Avant de commencer à écrire, je voulais simplement dire que ce défi pour moi est très important, et ce qui sera écrit dedans sera assez intime. Il est venu l'heure pour moi de faire mon deuil et de dire adieu à ma chienne, qui n'était pas seulement ma chienne mais qui était une partie de ma vie, mon plus beau cadeau et avant tout ma soeur.


Elle.


Tout commence en 2003. J'avais cinq ans. Ma grand mère vivant seule désirait avoir un animal pour pouvoir occuper ces journées. Elle ne voulait pas un lapin, un cochon dinde ou un chat mais un chien. Elle a finalement eu une petite chienne qu'elle décida d'appeler Mirette.
Un matin, je suis allée lui rendre visite avec mon père. Après un chocolat chaud elle nous annonça à tout les deux qu'elle devait se séparer de sa chienne puisqu'elle irait vivre en appartement. Elle lui avait déjà trouvé une famille où elle vivrait dans une ferme. A cette époque, j'avais peur des chiens. Je me souviens même que lorsque j'allais chez ma grand mère, mon père devait me porter de la voiture jusqu'à la chaise du salon pour que la chienne ne viennent pas m'embêter.
Le jour où ma grand mère nous a annoncer qu'elle allait s'en séparer, Mirette se mit à venir vers moi, posa sa tête sur mon genou et me fixa avec un regard profond. A cet instant j'ai su qu'elle deviendrais ma meilleure amie.
J'ai donc supplié mon père de la prendre, de la garder avec nous. Il n'était pas tout a fait d'accord, parce que pour lui un animal était beaucoup trop de contrainte mais il a cependant finit par accepter. Et nous l'avons donc ramenée chez nous.


Mimi était un cocker croisé avec un setter. Elle était noire et ces yeux étaient d'un marron si profond qu'on s'y perdait.
Les années ont passé et elle vivait en total harmonie avec nous. Elle était devenue bien plus qu'un chien. C'était devenue comme ma petite soeur. Avec le temps, nous avions développés notre propre langage. Avec seulement un clignement des yeux et un sourire elle savait ce qu'elle avait à faire. Le plus étrange c'est qu'on étaient devenue très fusionnel en si peu d'années.
Lorsque j'ai quitté le lycée, je restais chez moi des journées entière et c'est vraiment à cette période que notre complicité a était à son apogée.
Le matin, elle entendait mes réveils sonner et après s'être réveillée tout doucement elle venait m'enquiquiner jusqu'à ce que je me lève. Nous descendions ensuite dans le salon puis dans la cuisine et elle savait très bien qu'il était l'heure de déjeuner. Alors, les deux pattes avant sur la table elle attendait d'être servie. Ensuite elle allait toujours se reposer un peu dans le canapé du salon le temps que je vaque à mes petites corvées. De temps en temps elle venait me voir seulement pour réclamer un petit bisous ou un énorme câlin.
Quand je sortais le soir, elle m'attendait toujours au pied de la porte pour être là à mon retour. Et quand je ne rentrait pas..elle me faisait la tête quant je rentrais.
Le plus fou dans tout ça..c'est qu'il ne lui manquait plus que la parole..
J'ai vécu les treize plus belles années de ma vie avec elle. Elle était ma joie au quotidien et ma plus grosse dépendance. Beaucoup de personnes nous disait souvent que nous étions comme le yin et yang. On se complétait parfaitement et on se comprenait avec un regard.
L'année 2016 avait plutôt bien commencé..on fêtait ces 13 ans. Le 15 janvier. Et puis quelques semaines plus tard tout a basculé. Le 2 février il a fallu qu'on aille la faire piquer. Le 2 février, j'ai perdu ma sœur, ma meilleure amie, la moitié de mon cœur. Et depuis, je ne suis plus capable d'écouter de la musique, plus capable de regarder dans les yeux un chien. J'ai comme l'impression de ne plus être capable de rien sans elle. Elle me manques tellement...


"Ma vie se résume a toi."
Mon amour, Je ne sais pas ou tu est, si tu vas bien et si tu est heureuse. Tu ne sais pas a quel point ma vie est vide sans toi. J'ai tant prié pour que tu me revienne, et pour que tout ne soit qu'un mauvais cauchemar. Tu me manques à chaque instant, le matin dès le réveil et le soir jusqu'au coucher. Tu n'imagine pas à quel point ton odeur, tes bisous, tes câlins et tes petits yeux me manquent. J'espère de tout mon cœur que ce n'est qu'un "au revoir". On se retrouvera et pour l'éternité.
Ma vie, mon souffle, mon amour, mon bébé je t'aimerais pour toujours. Repose en paix et a bientôt.


15/01/2003- 02/02/2016 A toi, que je n'oublierais jamais.

PROJET DE ROMAN.

Il est là, assis face à moi. Il est temps que je lui parle. Il le faut. Au moins je pourrais enfin me sentir mieux et enlever cet énorme poids que j'ai sur les épaules depuis des années. 
- Papa, je dois te parler. 
Ces yeux sont fixés sur moi, et aucun mots ne sort de sa bouche. Il doit être à mille lieux de s'imaginer ce que je vais lui dire. 
- Tu sais, ce que j'ai à te dire n'est vraiment pas facile mais tu dois me laissée parler..et surtout ne m'interrompt pas parce que je sais très bien d'avance que je n'aurai pas la force de continuer après. Ma gorge se noue et je sent déjà des larmes montées à mes yeux. 
- Je te cache quelques choses depuis plus deux deux ans maintenant. Jusqu'à présent je n'ai jamais pu t'en parler mais je crois que l'heure est venue maintenant. Je veux que tu saches que quoi qu'il arrive je reste toujours ta fille..et j'espère que tu pourra comprendre sans pour autant me juger...! Je suis amoureuse papa. Il me regarde avec un petit sourire. Et je connais ce sourire. C'est celui qu'il à quand il sait qu'il va y avoir un "mais". 
- Oui ,je suis amoureuse papa..je suis amoureuse de quelqu'un d'extraordinaire, qui me fait sourire chaque jour. Je suis amoureuse de quelqu'un qui m'apporte tout ce que j'ai toujours souhaitais. Qui me fait me sentir belle, intelligente et parfaite même si on sait tout les deux que je suis loin de l'être. Et si j'ai attendu autant d'année pour te le dire c'est parce que..parce qu'il s'agit d'une fille.... Je marque une pause, des larmes coulent sur mes joues. Je le regarde sans ne savoir comment continuer. Il me regarde avec toujours ce petit sourire mais sans un mot. C'est suite à long silence qu'il se met à rire avant de me dire.. " Mais..je le sais ça." Je le regarde alors et c'est moi qui me met à rire. Un rire mélangé entre nervosité et soulagement. 
-Mais tu sais, quoi qu'il arrive je t'aimerais toujours, tu est mon père , mon model, mon dieu et surtout le seul et unique homme de ma vie. Je t'aimerais toujours. Papa....je suis désolée. Tu dois sans doute te dire que je ne suis pas normal..mais il faut que tu saches que ce n'est pas un choix. Je n'ai pas décidé de tomber amoureuse d'une fille..c'est comme ça. C'est venue à moi comme une évidence. Je n'ai pas choisi d'être ce que je suis... Après un nouveau silence, il se lève et me regarde. Il me prend par la main et me lève de la chaise à mon tour. Il me regarde dans les yeux, me sourit et me prend dans ses bras. Je le sent soupiré. Il essaie de prendre la parole mais je sent sa gorge se nouée. 
" Et tu sera à jamais ma fille, ma princesse. Tu est la seule qui me donne la force d'avancer, la seule pour qui je soulèverais des montagnes. Alors tu peut être amoureuse d'un garçon ou d'une fille, rien ne changera pour moi. Le plus important pour un père c'est que sa fille soit heureuse et si tu est heureuse alors je suis heureux. Tu n'aurais pas du avoir peur de m'avouer tout ça, mais j'admet que ce ne soit pas quelque chose de facile à annoncer." 
Je recule d'un pas et le regarde ne pouvant pas cacher ma joie et mon soulagement. Il reprit une dernière fois la parole. 
" Je t'aimerais toujours autant, ne t'inquiète pas ma puce." 


Et ces derniers mots ont mis fin à des années de mensonges. 


Léna.