Je suis une légende, un conte.
Je traverse les âges, les univers.
Je ne peux pas rester trop longtemps parmi les gens, mais à chaque fois, je leur laisse un présent.
Ce présent, c'est mon histoire.

Comment une planète se forme-t-elle?
Et si sa conscience nous racontait les tourments endurés avant de devenir ce monde connu?

Je l'ai trouvée par hasard.
Enfin, si le hasard existe toujours. Là, tout de suite, j'ai de sérieux doutes.
Honnêtement, quelle était la probabilité pour qu'une étudiante fréquentant la bibliothèque une fois dans l'année (et même pas pour les partiels !) tombe sur ce bout de papier, caché dans un livre? Etant donné que je ne voulais même pas lire ce livre, je l'estimerai à peine au dessus de zéro.
Si encore ç'avait été une liste de courses...
Mais non ! La première ligne annonçait très clairement : "A l'attention d'Elysabet Giovanna Xena Hutulipe, qui naîtra le 3ème jour du mois de mars, en l'an de grâce 1997."
Elysabet Giovanna Xena Hutulipe. Mon nom complet et exact. Suivi de ma date de naissance, elle aussi exacte. J'ai failli faire un AVC en lisant ça. Personne n'utilise mon nom entier. Personne n'utilise même mon prénom en entier, tout le monde m'appelle Ely.
Je crois que le pire dans cet en-tête est l'expression : "qui naîtra". Cette lettre aurait donc été écrite avant ma naissance, sans que l'auteur ne se trompe même d'un jour. Toujours hautement improbable.
A moins qu'on ne veuille me faire une blague. Mais c'est toujours la même probabilité trop proche de zéro. Personne ou presque ne connait mon nom entier, et personne ne savait que j'allais à la bibliothèque aujourd'hui. Je sais que personne ne m'en penserait capable. Je cultive avec soin l'art de paraître écervelée : look vestimentaire de bimbo, discussions plates, corps très attirant, maquillage systématique... Et j'en passe.

Debout sur le quai, une valise à mes pieds, j'observe la foule autour de moi.
Quelle que soit l'année, quelle que soit la gare, je le fais toujours. Ce sont ces personnes, leurs histoires, qui me donnent envie de continuer de voyager. Combien d'autres histoires découvrirai-je encore?
A quelles épopées chevaleresques assisterai-je? Apprendrai-je à manier le sabre laser auprès d'un de leurs descendants?
Le temps n'attend pas, dit-on. Ils le disent tous, si pressés qu'ils sont d'entrer dans leurs trains, si pressés qu'ils sont de retrouver leurs familles, leurs amants, leurs pays. Pour eux, le temps file, insaisissable.
Mais pas pour moi. Pour moi, le temps attend. Le temps m'effleure telle une caresse. Il me tend la main, m'invite à le découvrir, à voyager avec lui.
Et à chaque gare, il me pose la même question. Où et quand?

Aussi tard, en cette nuit du solstice d'été, il ne restait plus grand monde dans la salle de bal du Palais de Pierre. Des couples s'étaient réfugiés sous les arcades, depuis lesquelles on pouvait voir la lune se coucher sur le Lac. Entre eux, des mots chuchotés, l'ivresse des baisers attisée par l'ivresse elle-même, une soif inextinguible de caresses, qui attisait un feu toujours plus ardent.
Un jeune couple, blotti sous les arcades, se leva en silence, et descendit l'escalier. Main dans la main, ils entrèrent dans une chambre, dans laquelle ils se laissèrent consumer par les flammes de l'amour...

En répondant à ce défi, je souhaite prendre une certaine liberté : deux descriptions d'une même personne, mais l'une du point de vue de l'amoureux, et l'autre du point de vue d'une rivale.
La personne décrite ici est simplement une princesse guerrière dont j'écrirais sûrement un jour l'histoire. La rencontre de celle-ci avec les deux descripteurs se fait lors d'une réception royale, où elle parait en vêtements de combat.

Comme chaque personne âgée, la reine Elisha a le droit, sur sa planète, de s'en aller quand elle le souhaite.
Elle a décidé de mourir ce soir, et de transmettre son pouvoir à sa fille. Ces quelques mots sont ceux qui guideront la nouvelle reine sur le chemin du commandement

Agile, belle chasseuse des embruns fit grande hallucination innée.
Je kidnappais la maraude née outre pays.
Quelle rugueur sentis-tu ?
Une vie whitelistée, xénophilie, yachts : ZEN.

Akrya fuyait. Ventre à terre, elle courait, comme si sa vie en dépendait, ce qui, malheureusement, était le cas. Sa courte crinière de jeune lionne au vent, elle sautait, rampait, franchissait tous les obstacles sur sa route. « Rrrrr… » . Akrya tressaillit. Elle venait de reconnaître le rugissement de sa mère. Rugissement qui s’était transformé en râle d’agonie. La petite lionne gémit. Puis elle entendit son frère, Erylys, qui rugissait de terreur ! Elle sentait son odeur, il n’était qu’à quelques mètres ! Et il empestait l’épouvante ! Elle se dirigea vers lui. Elle humait encore son odeur, mais ne le voyait toujours pas ! En sentant la terre s’effriter sous ses pattes, elle baissa les yeux… et recula précipitamment ! Elle était au bord d’un immense gouffre, où se trouvait Erylys !
-Akrya ! appela le lionceau, un peu soulagé.
Akrya regarda autour d’elle mais rien n’était susceptible d’aider son frère. Les chasseurs se rapprochaient. Erylys le perçut lui aussi, et la pressa :
-Akrya ! Aide-moi ! puis, se ravisant, il l’enjoignit : Non, sauve-toi ! Et surtout, sauve El Amarys !
El Amarys était leur plus jeune frère, mais surtout, c’était le successeur officiel du chef de clan actuel. Du haut de ses trois ans et demi, le lionceau se battait aussi bien qu’elle, et pour cause, elle l’avait entrainé. Il avait été marqué par les dieux souverains Ap Amia et Zim Dabia, qui lui avaient conféré courage, sagesse, justice et foi.
Bien qu’il soit un redoutable guerrier, El Amarys n’avait jamais affronté les Deux-Pattes, contrairement à Akrya. Les chasseurs, juchés sur leurs chevaux, égorgeaient les lions, séparant leurs têtes de leurs corps avec leurs épées, comme les déesses Eymra tranchant le fil de la vie. C’est pourquoi elle se précipita sans tarder à son secours. Elle se raidit. « Rrrrr ! ». Elle se retourna, ayant entendu le cri d’attaque d’El Amarys, et se cacha dans un buisson. Elle vit son petit frère blessé par un coup de lance, et, tout en contournant la clairière afin de ne pas se faire repérer, elle lui rugit de partir et le rejoignit dans le bosquet voisin. Abandonnant les cendres fumantes de leur famille décimée, ils s’enfuirent au soleil levant vers la montagne vermeille.

1. Si j'étais un animal, je serais un écureuil, pour ma vivacité.
2. Un végétal : je serais un hortensia, car ses fleurs sont multiples, comme le sont mes occupations.
3. Un pays : La Finlande. Il parait que c'est le meilleur endroit pour être une femme.
4. Un sport : l'aviron, que je pratique depuis mes 12 ans, et où j'ai vécu tant de magnifiques moments.
5. Une musique : 7 years old, de Lukas Graham, pour son texte plein de vérités.
6. Une touche de clavier d'ordinateur : Alt, utile pour se sortir de situations compliquées. (Testez Alt+F4 et Alt+Tab)
7. Un vêtement : une robe, parce que c'est ce qu'il y a de plus confortable !
8. Un objet : une montre. Je suis incapable de sortir sans montre.
9. Une couleur : turquoise. Ni bleu, ni vert, toujours indécise.
10. Un véhicule : un bateau. J'adore l'eau et la liberté procurée par la navigation
11. Un meuble : Une bibliothèque, pour y ranger mes livres !
12. Un personnage historique : Jeanne d'Arc, parce qu'elle s'est battue et en imposait pas mal.
13. Un personnage de fiction : Ellana Caldin, pour sa liberté.
14. Un signe de ponctuation : la virgule, parce que mon imagination connait des obstacles mais pas des limites.
15. Un plat : Les ris de veau flambés au vin blanc de ma maman, parce que je n'en mange que très rarement et que c'est très très bon.

"Ah quel bel exemple leur donnes-tu !
Qu'allons-nous faire maintenant ?
Mais pourquoi donc t'ont-t-ils suivi dans ces aventures ?
N'aviez-vous mieux à faire qu'aller chasser le lapin ?
Je ne saurais pas quoi dire à leur mère !
Elle va être furieuse ! "

Parfois, quand le doute me submerge, que mes émotions m'envahissent, je ferme les yeux, je prends une grande inspiration et je me téléporte.
Quand j'arrive, j'ôte mes chaussures pour sentir l'herbe et la mousse si fraîches sous mes pieds. Quelques pas, et s'offre à mes yeux ma clairière.
Un paradis verdoyant, une végétation luxuriante, le chant des oiseaux, le bruit feutré des animaux cachés dans les buissons.
La falaise.
Elle se dresse face à moi. Cachée de prime abord par les arbres, elle apparait, majestueuse. D'une roche claire et brute, elle surplombe la clairière. Le soleil à son zénith se reflète sur sa paroi et joue à créer des arc-en-ciels dans la cascade qui en chute. 
Chaque goutte finit sa course dans un petit bassin tapissé de pierres. Je plonge dedans et me retrouve entourée d'eau douce et pure. Le sonqui me parvient est étouffé, le silence et le calme m'envahissent.
J'y reste le temps dont j'ai besoin pour me sentir moins oppressée par mes émotions, pour faire partir le doute.
Puis je m'en vais.
Mais je ne reste jamais loin. 
Plus que ma chambre ou ma maison, c'est mon chez moi, mon sanctuaire.