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Défi
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Cette soirée devait être parfaite. Mais c'était sans compter sur cette panne d'ascenseur… et la voisine.
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Tout le monde n'est pas à l'aise pour faire le premier pas. Mais ne pas se lancer pour faire le second pourrait bien changer le cours de la nuit.
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Défi
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Et s'il suffisait d'une journée ensoleillée et d'une tasse de thé pour mettre fin aux tourments de la vie ?
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Défi
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Sébastien grimaça légèrement au contact du désinfectant sur sa plaie. Saphy, comme avec chaque patient, appliquait toujours ses soins avec une grande douceur. Son expertise dans la médecine et l’attention particulière qu’elle portait à chacun de ses patients avait fait d’elle l’une des médecins les plus réputés de la ville.
Après le travail, elle avait rejoint ses amies dans un bar à quelques pâtés de maisons de son cabinet médical. Emporté par l’alcool, un minotaure devenu virulent s’en était pris au groupe de jeunes femmes. Ce jeune humain, sans réfléchir, s’était interposé pour tenter de ramener la bête à la raison. Mais cette dernière, le supplantant de plus d’une tête, lui avait décoché une gifle d’un revers de main, le projetant au sol. Ses ongles acérés avaient signé cette petite balafre sur sa joue. La situation avait rapidement pris une autre tournure lorsque Saphy fouetta violemment le minotaure de sa queue, envoyant ce dernier valdinguer au fond de la salle.
Sébastien était captivé par les mouvements ondulés de va et vient de Saphy entre son placard à médicaments et son lit. En observant la puissante queue de serpent du médecin, il pouffa de rire.
- Je suis ridicule.
- Pourquoi dites-vous cela ?
- J’aurais dû me douter qu’une lamia serait largement assez forte pour se défendre seule. Ce n’était pas moi avec mon corps d’être humain qui aurait pu faire quelque chose.
Elle s’approcha de nouveau de lui pour ausculter le reste de son visage.
- C’est votre instinct qui vous a poussé à agir. Je préfère cela à un homme qui regarde sans intervenir. Même si cela aurait pu mal se terminer.
Son visage était si proche. Sébastien l’ausculta à son tour de ses yeux. Elle possédait un carré argenté qui mettait en avant de belles pupilles violettes et des oreilles pointues. De petites écailles étaient présentes sur le bord de ses joues. Il avait aussi remarqué ses petits crochets à venin à l’endroit où des canines poussaient difficilement pour les humains. Lorsqu’elle posa délicatement ses doigts sur son visage, il ferma les yeux pour profiter de cet instant de douceur. Instinctivement, il posa sa main sur la sienne à la surprise de Saphy. Lorsque, embarrassée, elle retira sa main un peu vivement, il la rattrapa de justesse. Son regard dévoilait sans malice ses intentions. Tombé sous le charme, il avait envie d’elle. A son tour, incapable de défaire son regard du sien, elle se sentait envoûtée par ce jeune humain qu’elle trouvait de plus en plus séduisant.
Leurs lèvres eurent un premier contact timide qui s’approfondit avec leurs étreintes. Les jambes de Sébastien jouaient avec la queue de Saphy qui répondait en l’enroulant et en la déroulant autour d’elles. Elle prit l’initiative pour lui enlever son t-shirt alors que sa longue queue blanche bataillait pour lui retirer son pantalon. Lorsqu’il se retrouva nu comme un vers, Sébastien lorgna sur la poitrine généreuse de Saphy, dont le haut moulant ne cachait rien. Ses seins firent un léger rebond lorsqu’elle l’enleva, ce qui endurcit l’érection de son amant. Elle rampa jusqu’à son torse, lui vola un nouveau baiser passionné et descendit langoureusement vers son entrejambe. Là, sa poitrine engloutit le sexe de Sébastien et il fut rapidement submergé par le plaisir procuré par cette douce caresse. Il se cambra lorsqu’il prit conscience d’une sensation inconnue jusqu’alors : Saphy avait enroulé sa langue bifide autour de son membre. Les mouvements contraires de ses extrémités se couplaient désormais aux va et vient de ses seins. Sans surprise, il atteignit l’orgasme hâtivement. Elle vint de nouveau se lover contre lui, dévoilant son organe reproducteur habituellement caché par ses écailles. Saphy ne put retenir ses gémissements lorsque les doigts de Sébastien se glissèrent en elle. Ce dernier était bien décidé à lui faire perdre la tête à son tour. Ses lèvres se collèrent à son cou, où il la marqua d’un suçon incontrôlé. Elle n’y tint plus et le réclama.
- Je pense que nous allons avoir un petit problème dit-il en regardant vers le bas.
Elle observa à son tour que sa membrane n’avait pas encore repris de sa fermeté. Il était trop tôt.
- Ça, j’en fais mon affaire, dit-elle avant de faire frétiller sa langue de plaisir.
Elle se jeta à son cou avec une vitesse fulgurante et y planta ses crochets. Sébastien tressaillit plus de surprise que de douleur.
- Mais qu’est-ce que tu m’as fait ?
- Le venin des lamias est assez fort pour tuer un humain. Toutefois, une seule petite goutte aura simplement l’effet d’un puissant aphrodisiaque.
Un sourire malicieux s’afficha sur son visage lorsque, quelques secondes plus tard, l’objet de son désir retrouva une nouvelle vigueur. Mais elle n’avait pas anticipé que Sébastien retrouverait aussi de sa force pour se mettre sur elle et emprisonner ses bras au-dessus de sa tête. Elle chavira de plaisir lorsqu’il entra en elle et s’adonna à cœur joie dans ses mouvements de rein. Sa queue s’enroula contre son gré autour de lui, signe de sa perte totale de contrôle sur la situation. Lorsque l’étreinte commençait à l’étouffer, Sébastien lui mordillait gentiment la queue pour qu’elle détende son emprise. Elle s’excusait à chaque reprise déclenchant à chaque fois un petit rire chez son partenaire. Tout à coup, il se crispa légèrement de plaisir, perdant son allure dans son rythme effréné. Saphy lui lança un regard de défi : elle ne serait pas la seule à se soumettre à l’excitation provoqué par la pénétration. Le bout de sa queue titillait juste ce qu’il faut de sa prostate pour lui faire perdre pied. Saphy savait que ce point G des hommes était encore un sujet tabou chez les êtres humains alors qu’il était exploité sans complexe chez d’autres espèces. Son amant s’avoua vaincu face à la connaissance parfaite de Saphy sur l’anatomie humaine et ses zones érogènes. Ces différentes sensations avaient maximisé la sérénité ressentie au moment du grand final. Epuisé, il posa sa tête sur sa poitrine et enferma Saphy dans ses bras. A son tour, ses bras croisèrent les siens et elle eut l’impression de sourire bêtement. Le bout de sa queue frétillait encore de bonheur.
Alors qu’il s’apprêtait à partir, la puissante queue de Saphy rattrapa Sébastien et l’attira contre elle. Il éclata de rire.
- Je ne suis vraiment qu’une marionnette entre tes mains.
Elle eut un sourire de satisfaction. Il promit de revenir la voir. Sa joue lui ferait encore mal demain lui avait-il assuré en feignant l’innocence. Elle l’espérait.
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Défi
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De nouvelles résolutions dans le désert sahélien
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Défi
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Il n'y a rien de mieux pour que je me réveille avec le cafard. Il y a quelques nuits, j'ai malheureusement rêvé de toi. Je ne dis pas "malheureusement" parce que je n'aime pas ça, bien au contraire, mais parce que cela me rappelle que tu n'es plus dans ma vie quand je m'efforce de l'oublier. J'ai allumé l'ordinateur la tête encore dans le vague et je suis allé sur Facebook. Avec un soupçon d'espoir, j'ai tapé ton nom entier sur la barre de recherche et je suis tombé sur des résultats qui n'avaient rien à voir avec toi. Tu as disparu, comme si ton profil n'avait jamais existé.
Cela fait environ deux ans que tu as disparu, du jour au lendemain, sans un mot. Je crois qu'aujourd'hui on appelle cela "ghoster". Mes textos et mes mails sont restés sans réponse. De fait, je ne sais plus comment te contacter. Je ne sais pas où tu habites maintenant. Tu parlais de retourner aux Etats-Unis un temps après avoir défendu ta thèse, que je suis sûr tu as réussi brillamment.
Je suis actuellement en train de t'écrire avec une playlist Spotify qui s'intitule "Love Pop". Volontairement. Et je suis obligé de me mordre les lèvres pour que les larmes, qui brouillent déjà ma vue, ne déferlent sur mes joues. Mais je suis un grand garçon alors je ne pleurerai pas.
Même si la nature de notre relation ne dépassait pas le virtuel et les appels téléphoniques, notre lien était extrêmement fort. Au point que mes ex se sentaient souvent menacées alors que j'avais déjà fait la bêtise de t'encourager à aller dans les bras d'un autre malgré tes sentiments pour moi. Tout ça, c'était il y a quelques années déjà, mais je crois que c'est ce qui a commencé à éffriter les choses entre nous. Nous ne nous sommes jamais pris le bec, mais je t'ai fait souffrir à plusieurs reprises aux débuts de ma vie d'adulte. M'excuser ne suffira pas à ce que je me pardonne un jour ces moments de ma vie.
Ta voix me manque. On s'appelait tous les soirs et ça durait des heures. Même s'il ne s'était rien passé de fou dans nos journées, nous n'avions pas besoin de combler un quelconque passage à vide. Et tu râlais toujours car je finissais par m'endormir au téléphone. Je ne tenais pas aussi bien que toi malheureusement. De mon côté, j'ai passé de nombreuses heures à essayer de te réconforter les jours où la mort de tes parents t'était trop insupportable. Je ne sais pas si j'ai vraiment réussi, mais je ne voulais pas partir me coucher sans t'entendre rire ou sourire. Car tu as ce don terrible, comme beaucoup de gens de notre génération, pour te rabaisser alors que tu es une des femmes les plus fortes que je connais. Par ailleurs, je sais que ton génie finira par changer quelque chose dans ce monde. Alors, ne t'en fais pas, tout ira bien.
Je voudrais que tu vois combien j'ai grandi. Enfin j'espère. Du haut de mes 25 ans désormais, je continue ma petite vie tranquille. Je suis toujours aussi pitre avec les autres, je le suis même encore plus qu'avant. J'ai un humour beaucoup plus noir, plus trash. C'est ce qui fait ma réputation au travail, outre mon sourire quotidien et mon accent toulousain qui ne disparait pas. Je ne sais pas si tu cautionnerais mes blagues volontairement immonde ou si cela déclencherait ta repartie habituelle. Mon travail me plait beaucoup même si je rêve beaucoup d'évasion. Je ne suis plus un jeune névrosé, faussement déprimé, même si ton absence piétine ma bonne humeur naturelle. J'ai toujours ce projet d'écrire des livres, ou au moins des histoires, et de pouvoir - miraculeusement - en vivre. Ce que j'aimerais par dessus tout, ce serait que mon premier livre soit à l'origine de notre réunion. Un peu comme dans ces comédies romantiques que j'affectionne tant. Mais tu ne reviendras pas, n'est-ce pas ?
Es-tu toujours avec lui ? T'es-tu mariée avec lui comme il le voulait ? Tu attends peut-être un enfant de lui. Je ne préfère pas y penser sinon je vais encore avoir cette boule au ventre qui va me détruire de l'intérieur. Ma vie sentimentale ressemble toujours au néant. J'ai même fini par me convaincre que j'étais incapable d'aimer quelqu'un sur le long terme. Que je ne vivais que pour la période de séduction, l'idylle des premiers mois et puis la lassitude finissait toujours par reprendre le dessus. Du coup, je me condamne un peu tout seul. De toute façon, ce n'est pas à toi que je vais expliquer que mon côté introverti ne va pas m'aider. Mais je pense surtout que tout ça est sous-jacent de mon amour pour toi et de ma crainte de passer à côté de toi. C'est pitoyable n'est-ce pas ?
Tu sais, aujourd'hui, j'ai voulu récupérer un texte que j'avais écrit à l'époque sur ses skyblogs où nous nous étions rencontrés. On écrivait des fanfictions sur le manga Naruto, tu te souviens ? Pour une histoire de mot de passe oublié, je suis revenu sur mon adresse mail de l'époque. Et je suis tombé sur un de tes messages. Tu t'étais réveillée en pleine nuit, incapable de te rendormir. Et tu avais pris des photos de toi et chacune avait un message pour moi. Et tu signais tes mails par des "je t'aime fort Chou". Je n'ai pas eu la force de lire les autres parce que je savais que j'allais me décomposer de chagrin.
C'est promis, demain j'irai au travail avec autant de joie que d'habitude. Je continuerai de transmettre mon sourire à tout le monde, de raconter des blagues pour choquer les plus rigides et faire rire les partisans d'une bonne blague. Mais juste pour ce soir, à l'abri des regards, je veux évacuer toutes ces larmes qui n'ont pas su couler quand tu es partie. Je t'en prie, laisse-moi pleurer comme un enfant inconsolable ta disparition dont je ne me remettrai jamais. Et promis, demain j'affronterai de nouveau le monde, le coeur encore mal cicatrisé, mais avec toute mon énergie.
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Dernier combat pour l'humanité.
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- Bon et sinon tout se passe bien ? Vous faites quelque chose pour ce soir quand même ? Mais dans une tente cela doit être bizarre non ?
Comme à son habitude, sa mère la bombardait de questions sans attendre une réponse de sa part. En appel vidéo, Julie cherchait un bon angle pour ne pas apparaître en contre-jour avec la lumière des différents spots. Elle recadra ses lunettes sur son nez avant de répondre.
- Oui Maman, tout se passe bien. On a une tente qui nous sert de zone de vie avec une grande table et des canapés. On fête Noël dedans avec tout ce que nos familles nous ont envoyé en plus du repas de la base.
- Je vois. Oh, il y a un jeune homme derrière toi. Tu le connais ?
Derrière elle, allongé sur les marches devant l’entrée du bureau des sports, un homme en tenue civile grillait sa clope en contemplant les étoiles.
- Non Maman. On est plusieurs centaines sur la base, je ne connais pas tout le monde. Et je te rappelle que tu es en vidéo donc quand tu cries comme ça tout le monde t’entend.
Sa mère haussa les épaules.
- Bon je te laisse, je dois y aller. Souhaite un joyeux Noël à tout le monde, je vous embrasse et on attendra mon retour pour s’échanger les cadeaux.
De l’autre côté de l’écran, la maman afficha une mine quelque peu triste. Une année de plus, l’armée lui volait sa progéniture pour les fêtes. Julie finit par raccrocher dans un signe de la main et souffla d'exaspération.
- Première OPEX* ?
Elle se retourna. Le jeune homme fumait toujours sa cigarette en fixant le ciel.
- Non, mais vous connaissez les mamans. Elles s’inquiètent toujours plus que nécessaire. Votre famille ne vous a pas fait le même scénario ?
- Pas vraiment. Nous ne sommes pas si proches que cela et ils ont l’habitude de mes absences.
- C’est un peu triste dit comme cela, surtout pour un soir de Noël.
- Je me contente de la beauté des étoiles.
Julie leva les yeux au ciel. Certes, les étoiles étaient scintillantes mais la pollution lumineuse cachait le potentiel de cette belle nuit étoilée. Il fixait son regard. Elle n’avait pas l’air convaincue.
- Je connais un endroit sur la base où la vue est somptueuse. Je vous emmène.
Julie hésita.
- Je devrais retourner en tente rejoindre mes camarades.
- Ce ne sera pas long, c’est promis. Vous n’allez pas me faire croire que vous avez vraiment mieux à faire dans votre tente, remplie de jeunes qui se noient dans les écrans de leur smartphone, le soir de Noël, si ?
Son regard était tout ce qu’il y avait de plus sérieux. Elle comprit qu’elle ne l’avait pas convaincu, pas plus qu’elle n’avait cru en son propre mensonge. Elle s’entendait bien avec le reste de son équipe mais l’ambiance n’était pas autant à la fête qu’elle se l’était imaginée. Entre l’éloignement familial, les histoire de Covid-19, le boulot et le manque d’intimité dans cette vie en promiscuité, le moral n’était pas au plus haut.
- En avant dans ce cas. Je vous suis.
Il se leva et partit en marche derrière le terrain de volley presque sans l’attendre. Alors que le bruit de ses tongs rythmait la cadence de ses pas, il jeta sa fin de cigarette d’une pichenette dans la poubelle la plus proche. Julie constata son air assuré qui traduisait surtout un je-m’en-foutisme particulier. Dans son attirail short-t-shirt-tongs, il contrastait parfaitement avec elle, encore en treillis avec son galon de sergent-chef bien scotché sur sa poitrine. Ce côté sérieux était renforcé malgré elle par ses petites lunettes rondes et sa longue chevelure blonde tirée en chignon. Il lui fit signe, entre un bâtiment préfabriqué et un mirador tous deux inoccupés. Se couchant par terre, il l’invita à faire de même.
- Ce n’est pas beaucoup mieux, annonça-t-elle de but en blanc.
- Attendez que la lumière du fond s’éteigne et vous verrez.
Les secondes qui s’écoulèrent lui parurent être une éternité. Elle était là, allongée dans la base militaire de Niamey, à côté d’un inconnu, bien qu’il soit forcément un militaire. S’ils se faisaient attraper, il y aurait de fortes suspicions sur la nature de leur relation. Cela ferait aussi surement le tour de la base. Elle, la fille discrète et rangée, ce n’était habituellement pas son genre de prendre le risque de faire l’objet d’un pseudo-scandale. Malgré tout, il était bien connu que les militaires en mission, s’ils ne dérivaient pas avec des locaux, se trouvaient bien souvent un partenaire parmi leurs camarades. Tout d’un coup, la lumière s’éteignit et elle se retrouva sous une pluie d’étoiles.
- Et voilà !
Le ciel avait gardé une légère teinte bleutée provoquée par les lumières de la capitale au loin mais sa beauté était sans pareil. Submergée, elle en oublia tous les tracas qui la taraudaient. Sans s’en rendre compte, elle se mit à sourire.
- Vous êtes bien plus belle quand vous souriez.
Elle tourna la tête vers lui. Ses pupilles bleus semblaient parfaitement ressortir dans le noir. Ou alors était-ce le fruit de son imagination.
- En vous observant au téléphone avec votre famille, j’ai bien cru que jamais vous ne souririez.
- Vous dévoilez enfin votre jeu, dit-elle amusée. C’est maintenant que vous me jouer votre numéro de charme.
- Vous ne partez pas, j’en conclus que cela ne vous déplaît pas.
Elle sentit ses doigts chercher timidement les siens.
- Je pourrais crier, lui lança-t-elle avec un air de défi.
- Je vous en prie, cela ne fera qu’accroître ma réputation, lui rétorqua-t-il avec un regard malicieux.
Elle le trouvait insupportable. Il avait toujours la bonne réplique alors qu’elle se sentait encore novice même pour le taquiner. Lorsqu’elle releva les yeux après avoir rougi un instant, elle fut instantanément replongée dans le bleu de son regard. Dans un moment d’égarement, son instinct la poussa à joindre ses lèvres aux siennes. Elle se ressaisit presque aussitôt.
- Excusez-moi, je ne sais pas ce qui m’a pris.
Confuse, elle s’apprêta à partir. Il rattrapa rapidement sa main.
- Ne vous excusez pas.
Ses yeux l’appelaient. Elle se laissa guider doucement pour s’installer à califourchon sur lui. Il lui retira ses lunettes qu’il posa précieusement à ses côtés. Ses bras l’enlacèrent sans retenue. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas connu la chaleur d’un homme honnête dans ses sentiments. A l’abri des regards, sous la bienveillance des étoiles, ils échangèrent un long baiser passionné.
Comme chaque jour depuis la fin de la saison des pluies, le soleil battait son plein à Niamey. Julie, presque frigorifiée par la climatisation bien trop fraîche de sa tente, sortit prendre un bain de chaleur sous ces 37 degrés quotidiens. Elle repensa à la nuit dernière, qui avait constitué l’une de ses plus belles fêtes de Noël. Ce baiser fut le meilleur cadeau qu’elle eut reçu. Dans l’allée principale, elle aperçut trois militaires qui marchaient d’un pas assuré dans sa direction vers la sortie du camp. Un capitaine semblait donner des instructions précises à deux de ses subordonnés qui se tenaient à sa gauche. Elle eut un sourire gêné, se ressaisit et rectifia sa position.
- Mon capitaine.
Ce dernier lui rendit son salut d’un « bonjour » presque glacial, repartant de plus belle dans ses explications. Cela eut l’effet d’une douche froide sur Julie qui fut incapable de retrouver le sourire. Ses doux souvenirs volèrent en éclats comme s’il avait s’agit d’une simple illusion. En arrivant à son niveau, sans s’arrêter, le capitaine fit glisser sa main le long de son avant-bras dénudé, nouant rapidement ses doigts aux siens avant d’aller chercher une caresse fugace dans la paume de sa main. Alors qu’elle le regardait s’éloigner, elle sentait encore parfaitement la forme de sa caresse dans sa main. Il avait dessiné un sourire.

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