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MAYORGA

MAYORGA


Dis papi, tu veux me raconter une histoire ?
Oui, ma chérie ! Attends ! Je crois que celle-là elle va te plaire ! Ecoute…
…Il était une fois un petit garçon, d’à peine huit ans, qui vivait dans une très grande maison. Il habitait au quatre-vingt-dixième étage, très haut, près du ciel.
Tous les matins, il voyait de sa chambre le soleil se lever au travers des autres grandes maisons. Et la première chose qu’il disait, sais-tu ce qu’il disait en premier ?
Non, papi, je ne sais pas !
Eh bien, il disait « je m’ennuie »
Déjà ? A peine levé du lit. Et alors ?
Alors ? Tu ne vas pas me croire, mais du plafond, sur le mur juste en face de son lit, descendait un écran de télévision.
Trop fort !
Oui, un écran de télévision et des images, beaucoup d’images apparaissaient. Le petit garçon s’asseyait sur son lit et restait les yeux rivés sur l’écran.
« Rivés » ça veut dire quoi, papi ?
Ça veut dire qu’il ne pouvait pas voir autre chose que l’écran.
Comme hypnotisé ?
C’est ça ! Exactement !
Et alors ?
Il regardait jusqu’à ce qu’une sonnerie retentisse et qu’une voix qui venait de l’écran lui dise « c’est l’heure du petit déjeuner ». L’écran s’éteignait et remontait se cacher dans le plafond. Le petit garçon, se levait et allait s’assoir à une table. Du mur, une trappe s’ouvrait et un bol avec des pépites de céréales venait se poser juste entre ses deux mains.
Et alors ?
Il prenait son petit déjeuner jusqu’à ce qu’une autre sonnerie l’avertisse que c’était l’heure de la garderie. Une armoire s’ouvrait et lui déposait les vêtements sur le lit.
Il s’habillait et se présentait devant la porte d’entrée de son appartement. A huit heures pile, elle s’ouvrait et le petit garçon pouvait sortir prendre l’ascenseur qui le descendait une dizaine d’étages plus bas où il retrouvait d’autres enfants qui habitaient l’immeuble comme lui.

Mais papi, ils sont où ses parents ? On les voit pas dans ton histoire !
Holà ! Ses parents, ils n’avaient pas le temps de voir leur fils ! Ils se levaient très tôt le matin pour aller travailler et rentraient très tard le soir.
Alors qui s’occupait de lui ?
La maison, c’est la maison qui le distrayait quand il s’ennuyait, qu’il lui donnait les vêtements pour s’habiller, qui le nourrissait et qui le gardait.
C’est triste Papi !
Oui, c’est triste !
Alors, pourquoi tu me racontes cette histoire ? J’aime pas les histoires tristes et en plus il se passe rien !
Attends ! Tu vas voir ! C’est là que ça devient intéressant !
Ah bon ! Allez, Papi dis-moi !
Eh bien, un matin, le petit garçon en regardant le soleil se lever, vit apparaître au loin un petit point noir qui zigzaguait entre les maisons.
Un petit point ? Eh qu’est-ce que c’était ?
A ton avis ?
Un oiseau peut-être ?
Exactement ! Un oiseau et pour le petit garçon c’était incroyable. Des oiseaux, il n’en avait vu que sur son écran de télévision. Dans la vie, ça n’existait pas.
Ah bon ? Et pourquoi ?
Parce que l’air dehors depuis très longtemps n’était plus respirable.
Alors les gens ils pouvaient pas sortir, Papi ?
Oui ! Ceux qui voulaient sortir devaient mettre des masques pour ne pas s’asphyxier. Dehors il n’y avait que des robots, c’étaient eux qui travaillaient.

Elle est hyper triste ton histoire, Papi, tu vas finir par me faire pleurer ! Arrête !
Non, non ! Attends !
Mais comment il a fait le petit oiseau pour respirer ?
Voilà la bonne question ! C’est fou, non ? Je continue ! Le petit oiseau allait très vite s’écrabouiller contre la vitre. Le petit garçon le voyant grossir de plus en plus se cacha les yeux avec ses mains pour ne pas voir le massacre. Il attendit un petit moment. Rien, pas de bruit. Il ôta ses mains des yeux, les ouvrit et vit le petit oiseau qui voletait juste devant lui, le regardant, un petit bout de bâton dans le bec.
Un petit bout de bâton ?
En fait non ! C’était un crayon !
Un crayon ? Oui, et alors ?
Il faut que tu saches que le petit garçon n’avait jamais vu de crayon !
Je te crois pas, papi ! C’est pas possible !
Je te dis qu’il n’avait jamais ni écrit ni dessiné de sa vie ! C’était l’écran qui le faisait à sa place. Il n’avait qu’à lui demander et il était servi !
Le pauvre, je le plains !
Attends ! Donc le petit oiseau voletait devant la vitre et tapotait avec son bec sous le nez du petit garçon qui s’était avancé pour voir cet étrange animal. Le bruit du tapotement se transforma peu à peu en musique et sans savoir comment, la vitre disparut dans le plafond. Le petit garçon pris de panique, mit ses mains sur sa bouche pour étouffer un cri. Il plongea se réfugier sous les draps tant lapeur de mourir asphyxié était forte.

Il allait mourir Papi ?
Non !
Et pourquoi ?
Parce que l’air, dehors, était redevenu respirable, il n’avait jamais été aussi pur. Les êtres humains vivaient enfermés depuis tellement longtemps qu’ils ne s’étaient pas rendus compte que la nature avait repris le dessus. Dehors, la vie existait !
Enfin, quelque chose de gai dans ton histoire ! Alors que va-t-il se passer avec l’oiseau ?
Eh bien, c’est là que ça devient intéressant !
Tu l’as déjà dit, Papi ! Le petit garçon se cache sous les draps et alors ?
Le petit oiseau décolla du rebord de la fenêtre, se mit à voler dans la chambre, se posa sur le lit et gratta le drap avec ses pattes juste au-dessus de la tête du petit garçon.Celui-ci, souleva doucement le drap ce qui fit fuir le petit oiseau qui alla se poser sur la table où il se mit à picorer des poussières de céréales. Le petit garçon se leva, essaya de respirer une fois, deux fois, rien ne se passa, il était toujours vivant. Il éclata de joie, courut à la fenêtre et là à plein poumon respira l’air frais du matin. Il sentit comme une douce chaleur envahir ses poumons. Sa tête se mit à tourner, il se rendit compte qu’il allait perdre l’équilibre et revint s’assoir sur le lit. Le petit oiseau s’envola de la table et atterrit sur ses genoux où il posa le petit bâton, le crayon si tu veux !

« Qu’est-ce que c’est ? » demanda le petit garçon. »
Le petit oiseau poussa le crayon vers la main du petit garçon.
« Qu’est-ce que tu veux que je fasse de ça ? » lui demanda le petit garçon.
Le petit oiseau impatient, trépida des pattes, regarda à droite, à gauche et s’envola vers le mur face au lit, à l’emplacement de l’écran, et se mit à picorer le mur.
« Quoi, le mur ? demanda le petit garçon. »
Le petit oiseau fit des allers-retours entre le mur et la main du petit garçon qui tenait le crayon.
« Oui, je sais le mur ! Le mur ? Ah non ! C’est pas le mur, c’est l’écran, oui, lui il va pouvoir me dire ce que c’est que ce truc ! Ecran, descend ! »
L’écran apparut.
« Tiens ! C’est maintenant que tu m’appelles ! Tu n’as pas dit que tu t’ennuyais aujourd’hui, c’est exceptionnel ! lui dit l’écran.
- Oui ! Tout à fait ! Tu peux pas savoir à quel point c’est exceptionnel ! Regarde la vitre !
- Holà ! Il faut vite fermer, c’est dangereux ! Il faut que j’agisse sur l’alarme !
- Non ! Surtout pas ! Regarde, je suis vivant ! Je peux respirer, c’est formidable, nous allons pouvoir sortir !
- Mais comment est-ce possible ?
- Ça je sais pas ! Mais dis-moi c’est quoi ce truc ? Le petit garçon lui montra le crayon.
- Tu peux le tourner, je ne vois pas très bien ?
- Ça va comme ça.
- Oui! Eh bien, ce que tu tiens dans ta main et je ne sais pas comment tu as pu te le procurer, c’est un crayon.
- Un quoi ?
- Un crayon ! »
Les six lettres apparurent à l’écran « C R A Y O N ».
« Un crayon et à quoi ça sert ? dit le petit garçon.
- A écrire, à dessiner, Monsieur. Qu’est-ce qu’il fait cet oiseau dans la chambre ?
- Ben, justement c’est lui qui me l’a apporté ! Je comprends pas, c’est quoi écrire, dessiner ? »
Sur l’écran défilèrent des images, les murs d’une grotte tapissés de peintures rupestres, des papyrus, des plumes traçant des textes anciens, une machine crachant des feuilles de papier couverts de caractères mystérieux, une autre machine avec une espèce de clavier et un écran et puis plus rien.
« C’est quoi tout ça ? dit le petit garçon. Et ça sert à quoi d’écrire ?
- Vaste question ! lui répondit l’écran. Je te propose de le découvrir par toi-même ! Vas- t’assoir ! Je m’occupe de tout. « Table papier ! » dit-il.
Au-dessus de la table, sortit par la trappe une pile de feuilles qui avança et s’arrêta entre les mains du petit garçon. Celui-ci leva le crayon et regarda l’écran l’air interrogateur.
« Oh, c’est vrai, il faut tailler le crayon. « Table, taille crayon ! » dit l’écran. »
Une petite boîte transparente sortit de la trappe.
« Enfonce le crayon dans le trou au-dessus de la boîte ! dit l’écran. »
Ce que fit le petit garçon, la petite boîte se mit à vibrer et fit un bruit bizarre.
« C’est rigolo ! Ça fait de la musique et ça bouge, dit le petit garçon.
Vite ! Enlève le crayon ! Tu vas complètement l’user !
C’est joli, c’est pointu, c’est avec ça que j’écris ?
Oui ! Vas-y !
Mais qu’est-ce que j’écris ?
Ce que tu veux !
Table, comment ça s’écrit ?
Regarde ! T A B L E ! Tu vois ? Allez, recopie. »
Le petit garçon posa la mine du crayon sur le papier et traça, d’une main tremblante, les cinq lettres T A B L E.

Des faisceaux lumineux jaillirent de chacune des lettres. Ils tourbillonnèrent devant le regard médusé du petit garçon et de l’écran par la même occasion, s’entremêlèrent et formèrent une boule de lumière multicolore. La boule monta jusqu’au plafond et revint s’écraser sur la table où elle disparut pour laisser la place à …

A quoi, Papi ?
A une table minuscule, identique à celle que le petit garçon avait devant lui. Il n’en croyait pas ses yeux.
C’est magique ! C’est ça écrire ? dit le petit garçon.
« Euh ! Pas tout à fait ! Je te jure que je n’ai rien à voir avec cela ! répondit l’écran.
Ah, bon ? »
Le petit oiseau, heureux comme un pinson, sautilla sur place, se rapprocha de la petite table lui mit un coup de bec. Celle-ci disparut aussitôt.
« Oh ! Pourquoi as-tu fait ça, vilain petit oiseau ? dit le petit garçon.

Pour que tu écrives autre chose ! lui dit l’écran.
Qu’est-ce que je pourrais écrire ?
A toi d’imaginer ! »
Ainsi le petit garçon passa toute la journée à coucher sur le papier des mots qui se matérialisaient et que le petit oiseau faisait disparaître aussitôt.

Il en oublia de manger et de faire tout ce que la maison avait prévu pour lui. Ce fut la panique dans l’appartement et même dans l’immeuble. La table, au lieu de donner le petit déjeuner remballa tout et embouteilla toute la chaîne de distribution.
La porte d’entrée, à huit heures pile, s’ouvrit mais ne voyant pas le petit garçon sortir se referma puis se rouvrit et fit ce mouvement de va et vient toute la journée. La porte de l’ascenseur en fit de même.
Plus bas dans les étages, la porte de la garderie resta ouverte appelant sans cesse le petit garçon. Les enfants de la garderie, voyant la porte ouverte en profitèrent pour sortir et se promener dans les couloirs.

Le petit garçon, lui, sur son lit, n’arrêtait pas de remplir des pages d’écriture. La chambre était pleine d’objets, d’animaux, plus étranges les uns que les autres, qui éclataient comme des bulles de savon à leur contact avec le bec du petit oiseau.
L’écran finit par se lasser, le soir tombait.
« Tu ne veux pas t’arrêter un peu ? Tu continueras demain. Dit-il au petit garçon.
Oh non ! C’est trop marrant ! C’est la première fois que je m’amuse autant ! lui répondit-il.
Oui ! Mais si tu continues à ce rythme, ça risque de s’arrêter très vite !
Et pourquoi ?
Regarde ton crayon, tu as déjà utilisé la moitié !
Oh, c’est vrai ! Et comment je ferai quand il y en aura plus ?
Ben, ce sera fini !
Non, non, c’est pas possible, je peux pas vivre sans écrire ! Comment je vais faire ? Ah ! Je sais, il suffit que j’écrive « crayon » pour qu’il apparaisse.
Oui mais le petit oiseau te le feradisparaître !
C’est vrai !
J’ai peut-être une idée, mais je ne sais pas si ça peut marcher, lui proposa l’écran. C’est peut-être dangereux.
Je m’en fiche ! Allez, dis-moi.
Et bien, il te suffit d’imaginer un endroit où tu penses que tu peux trouver des crayons et en même temps où tu aimerais aller. Tu l’écris sur un papier et peut-être tu y seras transporté.
Tu es sûr que ça peut marcher ?
Non, mais on peut essayer. Alors, à quoi penses-tu ?
Je ne sais pas moi ! Attends, laisse-moi réfléchir ! … L’autre jour, tu m’as montré un film. C’était en Afrique, il y avait des lions, des éléphants. Et puis j’ai vu un village avec des enfants qui dansaient. Il y avait une petite maison. Les enfants étaient assis et faisaient comme moi, ils écrivaient. C’est ça, ils écrivaient, je m’en souviens. Ils avaient donc des crayons, beaucoup de crayons. C’est là que je veux aller ! dit le petit garçon.
Tu es sûr ?
Sûr !!!
Bon, allons-y ! »
L’écran s’éteignit puis se ralluma, des lettres et des chiffres apparurent. Le petit garçon ne comprenait rien à ce qu’il faisait. L’écran était en train de fouiller dans sa mémoire. L’affaire semblait difficile. Le petit garçon commençait à douter. Puis le flot de lettres et de chiffres se mit à ralentir et s’arrêta.
« Bingo, j’ai trouvé. » dit l’écran.
Des mots apparurent, LION, ELEPHANT, ENFANTS, VILLAGE, AFRIQUE, MOI, PETIT OISEAU, ECRAN … tout ce que le petit garçon lui avait dit. Celui-ci recopia les mots sous le regard affolé du petit oiseau qui battait des ailes comme pour l’en empêcher.
Lorsque la dernière lettre fut écrite, celle-ci s’illumina emportant les autres dans le même tourbillon multicolore mais là, le petit garçon, le petit oiseau et l’écran furent emportés aussi.

« Mais qu’est-il arrivé au petit garçon, papi ?
Je te le dirai demain soir, ma chérie ! Maintenant, il est l’heure de dormir. Bonne nuit mon cœur ! »
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MAYORGA
La vie peut être d'une banalité affligeante. C'est une évidence! Et souvent tellement chiante. Désolé!
Et pourtant, à y regarder de plus près, ...
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Défi
MAYORGA
Smurf, en errance dans l'espace, depuis des milliers d'années lumières, suite à des problèmes mécaniques, finit son vol … dans le champ du père Durand.
D'abord, terrorisé par l'affreuse apparition, Smurf, essaie de communiquer avec le vieux paysan. Il apprend à le connaître lui et les êtres étranges qui l'entourent, un chien et un chat.
Mais s'invitent à la réunion d'autres créatures, un taureau, une girafe, deux lapins et un curaillon aveugle suivi par un diablotin diabolique (normal).

Je tiens à préciser que ce texte loufoque est le résultat d'une consigne, lors d'un atelier d'écriture. Il s'agissait d'utiliser littéralement des expressions (par exemple: poser un lapin).
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MAYORGA
Une consigne lors d'un atelier, décrire une rixe avec comme personnages, une prostituée, un dealer, une bourgeoise, un maladroit, une bourgeoise chieuse et une SDFnet mon imagination s'est emballée. Cinq ans plus tard, j'édite mon roman "La proie à la bordelaise".
Ce récit retrace le cheminement bizarre de la construction de ce roman.
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MAYORGA
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MAYORGA
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Une escapade Mon nom est Marguerite de la Pointe. Je suis, enfin j’étais la doyenne d’une horde, le mot n’est pas exagéré, qui n’attendait qu’une chose : que je quitte le plus vite possible ce pauvre et triste monde et qu’elle hérite de mon immense fortune. Au sommet de la chaîne alimentaire régnait et règne encore Martin, un de mes fils. Pour imaginer ce que je nomme la horde, il faut savoir que mon fils Martin et ses frères se sont reproduits abondamment et que leurs progénitures en ont fait autant. Une horde, donc. Une horde pour laquelle je n’étais d’aucune utilité, hormis celle de signer leur foutus papiers. En effet, détentrice de la majorité des actions de l’entreprise familiale rien ne pouvait se décider sans mon accord. Malgré mes 92 ans, j’avais la tête sur les épaules et je menais tout ce beau monde à la baguette. Jusqu’à ce que le susnommé Martin, commence à émettre des doutes sur ma santé mentale. Un accident à un rond point, tout bête, un froissement de tôles, lui suffit pour déclencher une réunion familiale et décider de me confisquer mon permis de conduire et vendre ma Mercedes. Alfred, un de mes petits-enfants, en rajouta une couche en proposant de m’implanter une
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MAYORGA
(Extrait du roman "La proie à la bordelaise) Jeanne pénétra plus avant dans l’église et prit place près d’un pilier, un peu à l’écart du public. Cela faisait longtemps qu’elle n’y avait pas mis les pieds. Elle trouva les lieux changés, pire que ça, défigurés. En effet, l’église était vide. Tout, pratiquement, avait disparu : disparus les tableaux de maître ; disparues les statues ; même le christ qui trônait au beau milieu du chœur avait laissé la place à une simple croix. L’église n’était pas seulement vide de ses objets mais également de ses paroissiens. Il n’y avait pas grand monde, hormis les indécrottables bigotes qui s’étaient empressées de s’installer au premier rang et qui déjà avaient les yeux rivés sur l’abbé. Quelques rangs en arrière, cinq hommes en grande conversation attirèrent l’attention de Jeanne. Il y avait là une vieille connaissance, le docteur Napellus. Bizarre, je n’aurais jamais cru que le docteur soit croyant et dévot à ce point, se dit-elle. De l’autre côté de la travée, cinq individus, serrés les uns contre les autres, ne semblaient pas heureux de se trouver là. Au vu de leur tenue et de leur origine, des africains apparemment, ils avaient l’air d’être des
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