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Chrija

Défi
Chrija

Pffff qu'est-ce que je m'ennuie !
J'aimerais bien savoir quel abruti a eu, un jour, l'idée de génie de nous accrocher au bout des branches d'un arbre qui perd ses épines à mesure que le temps passe. Heureusement, j'ai une des meilleures places, devant la fenêtre. Les gouttes de pluies, les oiseaux et les couchers de soleil apportent un peu de distraction.
Nombreuses de mes collègues ont eu la malchance de se trouver face à un mur vide et là, vraiment, ça ressemble à une punition d'enfant turbulent au réfectoire.

Mais quel ennui tout de même ! Et puis ce chat qui a finalement décidé qu'il était préférable de se prélasser au coin du feu que de s'acharner à dégommer cet arbre, lassé de se faire enguirlander à chaque tentative. Ses assauts répétés nous apportaient pourtant quelques sensations fortes. Ces balancements de l'extrême avec la saveur du risque de se retrouver brisée à terre, toujours inattendus, ne suivant aucun planning précis, rendaient les journées follement excitantes ! Mais le matou était redevenu bien calme et nos journées aussi.

Pourtant, à l'usine, je m'imaginais une si belle destinée quand, toute excitée, je découvrais cette superbe couleur cuivrée qui m'avait été choisie pour couvrir ma rondeur et ces paillettes si scintillantes délicatement posées en arabesque sur ma surface.
Ha, je me voyais déjà orner les grands boulevards Parisiens, les Champs Élysées ou même Broadway ! J'y aurai vu défiler toute la pétillante jeunesse new-yorkaise dans leurs parures étincelantes. J'aurai entrevu les artistes flamboyants s'agiter en coulisses à travers une porte laissée entrebâillée par mégarde.
Au lieu de ça, me voilà coincée entre un buffet à vaisselle et une table déserte dans cette maison bien trop calme.

Tiens, quelle est cette soudaine agitation ? Des petits pas tambourinent le vieux plancher de chêne, des éclats de rires se rapprochent et des embrassades à n'en plus finir.
Cette journée va peut-être finalement être plus intéressante que prévu...
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Défi
Chrija

À
la
mer
azur,
Lolla
voudra
flotter,
détendue,
ballotant
longuement.
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Défi
Chrija

Odile trouvait la maison bien vide depuis que son mari l'avait quittée.
Elle hésitait à prendre un balai de compagnie.
Son amie Claudine lui en avait vanté les mérites hier après-midi, lors de leur bridge hebdomadaire.
- Je t'assure Odile, lui disait Claudine, ce balai de compagnie ensoleille mes journées !
Dès son réveil, ce compagnon lui rendait la vie plus douce. Claudine, à la retraite depuis plus de vingt ans, avait toujours tenu à mettre un réveil, chaque matin. Elle s'accordait une demi-heure supplémentaire que son horaire pour le travail mais elle avait décidé de garder des habitudes matinales. C'était d'autant plus courageux qu'elle ne supportait pas la sonnerie du réveil. Et bien, Hector apporta une solution fort agréable à cet inconfort quotidien. À l'heure précise, il commençait à caresser doucement le sol de ses franges de paille dans un mouvement pendulaire, créant ainsi un rythme de jazz qui, devenant plus rapide, finissait par réveiller Claudine.
Elle ouvrait les yeux sur la joyeuse danse du noeud papillon rouge, qu'elle avait soigneusement choisi à la boutique d'accessoires pour balai de compagnie, se dandinant au bout du manche.
Hector la suivait partout dans la maison et comme il était quasiment aussi grand qu'elle, il représentait une réelle présence amicale.
Il lui portait son peignoir du bout du manche pendant sa douche, ramassait les épluchures quand elle cuisinait et la débarrassait des bouts de fils et de tissus qui jonchaient le sol pendant ses travaux de couture.
Hector était aussi parfois farceur. Si Claudine devait aller chercher quelque chose tout au fond du placard sous l'évier, il n'hésitait pas à assener un coup de frange à son postérieure ainsi offert, la faisant rire aux éclats.
Évidemment, après le déjeuner, il balayait sous la table car c'était quand-même bien là, sa fonction première.
Mais le moment que préférait Claudine, c'était après la sieste, quand elle mettait un disque et dansait avec Hector.
Elle avait, par contre, était très étonnée de voir son manche à noeud papillon n'avoir aucun frémissement à l'écoute de l'Apprenti sorcier. Elle pensait, quand-même, que la chorégraphie de Fantasia, cette œuvre qu'elle aimait tant, faisait partie de la formation de base de tout bon balai de compagnie.
Le soir venu, elle aimait regarder un film à la télévision. Son ami de bois et de paille tapait alors de façon très sonore sur le plancher, trois coups rapides puis trois coups lents, pour signaler le début du film, comme au théâtre. Quel enchantement !
Mais ce que Claudine n'avait pas osé révéler à Odile, c'est que quand elle trouvait son lit bien vide, elle invitait volontier Hector à s'étendre auprès d'elle...
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Défi
Chrija

Mon miroir* râle*. Il râle parce-que, une fois de plus, il ne renvoit pas l'image correspondant à mon être intérieur. Je suis sportive, dynamique et aventurière ! Mais mon corps est tout le contraire, aussi moelleux qu'un chamallow*.
Mon corps a toujours eu la fâcheuse habitude à s'envelopper douillettement à chaque coup de fourchette*.
Mais pourquoi devrais-je culpabiliser d'être gourmande ? Manger fait partie des plaisirs de la vie. Pourquoi devrais-je culpabiliser de vouloir me faire plaisir ?

Non, c'est fini ! J'ai décidé de ne plus culpabiliser !
Certes, je me reprends en main; j'essaye d'améliorer mon alimentation : plus de légumes, moins de féculents, ou plutôt, moins de tout en fait, car il est bien là le problème. Le problème, c'est les quantités.
Ok, c'est décidé, je fais comme ça mais surtout, plus jamais je ne culpabiliserai. Plus jamais je me sentirai honteuse de déguster une pâtisserie, en pensant aux regards accusateurs que j'imagine que certains pourraient avoir, en posant leurs yeux sur une femme ronde qui se délecte.

Et quelle liberté incroyable cette déculpabilisation ! Et ça marche ! Mes pantalons* ont pris de l'aisance. Ils baillent allègrement sur les côtés et s'affaissent à l'arrière. Ma sportive intérieure commence à trépigner, il va falloir l'occuper* avec un peu plus qu'une balade du dimanche.

Mon miroir râle de moins en moins, il fait une petite moue, tout au plus, mais il commence à se dérider. Je sens que très bientôt il devrait afficher un large sourire...
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Défi
Chrija

Aime est ton credo,
Bonobo saurait te reconnaître,
Chéri par une famille
Dynastique et poétique,
Émerveillé par des petits riens
Fabuleusement oniriques.
Garnement à tes heures,
Heureux contagieux,
Inconditionnel
Joueur pas seulement de
Kazoo mais aussi du
Langage des oiseaux,
Mathématique parfois,
Nul doute qu'un
Œil d'Orient te protège sous le ciel de
Paris orné de ton étoile.
Qui inspire l'autre ?
Rayonnant personnage,
Simple double fantasque,
Transformiste ludique,
Utopique humaniste,
Voltigeur sur cordes,
Wax pourrait te vêtir,
Xylophone ne saurait te résister,
Yoyoter sûrement pas mais
Zazou toujours resteras !
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Défi
Chrija

Tous les occupants du village s'étaient réunis dans la salle municipale, bien décidés à en découdre avec le maire, qui semblait n'accorder que très peu d'attention à leur problème.
- Tu comptes faire quelque chose pour ces vols de brosses à dents Roger ?
- S'il vous plaît, calmez-vous, il ne s'agit que de brosses à dents tout de même !
- Il ne s'agit que de brosses à dents mais nous subissons régulièrement des intrusions dans nos maisons et ça, c'est inquiétant !
- Intrusion, c'est un peu exagéré. Qui ferme sa porte ici ? Nos fenêtres sont toutes grandes ouvertes en permanence. L'autre jour, Liliane a retrouvé la chèvre d'Émile dans son salon. On a toujours vécu comme ça. On est une grande famille. On ne va pas commencer à tous nous barricader pour une bête histoire de brosses à dents !
Liliane pouvait comprendre qu'Églantine eut envie de tester les franges appétissantes de son tapis d'Orient, mais cette histoire qui tourmentait la bourgade l'intriguait beaucoup et commençait un peu à l'effrayer.
Elle avait déjà subit cinq vols de ce genre. Le premier était presque passé inaperçu. Elle venait d'acheter une brosse neuve et pensait avoir oublié qu'elle avait déjà jeté l'ancienne. Le deuxième lui avait fait craindre de perdre la tête. Le troisième l'avait convaincu de parler de ces étranges disparitions à sa voisine, laquelle lui avait révélé avoir eu les mêmes désagréments. Et c'est de là que toute l'histoire était partie.
Ça faisait maintenant trois mois que ce petit manège durait. Le soir venu, on été jamais sûr de pouvoir mettre la main sur son instrument dentaire avant d'aller se coucher. Tous les habitants faisaient des réserves qu'ils cachaient avec soin, si bien que le supermarché le plus proche commençait à craindre une pénurie.
Damien et Agathe étaient excédés. C'était quasiment tous les soirs que ces maudites brosses disparaissaient ! Ils avaient d'abord soupçonné une farce de leurs deux garçons espiègles mais voyant que le problème semblait être général, ils s'étaient ralliés au mouvement de lutte contre les voleurs de brosses à dents.
Mais que pouvait-on bien faire de toutes ces brosses à dents ? Y avait-il quelques matériaux précieux à en extraire ? Ou était-ce le larcin d'un fou à lier qui, auquel cas, pourrait peut-être devenir dangereux ?
Les fantasmes les plus effrayants commençaient à tourmenter les esprits imaginatifs et les soupçons se portaient sur le premier qui manifestait la moindre fantaisie.
Albertine avait été un temps dans le collimateur de la brigade B.A.D sous prétexte qu'elle mettait des chaussettes à son chien. On avait aussi trouvé très étrange que Simon ait planté ses tomates à l'ombre de son acacia. Et Jean, qu'on surnomme "récup tout" aurait très bien pu connaître la valeur sous-estimée du fameux objet d'hygiène buccodentaire.
Soudain, une toute petite voix tenta de se faire entendre de l'assemblée. C'était Edouard, le plus jeune des fils d'Agathe et Damien.
- Moi je crois que je sais où elles sont les brosses à dents.
L'enfant se mit à courir vers la sortie puis à travers le village, poursuivi par ses parents, bientôt suivis par quelques habitants, puis très vite, par tout le village au pas de course dans les ruelles étroites.
Edouard ouvrit alors avec fracas la porte de la grange familiale, dans laquelle ses parents n'y mettaient plus jamais les pieds depuis qu'ils avaient fini de rénover la maison.
Son frère était accroupi, sous une petite lumière bien frêle. Quand il tourna la tête vers la porte, il ne comprit pas pourquoi un tel attroupement se tenait devant l'entrée de sa caverne de jeu.
Damien attrapa une puissante baladeuse et quand il éclaira le fond de la grange, restée jusque là dans l'obscurité, il fut estomaqué par ce qui s'en dessinait.
Agathe avait bien décelé une forte fibre artistique chez son garçon de douze ans mais ce qu'elle vit ce soir là, la bouleversa aux larmes.
Il s'agissait d'une gigantesque sculpture en papier mâché représentant un chat géant assis, recouvert d'innombrables petits poils multicolores.
Malou était en train de coller les têtes des dernières brosses dérobées sur les pattes avant de l'animal.
Depuis ce jour, les villageois avaient pris l'habitude de collecter précieusement leurs brosses à dent usagées pour les apporter à Malou. Ce dernier, quant à lui, avait promis de ne plus venir se servir dans les salles de bain environnantes.
Son approvisionnement était parfois beaucoup trop lent pour satisfaire son tourbillon artistique mais très souvent, les âmes bienveillantes et poétiques de ce paisible petit village, s'obligeaient à renouveller plus que nécessaire leur instrument.
Tous étaient très impatients de voir terminer cette œuvre monumentale !
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