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Paula Bing

Défi
Paula Bing

Elle est contente, ce matin elle a répondu a un défi sur scribay, cela lui a pris cinq minutes de lecture sur wikipédia, à peine plus en écriture, et quatre personnes ont validé ! Du coup, ça lui donne envie de relever un nouveau défi, grisée par le contact virtuel et la notoriété que diable ! Elle s'ennuie tellement qu'aller uriner l'ennui. Nan vraiment, l'ennui est devenu autour d'elle une camisole boulimique telle que même la simple entreprise "faire pipi" en devient trop emmerdante. Elle préfère attendre encore un peu, sait-on jamais des fois qu'une météorite colossale s'écrase sur Terre dans trois secondes, elle minimise les actions vaines ... 2, 3. Et non, pas de bolide dans les parages. Ah moins qu'elle ne soit décédée dans la catastrophe et qu'elle l'ignore ! Un peu comme dans Beetlejuice, elle n'est plus qu'un fantôme qui continue de répondre au défi. Elle tape ces lignes figée dans son salon, ses pieds d'ectoplasme sur la table, le PC sur ses genoux de spectre, complétement inconsciente de ce qui lui ai arrivé. Et puis elle se dit que ce serait vraiment un comble d'écrire sa mort par crash d'un météor et mourir d'une telle prophétie instantanément ! Son ordinateur n'a rien d'un death note, faut pas délirer. En même temps, qui sait ? Bon, allez, je relie... je corrige... ça fait un peu prétentieux quand même, limite tête à claque... et quelle idée de parler de soi à la troisième personne, ça va Aline Delon ?! Bon, c'est ce que je dois être à l'heure actuelle... pas de soucis, c'est comme ça... et puis je suis sous pression là, donc je publie, et je vais faire pipi.
PS: avec enthousiasme, yeah !! ;)
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Défi
Paula Bing

Sur les fougères, la rosée perlait. Sous les feuilles sèches les insectes s'affairaient.
Nous voici en pleine forêt. L'humus exalte son odeur boisé, l'air suinte une humidité lourde et électrique. Les arbres écartent au rythme centenaire leurs bras séculaires. Quelque chose d'étrange traine dans l'atmosphère. On laisserait facilement s'emporter notre esprit vers quelques cités minuscules, terre de lutins de la forêt, petit peuple des mousses. Songer. Je songe. Mon coeur s'emporte vaguement, l'esprit le rattrape, stop, on se calme.
Je progresse lentement à travers les bois. Ma veste Automnale en deçà de son rôle. Je frissonne un peu, je renifle, et je maudits mon manque de prévoyance niveau mouchoirs. Je suis à deux doigts frigorifiés de rebrousser chemin, mais c'est sans compter sur la vision de ce jeune homme adossé à un vieux châtaignier. Un peu effrayée, mais surtout interloquée, je constate que tout autours de lui, se trouve une quantité incroyable de cuillères !
Je m'approche, curieuse.
- Bonjour. Je lui lance le mot, peu sereine mais pleine de tolérance.
L'individu lève ses yeux sur moi, de grands yeux bleus étranges.
Il ne me répond pas, mais me fixe sans intérêt certain, un peu fatigué.
Prise entre la peur d'avoir à faire à un fou et l'attrait de la curiosité, je me lance et demande :
- C'est quoi toutes ces cuillères ?
L'homme soupire, se recroqueville sur lui même.
J'hésite un instant puis continue ma route, car vraisemblablement, ce jeune homme est fou. Quand tout à coup j'entends cogner, un bruit de métal sur des pierres. Je me retourne et j'aperçois, au dessus de ce garçon stoïque, apparaitre et tomber des cuillères. Le flux inouï s'arrête. Le sol brille d'argent. Je n'en crois pas mes yeux. Je reste sans voix.
- Comment ? Finis-je par demander.
Le jeune homme me regarde et répond:
- Je suis maudit ! Dit-il. Chaque fois que je pense à une femme, il pleut des cuillères.
A peine sa phrase fut-elle fini, qu'un flot d'ustensiles s'abat.
- Cela ne se produit qu'en pensant à des femmes ? Je lui demande.
- Oui, voyez, je pense à vous en ce moment.
Et les cuillères tombent invraisemblablement.
Je souris, et heureuse j'annonce :
- C'est donc que mon opération s'est bien passée.
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Paula Bing

Je me réveille, le monde aussi.
Je prends une douche, le monde se trempe d'une nouvelle journée.
Je mange une banane, le monde me sourit.
Je pars travailler, le monde s'affaire à créer, transformer, détruire.
Je me goinfre de frites, le monde s'ankylose, il est midi.
Je retourne travailler, et le monde continue de créer, transformer, détruire.
Je rentre chez moi, le monde me suit.
Je bois une bière, le monde me laisse faire.
Je m'encrôute avec un casse-croûte, le monde dévore les heures.
Je fais des rêves inattendus, le monde rêve que je rêve.
Alors, je me marie à l'absurde et le monde aussi.
Tous les trois liés, j'ai la nausée.
Un, deux, trois, trois petits chats de Schrödinger...
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Défi
Paula Bing

J'ai souvent imaginé ce moment arriver, je me rends compte à présent que je n'avais jamais réaliser ce moment.
Je n'ai pas les mots pour vous réconforter et comme le chante si bien Mano Solo, je sais que "je vous laisse le pire, les larmes qu'on verse sur la mort d'un homme", ou d'une femme en ce qui me concerne. J'ai vécu ma vie, pas aussi bien que je l'aurais voulu, ou pu, tout ce confond à vrai dire. Je suis née en France en fin XXième. Autant dire, chanceuse. Pas de famine, pas de guerre, pas de gang. Cool Raoul. Pas trop stupide, pas trop brillante, moyenne en fait, tout ou presque m'était ouvert. J'ai choisi la voie facile à emprunter, mais pas forcément à assumer. L'usine. Peu de contacts humains, néanmoins véritables. J'ai essuyé beaucoup de verbiage, beaucoup d'énervements, beaucoup de débats insignifiants, à l'échelle de l'univers, notre avis compte t-il vraiment ? J'ai bien rigolé, j'ai bien pleuré, je me suis ennuyée aussi, énormément. Je savais en ces moments de lassitude que je craquais, que je devais me relever, être heureuse, satisfaite. En vain. La mélancolie m'a souvent nourri et j'étais sa prisonnière Stockholmoise. Je ne sais pas. Je regarde notre espèce avec le recul de la mort imminente et je nous trouve superbe et ridicule en même temps. Basique. Simple. J'ai aimé l'art, la nature, mon amour indescriptible ! Le beau. J'étais, j'en suis convaincu, plus sensible que la plupart de gens. J'étais empathique et pourtant, j'ai fait bien des erreurs. Mais je paris que Gandhi aussi, allez, dites-moi que oui ! Je suis humaine. Défaillante. Un peu narcissique. Je dis "je suis" soudainement, seulement je me rappelle que j'étais. Tout se confond, je l'ai déjà dit. Laissez-moi dire encore je suis. Je suis fatiguée, je n'ai pas peur. J'ai vécu. Les dés sont jetés. Je regrette des choses, mais je ne sais même pas les nommer. Etre plus intelligente, plus perspicace, comprendre mieux les gens, avoir plus de cran, tenter plus d'expérience ? Profiter à fond, à fond tout le temps ? Nan, j'ai fait ce que j'ai fait au moment où je les ai fait, c'est ainsi que j'ai agis, ainsi que j'ai choisi. Rien de grave néanmoins, des faiblesses, certes, je vous livre là, en précision, un extrait de Cyrano de Bergerac de Rostand que j'aime :
— Voyez-vous, lorsqu’on a trop réussi sa vie,
On sent, — n’ayant rien fait, mon Dieu, de vraiment mal ! —
Mille petits dégoûts de soi, dont le total
Ne fait pas un remords, mais une gêne obscure ;
Et les manteaux de duc traînent dans leur fourrure,
Pendant que des grandeurs on monte les degrés,
Un bruit d’illusions sèches et de regrets,
Comme, quand vous montez lentement vers ces portes,
Votre robe de deuil traîne des feuilles mortes.
Bien sûr, il faut remettre ce texte dans le contexte, et si à cette lecture je peux donner un dernier conseil, lisez l'oeuvre entière.
Je m'en vais donc, comme tous avant moi et tous après moi. J'espère tellement vous revoir. Tous autant que vous êtes, mon dieu, que je vous aime ! Même ceux que je n'aime pas. Aujourd'hui, à l'aube de ma mort, je vous aime d'une certaine manière, oui, je vous aime de me rendre vivante, vous faites parti de mon monde, et je ne veux rien en perdre. Je ne veux rien en perdre. Mais je n'ai pas peur vraiment, je suis confiante. J'emmène avec moi tous mes souvenirs, les vrais, les faux, les sauvenirs volés, tout ceux qui ont construit mon existence, irréels, imparfaits, somptueux, extraordinaires. Je suis tout, je suis rien. J'étais saoule tout le temps, jamais vraiment présente. Cette nuit, je me dégrise d'une vie palpitant un coeur anecdotique.
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Défi
Paula Bing

Il était une fois, une petite sirène prénomée Ariel et qui rêvait depuis alevin de voir les plages de Copacabana et d'Ipanema. Le jour de ses vingt ans, son père, le roi Triton, lui donna enfin la permission de partir là-bas mais accompagnée de Jean-Jacques le goldfish, fidèle valet du souverain.
__ Ma chère fille, le monde est vaste et dangereux, sois très prudente ! Suis bien les conseils de Jean-Jacques et ne t'aventure pas trop près des côtes surtout ! On raconte de bien vilaines histoires sur cette contrée, je te somme d'être bien raisonnable ! Ordonna le père inquiet. Il embrassa sa fille, dévisagea le goldfish qui se prosterna en signe d'accord et d'au revoir.

Ariel était comme un poisson dans l'eau, ce qui est, en fait, à moitié tout à fait vrai. Elle et Jean-Jacques nageaient depuis peu dans le courant Sud équatorial et tous deux se laissaient porter par la douceur de l'océan beaucoup plus chaud que celui du royaume d'Atlantica.
__ "Sous l'océan, sous l'océan..." Chantonnait le poisson rouge. Nous ne devrions plus être très loin du Brésil. Pronostiqua-t-il.
Ariel sentit l'excitation monter en elle et donna de plus amples coups de nageoir caudale.
__ Hé ! Ariel ! Attends-moi ! Cria Jean-Jacques essoufflé.
__ Depêche-toi un peu J-J ! J'ai hâte de voir ces plages de sables fins ! Regarde déjà cette eau si clair ! C'est merveilleux ! S'extasia la jeune sirène en tournoyant sur elle-même dans une spirale de bulles.

Non loin de là, les Tupinambas, pleuple guerrier d'Amazonie, indiens nus et anthropophages, préparaient joyeusement la cérémonie de vengeance aux ennemis prisonniers. A l'écart des hommes, les jeunes femmes vierges, abstinentes ou chastes, assises en tailleur, préparaient le cahouin. Elles machaient les raves de manioc jusqu'à ce qu'elles soient ramollies par leur salive et que les racines imbibées de suc deviennent gluantes. Puis elles les crachaient avec de longues trainées de bave dans le cuvier de terre qui opérait la fermentation à feu doux pendant plusieurs heures. Tout près d'elles, d'autres femmes pilaient les matières colorantes destinées à décorer les condamnés. Les hommes quand à eux, tenus en retrait, revêtaient leur tenue traditionnelle, et s'échauffaient à la danse. Le rituel de mise à mort débuterait à la tombée du grand soir.

Pendant ce temps, la vieille Anaba, s'abandonnait à la pêche, à l'écart du village. Le repas de ce soir lui donnait l'eau à la bouche, mais elle aurait aimé agrémenter les cuisses des ennemis valeureux avec quelques poissons bouillis. En gastronomie, elle aimait le mariage Terre et Mer. L'ancienne replaça son filet à mailles entre deux rochers et attendit en écoutant battre les tambours de fête.

__ Ariel ! S'il te plait, ne joue pas les écervelées ! Je t'interdis de t'approcher de la plage ! Tu entends ! Ariel !! S'égosilla Jean-Jacques.
__ Allons, ne crains rien J-J ! Regarde ! Je vais me cacher derrière ces rochers, là, tu vois. Tout ira bien, sois tranquille. Le rassura la petite sirène. Je veux voir de plus près d'où vient ces bruits !
__ Si ton père apprenait ça, je serais châtié sévèrement ! Je te conjure de m'obéir ! Ariel ? Ariel ?? Ariel !!!!
Mais Ariel était déjà parti au loin, laissant seul le pauvre goldfish complètement désarçonné.
La jeune sirène attirée et transportée par les percussions des maracas, ferma les yeux un moment tout en dodelinant de la queue. Elle ne comprit pas tout de suite ce qui lui arrivait. Elle sentit son front heurter doucement un cordage, puis le temps de réagir, elle se retrouva soulevée hors de l'eau.
__ Tiens, ça par exemple ! s'écria Anaba stupéfaite. Un corps de femme avec une queue de poisson ! Elle observait Ariel avec malice. Et bien c'est le mélange parfait ! Un succulent Terre-et-mer ! Dit-elle les yeux plein de gourmandise. La vieille Indienne serra son filet, le balança sur son dos et entreprit de regagner le village.
A l'horizon, le pauvre Jean-Jacques goldfish regardait disparaitre sa protégé, impuissant.
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Défi
Paula Bing

Ecoute l'echinops éclore et éclabousser l'écuelle écaillée,
Ecoute l'écureuil éculé écaler l'écorce écachée,
Ecoute l'écoulement de l'Ecaillon,
Eclaire ton éctoplasme !


PS: j'en ai appris des mots avec ce défi ;)
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Défi
Paula Bing

Des frites. Putain, je rêve de frites ! C'est infernal comme je rêve de frites ! Quatrième auto-autodafé depuis mon arrivée et j'ai toujours autant envie de frites ! C'est un supplice et ce fumier de Zabal trouve rien à d'autre à faire qu'à m'enfumer avec des patates à l'eau. Quoi ! Pas de frites en enfer ? Bah nan, vous n'y pensez pas ! De l'huile ! En enfer ! Avec toutes les flammes, les feux, les braises ! On coulerait la boite ! Tenez, des pomme de terre vapeur. Quel vieux cerbère ce mec, si tu le voyais ! En fait ce sont surtout tes frites qui me manquent. De la découpe à la double cuisson, elles ont le goût du paradis, enfin j'imagine ! Elles sont comme toi, exceptionnelles et délicatement bronzées. Ma Lola. Putain, tu me manque ! C'est infernal comme tu me manque ! Cinquième auto-autodafé depuis mon arrivée et j'ai toujours autant envie de toi...


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Paula Bing

Hélena s'abandonnait paresseusement aux rayons du soleil filtrés par une nuée délicate. Etendue sur la jetée, elle s'amusait a essayer d'attraper les petits corps transparents qui flottent devant les yeux quand on regarde un ciel pâle. Ses préférés étaient ceux en forme de lance pierre. La mer calme de ce Vendredi après-midi donnait aux mouettes rieuses un terrain de jeu miroitant. Leurs cris enivraient Hélena déjà grisée par la béatitude d'une journée de vacances en Bretagne. Les pavés ternes de la vieille digue étaient tièdes et la robe d'Hélena avec ses reflets voilés s'y fondait parfaitement. Tout en soupirant, elle laissa tomber sa tête sur le côté. Au loin, les bateaux brouillés se dandinaient doucement, bercés par la brise Armoricaine. Hélena ramassa ses lunettes, se releva en se dépoussiérant et engagea de remonter sur la grève. Au fond, les maisons de pierres alignées revêtaient un certain charme qu'Hélena ne manquait jamais de relever. Sa grand-mère l'attendait pour le dîner, au menu galettes de sarrasin.
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Défi
Paula Bing

Impossible d'ouvrir le bocal à cornichons... J'ai essayé la méthode du torchon, celle de la fessé sous le pot, et celle très impressionnante du kiaï, le cri qui tue, mais à part la corde vocale pétée, rien n'a bougé ! J'ai tenté l'appel d'air via un couteau, technique trop dangereuse et après réflexion peu efficace contre un système vissé. Je suis plus désepérée que jamais ce qui est une ironie quand le but de la manoeuvre était de me remonter le moral ! J'ai lu récemment un article dans je ne sais plus quel magazine, qui expliquait que manger des cornichons rendrait plus heureux, une histoire de production de sérotonine ou je ne sais plus trop quoi. Enfin bon, j'abandonne. Niveau force : néant.
Elle sort de la maison. Sur la terrasse il fait bon. Elle ne le ressent pas. Une légère brise printanière, le soulèvement du drap bleu qui sèche, le scintillement des feuilles des peupliers gigantesques, les marguerites précoces dans les pots en terre cuite, les papillons blancs virvoltants au dessus des fleurs, une effluve légère d'herbe coupée qui passe, partout, une effervesence douce, mais elle ne voit rien de tout cela. Devant ses yeux, défilent les visages, les chiffres, les discussions réelles et celles qu'elles s'inventent le soir, les courriers administratifs, les mails de direction. Elle ne songe qu'à sa vie et sa vie c'est Stephane qui demande le divorce, c'est son boulot de misère et les traites de la maison difficiles à payer, sa vie c'est ses copines qui l'ennuient, sa famille qui l'ennuie, ses voisins qui l'ennuient, le facteur qui l'ennuie, les journaux télévisés qui l'ennuient, les réseaux sociaux qui l'ennuient, les tomates sans gout qui l'ennuient... Le plus bizarre, c'est qu'elle ne rêve meme pas de vacances ou de retraite.
Elle s'allonge dans la transat. Il est chaud. Ah, le simili cuir au Soleil, elle le ressent ! Elle ferme les yeux. Repense à ce que Stephane lui a dit hier matin. C'est qu'il a surement raison au fond, mais bon quand même... D'un coup, elle a mal aux ovaires. Ca passe. Elle ouvre les yeux. Elle veut rentrer vérifier un truc sur doctissimo. Au moment de se redresser, elle aperçoit au dessus d'elle un objet volant de forme cylindrique, gris, silencieux, en vol stationnaire. Son rythme cardiaque s'accélère, sa respiration étouffée aussi. Elle ne bouge pas, les mains crispées sur les accoudoires. Elle s'interroge mais cette chose immobile ne ressemble en rien à ce qu'elle connait. Il doit bien se trouver à 10 mètres au dessus de la terrasse. Difficile à juger, plus tard, elle lui donnerait 5 mètres de longueur, 2 de large. Pour l'heure, elle flippe sa race. Soudain, l'objet se met à avancer, doucement, puis, il opère une ascension verticale et disparait en une fraction de seconde.
Elle termine de se redresser. Secoue la tête. Voit au pied du transat, dans le vieil arrosoir une toile d'arraignée superbe ! Derrière le pied de la table, un escargot étonnant avec 2 carapaces ! Sur les marches de pierre, des herbes tenaces et du licken à la mousse épaisse ! Agripée au drap qui sèche, une coccinelle avec 9 points noirs ! Dans le petit jardin, le saule pleureur aérien laisse trainer ses branche sur la pelouse ! Sur les partie de son corps découvertes, son corps à elle, le souffle tiède du vent ! Elle se sent envelopper d'un mystère rassurant. Le monde entier, l'univers. Elle regarde les nuages qui avancent, elle se souvient que la Terre tourne, la planète. Quelque part. Présente. Elle ressent alors une béatitude. Elle sourit. Elle goute au bonheur d'être. Elle comprend la frénésie joyeuse de la vie. L'importance et l'insignifiance, tout deux confondu. Et pour la première fois depuis très longtemps, le monde lui semble saississant dans sa discrétion.
Je me ferai bien un sandwich pâté-cornichon !
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Défi
Paula Bing

Attirée par la lumière, elle regarde les rideaux blancs bon marché suspendus à la fenêtre. Si elle les entrebâillait, elle serait confrontée à l'éternelle rue de campagne, à l'éternelle cloture en plastique du voisin et à son éternelle pelouse éternellement haute de deux centimètres. Depuis six ans, elle préfère donc les rideaux blancs curieusement moins étriqués. Elle boit une tasse de roobois brulante. Elle déteste quand c'est tiède. Donc plus elle boit, plus il faut boire vite. Elle passe une main inélégante dans ses cheveux. Ils sont secs. Ils ont bien poussé mais le mauvais entretien les rend ternes. Elle voudrait les cheveux de Jenna Coleman. Cette fille doit utiliser des produits capillaires de pro. Le genre décapant. Le truc c'est qu'elle, elle est plutôt du style pas de sulfate. Elle protège son corps, abstraction faite de l'alcool dont elle abuse le week-end. Elle veille à limiter les avaris. De la nourriture au séances de gainage en passant par les vêtements de fripperie, la pâte à dentifrice et les pastilles du lave-vaisselle bio et décevantes. Elle se demande souvent pourquoi tous ces efforts pour elle, pour le macrocosme. Parce qu'après tout, les cheveux de Jenna Coleman sont vraiment superbes. Elle s'ennuie beaucoup. Elle ne travaille pas. Pas en ce moment. Elle n'a pas d'ambition et pense secretement que le monde n'est pas ce qu'il est. Cette réalité lui échappe. Elle échappe à tous. Alors un peu boudeuse elle joue le jeu et parfois même, elle s'amuse parce qu'au fond, in the same boat we. Mais maintenant la luminosité s'affaiblie, les ombres sur les rideaux s'agitent plus vite. Le soir arrive. Son copain aussi. Ils feront semblants de ne pas avoir gaché une nouvelle journée.
Heureusement, ils s'aiment.
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Défi
Paula Bing


Le soir de la Samain, méfie-toi de ton prochain,
Car sous leur déguisement,
Ne se trouve pas que des enfants.

Laissez-moi vous compter, l'histoire tragique de la jeune fille au navet hanté.
Nolwen, jeune Celte et toute fière,
Creusa la dernière dent à son gros légume blanc.
Prise d'un sourire narquois,
Elle trouva au brassicacée,
Un air simplet voire un peu cinglé.
Qu'importe ! Se dit-elle,
Pour cette nuit,
Il fera bien l'affaire !
Celui d'Enid l'année dernière,
Ressemblait bien à une grosse pomme de terre !
La jeune fille renifla,
Pris un charbon incandescent dans l'âtre,
Le plaça dans le crucifère,
Dont le visage s'éclaira d'un peu d'enfer.
Nolwen sortit de la chaumière,
Et s'engagea sur le petit chemin de terre.
Sur la place publique,
Les druides mèneraient leur cérémonie magique.
La nuit était sombre et seul le navet,
Pouvait, en maitre, créer les ombres de la plaine.
C'est qu'en cette fête si particulière,
Le temps n'est plus qu'un intervalle de non-temps.
Méfiance ! Se dit la jeune paysanne,
Il ne faut point tomber dans le passage du Sidh !
Elle craignait les Dieux, elle craignait les morts,
Et pour les faire fuir,
Elle s'était recouvert le visage de charbon noir et de farine blanche,
Mimant ainsi non sans talent,
Quelque squelette titubant.
Nolwen portant son légume à bout de bras,
Tentait de progresser rapidement.
Au loin, la musique et les rires des villageois,
Faisaient partout résonner la lande.
Mais soudain ne voilà t-il pas !
Que la flamme dans le navet s'étouffa !
La jeune fille prise d'épouvante,
Dans la pénombre ainsi plongée,
Laissa échapper un cri affolé.
Quelle ne fut pas son effroi,
Quand elle entendit son légume à son tour hurler !
Nolwen tremblante, précipitamment le jeta,
Et l'entendit rouler, bouler, se coincer.
Puis,
Il y eu un silence à déterrer les morts.
Quand tout à coup, l'étrange légume perdu s'embrasa !
Et de son rire diabolique la terre vibra !
Sous les pieds de Nolwen, s'ouvrit une faille,
D'où par centaines sortirent vacillants les spectres.
On raconte qu'au village, cette nuit là,
La cervoise manqua !
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Défi
Paula Bing

J'aime la voix Française d'Emmett Brown alias Doc dans retour vers le futur, "Nom de Zeus ! // Great Scott !
Je n'aime pas les mauvais doublages, déphasés.
( Doc : Tu n’arrives pas à raisonner en quatre dimensions. )

J'aime manger tous les matins une orange juteuse, bien orangée !
Je n'aime pas mon empreinte carbone, à vomir.
( Doc : Hypothèse la plus pessimiste, je te l'accorde : le cataclysme pourrait être plus localisé et affecter uniquement notre galaxie. )

J'aime ne pas savoir ce que je serai dans trente ans, suspens !
Je n'aime pas ne pas savoir ce que je serai dans trente ans, spoilers !
( Doc de 1955 : On ne sait jamais, peut-être qu'on se rencontrera un jour futur.
Doc de 1985 : Ou un jour passé… )

J'aime marcher pieds nus, sentir la Terre, flirter avec les électrons libres !
Je n'aime pas les sols froids et caillouteux, aïe aïe aïe, petite nature !
(Doc : Encore ? Mais qu'est-ce que c’est que ces histoires de pieds ? Les pieds seraient le point sensible des hommes du futur ? C’est peut-être dû à un accroissement de la pesanteur. )

J'aime avoir fait une séance de sport et avoir bien transpiré, fierté et estime de soi !
Je n'aime pas faire une séance de sport et transpirer, "trop dur ! Et j'ai déjà lavé mes cheveux hier !"
( Doc : Ben ça c’est ton problème, Tannen ! )

J'aime regarder mon copain respirer, rigoler, bouger, chanter, piccoler, dormir, dire des conneries, manger, biner, conduire, fumer, danser, cuisiner, se brosser les dents, écouter du rap et du reggae, lire, contempler le monde, se reposer, visionner l'équipe du soir, équeuter les haricots, flanner dans les forêts, mettre ses lunettes de Soleil, rêver devant la mer, critiquer les politiciens, déplacer délicatement un minuscule insecte, faire du vélo, reprendre du gateau... !
Je n'aime pas la mort sauf si on s'y retrouve.
(Doc : La route ? Là où on va, on n’a pas besoin de route ! )
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