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Je suis un trentenaire passionné d’histoire, d’œuvres romanesques et d’univers fantastiques depuis l’enfance. Organisateur de jeu de rôles grandeur nature dans des univers contemporains, où la politique et la magie cohabitent avec l’humour noir et les énigmes, j'ai tiré de mes expériences et de mes œuvres scénaristiques une histoire, où les valeurs morales se heurtent aux faiblesses de l’âme et aux tourments de choix cornéliens. Quel est le prix à payer pour se soustraire à la mort et au temps ? Cette question, ô combien d’actualité, me sert de base de réflexion, en tant qu'amoureux des civilisations antiques et de leurs philosophies et mystères.

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œuvres
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défis réussis
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"J'aime" reçus

Œuvres

Daniel Bontemps


« A celui qui ouvrira la porte.
Bienvenue mortel.
Tes yeux se posent sur la terre de Nihyen. Le monde originel.
Sors donc de cette pièce pour découvrir la récompense de tes efforts. Ceux de ton espèce qui ont franchi le seuil ne sont qu’une poignée.
Observe le ciel, la terre, l’horizon. Cette vue t’évoque-t-elle un souvenir ? Rien de surprenant car tu te trouves désormais dans le monde dont le tien est issu.
Ne t'émeus point des lueurs argentées qui illuminent le lointain. Ce sont mes enfants. On les appelle les Uns, les Anciens, les Éternels ou, par leur nom d’origine, les Celestians.
Peu nombreux sont ceux qui ont connaissance de notre existence tant elle fut gardée secrète depuis les premiers âges.
Avance le long du sentier pour apercevoir ma demeure. Du haut de ce temple, j’observe les miens. Je garde notre monde.
Entends-tu les clapotis d’une cascade à quelques pas de toi ? Approche-t-en si le cœur t’en dit. Découvre le lieu de ma naissance, l’origine de la vie.
Les mortels croient en un dieu créateur : Ohm. Nous y avons veillé. Mais ce n’est là qu’une fable dont le but est de canaliser vos croyances. Sans repères, sans foi, vos esprits éphémères auraient tôt fait de définir de quelconques forces supérieures. Pourquoi, me demandes-tu ? Ne connais-tu pas les tiens ? La soif de pouvoir, la faiblesse de devoir se rassurer face à un monde aux rouages inconnus, telles sont vos tentations.
Cette cascade est la « Vidome ». La source qui donna le jour à nos terres jumelles. Premier de ses fils, je suis Byanar. Le souverain des Celestians et leur guide.
Qui sommes-nous ? Les gardiens des races mortelles. Les observateurs d’un équilibre éternel.
Nos corps vif-argent foulent Nihyen mais les esprits de certains des miens sont ailleurs. Traversant la porte à notre gré, nos âmes peuvent posséder vos enveloppes charnelles sans effort. Sous vos traits, nous surveillons. Nous préservons. Impossible dis-tu ? La connaissance ne s’arrête pas au regard de celui qui croit la posséder. Elle va bien au-delà des simples chimères qui tronquent vos vues.
Tu pleures ? Le soleil de ce ciel sans nuages t'éblouit-il ? Pose-toi sous le couvert de ce chêne et laisse-toi enivrer par le nectar de nos fleurs délicates. Tu entres dans mon jardin.
Tu ne cours aucun danger en ces lieux. Plus jamais, tu n’auras à craindre pour ta vie. Ce monde ne connaît pas la violence. J’y veille.
Tourne le regard par-delà mon temple. Contourne le si besoin est.
Tu ne rêves pas. Il s’agit bien d’un palais flottant. N’est-il pas grandiose ?
Devant toi, se dresse la demeure des Jumeaux Divins. Je conçois ta surprise. Un mensonge de plus enrobe les pensées des tiens. Les esprits de l’Ombre et de la Lumière cohabitent en ce lieu sacré depuis toujours. Leur affrontement sur Neogaia est un acte feint. Que croyais-tu donc ? Ils ne correspondent en rien aux valeurs morales avec lesquelles, mortels, vous tenez à définir leur existence. Ombre et Lumière sont un fait, deux réalités physiques qui se complètent en une parfaite harmonie. Eux aussi sont nés de la source de vie. Comme moi.
Pourquoi cet émoi teinte-t-il l’iris de tes yeux ? La fatigue pèse-t-elle sur ton cœur ?
La présence des vingt temples t’interpelle ? Ta vue ne te trompe pas, sois rassuré. Tu distingues bien chaque demeure dédoublée. Une série de dix qui relie l’ouest du palais des Jumeaux divins à la terre ferme. De parfaites répliques à l’est sises dans le même but.
Les Gardiens y résident et veillent pour l’éternité sur nos deux mondes. Ils font office d’intermédiaire entre mes enfants et les Jumeaux. En tant que guide des Celestians, je suis leur interlocuteur et je préside nos assemblées communes. Notre but te semble nébuleux ? Il n’est autre que de veiller sur l’équilibre et l’harmonie de nos terres et des tiennes.
Je perçois ton trouble, petit mortel. Ton existence te semble-t-elle futile face à notre raison immuable d’exister ? La brume de fables dont on t’abreuve depuis ton enfance s’évanouit devant tes yeux. C’est un privilège. Tu as gagné le droit à la connaissance et à la vérité. Au repos également. Tu as lutté pour une cause que tu croyais juste et par ce fait tu as veillé sur l’ordre établi, sans le savoir.
Pose tes armes, baisse ta garde, ouvre ton âme. Oublie Neogaia, la terre des éphémères. Tu foules le sol sacré de Nihyen pour l’éternité. Le monde des miens.
Nous sommes au dessus du Bien, nous sommes au dessus du Mal, nous sommes les Celestians. »
Retranscrit le cinq-cents trentième jour après le passage de la porte, par Bélinar de Tyrmesan, Vingtième tisseur de rêve du peuple de Nyx
...
L’humain reposa le parchemin sur la table et éclata d’un rire moqueur; face au sourire nostalgique de son frère.
Avoue qu’il est divertissant de relire de vieux bouts de grimoire que l’on croyait perdus depuis des éons, lança le premier, une fois sa crise d’hilarité passée. Tu ne devrais pas te comporter de façon aussi irrespectueuse, Thanatos, riposta son interlocuteur, d’un ton badin. Les choses n’ont pas tant changé, quand on y pense. Tout n’est qu’illusion et chimère. Le bien, le mal, cette façon simpliste de penser… Cela me rappelle les contes que nous aimions tant lorsque nous étions enfants. Ceux avec une morale à la fin… A ton avis, peut-on faire une belle histoire d’un mensonge ? A peine cinq minutes ensemble et tu deviens déjà désagréable, Hypnos…

Mal à l’aise et désormais furieux, le dénommé Thanatos se mit à faire les cent pas devant le regard amusé de son frère, confortablement assis dans un fauteuil placé derrière une grande table d’ivoire.
Ne fais pas ta mauvaise tête, petit frère. Tu ne comprends donc plus la plaisanterie ? admonesta Hypnos, un sourire désarmant aux lèvres. Que dirais-tu d’une partie de tarot pour me faire pardonner ? A moins que… Tu ne préfères les échecs, pour changer de nos habitudes ?

Face à une telle proposition, Thanatos surmonta sa mauvaise humeur à grand peine, et fit apparaitre d’un claquement de doigt un second fauteuil de l’autre côté de la table, avant de s’y installer à son aise. Un échiquier géant couvert de figurines de diamant apparut alors entre les deux frères. Ces derniers se mirent à l’observer avec attention.
Même si habituellement ce sont les blancs qui commencent, je te laisse porter le premier coup, annonça Hypnos. Je te sens impatient d’agir…

Le menton posé sur sa paume de main, son frère commença à mettre au point un début de stratégie. Après plusieurs minutes de réflexion, il saisit une pièce noire sur l’échiquier et la bougea de deux cases.
Cette partie va être passionnante ! Quelle douce ironie… souffla Hypnos, les yeux brillants.
J’adore faire jouer les fous en premier… chuchota son jumeau, les yeux rivés sur le damier.
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Marc Boyer Bressolles


La noirceur sous le masque blanc

Même s’il me faut lâcher ta main…

Depuis combien de temps suis-je immobile, au cœur de cette entrée majestueuse ? Impossible à dire, mais les fourmis qui malmènent mes membres épuisés ne laissent que peu de doute sur la durée de mon état de choc. Sous mes yeux las, l’imposant escalier de marbre n’attend plus que moi. Souillé d’une mare de sang.
Sur ma droite, un couloir. Sur ma gauche, une cuisine et l’accès aux réserves. Tout est étrangement silencieux, et seul l’éclat de la lune froide éclaire le parquet de chêne qui crisse sous mes pas, lorsque je me décide à reprendre ma route. Mon esprit reste obnubilé par l’anxiété, à tel point que j’en oublie presque la porte à double battants grande ouverte, dans mon dos. Ou alors je m’en moque, tout simplement.
Presque avec timidité, je m’approche de la forme prostrée sur les premières marches glacées. Elle ne réagit pas à ma présence, et je pose une main tremblante sur sa joue. Elle ne respire plus, mais que Lily est belle dans son dernier sommeil… Incapable de contrôler davantage mon émoi, je m’assieds près d’elle et je laisse les sanglots silencieux libérer un flot de larmes qui s’écoulent de mes joues glabres sur les marches. Elle était la plus jeune. La plus rayonnante. Un rire communicatif, une candeur qui parvenait à m’apaiser, même lors de mes crises les plus sombres. Petit oiseau, pourquoi devais-tu mourir ce soir ?!
Une fois que ma tristesse se fut pleinement exprimée, je reprends ma folle course, dans l’espoir de le trouver enfin. Il n’en reste qu’un, je le sais.

Sans pouvoir te dire à demain.

Les mots flottent dans l’air chargé d’un mal tangible. Une chanson, peut-être ? Ce n’est vraiment pas le moment ! Sans hésiter, je m’engouffre dans le couloir de droite, en direction du salon de musique et de la salle à manger. L’air se refroidit, ou est-ce une duperie de mon esprit malade ? Cette nuit n’aura-t-elle jamais de fin ?!
Je traverse les regards inexpressifs de peinture et les tapis luxueux, jusqu’à atteindre le seuil de la pièce où je conserve le plus de souvenirs tendres. Combien de fois nous étions-nous réunis, assis les uns contre les autres devant l’âtre, pour écouter Juliette jouer un air de piano ou mon père nous conter l’une des histoires mythologiques, dont il est si friand ?
Mais le présent me rattrape et l’horreur qui émane de ce lieu, pourtant si familier, me fait vaciller, paume devant les lèvres pour retenir ma nausée. Même dans le trépas, ils sont inséparables. Julien et Charles, main dans la main observent une fenêtre désespérément close, qu’ils n’ont pas eu le temps d’atteindre. Sans m’en rendre compte de prime abord, je laisse un sourire germer sur mes traits épuisés à la vue du duvet qui court sur leurs joues de grands adolescents. Et je distingue alors les plaies qui témoignent de leur supplice. Une au dos pour le premier, une autre béante à l’estomac du second jumeau. Et je fuis l’horreur de ce spectacle macabre, preuve cruelle que ma vie ne sera plus jamais la même.

Rien ne défera jamais nos liens…

Je n’écoute pas le chant. Je n’ai pas le temps. Sans ralentir le pas, je cours au premier étage et ouvre chaque porte l’une après l’autre. Le silence. Le froid. La griffe de la mort partout où je pose mon regard enfiévré. Et j’arrive face à deux corps de plus, gisants dans un recoin de la chambre d’enfants. Nicolas et Edith, serrés l’un contre l’autre dans un ultime réflexe de protection., ne peuvent plus se chamailler. Je m’approche, la peur au ventre, et m’agenouille devant leurs regards vides, avant d’éclater en sanglots convulsifs. Je laisse alors un hurlement s’échapper de ma gorge à vif, un appel à la clémence du ciel. Une malédiction envers le destin. Cette nuit n’aura-t-elle jamais de fin ?
Non… Pas encore… Il en reste un. Un seul… Un dernier… Je peux encore le rattraper.

Même s’il me faut aller plus loin…

Qu’importe son absence, j’ose à peine poser le pied dans la chambre de mon oncle. En fermant les yeux, je peux sentir sa trace, sa présence imposante, cruelle. Mais l’enjeu est bien trop important pour me laisser freiner par mes peurs enfantines.
J’entre donc et courbe l’échine devant le regard peint qui me scrute du haut de sa superbe, posée au-dessus de l’âtre froid. Je remarque aussitôt une alcôve, ouverte sur un passage sensé être secret. Et l’espoir renait.
- Innocent…
Mon pauvre cousin aurait-il trouvé ce refuge, en oubliant d’en refermer l’accès derrière lui ? Sans attendre, je file le long de la volée de marches de pierres qui descend dans les profondeurs obscures. Mes yeux traîtres ne facilitent guère mon avancée mais je refuse d’abandonner. En quelques minutes de pas prudents, j’atteins enfin un sol inégal mais plat et devine une sorte de cave, par l’éclairage de deux pauvres torches, allumées à la hâte. Face à moi, un couloir délimité par d’étranges glyphes gravés dans la roche. Et alors que je commence à m’en approcher, je perçois le son caractéristique d’une respiration saccadée. Nos regards se croisent. Et mon sourire fait écho au désespoir qui se dessine sur son visage d’enfant.
- Innocent… Je te trouve enfin… Tout va bien se passer.

Couper des ponts, changer de train…

Je m’avance d’un pas, et mon petit cousin se colle contre le mur rugueux, dans l’espoir fou de s’y fondre. Pour la première fois, je remarque à quel point le sang de notre famille est assez fort pour nous offrir des traits communs. Il me ressemble. La noirceur en moins.
Dans ses yeux écarquillés, je lis la terreur et une incompréhension qui me fait vaciller. Comment lui en vouloir ? Je distingue alors le faciès du masque qui couvre en partie mon visage, à travers ses pupilles éclairées par l’éclat timide du feu le plus proche. Et sa panique à la vue de la dague que je tiens encore en main, laissant sourdre le sang encore frais de ses frères et sœurs. J’ai envie de tout lui raconter, de lui expliquer la raison de mon acte. Mais rien ne vient. Aucun mot ne me semble suffisant pour justifier mon crime. Et pourtant, je le dois. Il le faut. J’entends des pas résonner au-dessus de nous. Déjà ?!
Poussé par l’urgence, je me rue sur Innocent, qui s’affaisse, mains au-dessus de la tête, comme un ultime rempart face à ma folie meurtrière. Et alors que je brandis mon arme, prêt à frapper, je me surprends à hésiter. Je perçois un murmure à mon oreille, une poignée de mots, et je sais, oui je sais, qu’Innocent ne doit pas mourir aujourd’hui.
- Gabriel ? Qu’as-tu fait ?!
L’horreur qui transpire de la voix paternelle me pourfend aussi bien que la lame qui traverse soudain ma chair. Je m’effondre aussitôt, tel un pantin désarticulé, et croise la fureur incarnée, sous les traits de mon oncle, debout, épée ensanglantée tenue à deux mains.
- Juliette… Pardon…
Ma pauvre tante semble ne pas entendre mes derniers mots. Malgré le voile qui se pose sur mon regard, je distingue sa longue chevelure blonde en mouvement, alors qu’elle accourt vers son dernier enfant vivant. Avant que mes paupières traîtresses ne se referment pour me faire embrasser le néant, je sens une main tremblante retirer le masque blanc qui couvre mes traits encore juvéniles. Mon père m’adresse une supplique muette, mais je lui refuse cet ultime élan de charité. Puisse-t-il passer l’éternité à se demander pourquoi.
Dans le fond de la cave, une présence observe l’épilogue de cette tragédie. J’entends encore son chant, je ressasse sa voix dans mes cauchemars, puis au fil des jours d’ennui et d’abandon. Elle m’a offert un but pour justifier mon existence dans ce monde, sans joie, ni espoir. Je lui dois mon identité, ma place dans le cycle du temps. Ma naissance est un crime. Et là où le pardon devient impossible, à quoi bon refuser de tendre l’oreille lorsque la postérité nous tend les bras ? Personne ne se souviendra de moi par amour, alors autant que ce soit par la haine.
Fils unique d’une mère morte en couches et d’un père trop absent, orphelin recueilli par une branche familiale où je ne pouvais pas trouver ma place. Cette présence n’était-elle qu’une âme imaginaire, réconfortante dont j’avais besoin pour compenser un cruel manque d’affection ? Peu importe tant que je m’endors, bercée par sa douce voix.

L’amour est plus fort que le chagrin.
L’amour qui fait battre nos cœurs, va sublimer cette douleur.
Transformer le plomb en or, tu as tant de choses à vivre encore.
Tu verras au bout du tunnel, se dessiner un arc en ciel.
Et refleurir les lilas, tu as tant de belles choses devant toi…
Même si je veille d’une autre rive,
Quoi que tu fasses, quoi qu’il t’arrive
Je serais avec toi comme autrefois
Même si je pars à la dérive
L’état de grâce, les forces vives
Reviendront plus vite que tu ne crois.
Dans l’espace qui lie ciel et terre, se cache le plus grand des mystères
Comme la brume voilant l’aurore, il y a tant de belles choses que tu ignores.
« Françoise Hardy »

Innocent a survécu. Les véritables coupables avec.
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Daniel Bontemps
Une nouvelle type polar spécialement écrite pour un concours !
La difficulté majeure : Pas plus de 12 000 signes... Un vrai challenge.
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Questionnaire de l'Atelier des auteurs

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Par passion ! Pour partager le fruit de mon imaginaire et embarquer mes lecteurs dans mes récits, en lui permettant ainsi de se les approprier.

Listes

Avec Les Quatre Saisons, Papa n'est pas de ces hommes-là, Travail de nuit (Nouvelle éditée), Sous le regard de Laria (Roman édité), le jeu tragique...
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