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Jules Gump

Loire sur Rhône.
Défi
Jules Gump

Jeudi 2 juillet 2015, Paris. 117ème jour d'enquête sur Utopia.
Individu interviewé : Johnathan Grasset



    _ Vous avez interviewé beaucoup de personnes avant moi ? Parce que vous savez, parler d'Utopia ... je ne sais pas. Paraitrait que ça peut entrainer des ennuis. 


Ne vous inquiétez pas, le rapport de l'enquête ne citera aucun nom. Donc vous me disiez au téléphone que vous êtes prêt à me révéler où se trouvait Utopia ?

    _ Eh bien ... si cela reste anonyme, après tout pourquoi pas ! D'ailleurs, c'est marrant de vous apprendre ça aujourd'hui.



   Pourquoi cela ?


    _ La chaleur ! Il fait une température pas possible ici. Il parait même qu'on est en train de battre des records. Pour en revenir à Utopia, il fallait trouver un lieu ... improbable pour qu'elle puisse rester secrète. Pendant longtemps, Le Créateur de la cité et son porte-feuille, l'excentrique monsieur Grahm, milliardaire complètement barré, cherchaient l'endroit idéal pour bâtir une telle cité, sensée fuir tout ce que le Créateur détestait. Il fallait qu'elle soit loin de tout et sur aucune carte. Dans aucun pays. Et je vais vous le dire, monsieur Grant, il n'existe pas des milliers d'endroits de ce genre sur la Terre.


Où était-ce dont ?



    _ L'Antarctique bien sûr ! À bien y réfléchir, cela parait logique. Imaginez ... une immense terre apolitique, loin de tout, habitée par une centaine de scientifiques tout au plus. C'est l'endroit le plus isolé de la planète. Caractéristique incontournable selon le Créateur pour élaborer une Utopie. 


Les ouvriers de la cité ont donc travaillé dans ce froid polaire durant trois années ?


    _ Je vois que vous avez déjà quelques informations sur les travaux d'Utopia. Oui, ils ont duré trois longues années, et j'en ai moi même fait partie. Un chantier titanesque. Tous les ouvriers allaient être de futurs habitants de la cité et se relayaient de façon à ce que jamais les travaux ne cessent. Mais le froid est assassin. J'ai perdu plusieurs amis dans ces travaux vous savez ... (John reste silencieux quelques secondes, le regard dans le vide. Les souvenirs remontent ...). 

    Il a fallu attendre les tous derniers mois de travaux pour voir les grandes sphères de verre recouvrir la cité. Ces sphères allaient permettre de réguler la température à Utopia. Enfin cela, j'imagine que vous le savez  déjà... . Prêt de moins quarante degrés à l'extérieur, et soixante degrés de plus sous les grands dômes. Une prouesse technologique titanesque !



Oui, je suis au courant de pas mal de choses sur Utopia. Pourquoi elle a été conçue et comment sont des informations que je possède déjà ...


    _ Et êtes-vous au courant pour ... les opposants ?


Les opposants ?


    _ Oui, les opposants au projet. Sans que l'on sache comment, des milliers de personnes avaient eu vent de ce qui se tramait en Antarctique. Alors un grand nombre de ces personnes avait tenté de nous rejoindre. Ils voulaient faire partie du projet. Sauf que la phase de recrutement était terminée, et on ne pouvait plus revenir dessus. La cité était faite pour cent mille personnes. En régulant les naissances, on pouvait maintenir plus ou moins ce nombre. Alors il a fallu stopper ces personnes. Rapidement, un immense périmètre de sécurité avait été formé dans un rayon d'un peu plus d'un kilomètre autour des travaux. Voyant qu'ils ne pouvaient nous rejoindre, ils sont devenus ... nos ennemis. Ils avaient parcourus des milliers de kilomètres pour aller en Antarctique, je ne sais même pas comment d'ailleurs ! Et là, alors qu'ils touchaient au but, on leur a dit simplement qu'ils ne pouvaient pas venir. Alors ... ils ont franchi le périmètre de sécurité. Ensuite a eu lieu ce que l'on a appelé entre nous la Bataille de L'Antarctique. Le froid. Vous savez, nous nous trouvions face à des ennemis que nous pouvions repousser par la force. Mais le froid lui, on ne pouvait le repousser. Il était là. Il était partout. Il était lui aussi notre ennemi. Un ennemi qu'il nous était impossible de vaincre. Ce jour là, des milliers de personnes périrent. Beaucoup l'ont été par le froid. L'Utopie n'est pas gratuite. Elle se paye chère. 


Et donc, vous les avez repoussé ?


    _ Oui, on a fini par les repousser. Nous étions bien plus nombreux qu'eux. Mais ce froid, monsieur Grant. C'est lui qui nous a vaincu ce jour là. 


Monsieur Grasset, je vais maintenant en venir à ce qui a entraîné la chute d'Utopia, neuf années après la fin des travaux. Après neuf années de vie idyllique, qu'est ce qu'il s'est passé pour que tout s'arrête ?


    _ Eh bien, cela, monsieur Grant, je ne peux pas vous le dire. Jamais je ne prendrais le risque. Et de toute façon, vous ne me croiriez pas. Il s'agit là d'une toute autre histoire que ces travaux interminables dans ce froid qui vous pénétrait par tous les pores de votre peau. La Chute d'Utopia doit rester un secret pour le monde. Seuls les survivants comme moi en connaissent les tenants et les aboutissants. Et je souhaite que cela reste comme ça. Je pense que c'est mieux ainsi. Croyez-moi, les peuples du monde perdraient espoir à connaitre la vérité telle que je la connais ... .




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Défi
Jules Gump

    Tout avait commencé avec la pilule bleue. Au début, elle était réservée aux riches. Plus de 100 000 dollars la pilule et à vous l'immortalité. Et puis, quand tous les riches se l'étaient procurée, le laboratoire pharmaceutique à l'origine de cette révolution scientifique et philosophique avait décidé de rendre leur trouvaille plus abordable. En quelques mois, sur les 7 milliards d'êtres humains, les trois quarts se l'étaient procurée. 
    La pire invention de de toute l'histoire de l'humanité. Même la poudre, c'était moins stupide. Voilà tout ce que je pensais de cette pilule bleue. Nous sommes donc nombreux à avoir refusé de la prendre et de tenter de convaincre les indécis de ne pas se la procurer. La naissance, la vie, puis enfin la mort. C'est ainsi que la nature fonctionne. Nous mêmes, nous avons été tentés de nous immuniser contre la mort, contre les maladies ... . Oui, car la pilule bleue ne se contentait pas de vaincre le temps, elle venait également à bout des maladies et des blessures les plus graves.
    L'humanité pensait alors avoir enfin trouvé la paix mondiale puisque plus rien ne pouvait renverser les nations. 
    Plus de guerre. Plus de misère ... au début. Et puis l'enfer. 
    Si la pilule bleue nous épargnait la mort, elle ne nous épargnait pas les douleurs. Elle ne comblait pas la faim ni la soif, elle ne comblait pas la souffrance d'une plaie béante ... elle nous rendait immortels mais en conservant tous les maux qu'un corps humain pouvait endurer. La définition même de l'enfer. 
    En 10 ans, l'humanité avait doublé sa démographie. Une catastrophe. Dès lors, plus de la moitié des humains souffraient de faim et de soif, par manque de ressources. Alors, comme une réaction naturelle, l'espèce humaine s'était lancée dans un mécanisme d'auto-régulation de sa démographie ... par les guerres. De véritables boucheries. Très peu de victimes, et de nombreux blessés. Mais les conflits perduraient partout autour du globe. 
    
    C'est dans ce contexte que je rencontra Mélicy. Nous avions alors tous les deux 24 ans et nous nous battions tous les deux pour mettre fin à la distribution massive des pilules bleues. Cette année là, 10 années après les débuts de la pilule bleue, Mélicy et moi consommions notre amour dans un sous-sol d'immeuble, cachés pour éviter d'être retrouvés par la police. Nous étions recherchés pour propagande et actes de violence. Il est vrai que nous avions mené plusieurs opérations coup de poing pour nous faire entendre avec notre groupe. 
    Mais cette nuit là, personne n'allait nous retrouver. Je passais ma main dans sa longue chevelure brune, et mes yeux plongeaient dans les siens. Je m'y suis perdu de longues minutes.
    Et puis ... l'Annonce.
    La planète n'avait plus assez de vivres pour permettre à tous de supprimer la sensation de faim et de soif. Le bonheur avait disparu, mis à part pour les plus riches qui pouvaient encore se gaver de ce qu'ils voulaient. Et comme la guerre ne tuait pas assez de monde (elle y parvenait toutefois un peu, à condition de se voir infliger une blessure nous tuant sur le coup), il n'y avait qu'une seule autre solution : le contrôle des naissances. Pire, elles furent interdites, mis à part pour nos élites. Ainsi fut créée la pilule rose, rendant toutes les femmes stériles. . Quelle ironie. Une pilule rose, la couleur de l'amour, pour empêcher l'acte d'Amour le plus abouti, la création de la vie.
    La pilule rose fut dorénavant obligatoire. Quand nous avons appris l'Annonce avec Mélicy, nous nous sommes regardés et sans nous parler, nous nous étions compris. Il était hors de question que la femme que j'aimais n'avale une de ces satanées pilules. Ils avaient saccagé le monde avec la pilule bleue. Ils voulaient maintenant l'achever avec la pilule rose. La suppression de l'Amour. Du Bonheur. L'enfer sur Terre. Nous étions révoltés parce qu'un petit groupe de personnes, sous prétexte de gagner de l'argent, avaient bouleversés à jamais nos vies. Ils avaient supprimé la possibilité ... d'aimer la vie. Pire encore, la plus grande partie de la population avait accepté son sort. Seule Les Amoureux avaient décidé de résister. Avec Mélicy, nous avions donc décidé de rejoindre le groupe révolutionnaire anarchiste. De ce fait, Mélicy était devenue hors la loi pour non prise de pilule rose, et moi pour complicité.
    Le groupuscule Amour organisait plusieurs types d'actions. Nous diffusions des tracts dans les longues files de femmes qui attendaient pour prendre à leur tour la pilule rose. Les actes les plus violents consistaient à perpétrer des attentats contre la Life Corporation, la société qui avait développée les deux pilules destructrices. Avec Mélicy, nous faisions partie des plus violents. 
    Un jour de forte chaleur d'été, nous étions décidés à attaquer l'un des sièges de la Life Corp. Mais notre opération avait fuité quelque part. La police et l'armée nous attendaient. Quand nous avions compris ce qu'il se passait, que tout était perdu, nous avons couru. Nous avons couru plus vite que jamais auparavant. Notre petit groupe s'était totalement éclaté. Certains avaient été arrêtés et les autres, comme nous, avaient fuis. C'est alors que nous avions trouvé refuge dans un vieil hôtel délabré. Ici vivait une bande de jeunes junkies qui se shootaient tous les jours à l'héro. Là, nous avons passé la nuit la plus étrange de nos vies. 
    Lovius, un type encore plus dérangé que les autres, nous avait parlé d'Elle. Elle. Le nom d'une ville nouvelle. Une cité au milieu du désert. Une cité secrète où personne n'avait prit la pilule rose et très peu la pilule bleue. La cité prospérait grâce à une grande oasis. On pouvait tout y cultiver, y compris la meilleure herbe de la planète, dixit Lovius. 
    Mais avec Mélicy, nous n'avions cure des divagations d'un type qui planait mieux que les oiseaux. Toutefois, la curiosité nous avait piqué. Ou plutôt, nous voulions pousser Lovius dans ses retranchements pour lui faire comprendre que ce qu'il disait n'avait pas vraiment de sens. Alors nous lui avons demandé qui lui avait parlé de cette cité secrète. Là-dessus, Lovius éclata d'un rire forcé et presque démoniaque, puis il sorti de la poche arrière de son jean troué une carte. Elle. Au milieu du désert. 
    Le regard de Mélicy croisât le mien. Tous les deux étions surpris de la réponse. 
    Elle ...
    _ Qui t'as donné cette carte ?
    _ Vous me croiriez pas mes amis.
    Lovius était plus excité qu'un gosse la veille de Noël. 
    _ Il n'existe que quelques cartes mes amis. Elles sont transmises qu'entre jeunes anarchistes, qui veulent vivre loin de toutes ces conneries. 
    _ Et pourquoi est ce que cette ville a été nommée Elle ? demanda Mélicy.
    _ Parce qu'Elle est le dernier espoir des femmes. 


    Lovius nous confia la carte. Il nous faisait confiance pour ne la donner à personne d'autre. Quelques jours durant, nous hésitions à partir à la recherche d'Elle. Au milieu du désert. Fallait-il donner du crédit à un type en plein bad trip ?
    Mais la réponse à la question était évidente. Le monde entier était en plein bad trip. 
    Alors, avec Mélicy, nous marchons dans le désert à sa recherche. Elle.

    
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Jules Gump

    Les cheveux en bataille et qui piquent. La lumière du soleil qui agresse les yeux ouverts qu'à moitié. Le café qui ne suffira pas à faire passer cette mauvaise gueule de bois. Et sur l'ordinateur, logiciel de traitement de texte ouvert, rien. Le blanc. Que du blanc et pas la moindre trace d'une esquisse de peut-être un début d'idée. 
    Le précédent roman de John n'avait pas trouvé preneur auprès des éditeurs. Trop long. Trop alambiqué. Trop bizarre. Pas vendeur. trop fouillis. Pas assez de sexe et pas assez de morts. Trop ... réel.
    "Les gens ne feront pas la différence entre votre roman et la vie réelle. Aujourd'hui les gens veulent des romans courts, avec du sexe, de l'amour, des jeunes fous, du fantastique, de la science-fiction. Pourquoi n'essayeriez vous pas la science-fiction ?".
    Alors John avait jeté tous ses manuscrits de son dernier roman à la poubelle. Il fallait ... autre chose. Une autre idée. Mais comment trouver une autre idée alors que l'on était certain que la précédente était bonne ? John avait perdu confiance en lui. Écrire sur une utopie ? Déjà vu mille fois. On va me reprocher mon manque d'originalité. Une histoire sur la machine à remonter le temps ? Les gens en ont assez d'en entendre parler, de cette machine. Au début, ça leur plaisait parce que ça les faisait rêver, mais à force le rêve s'est évanoui. Maintenant, ce qui leur plairait, c'est que la machine existe vraiment ! Non, il fallait trouver autre chose ... .
    Comment se mettre en quête d'une nouvelle idée ? John avait donc décidé, cette nuit là, de se saouler. Une fois, son cousin lui avait dit que les substances telles que l'alcool et autres drogues permettaient d'ouvrir des portes du cerveau habituellement fermées. Des portes qui permettaient d'utiliser le cerveau de façon deux fois plus efficace qu'à la normale. 
    Whisky. Rhum arrangé. Liqueur de poire. John avait essayé un peu de tout et restait devant son ordinateur à attendre que ses doigts filent sur le clavier.
    Mais rien.
    Alors, le lendemain matin, John avait décidé de prendre son ordinateur portable et de se rendre à ce café situé en face de la gare et ce malgré la méchante gueule de bois. Il avait lu sur internet que certains écrivains célèbres n'écrivaient jamais ailleurs que dans un café, parce qu'observer les gens qui passaient aidait à trouver l'inspiration et à préciser la description de leurs personnages. Jusqu'à présent, John n'avait décrit ses héros qu'en réalisant une pâle copie de lui même. Homme brun aux cheveux mi-longs et toujours mal coiffés, les yeux marrons, souvent vêtu d'une chemise et d'une écharpe sobre. Un écrivain quoi ! 
    D'ailleurs, ce matin, c'est exactement comme ça que John était habillé. C'était un écrivain après tout ! Mais ... un mauvais écrivain.
    Nous voilà donc avec John, assis devant son ordinateur dans un café en face de la gare, un mardi matin ensoleillé d'avril. John se dit que la technique d'écrire dans un café n'est pas nécessairement mauvaise, mais qu'il faudra essayer de revenir un peu moins bourré. Il fera peut-être un essai cet après-midi. Ou demain au pire. Il faudra bien avancer car si les mots peuvent attendre, les factures, elles, ne le peuvent pas vraiment.
    John ferme alors son ordinateur, paye son café en lâchant quelques pièces sur la table et s'apprête à partir, quand d'un coup, un homme visiblement pressé, sort de la gare, traverse la rue et semble foncer sur John. Ce dernier n'a pas vraiment le temps de réagir pour laisser le passage. Quelle gueule de bois il a ! L'homme pressé fonce pourtant sur John, comme s'il était déterminé à le renverser. Mais en arrivant vers lui, l'homme ralentit légèrement, juste assez pour laisser tomber sur la table un objet, avant de repartir en furie. John regarde cet objet et le prend dans ses mains. Une clé. 
    Le regard de John se pose alors sur l'homme qui semble toujours prendre la fuite. Pourtant, celui ci s'arrête, se retourne, et lance à John : "Pas le temps de t'expliquer. Je compte sur toi !". L'homme se retourne et reprend alors sa course folle. 
    John regarde la clé, incrédule. Il ne comprend rien. 
    "Ça mon garçon, c'est une clé de casier de la gare. Il doit y avoir un numéro dessus. On peut louer ces casiers pour y déposer un peu ce qu'on veut. Souvent, ce sont les gens qui ont de longs transits qui les louent pour ne pas avoir à porter leurs bagages de partout."
    John relève la tête pour voir qui lui adresse la parole. Un vieillard qui doit surement prendre son verre de vin blanc tous les matins ici. John remarque que ses dents sont étrangement pointues. 
    Que faire ? Prévenir la police ? Quel dommage ! John décide d'aller ouvrir le casier dans la gare. Une fois le casier 666 trouvé, il reste devant et reste planté là, un peu tremblant. 
    Il insère finalement la petite clé dans la serrure et tourne. À l'intérieur, des feuilles de papier. Tout un manuscrit en fait. John rentre chez lui et lit. 
    Magnifique. Sublime. John a passé la journée entière à lire sans s'arrêter, comme ensorcelé. Et à la fin du texte, une signature de l'oeuvre. John Fitzerald. Comment cela est-il seulement possible ? 
    John retourne le manuscrit. Un message. 
    "Tu peux choisir de jeter le manuscrit et de m'oublier. Tu auras ta conscience tranquille, mais pas d'histoire à raconter. Ou tu peux choisir de le publier. Tu seras riche. Tu gagneras tous les prix littéraires. Mais ... tu seras à moi."
    Le téléphone sonne. Le propriétaire de l'appartement qui râle. Il faut payer le loyer. C'est drôle comme la succession des évènements influencent directement nos esprits. John rassure madame Rodfrey, le loyer sera payé rapidement. John dort mal, mais il est décidé. 
    Mercredi. John se lève. Il emmène directement le manuscrit à l'éditeur. 
    Jeudi. John sera édité.
    Deux mois plus tard. John est millionnaire.
    Deux mois et un jour plus tard, quelqu'un frappe à la porte de la nouvelle maison de John.
    "Bonjour John. Tu ne me connais pas mais moi je te connais très bien. Je suis l'écrivain et j'apparais moi même dans 1000 histoires."
    Oh que si, John sait qui est cet homme. Le vieillard du café. Et il sait qu'il devra payer sa dette. Sa dette envers le diable.
    "Tu es à moi maintenant John. Pour commencer, tu vas donner la clé du casier 666 à Donovan Climper, un architecte qui a besoin d'aide pour remonter la pente. Fais vite. Il ne devra pas avoir le temps de bien te voir. Demain matin, au café de la gare."
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Jules Gump
Panique générale ! Un immense vaisseau spatial s'est stationné au dessus de la ville dans laquelle habite Lucy Warren, simple secrétaire dans un cabinet d'architecte. Les évènements s'enchainent et la curiosité de Lucy va lui apporter des réponses à des questions qu'elle ne se posait même pas. Et au bout de l'aventure, la plus incroyable des révélations !
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Défi
Jules Gump

    L'être humanoïde lumineux s'effondre dans son canapé. Il est tendu. Quelque chose, terré au plus profond de lui le prend aux tripes. Il va se passer quelque chose, il le sait. Théodor sent en effet monter en lui le pouvoir aussi inexplicable que merveilleux qu'est la Création. La Création Artistique. 
    Alors, cette chose renfermée en lui s'éveille et remonte par les fluides de son corps, puis par son système nerveux, un ensemble de câbles électriques qui servent à encoder les pensées, les émotions, les sensations, les ... idées. Oui, il la sent. Cette chose qui remonte est une idée. Elle va bientôt naître à présent. Picotements. Frissonnements.
    Ça y est.
    Elle est née. Par tous les mondes, que cette idée est merveilleuse ! pensât Théodor. 
    Alors ? Alors il faut se mettre au travail, parce que cette idée prend rapidement toute la place possible dans l'esprit de Théodor. Elle devient oppressante, pugnace, insistante. Elle semble retentir comme une alarme dans l'être inconscient. Puis l'être conscient. 
    Ça ne s'est encore jamais vu dans le monde de l'Art des Dieux, songeât Théodor.
    Alors l'être de lumière se rend dans la salle obscure. C'est en ce lieu que toutes les oeuvres d'art de Théodor ont été conçues.
    Il se concentre, ferme ses yeux et fronce ses sourcils pour mieux visualiser son projet.
    Magnifique.

    Avec ses mains, il regroupe toute l'énergie qui veille en lui pour ... créer de la matière brulante. 

    D'abord, il faut donner au matériau la forme souhaitée, pendant qu'il est encore chaud et malléable.

    La matière rouge feu semble s'enrouler autour d'un axe invisible. Une sphère apparait.

    Jusque là, rien de nouveau. Tous les artistes du monde des Dieux commencent par créer une sphère. Mais la mienne aura quelque chose de tout à fait à part.

    Théodor se saisi de la sphère brûlante. La douleur est à la limite du supportable, mais Théodor est un Dieu, il peut supporter tous les maux. 

    Il se concentre encore plus.

    La lumière qui l'habite se fait plus éblouissante, l'être de lumière semble sur le point de s'embraser. 

    La sphère refroidit.

    Une couche de gaz recouvre maintenant parfaitement l'objet sphérique. 

    Théodor se concentre encore plus. Il fait appelle à toute l'énergie de tout son être jusque dans les recoins les plus obscurs de son corps.

    Quelque chose se passe. Quelque chose d'exceptionnel qu'aucun artiste n'avait réussi avant.

    De l'eau. La sphère se recouvre d'eau. Par endroit, la matière initiale, qui s'est refroidit puis solidifiée, jaillit de ces eaux profondes.
    Théodor élève la sphère au-dessus de sa tête. L'utilisation de toute son énergie atteint son paroxysme.
    Alors, quelque chose de plus extra-ordinaire encore que la création de l'eau survient. 
    La vie.
    La vie sous sa forme la plus basique apparait au fond de l'eau. Théodor ne peut pas la voir, cette forme de vie est bien trop petite. Mais il la sent.
       _  Bonjour, vie. Je t'es créée. Et maintenant, que le spectacle grandiose commence !

       _ J'ai besoin de temps, mon Dieu. Laisse moi me développer.

    L'organisme unicellulaire se développe pour devenir un organisme pluricellulaire. Le spectacle commence. 

    Une première forme de vie macroscopique. Un être vivant aquatique.

    Grandiose !

    Le temps passe.

    Plusieurs organismes différents se développent. Plusieurs espèces. Dont une tout à fait singulière. Elle ... elle sort de l'eau. 

    La première espèce amphibie !


    Théodor ne peut que deviner très difficilement ces formes de vies qui grouillent sur sa petite sphère bleue. Mais il les sent. Il les sent toutes. 

    Ça grouille. Le temps passe à une vitesse faramineuse sur cette petite sphère. Des millions d'année sur la sphère correspondent à quelques heures dans le monde des Dieux. 

    J'ai réussi. Formidable ! Maintenant, je dois trouver ... un public. Oui, un public qui pourra l'apprécier. Mais je vais d'abord la montrer à Gaïa. Elle va adorer, j'en suis sûr ! Peut-être pourrai-je alors la séduire ?

    Pendant que Théodor va chercher Gaïa, qui habite quelques rues plus loin, la vie continue à se développer sur la petite sphère.

    _ Incroyable ! Comment as-tu fais Théodor ? 

    Gaïa est belle, sa lumière brille plus que les autres déesses de la cité. Mais elle est une éternelle insatisfaite. Il est difficile de trouver une oeuvre d'art qui lui plaise.

    _  Je me suis concentré Gaïa. Tu sais, j'ai souvent pensé à toi pendant la Création. Tu m'as permis d'aller chercher en moi une énergie dont je ne soupçonnais pourtant pas l'existence. Et c'est grâce à cette énergie que j'ai pu recréer la vie ailleurs que dans le monde des Dieux !

    Gaïa avait l'habitude que les Dieux tentent de la séduire ainsi.

    _ Merci, Théodor. Ton oeuvre est très belle. Et pourtant ... il manque quelque chose pour qu'elle soit parfaite. Si tu arrives à créer cette chose alors tu m'auras définitivement impressionnée.

    _ Je vais y travailler, Gaïa.

    La nuit qui suit cette incroyable journée de création est agitée pour Théodor. Que manque-t-il à cette oeuvre pourtant déjà si complète ? Puis lui vient une idée formidable. 

    Des artistes ! Il manque des êtres doués de la capacité à créer, à aimer, à détester. 

    Le lendemain, très tôt, Théodor se met au travail. Ses mains lumineuses virevoltent au dessus de la sphère en suspens dans les airs. 

    Un être bipède, comme nous. Il devra nous ressembler. 

    Il choisit alors une espèce qui commence à se mettre debout, une drôle de créature poilue vivant en groupe dans les arbres. 

    Il leur insuffle la lumière.

    Le drôle d'animal se lève. Il marche. Et le temps passe.

    Au fil des générations, l'animal perd la majorité de ses poils, et commence à dessiner des choses sur les parois d'une caverne à l'aide de son propre sang qu'il prend directement sur sa blessure infligée par une bête lors de la dernière chasse.


    J'ai réussi !

    Mais Théodor ne veut pas s'arrêter là. Il veut faire évoluer cette espèce pour la gloire des Dieux. Alors, ces petits êtres se mettent à réfléchir encore plus.

    L'intelligence.

    Plusieurs de ces êtres se réunissent et bâtissent des villages, puis des villes. Leurs armes pour se défendre sont de plus en plus efficaces, et commencent à servir également pour l'attaque. 

       Cette espèce est agressive ! J'aime ça.

    Alors Théodor repart chercher Gaïa.

    _ Gaïa, je pense que cette fois-ci, mon oeuvre est parfaite.

    Atterrée, apeurée. Gaïa n'en revient pas. Théodor sent le doute s'immiscer en elle.

    _ Par tous les Dieux Théodor, qu'as-tu fais ? Te rends-tu seulement compte que ces êtres sont trop puissant ? Ils vont échapper à ton contrôle !

    _ Mais non, regarde, ils me craignent. Ils tuent même pour moi.



    Le temps passe dans le monde des Dieux. Gaïa et Théodor ne se parlent plus. Ce dernier a exposé son oeuvre dans la galerie de l'Art des dieux. C'est un succès retentissant. Théodor devient le plus célèbre et le plus puissant de tous les artistes Dieux de la cité. Tous se demandent où a-t-il pu trouver l'énergie créatrice pour en arriver à un tel résultat. 

    Lui, il le sait. L'amour. Puis l'amour déchu. Il a rendu l'espèce douée d'intelligence plus puissante encore. Plus autonome, plus destructrice, plus agressive. 



    C'est la nuit dans la galerie de l'Art des Dieux. La sphère créée par Théodor, qu'il a appelé Gaïa en hommage à son amour de toujours, est en suspens dans un des couloirs du majestueux bâtiment, celui nommé La Voie Lactée, au milieu d'autres sphères tout aussi sublimes, mais qui ne connaissent pas la vie. 

    Une explosion monumentale. Puis une seconde. Des centaines de milliers de morts. Le souffle lumineux attire l'attention de Zeus, le gardien de la galerie. 

    Quelque chose n'est pas normal.

    Zeus prévient immédiatement Théodor. 

    Par tous les Dieux de la cité, ils sont devenus trop puissants ! Gaïa avait raison finalement. Ils s'entretuent grâce à des armes ... atomiques ? Ils maitrisent donc l'atome ? S'il découvrent notre existence, ils pourraient ... nous défier ! Il faut mettre un terme à tout cela.

    Le Créateur doit se résigner à détruire son oeuvre. Sur la place centrale de la cité des Dieux, la sphère bleue, appellée Gaïa, est placée en face d'un Dieu Destructeur, Vulcain. Beaucoup de Dieux se réunissent pour assister à l'évènement. Tous sont très déçus car ils comprennent qu'il sera très difficile de créer une espèce d'artistes non violente et non dangereuse pour les Dieux. Ces mêmes Dieux semblent donc condamnés à vivre seuls dans l'immense espace-temps éternel. 

    Un discours qui retrace l'histoire de Gaïa. Le parcours de son créateur. Puis la sentence. 

    Vulcain se concentre et projette des centaines de petits projectiles en direction de Gaïa.
    La vraie Gaïa, elle, assiste avec soulagement à la destruction de la petite sphère.

    Les projectiles progressent à une vitesse faramineuse.






Les lignes que vous allez lire maintenant se déroulent précisément quelques secondes avant la destruction de la Terre, notre maison, Gaïa.


    L'un de ces êtres si dangereux est devant son ordinateur et doit, dans le cadre d'un défi d'écriture, définir "son monde à lui". Si le concept semble supposer qu'il faille décrire un monde qui n'existe pas forcément, ce petit être humain insignifiant décide de créer la surprise en décrivant son monde à lui, à savoir le vrai monde tel qu'il est réellement, depuis sa création, jusqu'à sa destruction.
    Alors qu'il est sur le point de conclure son texte, dehors, les sirènes retentissent.
    Nous ne sommes pourtant pas le premier mercredi du mois ?

    Le petit être humain sort de chez lui pour voir ce qu'il se passe. Le ciel prend feu.
    Alors il comprends.
    C'est donc la fin. La fin de mon monde à moi.

 




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Défi
Jules Gump

- Y en a marre ! Non mais vraiment marre !
- Oh qu'est ce qu'il a le dico ?
- Le dico, il dit qu'il est posé là, sur la commode, et que jamais, JAMAIS on m'utilise. Même pour leurs parties de scrabble, les humains m'ignorent. Pourtant il faut voir ! Ils en inventent, des mots !
- Et alors ? Et alors on ne peut pas inventer des mots comme ça ! Il faut une autorisation ou je ne sais pas ! Sinon, à quoi je sers moi ?
- Ben, déjà, tu sers à vérifier l'orthographe des mots qui existent. C'est là ta noble tâche. Enfin, ce n'est que mon avis.
- Oui, et bien pour ce qui est du scrabble, je peux aussi servir à vérifier si certains mots existent. L'autre jour, la Martine là, elle nous a sorti un "chevêbre". Elle a expliqué aux autres que c'est ainsi que l'on nomme le croisement entre un cheval et un zèbre. Non mais franchement ! UN CHEVÊBRE !
- J'aime bien moi, chevêbre. Pas si bête !
- Oh et puis ça ne sert à rien de discuter avec toi. J'en ai plein le dos !
- Dis donc, tu exagères là quand même. S'il y en a un qui en a plein le dos, c'est bien moi, la commode ! Tu peux te plaindre, mais n'empêche, parmi tous les livres que je porte, tu es quand même le plus gros et le plus lourd, et de loin !
Les autres livres approuvent, à l'exception des frères de la saga "La Tour Sombre" de King, qui eux font profil bas. 
- OUI BEN OH ! EN ATTENDANT, C'EST NOUS QUI TRIMONS LE PLUS. SANS ARRÊT, ON PORTE LES HUMAINS !
- Ça va les chaises, pas la peine d'hurler, on vous entend ! 
- En plus, moi, je me tape toujours le père de famille. Il ne fait que péter. J'EN PEUX PLUS !
- Alors en terme de pet, je suis le moins bien lotie de nous tous, il me semble. 
- Ah bon le panier du chien ? Rantanplan est du genre chien péteur ?
- Un peu oui ! Après avoir mangé, il n'arrête pas ! Une vraie fanfare ! Et l'odeur ... L'ODEUR !
- Et oh la-bas ! Vous vous foutez pas un peu de moi par hasard ?
- Ah, les toilettes ... il faut avouer que vous avez un quotidien pas terrible ...
- Ça tu peux le dire le panier du chien ! D'ailleurs, j'aimerais qu'on cause le cahier des mots croisés. Et toi aussi le sudoku. J'ai l'impression que vous avez tendance à augmenter mon temps de travail. Les humains font leurs affaires en quelques minutes, mais parfois, ils restent là presque une heure entière à essayer de vous résoudre. C'est assez pénible ...
- Que veux tu qu'on fasse ? Qu'on se tire ? Depuis quand on peut marcher ?
- Si vous pouvez essayez de glisser dans mon antre quand ils vous portent dans les mains, vous seriez irrécupérables, et à vous la liberté : Le recyclage !
- Mouais, pas vraiment envie de me retrouver sous le sèche cheveux bouillant moi ...
- Donc si j'ai bien compris, c'est le moment de se plaindre, laissez moi vous dire que vous êtes tous des petits joueurs ! Sans commentaire !
Tous se turent. Il est vrai que les papiers WC tenaient la palme pour ce qui était des tâches ingrates. Le silence dans la maison se fit alors si lourd, si pesant. 
La petite fille, qui jouait dans le salon, semblait surprise. Elle était persuadée d'avoir entendu quelque chose. Pourtant, les humains ne peuvent pas entendre les objet parler. 
La jeune fille se leva et parti en courant dans le jardin pour annoncer à son père que les objets de la maison parlaient entre eux. Les jours suivants, la petite fille continuait d'affirmer qu'elle entendait des voix provenant de la commode, des livres, des chaises, des tables, des lampes ... . Bien entendu, personne ne la croyait. La jeune demoiselle n'avait fait que gagner quelques allers et retours chez le psychiatre. La petite n'allait pas bien du tout. Des objets qui parlent, et puis quoi encore ?
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Jules Gump
Un petit slam pour la ville de panam ...
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