Le Bêtisier du Confessionnal - Dieu contre le Pape

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Il ne faudrait surtout pas croire que tous les événements exceptionnels qui sont survenus, sans exception, dans la paroisse de notre curé d'Aix, soient demeurés ignorés des dignitaires du Vatican.

Des langues se déliaient, le vin de messe y participait peut-être, la fierté d'en avoir fait partie, aussi.

Comme on dit qu'on ne prête qu'aux riches, de nombreuses histoires que l'on nous prêtait circulaient dans la ville. Les gens n'y croyaient pas forcément, mais cela renforçait l'attractivité de la paroisse.



L'auteur de notre livre aurait certainement aimé les connaître, car cela lui aurait facilité sa tâche d'écrivain.

En bref, le nombre de baptêmes, de mariages, de fidèles, et de dons à l'église était en hausses exponentielles, et ces marques tangibles ne pouvaient rester ignorées par les autorités religieuses.

Celles-ci ne pouvaient récupérer toutes ces histoires ni les commenter, sans montrer qu'elles avaient été presque constamment tenues à l'écart des faits, par une petite bande de curés.

Le combat contre la Secte du Serpent noir, qui avait permis de sauver plus de mille personnes d'une mort affreuse était maintenant connu de tous.

Les crimes commis par la secte avaient à l'époque fait les unes des journaux. Maintenant, le manoir, le souterrain et l'entrée de la grotte pouvaient être visités.

Quelques émissions à la télévision et quelques articles dans les journaux ont définitivement assis la célébrité de la paroisse, qui devenait aussi connue que la gendarmerie de Saint-Tropez, dans les films de de Funès.

Mais, à quoi peut bien servir d'accumuler les fidèles, si, comme dans toutes les hiérarchies, cette dernière n'en bénéficie pas ?

L’évêque du lieu régnait donc en maître dans des émissions, mimant Michel Galabru devant les caméras.

Il racontait avec emphase la fameuse bataille contre la secte, se félicitant de la bravoure de ses troupes, omettant au passage de dire qu'elles n'étaient jamais intervenues, et que tout s'était fait sans elles.

Il laissait entendre, à qui voulait l'entendre, que notre curé pourrait être nommé évêque.



Au Paradis, Dieu ne tenait plus en place.

Comment ces usurpateurs pouvaient-ils s'approprier ses propres résultats.

Dieu mélangeait adroitement les histoires dans lesquelles le Ciel s'était totalement ridiculisé et celles qui pouvaient être considérées comme étant de grandes victoires.

Mais, cela n'avait pas d'importance.

Cette église était son église, et ce curé, son curé.

Pas touche.

Il y avait certainement un petit sentiment de jalousie dans ses réflexions, mais on peut quand même le comprendre.

Il avait initié lui-même, autrefois, le phénomène qui le maintenait sur la touche, et dont il ne pouvait s'extraire.

En créant cette annexe du Ciel, appelée Terre, et en lui octroyant son indépendance, il s'exposait à voir ses propres fidèles passer sous la coupe d'un groupe puissant qui saurait se rendre indispensable.

Et c'est ce qui s'était passé.

Dieu est condamné à observer, à la lorgnette, un homme installé sur un trône, régnant sur un petit pays reconnu dans le monde entier, délibérant avec ses équipes sur toutes les lois de sa religion, lois qu'il pouvait modifier à sa guise.

Cet homme est connu de tous, respecté de presque tous.



Et lui, Dieu, pendant ce temps, est contraint de jouer aux cartes avec les anges pour tuer le temps.

Il a connu ses heures de gloire, Ancien Testament, Nouveau Testament, mais, depuis, plus rien.

Nada.

Il a exigé que l'on croie en lui aveuglément, et c'est ce qui se passe, aveuglément.

Ce n'est pas que l'ego de Dieu soit froissé, mais quand même.

Et, maintenant, ces hommes viennent pénétrer sur son terrain de jeu.

Cette paroisse. Tout ce qui lui reste.

La nouvelle qu'il apprit le laissa sans réaction : le pape devait effectuer une visite en France.

Sur son passage, il se proposait d'effectuer un discours à Aix-en-Provence, sur le thème de la lutte de la religion contre les sectes criminelles.



C'est une provocation.  

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