C’était lui, Dieu, qui avait envoyé ses légions pour nettoyer les agents de la secte du Serpent noir. Et, c'est ce petit bonhomme en blanc, qui prétendait donner des leçons au monde.

C'était ridicule. Intolérable.

Celui qui devait régler les problèmes du monde, c'était lui.

Avoir créé l'homme à son image était une mauvaise publicité qu'il avait fabriquée lui-même, surtout quand on voit comment il avait conçu l'homme.

Et, les seules images récentes le représentant provenaient des journaux Hara-Kiri et Charlie Hebdo, ce qui ne l'arrangeait pas.

Il était donc temps de modifier cette mauvaise présentation.

Et, peut-être de lui fournir une véritable identité sur Terre. Être reconnu, devenir une idole, c'était quand même un gros changement de paradigme pour un dieu.

Dieu décida d'utiliser son ancrage local pour effectuer sa transformation.

Et c'est ainsi que notre groupe de curés, et moi-même furent mis à contribution.

Joséphine, son ange porte-parole, que nous avions rencontré à plusieurs reprises, nous soumis les souhaits de Dieu, et ses instructions.

Elle nous rappela que Dieu, sous son apparence humaine ne possédait pas toute la puissance qu'il pouvait utiliser quand il était au ciel, et qu'il convenait donc de le protéger.

Comme il connaissait mon adresse, suite à sa dernière visite (décrite dans la vidéo 4 du Bêtisier du confessionnal), je ne fus pas trop surpris de le voir débarquer chez moi.

Je connaissais ses goûts, aussi, j'avais rempli mon frigo avec les marques de bières qu'il avait apprécié la dernière fois.

Son look, je devrais dire sans trop me moquer, son déguisement n'avait pas changé.

J'avais pris un rendez-vous pour lui chez un tailleur d'Aix, et une nana super au courant de la mode devait l'accompagner. La coiffure aussi, pendant qu'on y était.

Il nous expliqua son plan : faire disparaître le pape, qu'il remplacerait.

Lors du premier jour de la visite du Pape, des gens bien placés réussirent à lui obtenir un entretien privé.

Il en revint bouleversé.

Il sait qui je suis, il m'a remercié pour le magnifique travail effectué dans le centre de détention du Ciel.

On n'en entend jamais parler, m'a-t-il dit, et c'est le plus beau compliment que l'on puisse faire à un responsable.

Continuez comme cela. Au Vatican, nous prions pour vous.

Il m'a traité comme si j'étais le petit dirigeant d'une prison.

Nous le regardions s'indigner, avec peine. Comment avait-il pu tomber aussi bas ?

Comment pouvions-nous l'aider ?

Heureusement que les locataires du Paradis ne pouvaient entendre cela. Dieu y aurait perdu toute crédibilité dans sa propre demeure.

Une bataille de colosses se préparait.