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Oriane

Liège, Belgique.
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Oriane
Léo mène une vie ennuyeuse, solitaire, traquée souvent par des voyous du quartier. Ne l'appelez surtout pas Léonie, elle ne le supporte pas ! Ce prénom était un choix de son "père", parti l'année de sa naissance.

Elle aurait aimé ne plus y songer, mais l'arrivée de cet étrange Kaï la poussera à en découvrir plus sur les origines de son parent absent, et sur elle : ils sont des Anémois. Des êtres capables de se "départiculer" et de se mêler à l'élément préféré de Léo : le vent. Pour finir sa formation de maitre d'apprentissage, Kaï a pour mission de l'entrainer. Pas de chance, Léo a la tête dure !

Le désir d'en savoir plus sur ses capacités spéciales peut-il seulement surpasser sa rage envers l'homme qui a abandonné sa famille ?
Et que découvrirait-elle sur Aéris ?
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Défi
Oriane

-Messire, vous êtes un couard !
-Rixende, vous n'avez aucune retenue ! Voyez, nous nous équilibrons, ma chère.
Dans un capharnaüm de bruits métalliques, le fils de seigneur se dévêtissait de son armure clinquante. Il avait chassé le haume comme s'il contenait un gaz toxique, inspirant l'air pur d'un nez aquilin et d'un sourire satisfait. Dès qu'il eut fini de se décharger de tout ce poids, il recoiffa ses boucles brunes à la hâte, de ses mains "de bébé", comme son amie aimait les appeler. Il était évident, au ton qu'elle employait, que ce n'était pas un compliment. Plutôt une façon de rappeler à quel point le jeune homme ne les posait jamais dans la pâte. Du haut du cheval vigoureux, Rixende fusillait d'un regard désapprobateur l'enfant de son seigneur. Elle avait noué en un chignon maladroit ses cheveux blonds et, le menton dressé, elle dégageait une fermeté que peu auraient oser afficher face à un membre de la famille au pouvoir.
-Si je soufflais mot de vos manigances à l'oreille de votre père, Frameric, vous seriez chassé de ses terres dans la honte la plus totale. Votre confiance en vous est... est... démesurée !
-Mais tu ne le feras pas ! chantonna Frameric. Parce que moi seul peut t'offrir des aventures aussi riches que celles-ci ! Imagine, toutes ces femmes qui auraient tant rêvé d'occir un dragon plutôt que de se perfectionner dans l'art de la toilette infinie... Sois leur fierté !
Il lui tendit la plate ventrale comme un trophée, mais la jeune femme n'était pas dupe. Elle descendit de la monture à l'arrêt et s'empara d'un geste vif du présent.
-Fadaises ! Ne faites pas passer pour un cadeau la preuve ultime de votre lâcheté, c'est indigne de votre rang. Oui, j'envie votre ascension chevaleresque, oui nous en avons convenu ainsi depuis des années, mais admettez au moins que cela n'a pu voir le jour qu'à cause de votre paresse et peur inavouables.
Un nouvel étirement de lèvres fendit le visage du futur seigneur, moins mesquin. Etonnament, il osait regarder droit dans les yeux la jouvencelle lorsqu'il s'agissait d'assumer le fond de sa pensée.
-Et tu es l'une des rares personnes à qui j'ai admis mes fautes. Car je sais que je peux me fier à toi.
La demoiselle prit du rose aux joues, puis couvrit son corps fin et musculeux de plaques de métal. Ses seins se calaient dans la bombance de la plaque principale et elle nouait les éléments métalliques avec une agilité acquise en entrainement. Plus que tous les autres, elle devait toujours s'habiller à la hâte, en cachette, avant que les cours de Frameric ne commençassent. Et comme elle devait faire silence pour ne point être repérée, elle le compensait par une virulence verbale à l'égard du pleutre bien-né. Il le lui devait, elle avait donc tout le loisir de le recadrer sans craindre de revers. Bien évidemment, elle ne le faisait pas devant tout le monde, mais ils étaient à présent seuls dans la clairière qui précédait l'antre du dragon. Elle n'était censée qu'accompagner le messire afin de prévenir des secours si par malheur il survenait un drame. Et vu la bête en face, il était normal de craindre le pire.

Au fond, Rixende cachait derrière sa verve une douleur nouvelle. Jamais elle n'avait été autant au-devant du danger. Elle avait effectué pour lui des tournois et des entrainements. Galvanisée par l'interdit et la peur d'être découverte si elle perdait, elle avait offert au jeune seigneur une belle réputation de combattant, alors qu'il n'était que fainéantise. Jusque là, il s'était montré compréhensif des sacrifices et des risques entrepris pour sa personne. Il s'acquittait de sa dette morale par des attentions et des cadeaux donnés en secret. Elle avait droit à des portions de mets délicieux que Frameric chapardait lors de banquets et des tissus qu'il retirait des immenses garde-robes de la cour. Plus encore que les goûts nouveaux, loin de sa condition de palfrenière, c'était la prise de risques pour sa personne qui la faisait apprécier le geste. Il l'accueillait toujours avec le sourire et offrait ses présents en s'inclinant, comme un gentilhomme. Elle savait sa chance d'être ainsi traitée par un homme d'éducation. Dire que tout avait commencé par un échange de regard triste dans l'écurie. Elle, qui venait d'avoir son poste de palfrenière, tout en apprenant que jamais elle ne pourrait monter à cheval autrement qu'en cachette, ni espérer meilleure place, et lui, qui essayait de se faire à l'idée qu'il devrait avoir une formation de chevalier imposée par son père, dont il n'avait cure.

A l'instant, Rixende se remémorait ce parcours, parce qu'aujourd'hui, il pouvait prendre fin. Et Frameric ne semblait pas s'en émouvoir plus que ça. Sous le haume, elle cacha les preuves de son coeur brisé. Cela s'ajoutait à une information que Frameric ignorait : à l'aube de ses dix-sept ans, ses parents lui avaient annoncé la négociation d'un mariage avec le fils de l'aubergiste. Pour eux, c'était l'assurance qu'elle vive bien et soit bien nourrie, pour elle, c'était la porte de l'enfer qui s'ouvrait. De toute façon, d'ici ses dix-huit ans, elle devrait être soit mariée soit au couvent. Il en était ainsi dans ce monde triste. Alors la mort, dans tout cela... elle ne la craignait guère. Elle chercha dans une poche - et de nombreux cliquetis- un bout de tissu blanc. Elle suivait au village un cours de broderie où la vieille bique d'Hugonette ne cessait de la tourmenter, tant son ennui se reflétait dans ses ouvrages. D'un geste nonchalant, elle le laissa tomber dans les mains de Frameric, avant de monter sur le cheval.
-Qu'est-ce... ? Ne le gardes-tu pas pour un époux ? En même temps, je sais pas s'il le prendrait bien, quelle est cette chose, un cheval, un chien ?
Rixende haussa les épaules, du moins, elle les éleva d'un centimètre symbolique, écrasée par le poids du métal.
-Je n'aurai point d'époux. Mon coeur n'a élu qu'un homme inaccessible et je m'apprête à mourir. En plus, le résultat est d'une mocheté sans nom. Messire, il n'a pas l'étoffe d'un bel ouvrage, mais il reste une trace symbolique de mon passage dans votre vie. Gardez-le, je vous prie. Lorsque j'aurai suffisamment éloigné et blessé le dragon, je passerai à trépas. Il y a peu de chance que je parvienne à le vaincre. Mais j'ai promis de vous sortir de ce mauvais pas. Récupérez l'armure pour rejoindre votre prisonnière élue, et repartez sans vous retourner. Votre père sera comblé. Car elle vous donnera à son tour sa preuve d'engagement, j'en suis sûre.
Sa voix devint plus sourde et elle regarda à nouveau devant elle, gonflant le buste en fixant le pont au loin. La passerelle de sa vie à sa mort. Sa gorge se noua, mais elle ne fit pas l'affront à son maitre silencieux de lui afficher sa peine. Frameric avait repris tout son sérieux et ne remuait plus d'un pouce. L'atmosphère pesait autant sur ses épaules que l'armure sur celles de Rixende.
-Pour quelle raison refuserait-on un homme tel que vous, Frameric ? Vous êtes lâche, messire, mais vous n'êtes pas mauvais bougre. Soyez heureux, jusqu'à nos retrouvailles au paradis.
Soudain, Frameric parvint à passer outre son silence abasourdi en échappant le nom de sa dévouée complice d'une voix faible. Elle ne le supporta pas et fonça avant de risquer de perdre le contrôle ! Il lui fallait toute sa tête et son énergie pour esbourdir le gardien de la forteresse.
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Oriane

J'étire mes rideaux occultants, dans un vol de papillons argentés qui s'entassent au coin de mes châssis. Ils n'occultent rien du tout, car c'est la nuit. Les lampadaires sont loin de ma façade et je me réjouis d'observer les détails qu'ils révèlent. J'ouvre un battant, aussitôt envahie par l'air frais, qui n'est jamais aussi pur qu'à l'heure où les humains dorment. C'est là que d'autres espèces reprennent leurs droits.
Dans le silence, un glapissement retentit, c'est un étrange son glauque, entre le chien enrhumé et le chat furieux prêt au combat. Quand je l'aperçois, mes coudes sur la pierre bleue, je suis comme un enfant devant les premières neiges. Je trépigne intérieurement en suivant du regard la fourrure rousse aux pattes de velours. En ville, les renards sont rois. Il savent les jours des poubelles, les heures de pointe et les derniers sous-bois. Ils savent que j'ai trois poules dodues dans mon cabanon et pestent devant mes mesures de sécurité, lorsqu'ils passent sur le muret qui relie tous les jardins du quartier. Ils savent s'enfuir dès qu'ils perçoivent votre présence. Les voir arpenter sereinement les trottoirs est un privilège.
Au loin, une furtive silhouette fine file sous une voiture. Plus discrète encore est la fouine, sur le macadam imperturbé.
Des éclairs sombres zèbrent les rais des reverbères, accompagnés de pépiements si aigus que seules des oreilles aussi fines que les miennes peuvent les entendre. Dame chauve-souris cherche sa pitance.

Quel plaisir de n'entendre aucun moteur briser les bruits naturels du monde. Le vent, depuis la petite forêt qui débute une rue plus loin, domine tout l'espace et nous offre un moment de ralenti. La pause est délectable. Je suis pure spectatrice, je me fonds dans le décor et, du coin de l'oeil, je compte les dernières fenêtres éclairées. Une ultime bouffée d'air appréciable, puis je referme ma fenêtre.
C'est un peu comme la pause clope d'un fumeur, à l'exception que je soigne mon âme à coup de bourrasques fraiches et humides. La parenthèse est addictive et, de plus en plus de soirs, même contre pluies et rafales, je réitère le rituel, avant de dormir.

Dans ma grande ville agitée, les grains de silence sont comme des pierres précieuses. Et les bijoux que m'offre ma fenêtre la nuit parent ma mémoire.
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Défi
Oriane

L'amour est un piège dans lequel je suis tombée, et il avait la forme d'un piège à loup. L'amour m'avait fait croire qu'il maitriserait la bête, que la chasse serait sans histoire et qu'il tomberait dedans, le museau le premier. Mais celle qui est tombée amoureuse, c'est moi, car l'animal est fourbe et le conte du chaperon rouge ne me revenait pas. Je préférais ignorer ses mise en garde et plutôt me mettre au garde-à-vous.
Oh, la transition ne s'est pas faite en un jour ! La chasse était sournoise, il me faisait la cour. Monsieur Loup faisait le beau pour avoir des caresses, il se montrait doux et lançait ses promesses comme on jette des clous ; on ne découvre leur nature qu'une fois blessé par l'un d'eux. Le dressage fut insidieux, il ne devait pas me faire comprendre que j'étais la bête et lui, celui qui me mettait en joue. Complice de cet amour, il aimait rendre aveugle, faire oublier qu'il est l'ennemi de ces bois et que le métal denté continuait de me rentrer dans le pied.

Quand on se rend compte qu'il faut crier, on est sans voix, le choc est trop grand et assomme, tel le chasseur satisfait achevant un animal aux abois. Je n'étais que son repas, car le loup ne se nourrit pas de chair, mais d'émotion, de desarroi. Il cultive la folie des gens qui l'aiment comme on fait pousser des légumes, ses griffes sont invisibles et les plaintes à la lune ne mènent alors à rien. Il a sa proie, bien coincée, qu'il traine dans la boue tant qu'il peut, parfois il la frappe au sol et elle se relève de peu. L'humiliation est la prison la plus surnoise, car on peut feinter qu'elle n'est pas là. Et lui, c'est tout ce qu'il veut.

Le loup est ainsi, il aime qu'on oublie sa nature, à force de sourires, il cache son esprit dur. Méfie-toi, jeune fille, innocente que tu es, à croire que tu chasses ce loup avec fierté, que tu l'apprivoises, fleur au fusil, et qu'il va changer. Fais gaffe, gamine, que l'amour ne t'empêche de voir qui il est.

Quand on vieillit, pourvu qu'on échappe aux morsures fatales de cette créature de la nuit, il y a une chose qui reste à l'esprit : les gens ne changent vraiment que dans les contes de fées. S'il ne peut être apprivoisé, ne te crois pas là pour le dresser... Car il ne se hissera jamais.
C'est cette réalité que l'amour te fait vite oublier...

Ce loup, chasse-le de ta vie, âme en peine... avant qu'il ne dévore la tienne.
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Oriane

Bon, je me prête au jeu, mais c'est bien pour vous faire plaisir, j'espère que je dois pas vous fournir des tartines, non plus. Quel est votre nom et prénom ?
Léo Blancourt. Bon, c'est pas celui de l'état civil, mais c'est celui que je veux bien entendre. Quelle âge avez-vous ?
19 ans. Vivement que je me tire du lycée avec enfin un bac. Et dire qu'après, j'ai d'autres examens à passer... Avez-vous des pouvoirs ?
Ah ! C'est une question piège, ça. Dès que je dis que ce sont des pouvoirs, mon maitre d'apprentissage me gronde "Nan, Léo, ce sont des capacités particulières, le fait que les humains inventent plein d'objets, comparé aux autres animaux, t'appelles ça un pouvoir, toi ? C'est pareil pour nous, ce sont nos gènes !" Vous voyez, j'ai bien appris ma leçon ! C'est un mot banni de nos cours. Une relation ou un coup de foudre ?
Je crains de devoir me contenter de l'autre à défaut de l'une ! Couleur de cheveux ?
Blonde. Vas-y, lâche ta blague de merde, je t'attends ! De yeux ?
Gris. Comme mon géniteur, il parait. J'aurais préféré ne jamais le savoir. Ca rend les reflets déprimants. Votre couleur préférée ?
Transparent, ça compte ? Sinon, bleu ciel. C'est l'espace le plus libre de la planète. Meilleur(e) ami(e) ?
Et merde, je suis tombée sur un type qui croit que tout le monde a toujours des amis dans une histoire... Toi et moi, on va pas s'entendre. Où habitez-vous ?
Près de Metz. Je vous dirai pas le village, très franchement, il vaut pas le détour. Date de naissance ? (si vous en avez, sinon ce n'est pas grave)
Ouais, j'en ai une, ouais. Bon, on parle jamais d'année civile dans mon histoire, donc dis-toi que c'est dix-neuf ans avant qu'on n'écrive sur moi, et un quinze décembre. En couple ou célibataire ?
Célibataire. Je ne crois pas qu'il existe sur cette planète un mec capable de me supporter toute sa vie. Mais bon, j'ai le droit de rêver. Votre famille ?
Ma mère est ma seule famille. Ennemis ?
Trois petits cons qui me traquent sur le chemin du retour de l'école. Mais je vais sans doute allonger ma liste en allant sur Aéris.

On a fini ? Parce que là, j'ai besoin de m'entrainer avec Kaï.

*se départicule dès que le journaliste a hoché la tête, et s'en va de la pièce dans un petit nuage de poussières*
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