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ShaanA13091969%&

Mes écrits ne me ressemblent pas. Non. D'ailleurs, plus j'y réfléchis, plus je me demande comment j'ai pu faire vivre ces personnages décalés que la folie tente, ces ailleurs où rien n'est jamais vraiment ce qu'il paraît être, ces temps qui auront perdu leur cours après une apocalypse qu'on devine à peine.

Vous l'aurez compris, les fleurs bleues, je reconnais que c'est joli mais je les aime surtout quand elle se font drogues ou armes de terreur, sauce science-fiction, anticipation et fantastique.

Depuis des années, j'ai dans mon ordi des histoires, protégées par un mot de passe cela va de soi. Il faut dire que l'on ne sait jamais, car si vous les ouvrez, le sang peut couler presque qu'autant que larmes, les mots dérangent et tranchent, parfois autant que des lames.

Pourtant, derrière chacun de mes récits, si vous savez trouver, il y a la résilience, la survie, ou seulement la vie.

Je les partage maintenant avec vous, chers Scribayiens. J'espère que vous aurez autant de plaisir à les lire que j'en ai eu à les écrire.

Dans tous les cas, merci par avance de vos retours.

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œuvres
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défis réussis
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"J'aime" reçus

Œuvres

Défi
ShaanA13091969%&

Cela faisait un moment que nous les regardions de mon poste d'observation. Ils étaient pathétiques. Mais ils ne nous faisaient pas pitié pour autant : trop de nos frères s'étaient transformés en maccabés à cause d'eux.
La nuit tombait et ils commençaient à paniquer. Nous pouvions voir leurs pouls s'accélérer sous leurs peaux luisantes de sueur. Il faut dire que leur crainte était fondée : ce soir, les nôtres avaient littéralement le champ libre ; nul besoin de se glisser dans l'entrebâillement d'une fenêtre mal fermée, façon brigand s'introduisant par une porte dérobée. Non, ils nous attendaient pour notre festin.
Même si nous ne demandons qu'une infime part d'eux-mêmes, presque rien, cils se plaignent. Leur arrogance allié à leur égoïsme leur ont fait oublier que les espèces sont dépendantes les unes des autres. Qu'ils s'estiment heureux! Sous d'autres latitudes, nous pourrions leur apporter la mort elle-même.
Le chant des grillons s'élève doucement. Le niveau d'appréhension dans la pièce également, comme le montre l'interrogatoire qui a lieu sous nos yeux depuis quelques instants.
- Tu en as mis ?, demande-t-on d'un ton suspect.
Soupir d'exaspération.
- Alors ?
- Oui, j'te dis!
- Approche! J'en étais sûre! Tu mens! Je ne sens rien du tout!
- Mais lâche-moi à la fin! J'mettrai pas de ce truc qui pue !
- Ecoute ! On en a déjà discuté : c'est pas du Chanel n° 5 mais c'est ça, ou tu ressembleras à Quasimodo demain matin !
Grogrement.
- Et la clim ?
- Tu le fais exprès ou quoi ? Elle est en panne et pour trouver quelqu'un un 14 juillet... A moins que tu ne veuilles dormir les fenêtres fermées avec cette canicule.
- Ok, ok ramène-le ton truc...
- Bon... tu en mets bien partout, hein ? Allez... fais pas la tête! IIl vaut mieux se couvrir de citronnelle que de se gratter jusqu'au sang!
- Ouais je sais, je sais... par contre, j'te préviens, j'écoute de la musique au casque pour m'endormir. Parce que si je les entends toute la nuit au-dessus de moi à faire zzzzzzzzzzzz, c'est bon, je me tire une balle!

Nous la dévorions déjà des yeux, elle et sa peau tendre et sucrée de jeune fille. Elle avait l'impatience de la jeunesse... et avait omis de protéger la base de son cou gracieux.
Oui.. cette nuit va être torride... et délicieuse!
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ShaanA13091969%&
Extrait de la Constitution Galactique : Art. 1304 - La Galaxie édicte seule la Sentence. [...] Les êtres condamnés à la Sentence seront conduits aux Gardiens. La Sentence se devait d'être juste, mesurée et réfléchie, et pour que ce soit le cas, Taåjin utilisait son esprit analytique, tout en respectant à la lettre les lois de la Galaxie. Gaad était, lui, pour prendre des initiatives et avait une imagination débordante de cruautés en tout genre. Jusqu'au jour où se présenta l'occasion pour Gaad d'assouvir son goût pour le sang...
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Défi
ShaanA13091969%&

"Je suis chez moi". C'est cette évidence qui me prend aux tripes et qui résonne dans ma tête à chaque fois que ma voiture entame la traversée du pont.
Combien ont dit tout haut, tout fort cette phrase, parfois sur un ton orgueilleux, verve agressive d'un propriétaire possessif ? Combien ont compris que c'était aussi et surtout l'expression sous-jacente d'une peur, celle de la perte éventuelle d'un bien parfois durement acquis, ou alors celle de la remise en cause d'une légitimité qui pourrait être contestée par les lois et les hommes.
Et pourtant... pourtant .... je n'habite même pas sur cette bande de terre qui s'étire entre deux eaux, entre les ondes limoneuses et douces d'un fleuve côtier et les vagues salées de l'océan. Je n'y ai ni maison, ni terrain. Mon acte de naissance indique même que mes parents m'ont fait naître à quelques centaines de kilomètres de là, plus haut sur les rives d'un affluent de la Loire.
Oui mais voilà! Lorsque je descends la vitre pour humer, non, renifler l'air iodé à pleins poumons, lorsque mon regard caresse et reconnaît les bateaux échoués dans la vase en attendant la prochaine marée haute, mon instinct primaire, celui niché au fin fond de mes gènes me chuchotent : "Non, tu ne trompes pas. Tu reviens là où tout a commencé."
Et en effet, ce dont je me doutais depuis toujours a été confirmé par les recherches que j'ai pu effectuées dans les deux histoires, celle de ma famille et celle avec un grand 'H', trésors virtuels déterrés dans le sol fertile d'Internet, ordonnés de façon méthodique et en ligne dans les archives départementales : ma famille est d'ici, de ces marais, de cette terre arrachée il y a plusieurs siècles à l'océan, cette terre qui sera reprise très probablement dans quelques décénnies par la même étendue salée, cette terre survivante qu'on appelle désormais la presqu'île.
Une fois parvenue de l'autre côté, je ne peux m'empêcher de crier d'excitation. Rien de ridicule et pour cause : je suis une petite fille qui retrouve sa mère, oui sa mer après une toujours trop longue période de séparation.
C'est une ville ? Oui, sans aucun doute, c'est une ville. Personne ne pourrait le contester quand on considère cette croissance soudaine née de la manne touristique, tous ses nouveaux quartiers qui ont poussé jusqu'au pied des dunes, allongés bien sagement le long de rues dessinées au cordeau. On les ont baptisées avec des noms de fleurs, peut-être parce qu'on pensait naïvement que cela ferait local, touche bizzarement bucolique dans un paysage résolument océanique; peut-être aussi pour des raisons tout simplement pragmatiques : plus de maisons, plus de nouveaux quartiers, plus de rues à dessiner et un catalogue de noms de fleurs quasiment illimitée.
Mais l'âme de cette ville n'est pas là. Elle respire encore par les façades blanches des anciennes maisons de pêcheurs, les murs de guingois, penchés comme des voiles qui auraient été gonflées par le vent du large, les portes basses qui laissaient passer des familles entières de pêcheurs mal nourries, courbées pour laisser passer les tempêtes et les malheurs, elle bat encore dans les volets de bois à la peinture écaillée bleue ou verte, reste du manteau protecteur des bateaux contre le sel de la houle.
Adolescente, je jouais la solitude et parcourais, avec adoration, ces petites ruelles délaissées par les hordes de touristes – les talons hauts et les tongs n'aiment pas les terres batues d'où ressortent de ci de là de vieux pavés, les souliers aux semelles lisses ne savent pas s'accrocher à ces chaussées en cuvette qui permettent de laisser couler les pluies d'automne. J'y voyais de petits vieux à travers des portes laissées ouvertes, assis sur des chaises de paille, la couenne tannée par les embruns, écoutant l'horloge qui chantait que le temps s'écoulait ailleurs. Ils attendaient tout et rien, parfois ils attendaient mon passage dans l'après-midi, ne comprenant pas pourquoi une "drôlesse" de cet âge soit par chez eux, au lieu d'être sur la plage avec des jeunes de son âge. "Vous ne comprenez pas ? Je suis des vôtres. Je suis chez moi!"
Et puis j'y allais à la plage, mais plus tard, à l'heure où les fous du bronzage magazine rentraient.
Avant j'allais respirer ma terre.
J'allais m'asseoir sur les pontons vermoulus du port et contempler les pêcheurs de métier décharger leurs prises du matin, j'allais saluer les amateurs qui s'essayaient à la pêche au carrelet, je me posais sur cette petite place oubliée où les moignons des platanes tendaient leurs nouvelles feuilles, j'allais entendre le vent jouer dans la pinède, je partais, parfois d'un rire piquant, grimpant au milieu des chardons bleus, je goûtais le temps qu'il faisait en enfonçant mes pieds dans le sable des dunes, sable brûlant des jours d'été, grains qui vous glaçaient les orteils les autres jours et puis j'allais retrouver mes cousines et embrasser mes parents et mes ancêtres, tous ceux qui ont toujours été d'ici, malgré tout.
Il n'a jamais fallu longtemps pour que les plus jeunes, tout frétillant d'excitation, aillent embrasser son sein pour boire l'eau salée, que ce soit par tous les temps. Mes enfants ne dérogent pas à la règle, même si les vagues les baptisent parfois froidement. Et je souris, oui, je souris en partageant avec eux le même regard complice car nous savons : nés dans d'autres eaux, ils ne pourront jamais s'empêcher de revenir goûter à l'océan, comme les saumons.
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Questionnaire de l'Atelier des auteurs

Pourquoi écrivez-vous ?

Ecrire m'ouvre un espace de liberté incroyable. Je sens que là, sur le papier, je peux poser 'mes tripes' et que ça peut même être beau.
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