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Ecrivain-en-herbe

Défi
Ecrivain-en-herbe

"L'année suivante, en première année de primaire, j'ai colorié en vert un fantôme au lieu de le faire en blanc cassé."
Dans mes souvenirs, aucun crayon de couleur sur la table n'était de cette couleur. Blanc cassé, quelle drôle de couleur pour une personne... ou pour une non-personne. De toute façon, les fantômes, ça n'existait pas. Ils n'étaient présents que dans les romans d'épouvante. Personne n'avait jamais vu de fantôme de sa vie. Alors pourquoi ne serait-il pas vert ? Je me souvenais encore de la réaction de mon enseignante quand je lui avais montré mon dessin. Elle avait écarquillé les yeux, la bouche grande ouverte, et elle avait pris une grande inspiration, peut-être pour se calmer avant de me dire avec une certaine tension dans la voix :
"Sarah, un fantôme est blanc, pourquoi le tien est vert ?"
Elle avait pointé du doigt, la faute que j'avais commise. Sur le papier blanc, on pouvait croire que la tâche que j'avais griffonnée pour représenter le fantôme formait un tas d'herbe. D'un côté, cela n'était pas tout à fait faux, mon dessin ne ressemblait en rien à un fantôme. Mais je tenais à défendre mon oeuvre coûte que coûte. J'avais tenté de me justifier en disant que j'aimais la couleur verte, que je n'avais jamais vu de fantôme et que par conséquent, je ne pouvais pas en dessiner un. Madame Denis ne voulait rien entendre. Aucune de mes remarques, de mes justifications ne trouvait grâce à ses yeux. Soudain, il se passa quelque chose d'étrange.
Mon petit fantôme vert se détacha du papier, doucement, s'écoulant jusqu'au sol comme une petite cascade d'eau, ondulant jusqu'aux pieds de la maîtresse. Une bouche et des yeux se formèrent sur le visage vert du dessin qui devenait vivant sous nos yeux.
Le petit fantôme bariolé de vert prit la parole et raconta à la maîtresse ainsi qu'à la classe que les fantômes n'étaient pas tous blanc cassé et qu'ils formaient par temps nuancé de pluie et de soleil, les arcs-en-ciel colorés.
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Défi
Ecrivain-en-herbe

  La musique s'infiltre dans mes veines, augmentant le rythme de mon coeur, harmonisant mes respirations au son de la batterie. Une note différente des autres et voilà que le monde disparait pour laisser place à une succession de mouvements, parfois lents, parfois rapides mais toujours une oreille portée par la mélodie qui sort des enceintes de la salle. Un arrêt est nécessaire pour reprendre mon souffle. Les pieds nus sur le parquet froid, la tête haute et fière, le regard rivé sur le reflet du miroir comme pour lui lancer un défi. Celui de suivre la cadence des pas. Un sourire figé tient sur mes lèvres, il faut montrer que les mouvements sont faciles, alors que la concentration se joue à chaque saut, à chaque plié de jambes ou de bras. Puis, vient le moment de changer de rôle, de passer de danseuse à juge. Un autre groupe de filles prend place devant nos yeux et c'est reparti.
  Chaque groupe passe devant les autres élèves pour voir les défauts à corriger ou à se corriger soi-même. C'est un moment toujours intense car les regards des autres me rendent parfois mal à l'aise. La danse est un moyen d'oublier pour un instant, le stress d'une semaine de cours à l'université, des résultats d'examens. Un exutoire en quelque sorte. A chaque fois que mes pieds foulent la salle de danse, j'oublie les soucis et les tracas des jours passés, les retards presque devenus quotidiens des trains qui m'énerve et me fait perdre un temps précieux. J'oublie les disputes, les pressions et je m'évade en bougeant au rythme de la musique.  

  A partir du moment où les petits rats sont rendus à leurs parents, les plus grands occupent la scène. J'abandonne pour un temps mon rôle de coordinatrice des loges pour reprendre celui de danseuse. Le costume enfilé, direction les coulisses. Les frissons reviennent, plus forts à chaque fois. Derrière les rideaux noirs, le public se tient silencieux, prêt à admirer le travail d'une année. Soudain le rideau s'ouvre, nous sommes encore plongées dans le noir mais déjà les premiers applaudissements retentissent, suivis par des centaines d'autres pour marquer le début de ce nouveau gala de danse. La musique démarre et nous nous laissons emporter par cette dernière. L'angoisse disparait avec les premiers pas. A la fin de la chorégraphie, mes camarades et moi sommes épuisées mais ravies de la prestation. Une nouvelle prestation nous attend le lendemain depuis dix-huit années.

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Ecrivain-en-herbe

  Roulée en boule sous la couette moelleuse du lit, j'écoutais les grincements des portes s'ouvrir et se refermer. Des pas martelaient les escaliers, accompagnés d'un son qui me glaçait les veines. Ploc. Un liquide tombait sur le sol en grosses gouttes. Puis, j'entendis la poignée de la porte de ma chambre se baisser et une personne entra. Deux pas et il fut devant mon lit. Une main souleva lentement l'abri qui me protégeait et je pus voir celui qui hantait mes cauchemars. Mes yeux étaient de suite attirés par l'arme sanguinolente dans sa main. 
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Défi
Ecrivain-en-herbe

Le 21 octobre 1915,

Mon amour,
Dans un rare moment de répit, je prends une plume et du papier pour te rédiger une courte missive. J'espère que cette lettre te trouvera en bonne santé et qu'elle pourra combler un peu le manque que tu m'évoquais dans ta dernière lettre. Je te remercie également des chocolats et des chaussettes que tu m'as envoyés pour mon anniversaire. Elles me procurent un peu de chaleur quand la nuit tombe et que la température baisse.
Nous trouvons de quoi nous occuper lors de ces longs moments d'attente entre les assauts. Certains jouent aux cartes, aux dés qu'ils ont reçus dans les colis envoyés par leurs familles. D'autres écrivent à leur famille pour les rassurer. Un petit concert improvisé a eu lieu hier dans la tranchée, des hommes ont entonné plusieurs chants paillards sous la pluie. A les entendre, j'aurai bien pris la fuite, mais je ne pouvais pas laisser mes hommes seuls. Qu'est-ce qu'ils chantaient faux ! Mais cela a permis aux soldats de se détendre et de pouvoir oublier un instant, l'ennemi qui nous fait face, nous narguant avec ses canons et ses attaques répétées.
Les attaques se font violentes et nous essuyons de nombreuses pertes. Nos ennemis avancent de plus en plus vers nous, si bien que nous devons à notre tour reculés devant ces hommes. Nous combattons sans relâche quand il est l'heure, les avions bombardent au-dessus des lignes allemandes, les soldats se ruent hors de la tranchée telle une marée humaine qui ne peut se contenir. Des hommes sont blessés, voire tués sur le coup. D'autres souffrent mille fois avant de voir leur heure venue. Je ne peux qu'espérer que si la mort arrive, qu'elle soit rapide et indolore. Des camarades sont tombés face aux tirs des fusils rivaux. Je ne peux malheureusement pas en dire plus ...
Mon aimée, as-tu des nouvelles de mon frère Paul et de Eugène, ton cousin ? Sont-ils en aussi bonne santé que je le suis ? Transmets-leur tout mon courage et ma force, qu'ils soient forts et vaillants durant cette épreuve.
Ma bien-aimée, si tu savais le nombre de fois où je te vois dans mes rêves, où tu es présente auprès de moi, dans mes bras. Je n'ai qu'un seul souhait, c'est de revenir et de te serrer contre moi. Avant cela, je dois accomplir ma mission, celle de te protéger, toi mais aussi tous ceux qui sont restés à l'arrière. Je tiens avant tout, à ce que tu sois saine et sauve.
J'espère que tu prends soin de toi et que tout va bien à la maison. Raconte-moi les aventures du jeune chiot que tu évoquais dans ta dernière lettre, cela avait fait bien rire mes camarades.
Je t'aime. Mille baisers t'accompagnent avec cette lettre.

Avec tout mon amour,
André
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Ecrivain-en-herbe

  Cher corps,
  Je ne te le dis pas souvent hélas mais je tenais à te remercier d'être toujours là. Présent, à chaque moment triste d'un film, d'un livre ou tout simplement de ma vie. Tu montres que ma peine est ta peine en faisant jaillir les larmes quand les émotions deviennent trop fortes. Tu es tellement fort que tu supportes les nombreuses cicatrices, les bleus, les coups sans rechigner, me rappelant à certains moments que tu es fragile et que je dois prendre soin de toi.
  Je t'ai encore blessé aujourd'hui en m'agrippant à une barrière en évitant la chute. J'en suis désolée. Ta main, ma main, portera une nouvelle fois, une trace qui disparaitra au fil des jours, des semaines. Des bleus, des coups, j'en ai eu. Miss Catastrophe, on aurait dû m'appeler... ou le Schtroumph. Depuis que je suis née, je me cogne dans chaque poignée de porte, chaque meuble se trouvant sur mon passage. Et pourtant, je fais tout pour les éviter. Tout me porte à croire que mon petit orteil vit sa vie seul de son côté et que le moyen de le ramener près des autres est qu'il se cogne. 
  Mon corps, je t'aime ! Malgré les regards, les critiques, je t'aime. Voilà c'est dit. J'aime tes yeux bleus dans lesquelles on peut voir une sorte d'auréole dorée autour des pupilles. J'aime tes mains sur lesquelles je ne compte plus les brûlures dues à la cuisine. J'aime la cicatrice que j'ai au niveau du pied droit, une fracture dont j'ai dû me faire opérer et dont j'ai un souvenir immortel avec moi. J'aime ton cou où des colliers sont présents pour mettre de la couleur dans nos vies. J'aime mes cheveux bruns, qui bouclent quand je ne souhaite pas. J'aime ma bouche sur laquelle des milliers de baisers sont déposés aussi légers qu'un papillon. 
  Cher corps, je ne sais pas combien de temps encore allons-nous nous côtoyer mais j'espère que ce sera le plus longtemps possible et en bonne santé. 
Avec amour, 
Toi 
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Une sucette au goût cola dans la bouche, j'arpentais les rayons du magasin pour femme de la galerie marchande quand je l'ai aperçue. La bouche ouverte, entendant la sucette se casser en mille morceaux sur le carrelage, je fixais la tenue derrière la vitre. Elle était belle. Blanche. Longue. Une parfaite robe de mariée exposée à tous les regards et à toutes les convoitises. La luminosité de la vitrine aidait à la mettre aussi bien en valeur. Je laissais mes pas me guider dans le magasin. Arrivée devant la robe, je tendais le bras mais n'osais pas encore effleurer ce tissu que je pensais doux sous mes doigts même si de nombreuses pierres composaient la tenue. J'entendis la vendeuse avant de la voir. Elle me demanda si je voulais l'essayer et je hochais simplement la tête. J'étais sans voix devant cet objet presque irréel, je n'y croyais plus. Lorsque la vendeuse m'aida à enfiler la robe, je réalisais enfin que le tissu était aussi doux qu'un pétale de fleurs et qu'elle était aussi légère qu'une plume malgré le poids des pierres, de la couche de tulle et de soie que formait le jupon et le corset. Lorsque je tournais sur moi-même pour admirer le résultat, le tissu bruisait, suivant le moindre de mes gestes. Une forte odeur de fleurs, notamment de violette et de chèvrefeuille émanait du vêtement. Elle sentait divinement bon la lessive et l'odeur de neuf. Mon choix était fait, c'était cette robe, sinon rien !
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Ecrivain-en-herbe

Assise à mon bureau, mes doigts survolant le clavier de l'ordinateur nouvellement acquis, j'attendais que l'inspiration arrivait. Un film de Noël tournait en boucle dans un des coins de l'écran. Les mots se bousculaient dans ma tête mais aucun ne prenait vie sur l'écran de mon ordinateur. Pourtant, j'avais des histoires à n'en plus finir dans mon carnet. Dès que je voulais donner vie à mes personnages, ils s'enfuyaient au fond de mon esprit pour se cacher, hors de ma portée. Pourtant, je passais mon temps à m'occuper d'eux. Je les faisais naître puis je les faisais grandir, certains disparaissaient, d'autres les remplaçaient mais jamais aucun d'entre eux ne prenait vie.
Lasse d'attendre d'avoir de l'inspiration, j'éteignis mon ordinateur et enfilais mon manteau. J'attrapais mon sac et je sortis en claquant la porte. Les bruits de la rue me parvenaient déjà dans le hall de l'immeuble. Quand je poussais la porte, une odeur de pain chaud et de café envahit mes narines. Je pris une grande respiration, les yeux fermés, pour ancrer en moi cette senteur de bon matin. Le sourire aux lèvres, je marchais vers la station de métro la plus proche pour aller dans mon café préféré. Peut-être que mon inspiration arrivera. 
Arrivée au café, je pris place à ma table préférée. Elle était à la fenêtre et de là, j'avais vu sur tout l'intérieur du café, l'extérieur par tous les temps et également une vue sur les bureaux au premier étage de l'immeuble de l'autre côté de la rue. C'était dans cet immeuble que je pouvais voir chaque jour, un homme accoudé à la fenêtre qui regardait les passants et les voitures qui circulaient dans la rue bondée. C'était l'un de mes secrets. Chaque jour, je passais une partie de ma journée à cette table et j'attendais un signe du destin. Mais le destin était long à intervenir. Voilà des semaines que cette routine s'était installée. Plusieurs de mes amies pensaient que ma réaction était malsaine. Surveiller une personne que je n'avais jamais croisé pouvait sembler bizarre pour les gens. Je ne connaissais rien de sa vie, seulement ce que je savais en l'observant à son insu. Malgré tout, mon inspiration revenait en force quand j'imaginais ce que pouvait être sa vie. 
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Défi
Ecrivain-en-herbe

La douleur nous habite quand une épine de rose s'accroche à notre doigt.
La douleur prend une place importante quand l'être cher n'est plus.
La douleur est une amie qui nous étreint quand tout va mal,
quand tout s'enfonce dans le noir.

La douleur est une amie que l'on serre dans ses bras pendant que le temps fuit.
La douleur est une impasse dans laquelle les cauchemars vivent.
La douleur est une cour qui se referme sur nous lorsque vient le temps des décisions,
Parfois, des décisions de toute une vie.

La douleur est une rivière de regrets qui se transforme en torrent de souffrances.
La douleur accueille les mauvais sentiments et rejette les bons.
La douleur est un fantôme du passé qui s'efface en même temps que la mémoire.
On oublie, on s'oublie mais à quel prix ?

La douleur est bon enfant, un jour elle disparait.
La douleur est immortelle, souvent elle tardera.
La douleur est excusable, elle arrive et se plaint.
Elle fait crier, pleurer, gronder de rage, de désespoir.

La douleur est l'arbitre des sensations, elle contrôle et punit,
Les mauvaix choix et les mauvaises actions.
C'est pas faute de demander pardon.
Les douleurs sont connues des hommes mais les hommes oublieront-ils leur douleur ?
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