Froussebiche

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 Gauche d'abord, là que la chaussure frotte au gravier pour la première fois. Cartable énorme, livres en tétrachiées au dedans ; procession matheuse,biologique, historique, barda de collégien dont je trimballe l'intégrale. Manière de rien oublier... Obsession chez moi, l'oubli, marotte omni. Qu'au moins en y fourrant la totale en gibecière, je troque un soulagement de dos contre un soulagement d'esprit. Gamin, on compte pas à l'effort physique. Tout se passe là-dedans, en creux, démultiplié.

 Au long du sentier, y'a personne. Que les cailloux qui me regardent, goguenards, eux si primaires, mi-quartz mi-rien, réceptacle à néant, trouvent tout de même le moyen de se payer ma démarche. Quand aucun bruit se fait entendre, je me dézippe et leur envoie splash! une pluie acide au faciès. L'ont bien mérité... Vengeance à la mesure des moyens. Moi, que ma verge et un peu d'imagination à disposition. On va pas bien loin avec ça...

 Les autres me regardent mal, à l'arrêt de bus. Consultent leur toquante, prévoient selon le temps qui reste avant le ramassage. Sussurent, échafaudent, rient à gorge et déploient des trésors de créativité dès qu'ils m'aperçoivent, moi silhouette bancale, moucheron malhabile au loin. Que leur attente est trépignante, ils goûtent aux préliminaires avant même que d'être tombé sur maman en train de... Pompiers, facteurs, rien à cirer eux. Moi qu'ils veulent. Qu'ils voient grossir. Moucheron, mouche, hanneton, puis optique zoomante, Galilée aux baguettes : bientôt début d'adolescent pataud qui longe les barrières blanches. Délavées, écaillées. Drôle de péristyle. L'arrêt se dresse, vert bouteille et vitres plastiques, peuplé de Cerbères privés de Whiskas. J'ai trop la gueule d'une croquette pour y échapper. Marron merdeux comme. Pue la peur, tel point qu'ils m'ont surnommé Froussebiche, cause aussi des yeux noisettes et de leur courbure si particulière, descendante, aux extrémités. Ça fait pédé, qu'ils disent. De ces carnes, je sais plus qui a levé le bâton en premier en même temps que la face ravagée du bus pointait sa truffe de métal par-delà le rond-point. Schlaf ! Vlang ! Une sur chaque épaule. Triquera bien qui...

 Le moteur s'étouffe en s'arrêtant, c'est la grande toux suie charbonnée. M'en sors bien pour aujourd'hui... Le chauffeur a des yeux de hareng, sur que lui ne comprend rien, ou fait semblant. Passe Nostalgi en fond. Au fond, moi aussi, je passe sur la nostalgie des chemins d'école.

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En réponse au défi

Sur le chemin de l'école

Lancé par Kira Fara

Bonjour à tous. C'est le premier défi que je propose.

Alors pour ma première fois, je voudrais que vous me racontiez (peu importe le genre de texte) le chemin que vous faisiez pour aller à l'école, vos habitudes, les gens que vous croisiez, vos pensées...

Je n'impose pas de limite. Allez, à vos stylos scribayens.

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