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Marie Val
Sa mère lui rendait visite chaque jour au CAUMP, elle faisait la route chaque midi et chaque soir pour ne pas que Lola se retrouve seule, sans personne pour la visiter. Sa fille avait besoin d’elle et elle serait là, elle se l’était jurée. Perdue dans ses pensées, elle se demandait si leur famille était touché par une malédiction. D’abord sa mère, ensuite sa fille. Aucune d’entre elles ne parlaient lors de ces visites. Après un timide : « Comment vas-tu aujourd’hui ? » auquel seul le silence répondait, l’une comme l’autre était immergé dans leur pensées, regardant le plafond, faisant les cent pas. Aujourd’hui pourtant, Lola regarda sa mère et lui demanda : - Pourquoi papa ne vient-il jamais ? Il est en colère ? S’il te plaît, dis-lui que je suis désolé, à toi aussi maman je te le dis : je suis désolée.        Christine allait répondre lorsque le docteur Mureau fit son entrée dans la chambre. - Salut Lola, comment vas-tu aujourd’hui ? - Ça va. - Tu es prête, on y va ? Madame, comment allez-vous ? Vous pouvez attendre Lola dans la salle d’attente si vous le souhaitez. - Oui, merci docteur, je vais l’attendre avant de repartir. Lorsque Lola revint trente minutes plus tard, ne trouvant
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Défi
Marie Val


Je me réveillais dans une atmosphère étouffante. Les mains moites, les cheveux aussi trempés que si j’avais pris une douche, les gouttes qui perlaient sur mon visage. J’étais en sueur. Je crevais de chaud. J’allais à la salle de bains pour me rafraîchir mais rien n’y faisait, la température ne cessait de monter encore et encore jusqu’à me forcer à quitter ma chambre d’étudiante pour m’échapper de ce four.
Au passage, je vérifiais la température, qui n’avait pas bougé d’un pouce. Je me frottais les yeux me disant que ce n’était peut-être qu’un cauchemar et que j’allais bien finir par me réveiller. J’ai entendu dire qu’il fallait se pincer dans un rêve pour se réveiller. Dans le couloir du dortoir, désert de toute panique, je me pinçais sans grand résultat. Je commençais à paniquer, d’autant plus que tout était silencieux, pas un seul de mes colocataires n’étaient réveillés. Étais-je la seule à ressentir cette chaleur oppressante ?
Je me dirigeais vers la sortie lorsque j’ai vu les premières flammes, accompagnées d’une fumée épaisse qui allait tous nous asphyxier si on ne partait pas de là au plus vite. J’ai frappé comme une forcenée à toutes les portes, réveillant les étudiants qui maugréaient, me demandant ce qui se passait pour que je les réveille ainsi à trois heures du matin.
« -Venez tous, il faut s’en aller tout de suite, il y a le feu, les flammes ne vont pas tarder à arriver jusqu’à nous leur dis-je.
- Mais tu es complètement cinglé ma parole, il n’y a aucun feu,c’est quoi un bizutage, une bonne grosse blague ? » me répondit Sébastien.
-Je suis sérieuse, dans pas longtemps, nous ne pourrons même plus respirer.
-Bonne nuit me dit-il" en me claquant la porte au nez sans oublier de me traiter de pauvre taré.
Tout le monde regagnèrent leurs chambres me riant au nez, promettant qu’ils allaient se venger. Je devais prendre le large, autrement j’allais fondre sur place et puis tant pis pour eux s’ils ne voulaient pas m’écouter. Je ne pouvais plus rien pour eux.
Je courus de toutes mes forces, du moins du peu de force qui me restait bravant la fumée, un mouchoir au visage tout en espérant que je ne m’affaiblirais pas, ce qui permettraient aux flammes de me rejoindre. Mes yeux commençaient sérieusement à me piquer, j’avais de plus en plus de mal à respirer quand j’atteignis enfin la sortie. M’éloignant le plus possible du bâtiment, je m’allongeais au sol pour me reposer.
C’est à ce moment là que je les vis, ma mère, ma sœur et son fils de trois ans prisonniers de cet immeuble en proie aux flammes. Mon cœur s’est mis à battre à cent à l’heure, les yeux embués de larmes, la douleur me transperçait la peau. Affolée, je me dirigeais vers la porte pour aller les sauver. Je retrouvais la porte que j’avais laissé ouverte, fermé à clé. J’entendais leurs cris qui me brisait de l’intérieur, ils souffraient, ils brûlaient, ils manquaient de plus en plus d’oxygène. Je devais les sortir de là.
Mon poing s’abattit sur la vitre de la porte une fois deux fois trois fois mais impossible de la briser. Tout ce que je réussissais à faire, c’était de m’éclater la main, assistant à cet effroyable spectacle pendant que les étudiants postés derrière ma famille souriaient tout en me filmant. Je ne ressemblais plus à une jeune fille mais à une loque, une serpillère que l’on aurait laissé trainer par terre après le ménage. Le feu me prenait ma famille, je ne pouvais rien faire pour les sauver et tout le monde s’en fichait.
Je me levai le lendemain avec pour seule envie d’appeler ma famille pour vérifier que tout allait bien. Le téléphone sonna, sonna encore et encore me plongeant dans l’angoisse la plus totale. Plus tard dans la journée, je lus un article montrant les photos de ma famille qui avaient péri dans un grave incendie criminel.
Je hurlais encore à mon réveil, traumatisé par ce terrible cauchemar qu’avait été le mien.
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Marie Val

 Je suis un marteau. Mon rôle à moi, c'est d'aplatir un morceau de fer ou encore enfoncer des clous. Ce n'est pas un travail très difficile, enfin, je suppose que ça ne l'est pas. Je ne suis pas un marteau comme les autres, je n'ai jamais enfoncé de clou ou aplati quoique ce soit. Mon propriétaire en a décidé autrement. Je lui sers pour une seule et même raison: il a fait de moi un meurtrier, un tueur en série.
 Il attend qu'elle ait le dos tourné, m'attrape par le manche et me dit : " Marco, à toi de jouer maintenant". C'est ainsi qu'il m'appelle, Marco le marteau, parfois Marco le barjot juste avant d'éclater de rire. Je n'ai pas envie de tuer ces femmes, je suis un pacifiste. Je suis né pour aider les gens dans leur projet, pas pour enlever des vies.
 Chaque fois que ma tête s'écrase contre le crâne de ses pauvres filles, je suis rempli de dégoût, de haine envers cet homme qui m'oblige à commettre des actes aussi horribles. J'aimerais que ça s'arrête. Parfois je lui donne du fil à retordre, pour essayer d'éviter ce qui finalement sera inévitable. Je change de direction à la dernière minute pour taper à côté, ou sur ses doigts quand ça lui arrive de prendre la tête de ces victimes dans sa main. Cela ne fonctionne pas, il m'injurie puis il recommence. Je n'y peux rien.
 Je ne peux que rester couvert du sang de chacune de ces personnes innocentes que je tue, savourant ce moment de tranquilité où il me fiche la paix.
 Que puis-je faire d'autre? Après tout, je ne suis qu'un marteau.

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Marie Val

Cette après-midi là, Sara s'ennuyait. Ayant terminé tous les livres qu'elle avait empruntés à la bibliothèque, elle ne savait pas quoi faire. Fille unique, elle n'avait personne avec qui s'amuser et ses parents travaillaient toute la journée, ne rentrant que tard le soir. Sara avait appris très tôt la débrouillardise, elle n'avait pas le choix de toute façon, elle ne pouvait compter que sur elle-même. Dès l'âge de huit ans, on avait estimé qu'elle pouvait rester seule à la maison, elle n'avait plus besoin de baby-sitter, c'était une grande fille maintenant. "Ce sera de l'argent gaspillé en moins disait son père".
Elle regarda sa montre, il n'était que quatorze heures. Qu'allait-elle bien pouvoir faire de son après-midi ? Cette situation l'agacait au plus haut point, mais que pouvait-elle faire, face à des parents qui ne se préoccupaient pas de son bien-être, tant qu'ils ramenaient assez d'argent à la maison pour lui offrir des jeux dont elle ne voulait même pas ? Tout ce qu'elle voulait c'était passer du temps avec ses parents, leur parler de ses livres, faire des activités comme une famille normale.
Sara décida d'aller rendre visite à son cousin qui habitait à deux pâtés de maisons. Elle n'ignorait pas que Stéphane détestait passer du temps avec elle, car elle n'était qu'une gamine de 12ans. En pleine crise d'adolescence, Stéphane ne pensait qu'à s'amuser avec ses copains, avec qui il ne faisait que boire et fumer. Sans le prévenir, elle se mit en route convaincu qu'il serait plus gentil avec elle cette fois-ci. C'est ce qu'elle se disait à chaque fois, sauf qu'il était toujours aussi désagréable.
La musique battait son plein, personne ne l'entendit entrer. Se dirigeant vers la cuisine pour se rafraichir, elle tomba nez à nez avec Paul, le meilleur ami de son cousin. Il empestait la bière et le cannabis. Il la regarda de haut en bas, montrant son plus beau sourire:
" Tu es très mignonne toi, c'est quoi ton petit nom ?"
Elle se dégagea en essayant de dissimuler sa crainte. Lorsque Stéphane l'aperçut, il lui demanda ce qu'elle foutait là, qu'il n'avait pas de temps pour les enfants.
" Je ne suis plus une enfant", dit-elle sur les nerf. Elle en avait plus que marre qu'on la mette de côté partout où elle allait. Elle voulait rester avec eux, ils n'avaient pas le choix car elle ne bougerait pas d'ici.
Stéphane regarda son ami puis posa son regard sur elle. C'est vrai qu'elle n'était plus une enfant, elle commencait à avoir de la poitrine, des formes. Il la regardait avec envie. Elle était belle, sa petite cousine. Grande, mince avec de longues jambes magnifiques, elle ne ressemblait plus à une gosse. Il se lécha les lèvres et lui répondit que finalement si elle voulait s'amuser, il y avait peut être un moyen.
Ayant compris le message, Paul finit sa bière et attrapa Sara de force pour l'emmener dans la chambre de Stéphane, sa main plaquée sur sa bouche pour l'empêcher de crier. Il la posa délicatement sur le lit, faisant attention à ne pas blesser ce joli petit corps qu'il allait s'approprier. Stéphane lui promit que Paul enlèverait sa main si elle promettait d'arrêter de crier. Sara hocha la tête. Dès qu'il l'eut enlevé, elle cria de toutes ses forces.
Les garçons lui collèrent un gros morceau de scotch sur la bouche pour la faire taire, puis Stéphane commença à la déshabiller pendant que Paul lui bloquait les bras. Stéphane baissa son pantalon pour laisser apparaitre son pénis dur. Il les lui empoigna et commença à l'embrasser dans le cou, à lécher ses seins. Pendant ce temps, Paul s'était emparé de son téléphone portable pour tout filmer.
Sara n'avait jamais été du genre à se laisser faire. Elle avait son caractère et savait très bien se défendre. A l'école, elle passait son temps à sauver ceux qui se faisaient harceler, tenant tête aux agresseurs. Elle se débattait encore lorsqu'il la pénétra. Elle poussa un cri de douleur, il n'y allait pas doucement, pressé d'assouvir son désir. Elle cessa de lutter, comprenant qu'elle ne pouvait plus rien y faire. Stéphane libéra alors ses mains.
Une idée traversa alors son esprit, elle savait ce qu'elle allait faire. Elle enleva le scotch de sa bouche et plaça ses mains autour du cou de cet être répugnant, qui lui volait son innocence alors qu'il la traitait de pute qui aimait ça. Lorsqu'elle vit que c'était le bon moment, elle attrapa d'une main ses cheveux gras et posa l'autre sur son épaule. Stéphane se mit alors à hurler.
Sara avait planté ses dents dans son cou de toutes ces forces et le mordait jusqu'au sang. Elle aurait pu le lâcher quand elle vit le sang couler sur sa peau. Mais elle se rendait compte qu'elle aimait ça, elle se mit à suçer son sang, à lui arracher des lambeaux de peau. Il réussit à se dégager mais un bout de sa peau resta coincé dans les dents de Sara, qui s'empressa de savourer ce petit bout de son cousin comme si c'était une cuisse de poulet.
Les garçons la regardèrent stupéfaits et finirent par s'enfuir lorsqu'elle se leva, prête à bondir sur eux tel un lion sur sa proie.


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  Recommencer à écrire. Recommencez à me lire. Je voudrais juste vous expliquer. Comment tout s'est passé. C'est parti.

 Après-midi ensoleillée. Je buvais un thé. Il m'a appelé. On va au cirque, tu veux y aller ? Je n'ai pas d'argent sur moi. Ne t'inquiète pas pour ça. On est au cirque. Avec ses enfants. Avec certains de ses neveux et nièces. Des fous rires. Des amis. Un beau spectacle. J'ai passé une bonne journée. Je rentre avec le sourire. On arrive. Il fait nuit. Je lui dis bonne nuit. Je dors chez ma tante. Il veut me raccompagner. D'accord, si tu veux. Je ne me suis pas méfié. On est à côté de chez l'un de ses frères. Il commence. Se rapproche. Il m'attrape. Ses mains sur moi. Ses mains se baladent sous mon tee-shirt. Sur mon ventre. Non, je lui dis fortement. “Doucement, ils vont entendre”. Je lui dis d'arrêter. Il ne m'écoute pas. Il m'attire par le bras. Dans ce coin sombre. Personne ne peut nous voir. Il veut m'enlacer. Je le repousse. Il me touche. Il essaie de m'embrasser. Il embrasse mon cou. Je ne peux rien faire. Il est fort. Plus fort que moi. Je ne peux pas m'enfuir. Il ne s'arrête pas. J'essaie de m'en aller. Il me retient. Je ne comprends rien. Je lui demande d'arrêter. Il ne m'écoute pas. Je commence à paniquer.
    Il me lâche. Il ne dit rien. Il part. Je rentre vite chez ma tante. Je suis déboussolée. Je suis choquée. Qu'est ce qui vient de se passer ? J'ai du mal à réaliser. Tout se bouscule dans ma tête. Je n'en parle pas. Je pense, c'est juste un faux pas, il ne recommencera pas. Il a recommencé. Chaque fois que l'on se voyait. Tout près de chez moi. J'ai peur de lui. J'ai peur de le dénoncer. Je fais comme si de rien n'était. Je ne peux oublier. Dans son petit local. Sur son lieu de travail. Je ne voulais pas entrer. Il m'a attirée. Il a réussi. Sa bouche a atteint la mienne. Je me débats. Je ne veux pas. Il me lâche. Perdue. Effrayée. Je n'en ai toujours pas parlé. Le courage me vint. Je lui parle. Tu es mon oncle. Pourquoi tu fais ça ? Ce n'est pas normal. On n'a pas le même nom de famille. Tu n'es pas de ma famille. Je suis blessée. Je devrais le dénoncer. Je suis craintive. Je suis naïve. Tout ce temps à le cacher. Je n'allais plus chez lui. Je n'allais plus nulle part où il était. Quatre ans sont passés. Je parle. Je dis la vérité. Je dis ce qu'il m'a fait. A l'une de ses sœurs. A sa belle-sœur aussi. J'ai perdu foi en l'humanité. “Je ne peux pas le croire”. “ Mais pourquoi tu continuais à aller le voir”. “ Ça va, il ne t'a pas violé, ça aurait pu être plus grave”. Confiance perdue. Espoirs envolés. Seule. Assise dans l'ombre. “Mais pourquoi suis-je encore là ?”
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Marie Val

 Il est 6h55. Dans cinq minutes, la petite jeune du troisième sortira de chez elle. Postée derrière la porte, l'oeil collé au judas, je suis prête. J'aimerais bien aller lui dire bonjour et papoter un peu avec elle mais ce n'est plus possible. Je ne peux plus l'approcher sans risquer de me faire embarquer par les flics. La jeune fille du troisième a porté plainte pour harcèlement.
 Tous les matins à sept heures, elle quitte l'appartement vêtue de son legging noir accompagné de sa brasssière rose et ses tennis se rendant à Keep cool, sa salle de sport. De retour à 8h30, elle prend sa douche, prépare ses bouquins et file à l'université pour la journée. Je me dirige vers ma fenêtre avec mon appareil photo et attend qu'elle sorte de l'immeuble.
 Ce matin, elle porte une mignonne petite robe blanche qui met en valeur ses formes rondes. Elle a libéré ses long cheveux bouclés qui retombent sur ses épaules. Sa peau métissée brille au soleil, qu'est ce qu'elle est belle. Je ne peux m'empêcher de la regarder, la jolie réunnionnaise. Je commence à prendre des photos pour mon album. La petite jeune du troisième m'a ensorcelée, j'en suis folle depuis que je l'ai rencontrée. Chaque fois que je la voyais, j'allais à sa rencontre pour lui parler, sentir son parfum. Nous nous entendions bien, on en était presqu'arrivé à s'inviter chez l'autre lorsque tout a basculé.
 J'ai proposé à la petite jeune du troisième de sortir boire un verre. Elle a poliment refusé me disant qu'elle n'était pas intéréssée. Qu'elle préférait que l'on ne se parle plus quotidiennement car nous n'avions apparemment pas les mêmes attentes. La déception se lisait sur mon visage et je suis rentrée chez moi sans même lui répondre, vexée qu'elle me dise non.
 Ne respectant pas sa demande, je scrutais l'horloge pour ne pas manquer l'heure à laquelle elle sortait ou rentrait pour pouvoir la voir, pouvoir lui adresser la parole. Plus fort que moi, j'en avais besoin pour me sentir bien. Le soir, je m'endormais en regardant chacune des photos d'elle collées aux murs de ma chambre. Le matin, la vue de son visage me motivait pour me lever. Depuis son arrivée dans l'immeuble, ma vie a radicalement changé.
 Elle a décidé de porter plainte lorsqu'un matin, tentant une autre approche, je lui pris fortement le poignet, devenue soudainement agressive après un deuxième refus de sa part. Je la voulais pour moi seule et cela me faisait perdre la tête. Aujourd'hui, j'en suis réduite à l'observer de mon appartement, vérifiant qu'elle ne fréquente personne. Je ne le supporterais pas, je l'aimais la petite jeune du troisième.
Il est 20h25, elle ne va pas tarder à rentrer, il faut que je me prépare. L'oeil collé au judas, j'attends son arrivée. Je ne peux pas dormir si je ne la vois pas.
 Ce soir, il y a un problème. Elle ne rentre pas seule, il y a une fille avec elle. Mon sang ne fait qu'un tour, je ne réfléchis plus. La jalousie s'empare de moi, elles s'enlacent. Oubliant les avertissements de la police, je me précipite à l'extèrieur après avoir récupérée un couteau.
 C'est ainsi qu'en ce soir de février, je mis fin à la vie de la petite jeune du troisième.
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Marie Val

  Ah, la belle époque où je pouvais boire un verre avec des amis, ou fumer un spliff dans la chambre d'un foyer jeune travailleur, à deux heures du matin. La nostalgie s'installe. La peur de se faire prendre, les serviettes sous la porte, que c'était excitant. Un air de reggae, quelques bières après le travail, c'était notre petit moment détente. La crainte que l'un de nous n'arrive jamais à destination interpellé par les flic, trouvant notre marchandise, trouver des solutions, se faire virer.
  Seule fille du groupe, je me sentais en sécurité et non pas en danger face à ce qu'ils pourraient me faire comme maintenant. Ils prenaient soin de moi lorsqu'ayant un peu trop bu, je me sentais mal et inversement. On se respectaient tous, c'étaient mes amis quoiqu'il arrive. Aucun gestes déplacés, aucune drague, que dalle, que des plaisanteries sur le fait que j'étais comme eux car je suis gay.
  Cela me manque, ce sentiment de bien-être avec des amis masculins. Je ne l'ai plus ce sentiment aujourd'hui, perdue dans le monde des hommes qui n'ont pas une once de respect. Ah, je me souviens de ce bonheur, de ce sentiment de liberté, du soutien que j'avais. Ils m'appréciaient pour ce que j'étais et non parce que je suis une femme.
  Tant de bons moments avec eux,combien de ces soirées gravées dont je me souviendrais à jamais.
 En première position dans mon esprit pour ne pas perdre mon sourire face au monde d'aujourd'hui.
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Marie Val

 J'empruntais cette petite route de terre chaque soir, depuis des années, après mon service au seul bar du coin. Dénuée de lampadaires à proximité d'une forêt, elle était assez effrayante. Je n'ai jamais eu peur de l'emprunter, je rentrais chez moi en sifflottant à la lumière de la lune, parfois un coup dans le nez. Je ne risquais rien, par ici tout le monde se connaissait et les histoires de fantôme ne m'ont jamais vraiment impressionné.
 Ce soir-là, tout était différent. Je l'ai senti dès que j'ai posé le pied dehors. Je me sentais observé, oppressé. Je pris le chemin de la maison mais le malaise que je ressentais ne cessait de s'accentuer. L'endroit me parut tout à coup vraiment sinistre. Je décidai d'accélérer le pas, m'intimant que ce n'était rien d'autre que la fatigue qui me gagnait.
 J'ai cru que mon coeur allait défaillir lorsque je l'ai vue. Une silhouette imposante, d'un homme, d'une femme, je ne saurais vous dire. Elle se tenait dos à moi, regardait la forêt les jambes écartés. Je commençais à avoir la chair de poule, les poils se hérissaient sur mes bras. Je n'avais qu'une seule pensée, rentrer chez moi au plus vite. Mes jambes en décidèrent autrement et commencèrent à se diriger vers la forêt. La silhouette ne bougeait pas, silencieuse. Je me frottais le visage pensant: "Mais qu'est ce que je suis en train de faire?
 Quand j'ouvris les yeux, que j'avais fermés à peine deux secondes, la silhouette avait commencé à creuser. Mais qu'est-ce que cette personne pouvait bien faire ici, en pleine nuit à creuser je ne sais trop quoi par ce froid glacial? Mon esprit me dictait de fuir pressentant le danger mais mon corps obéissait à une force mystèrieuse qui me poussait vers elle.
Je me rapprochais de plus en plus et bonté divine c'était une tombe, une tombe de la taille d'un homme qu'elle était en train de creuser. J'aurais dû prendre mes jambes à mon cou et fuir en l'entendant ricaner non stop derrière moi mais j'étais paralysé par la peur.
Je ne distinguais toujours pas le visage de la silhouette.
Ce que je vis en revanche me fit perdre mes moyens.
Une pierre juste à côté de la tombe ou était inscrit mon nom, ma date de naissance ainsi que la date de ma mort: Nicolas Paeau 1980-2020.
J'étais là, face à cette silhouette qui se délectait de me voir aussi terrifié, ne pouvant plus ni bouger ni parler.



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Marie Val

 Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit, je n'arrête pas de penser à ces deux dernières années, à la femme que je vais bientôt épouser. Julia est une femme magnifique, douce, calme, tellement adorable. C'est elle qui m'a sauvé, qui m'a ramené parmi les vivants après que Sam soit partie, c'est elle qui m'a guérie.
 J'ai rencontré Julia dans un bar, où mon seul but était de me saouler pour oublier le départ de mon ex dont j'ai toujours été folle. Dix ans qu'on était ensemble, qu'on était bien, qu'on était heureuse et puis pouf d'un coup, plus rien. Je me réveille un matin, seule, un mot sur son oreiller:
" Je reviendrais". Pas d'explications, rien, ses affaires ont disparu, plus aucune trace d'elle dans l'appartement. J'ai bien essayé de la joindre, je n'arrêtais pas de lui envoyer des messages, de l'appeler. Bien sûr, je me retrouvais à chaque fois face à son répondeur jusqu'à ce jour où on m'annonça que la ligne avait été coupé. Détruite, j'étais détruite. Sam était mon âme soeur, l'amour de ma vie, qu'est-ce que j'avais fait pour la faire fuir ainsi?
 Julia m'aborda alors que je terminais mon premier verre. " Je peux vous offrir un verre?" m'a t-elle demandé?" Agressive, je lui répondis que non, qu'elle ferait mieux d'inviter quelqu'un d'autre. A mon grand étonnement, elle ne partit pas en couurant comme toutes celles qui essayaient de me draguer. Au contraire, elle s'installa près de moi et commanda deux bières.
- " Écoutez, je n'ai aucune envie de discuter avec vous, mon seul but ce soir, c'est de picoler jusqu'à ce que je ne comprenne plus rien. Je vais vous la faire courte. Ma moitié m'a abandonné après dix années ensemble sur un coup de tête, sans se justifier, sans rien. Je passe mon temps à boire et à chialer, je ne suis plus que l'ombre de moi-même. Croyez-moi, vous n'avez aucune envie de me connaître.
- Je vais vous la faire courte moi aussi. Vous m'intéressez beaucoup, ce n'est pas la première fois que je vous vois assise seule au bar en train de ruminer, ce soir j'ai décidé de tenter ma chance, vous êtes très belle et je suis sûre que vous êtes très sympathique également malgré cette air renfrogné. Vous ne me ferez pas fuir aussi facilement que toutes les autres, je suis assez coriace. Je m'appelle Julia et vous, peut-on se tutoyer maintenant?
-Comme vous voulez, moi c'est Andréa."
 Ce soir là, elle m'a écouté vidé mon sac, sans se plaindre une seule fois. Je la trouvais très gentille et qu'est ce qu'elle était canon. Néanmoins, je décidais de ne pas la rappeler car je pensais encore à Sam que j'aimais plus que tout, croyant qu'elle finirait par lâcher l'affaire. Elle ne l'a jamais fait et je ne la remercierais jamais assez d'être entré dans ma vie pour y rester.
 Ce soir, nous allons fêter nos fiançailles. Julia m'a demandé en mariage il y a un mois. C'était le soir de la saint Valentin. Nous sommes allés au restaurant pour fêter ça. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle se mette à genoux à la fin du repas, pour me demander de passer le reste de ma vie avec elle. C'est une romantique ma Julia, je la reconnaissais bien là. Bien sûre, j'ai accepté, ma vie a changé depuis Sam, je suis heureuse à nouveau.
 Ce matin pourtant, après une nuit blanche, je doute. Je devrais être heureuse mais j'ai ce fichu doute causé par ce petit mot que m'avait laissé Sam, mot dont je ne m'étais jamais débarassé. Et si elle revenait, que lui dirais-je? Que je ne l'aime plus? Que j'ai maintenant une femme qui m'aime et qui ne me fera jamais souffrir comme elle l'a fait? Cela ne serait pas crédible non, même moi, je n'y crois pas. Mais qu'est ce qui m'arrive? J'aime Julia profondément et me voilà en train de fantasmer sur le retour de mon ex disparue il y a deux ans et demi.
 Je me forçais à ne plus y penser et commençais à me préparer pour la journée qui promettait d'être longue. Après être passé au magasin pour les dernières décorations, je me dirigeais vers le teinturier pour récupérer la robe de ma belle. Je m'étais remis les idées en place, je ne pensais plus à Sam et me sentais chanceuse.
 J'ai perdu mon sourire lorsque je la vis assise sur sa moto, me regardant comme si rien n'avait changé. Incapable de bouger, je restais là, debout face à elle ne sachant quoi faire. Une partie de moi n'avait qu'une envie; la serrer fort dans mes bras, l'embrasser et ne plus jamais la laisser partir. Tandis que l'autre avait envie de la frapper, de l'insulter, de détruire sa moto. Les larmes commencèrent à couler sur mes joues, je décidai de ne rien faire. De toute façon, j'en étais complètement incapable. Je suis partie la laissant là avec son : "Je suis désolée".
 J'ai tant rêvé qu'elle revienne, que l'on puisse se retrouver, maintenant qu'elle est là je suis complètement perdue. L'avoir vu m'a chamboulé pour la journée. Toujours aussi magnifique qu'avant, elle me faisait toujours autant craquer. Je ne cessai de repenser à son magnifique sourire. Elle était enfin revenue, elle me faisait du mal encore une fois en revenant le jour de mes fiançailles mais elle était revenue, c'était pour moi le plus important. Elle m'aimait encore. Sauf que maintenant j'avais Julia. Elle me trouva tendue toute la soirée, me demandait ce qui n'allait pas, si je n'étais pas heureuse d'être là.
 J'ai su que j'étais dans un beau merdier quand pour toute réponse, je lui ai dit: "Je dois y aller, je ne serais pas longue, à plus tard". Quand j'ai senti, en moi, l'espoir de retrouver Sam renaître". J'allais la rejoindre suite à un message de sa part, j'y allais pour lui dire que c'était fini, je vous le jure, c'était réellement mon intention, que j'avais refais ma vie et que j'étais heureuse. Rien ne s'est passé comme prévue.
  Plus je l'écoutais parler, plus je la regardais, plus je comprenais que ces deux dernières années, je m'étais menti à moi même. Évidemment que j'aimais Julia sincèrement, mais elle ne me faisait pas ressentir ce que Sam me faisait ressentir. La vie avec Julia était si calme, si routinière, cela ne me ressemblait en rien et Sam le savait. Imprévisible, spontanée, avec Sam, nous ne savions jamais ou l'on serait le lendemain. Sur un coup de tête, nous pouvions aller à l'aéroport, choisir une destination au hasard et tout quitter ainsi. On vivait au jour le jour sans rien prévoir, sans se préoccuper de l'avenir. Avec elle, j'étais moi, la vrai moi. Je me rendais compte qu'avec ma future femme, tout était prévu dans les moindres détails, tout était si ennuyeux. Je faisais tout le temps attention à ne pas faire de vague. Face à Sam, je le savais maintenant, comment j'avais pu accepter cette vie qui n'était pas la mienne?
 Sam s'approcha de moi :
- " Je suis vraiment désolée pour ce que je t'ai fait, j'avais besoin de partir pour y voir plus clair.
- Je ne comprends rien à ce que tu dis, nous étions bien ensemble, heureuse, pourquoi t'avais besoin de partir, lui demandais-je.
- Je souhaitais savoir si ma vie avec toi était bien celle que je voulais pour toute ma vie, si tu allais me manquais. J'ai eu ma réponse, je n'ai jamais cessé de penser à toi, si tu savais comme tu m'as manqué.
- Tu te fiches de moi, c'est ça? Non mais tu t'entends, me parler n'aurait pas été plus simple? Décider ensemble de la suite des évènements n'aurait pas été plus simple? Dix ans que nous étions ensemble et toi tu voulais en être sûre? M'as tu réellemeent aimé au moins? Tu débarques comme si de rien n'était trois ans pluus tard, le jour de mes fiançailles qui puis est!!!"
 J'avais besoin de lui dire ce que j'avais sur le coeur. Quand j'en ai eu fini avec elle, elle m'a regardé droit dans les yeux et m'as dit :
"Je sais que tu n'es pas amoureuse de ta fiancée, je te connais mieux que personne. Tu l'aimes, certes, mais tu n'en es pas amoureuse. Je le vois dans tes yeux. Elle a pris soin de toi quand je n'étais pas là et je l'en remercie pour ça mais sois honnête avec toi même deux secondes, regardes moi dans les yeux, dis moi que tu es amoureuse d'elle et que tu veux passer ta vie avec elle. Si tu y arrives, je partirais et cette fois, je ne reviendrais pas."
 Rien qu'à l'idée de penser qu'elle pouvait repartir me déchirait le coeur. La vérité, c'est que je ne l'avais jamais oublié et que j'en était toujours passionément amoureuse. Sam s'approchait de plus en plus de moi, à tel point que je pouvais sentir son parfum. L'effet qu'elle me faisait était insoutenable. Ne résistant plus, je l'embrassais langoureusement et passais la nuit avec elle, coupant mon portable, laissant Julia seule à la maison.
 Au réveil, dans les bras de Sam, je me sentais tellement bien que j'en avais oublié ma nouvelle vie. Allumant mon portable, je vis les innombrables messages et appels manqués. Je me sentis mal, il fallait que je rentre chez moi pour lui parler mais en même temps, je n'avais envie que de fuir avec Sam et de retrouver mon ancienne vie. Je ne savais plus quoi faire, je ne voulais pas faire de mal à Julia mais Sam avait vu juste. Si seulement, j'avais pu garder les deux.
 Cela fait maintenant deux semaines que je suis partie après avoir laissé une lettre à Julia, lui expliquant que je ne pouvait plus continuer ainsi. Optant pour la vérité, je l'ai prévenu du retour de Sam et que je l'aimais toujours. Ma dernière phrase fut celle qui me fit horreur lorsque l'on me l'a dîte: "Je suis désolée".
  J'ai été lâche, j'ai fui sans oser la regarder en face, exactement comme Sam l'a fait avec moi. Qui se ressemble s'assemble, dit-on. J'ai peut être choisi l'amour de ma vie pour être heureuse mais j'ai aussi brisé le coeur d'une femme qui m'aimait plus que sa vie.
 Le pire, dans tout ça c'est que je ne regrette pas mon choix. Je ne suis qu'un monstre.




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Défi
Marie Val

Je fêtais mes 21 ans ce soir-là. Soirée au bar avec mes amis de l'université. Tout se passait à merveille. Nous dansions, nous buvions, nous chantions. Cela s'est passé tellement vite, je n'ai pas eu le temps de réagir. En même pas une seconde, ils m'ont sauté dessus à deux contre un.
Une femme brune au corps parfait m'avait proposé une danse. J'avais accepté. Je ne me doutais pas que cette danse changerait ma vie à ce point. La séquence romantique avait commençé et la demoiselle ne me lâchait toujours pas. J'étais aux anges d'être en sa compagnie.
Bien sûr, je voyais l'homme au bar qui ne cessait de nous fixer; je me disais qu'il aurait aimé être à ma place. Je n'y prêtais donc pas plus d'attention, surtout qu'il se levait pour partir.
J'ai juste entendu : " Hey le blond, qui t'a permis de danser avec ma copine ?" avant de sentir une douleur atroce au visage. Ils ne s'arrêtaient pas. La jeune femme les suppliait d'arrêter. Au sol, je ne parvenais pas à me remettre debout, je recevais des coups de pieds dans le dos, le ventre et au visage non-stop.
C'est baignant dans mon sang, qu'ils m'ont laissé là par terre, inconscient.
J'ouvrais les yeux dans une chambre d'hôpital, entouré de mes parents.
J'avais été agressé, ils étaient désolés. J'avais perdu l'usage de mes jambes.
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Défi
Marie Val

 Hey, salut à vous tous qui êtes venus me dire au revoir une dernière fois. Quand vous lirez cette lettre, je ne sais pas où je serai, peut être flottant invisible juste à côté de vous, peut- être au ciel en train de vous regarder, j'en sais rien bref, on s'en fout un peu non au final. D'ici quelques mois, vous m'aurez tous oubliée, il ne restera de moi qu'une grande photo dans le salon et quelques fleurs sur ma tombe. Bah quoi, faîtes pas cette tête, autant dire les choses comme elles sont non? Je n'irais pas non plus jusqu'à dire que je ne vais pas vous manquer, ce serait mentir mais vous allez continuer vos vies après mes funérailles. Attention, je ne vous juge pas, c'est bien normal de continuer à vivre, je suis morte, je suis morte hein, on n'y peut rien. Je vous invite donc à pleurer un bon coup et ensuite allumez moi cette putain de baffle à fond, servez vous à boire, à mangez et dansez, riez, chantez en mon honneur en vous rappelant tous vos souvenirs avec moi. Je ne veux pas vous voir pleurer sur mon sort pendant des jours et des jours. J'ai été ravie d'être dans vos vies, malgré ma vie de merde, j'ai été contente de la vivre. Aujourd'hui, du fond des ténèbres, j'arrive enfin à vous le dire à tous que je vous aime énormément et que je vous embrasse fort. Ca y est, je suis triste, est ce qu'une morte peut pleurer? Puis-je encore ressentir des sentiments?
 Bon, je m'égare là, les amis, je ne vais pas vous dire que l'on se retrouvera un jour au paradis, déjà moi ce serait plutôt en enfer, parce que je n'y crois pas. Peut être mon âme s'envolera vers d'autres cieux, peut être je naitrais dans un autre univers, celui des Marvel ce serait trop top. Ou peut être même que certains de mes proches trouveront les sept boules de cristal pour me ramener à la vie.
 Enfiiiiin, bref, il est l'heure pour moi de vous quitter. A la vie, à la mort...
Ps: M-J, si tu es parmi nous aujourd'hui, casse toi, et le plus vite possible, je ne veux pas de toi ici.
Mortellement votre,
A un de ces quatre bandes de cons :-)
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Défi
Marie Val

 Quinze minutes.
 Le temps qu'il t'a fallu pour m'exprimer ta haine et ton dégoût à mon égard, pour me sortir de ta vie définitivement. Tu ne m'as pas laissé le temps de me défendre, de m'expliquer, tu as déversé ta bile et tu as coupé tout contact, me menaçant d'appeler les flics si je venais chez toi.. Cela fait déjà sept ans, sept ans d'ignorance, de mépris, de regards haineux de la part de tes enfants.
 Je souhaite t'écrire aujourd'hui car malgré toutes ces années passées, je ne suis pas guérie de ton absence. Tu m'as laissé tomber, tu m'as dit que je n'étais pas normale, que je gâchais ma vie et tu es parti me laissant en larmes, le coeur brisé par ce que je venais d'entendre.
 Je me réveille encore la nuit, les larmes aux yeux me demandant qu'est-ce que j'ai pu bien faire pour que tu me traites ainsi. Je me réveille encore le matin, le sourire aux lèvres, après avoir rêvé que nous étions tous ensemble, pour ensuite me souvenir que la relation que nous avions n'existe plus.
 Je t'ai toujours admiré, idéalisé, toi la grande soeur parfaite, la magnifique marraine qui s'occupait de moi. Je voulais être comme toi depuis toute petite, tu étais mon modèle. J'avais un peu peur de toi mais qu'est ce que je t'aimais. Nos treize d'écart ont fait que tu ne voulais pas que je t'appelles par ton prénom ( j'ai toujours trouvé ça stupide en passant), que tu me fasses comprendre clairement que je n'étais pas ta copine et que je ne devais pas te manquer de respect. Effectivement, je n'ai jamais eu une parole déplacé envers toi, jamais un mot plus haut que l'autre, même lorsque tu te moquais de moi.
 Les souvenirs de tous ces moments passés font mal, ces sept années sans toi sont douloureuses même si je sais que ce que tu m'as fait est horrible, injuste. Ou que je soit et à quiconque, je répète inlassablement que je ne te pardonnerait jamais, que je ne pourrais plus jamais t'autoriser à m'humilier à nouveau. Mais, qui j'essaie de convaincre là? Les autres ou moi? Je sais que cela sonne faux quand je le dis mais je ne veux surtout pas montrer que tu me manques, que tu me manques toujours autant après toutes ces années.
 Je veux juste comprendre, comprendre pourquoi cette trahison? Car pour moi, ç'en ai une. J'avais besoin de toi, tu étais mon repère, ma confidente, mon amie. M'abandonner au moment où j'avais le plus besoin de toi est cruel. Je veux que tu saches que je suis en colère, que cette colère me ronge de l'intèrieur. Je veux que tu saches que je culpabilise toujours pout tes actes, que je me répète jour après jour: " Si je n'étais pas comme je suis, rien n'aurait changé". Je te déteste tellement pour ça, je t'en veux, tu n'imagines même pas à quel point.
 C'est un combat que je mène au quotidien de me dire que je n'ai rien fait de mal, que tu es la seule responsable de la souffrance qui me déchire. " Je n'ai rien fait" et " Tu n'avais qu'à être comme tout le monde" s'affrontent pour la première place. Je m'imagine parfois que nous prenons le temps de discuter toutes les deux, que tout finit par s'arranger, que cela se termine par un énorme câlin bien mérité depuis le temps. Je reviens à la réalité quand je me rappelles qui tu es.
 Tu as voulu contrôler ma vie, que je devienne la gentille petite femme d'un mari qui me donnerais un ou des enfants, mais voilà, tout ça, ce n'est pas moi, j'ai pris un autre chemin. Un chemin qui t'est inconnu et qui te fait peur. Cette route, je ne l'ai pas prise par choix, comme tu sembles le penser, j'ai simplement écouté mes sentiments, mes envies.
 "Es- tu ainsi parce que tu t'es marié à un musulman qui considère les gays comme des malades mentaux?" Je te pose la question car un souvenir me revient en mémoire, celui où lorsque j'étais adolescente, tu m'as dit que l'on ne rejetait pas quelqu'un de sa famille parce qu'il est homosexuel.
 Pourquoi je te dis tout cela? Parce que j'en ai ras le bol d'attendre un changement de ta part, j'en ai ras-le bol de me culpabiliser car, reconnait le, je ne t'ai rien fait. Au contraire, j'ai fait preuve de respect envers toi, toute ma vie. "Je serais comme marraine", " Si elle fait comme ça, je ferais comme ça, c'est elle la plus intelligente".
 J'avais tort. Irrespectueuse, intolérante, méchante, injuste... Voilà des adjectifs bien loin de ceux que j'utilisais pour te décrire mais ils sont plus adéquat. Je le sais maintenant. Je continuerais à me battre pour me convaincre que je n'ai rien à me reprocher et pouvoir avancer. Te pardonner est possible mais je le fais uniquement pour mon bien, rien à voir avec toi.
 Il fallait que je te dise ces mots, que j'exprime enfin ce que j'ai sur le coeur. Sept ans que j'attends ce moment, sept ans que tu me manques, sept ans que je t'ai perdu.
 Par cette lettre, je me libère de toi et te dit Adieu. La soeur que j'ai connu a disparu, je ne sais pas qui tu es mais je sais que finalement, je serais mieux sans toi quand je vois ce que tu es devenu.
 Tu as perdu l'amour d'une petite soeur qui aurait tout sacrifié pour toi.
                              Au revoir et à jamais.
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