu’on se rend compte que des gestes de tendresse, il y en a eu peu. Hé oui, ça ne faisait pas partie de l’éducation reçue ! Tu n’as déjà plus le don de la parole … restent la vue, le toucher et l’audition.
Mes approches seront donc timides et incertaines … je choisis de te parler et de serrer tes mains dans les miennes. Tu réagis encore, l’espace de quelques instants. Je sens ta main se serrer, s’accrocher. Tes dernières forces ? Le revers de ma main se dirige vers ton visage pour te caresser lentement la joue. Tes yeux s’ouvrent et se referment rapidement. Tes dernières sensations ?
Soudain, l’émotion me gagne. Les larmes sont là, au bord des yeux, et ne demandent qu’à s’écouler.
Puisant tes dernières forces, tu me regardes quelques instants … je ne peux donc pas pleurer, tu me vois, tu m’observes, les yeux vagues, perdus, presque transparents.
Je ne peux pas pleurer, je ne peux pas … En un autre temps, tu m’aurais fait la leçon !
Ma poitrine se serre. C’est si difficile de retenir ses émotions.
Sentant mes forces s’échapper, je choisis de te laisser pour prendre un peu l’air. Une fois dehors, je suis prise d’une envie de vomir, de crier, de casser quelque chose …
J’opte pour la cigarette et les sanglots retenus en scrutant le paysage.
Ironie du sort … c’est à cause de cette saloperie que tu en es là !
Je choisis de rentrer. Ma mère est là, dans la cuisine. Nos regards se croisent.
« Tu veux que je reste avec toi cette nuit, pour veiller ? »
« Non, ma chérie ! Sors d’ici et vas te changer les idées si tu peux. Ce n’est pas ton combat, c’est le mien. Garde tes forces pour ceux qui t’attendent. »
Ce n’est pas faux …
Je retourne à ton chevet. Tu sembles dormir paisiblement. Je pose un doux baiser sur ton front.
Tes yeux s’ouvrent rapidement et me scrutent. Cela ne dure que quelques secondes … un dernier au revoir ?
Avant de partir, je suis du regard ce tuyau transparent qui te relie à cette étrange machine ; cette même machine qui a pour mission d’abréger tes souffrances.
Au même instant, l’infirmière mandatée pour tes soins fait son entrée dans la maison. Elle s’approche du lit et semble t’ausculter. Tout le monde observe dans un silence profond.
« Il n’y en a plus pour très longtemps, le bas du corps se refroidit déjà » nous informe-t-elle.
Elle se dirige vers la machine, l’ouvre et y insère la prochaine recharge …
Morphine tu agis …
Je reprends la voiture direction Hirson. Mes larmes n’en peuvent plus de couler.
Heureusement que j’avais prévu un petit dîner avec les copines ce midi ! Je vais essayer de trouver un semblant de sourire au fond de ma poche pour avaler le reste de la journée … ou pas.
La route du retour m’a semblé bien triste et longue ce jour-là même si mes fidèles amies avaient fait le maximum pour me changer les idées.
La soirée, ponctuée de chansons souvenirs et de visionnages de photos, m'a transportée dans la nostalgie, jusqu’à ce que la fatigue me gagne et ne me quitte plus.
Cette nuit-là, mon téléphone a vibré sur le coin du vaisselier. Je ne découvrirai ce message que le lendemain matin, à mon réveil :
« Ta marraine nous a quitté cette nuit. Elle ne souffre plus. »
Morphine tu as gagné !
3
6
2
4
spiroscribe


Une soirée des plus banales se termine. Les étudiants bruxellois sont déjà bien imbibés et l'heure commence à tourner ...
- Bon, il se fait tard ... enfin tôt ! On rentre ?
- Oui, je te ramène.
- Tu me ramènes ??? Tu ne viens pas dormir au kot, avec moi ?
- Non.
- Okééé, je vois !
Après tout, cela ne fait que la troisième fois qu'il me fait le coup. Je commence à avoir l'habitude, malheureusement. Il a été froid toute la soirée, il ne vient pas dormir chez moi, c'est bon, j'ai compris. Comme à chaque fois, je recevrai un SMS demain me disant que c'est fini.
Je dis au revoir aux copains qui me scrutent de leurs yeux inquiets. Ils le savent, ils le connaissent bien, ils sont tristes pour moi, ... C'est Xa quoi !
Il me dépose. J'ai droit à un petit baiser volé et un "A plus !" qui en dit long. Je monte dans ma chambre un peu triste mais résignée. Je commence VRAIMENT à avoir l'habitude.
Machinalement, je me brosse les dents et j'enfile ma nuisette en satin ... celle qu'il avait l'air d'adorer, ce con. Tous ces artifices pour rien ! Je me dirige vers mon lit, définitivement seule pour la fin de la nuit. Heureusement, il est trois heure du mat', je ne vais plus tarder à sombrer. Demain est un autre jour après tout ... J'aviserai en fonction de ses prochains caprices.
Bien au chaud dans mon lit à me morfondre, j'entends soudain quelqu'un qui frappe à ma porte. Bah, à cette heure, c'est quelqu'un de la maison qui m'a entendu rentrer et qui veux se faire un after. J'ouvre ...
- Ho Julien, c'est toi ? Heu ... t'es pas rentré avec Xa finalement ? Il devait te déposer chez un pote, non ?
- Ben en fait, je n'ai pas vraiment de pote qui m'attend. Je n'ai nul part où dormir ce soir. Depuis que c'est fini avec Laetitia et que j'ai pris la décision de quitter le compagnonnage, je crèche à droite à gauche en attendant mon retour sur Dijon vendredi. Je prends le train et je retourne chez mes parents. Le fun quoi !
- Ha merde, tu repars ? C'est définitif, tu quittes Bruxelles ?
- Ben oui, j'ai merdé alors je repars à zéro ... Et ce soir, je dois trouver un endroit où dormir. Tu veux bien m'héberger pour une nuit ?
- Franchement, ça ne me dérange pas mais je n'ai pas vraiment de quoi te faire un lit d'appoint. J'ai quelques couvertures, un deuxième oreiller mais c'est tout. Et à cette heure-ci, je me vois mal aller réveiller quelqu'un pour me dépanner. Ils me supportent déjà toute l'année, je ne vais pas en remettre une couche.
- Je comprends bien, t'inquiète. Ça fera l'affaire ... C'est juste pour une nuit !
Je lui confectionne un lit de fortune sur le tapis de sol avec les quelques éléments que j'ai pu trouver dans l'armoire. Ça n'a pas l'air très confortable mais difficile de faire mieux vu les circonstances.
Il se déshabille dans un coin de la pièce pour se mettre ensuite au lit. Je n'ai pas pu m'empêcher de glisser un oeil indiscret vers ce superbe mec, en caleçon, venu dormir chez moi à l'improviste.
"On se calme ma fille !" me glisse la petite voix dans ma tête.
- Allez, bonne nuit Ju !
- Bonne nuit ma Ninie !
Au bout de quelques minutes, le plancher se met à craquer. Je peux voir dans la pénombre qu'il n'arrête pas de se retourner, essayant de trouver en vain une position confortable pour dormir.
- Ça ne va pas Ju ?
- Ben, c'est pas le top en effet ! Ça va finir par aller ... enfin, j'espère !
- Ok. Si ça ne va pas, tu le dis, hein !
Deux minutes plus tard.
- Ninie, désolé mais ça ne va vraiment pas ! Je crois que je n'arriverai jamais à dormir.
- Merde ! Qu'est-ce qu'on peut faire ? A cette heure-ci, c'est compliqué !
- Tu ne veux pas mettre ton matelas par terre ?
- Et moi, je vais où ?
- Ben, tu dors avec moi, pas le choix ! Je vais essayer de rester sage ... dit-il en pouffant de rire.
- ESSAYER, tu rigoles ! Ju, c'est déconner ! C'est un matelas une personne en plus ... Si Xa apprend ça, on va se faire tuer tous les deux !
- Il suffit de ne pas lui dire ... Je repars dans deux jours, il ne le saura jamais. Et puis, franchement, vu son attitude à la soirée, c'est clair que tu vas te faire larguer demain, comme à chaque fois !
- Ho ça va ! Pas besoin de remuer le couteau, je le sais !
- Ha tu vois ! Tu t'en fous alors ! A 24h près, tu ne seras pas en défaut. Et puis, ça sera notre nuit d'adieu. On ne se verra probablement plus jamais après ...
- Quand même, c'est déconner !
- Oui, je sais mais on ne vit qu'une fois, pas vrai ? Ça ne te tente pas ? On aura plus chaud en plus. Ça caille chez toi ...
- La question n'est pas là ! Et si tu as froid, je ne te retiens pas, tu peux aller dormir ailleurs.
- Te fâche pas ma Ninie !
- T'es chiant Ju !
- Je sais, je sais ...
- Allez, j'éteins la lampe et je ne veux plus t'entendre, ok !
Dix minutes plus tard.
- Sérieux, Ninie, je caille !
- Putain Ju, t'es vraiment chiant !
De colère, je me lève, soulève mon matelas et le flanque par terre. Hop, l'oreiller, hop la couette, le tout se retrouve au milieu de la pièce, sur le tapis.
- T'as gagné ! Mais je te préviens ... ON DORT !
- Oui, oui, dit-il timidement.
Après une brève installation, nous reprenons enfin le cours de la nuit. Qui dit matelas une personne dit ... proximité obligatoire.
- Julien, tes mains bon dieu ! Tu avais dit que tu serais sage ...
Julien !!!! Ho et puis merde !
Il est tard ... la petite voix dans ma tête avait fini par me dire "Fonce ma fille !". J'ai fondu au creux de ses bras, sous ses baisers et ses caresses. Nous avons passé une nuit torride ... la seule et la dernière !
Le lendemain, ce fut l'heure des adieux et donc des derniers câlins. Nous ne nous reverrons plus, c'est certain ! Mais quelle nuit ! Je ne regrette pas finalement ... pas toujours facile de rester sage.
Après l'ultime au revoir, je prends la direction de l'école. Mon portable vibre dans ma poche. Un message de Xa :
"Hier, je pense que tu as compris. J'ai réfléchi toute la nuit. Nous deux, ce n'est plus possible. Il est temps qu'on se quitte. J'espère que tu ne m'en veux pas. Xa."

4
4
3
5
0