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HypatiaDeSalem

HypatiaDeSalem
Et si on apportait la solution à votre problème sur un plateau ?
Et si la grisaille de votre ciel s'éclaircissait dans la seconde ?
Et si...votre plus grand rêve pouvait se réaliser ?

L'idée est plus que tentante, surtout pour Billie, archéologue émérite, reconnue par ses pairs et tout le gratin scientifique mondial et qui n'a qu'un seul but : prouver qu'elle a raison.
Mais cette proposition est-elle totalement innocente ?
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Défi
HypatiaDeSalem

  Je ne saurais vous dire avec exactitude quel fut le détonateur à ce sentiment qui a jailli chez moi, en plein coeur de l'hiver, alors que je n'avais pas dix ans. Avant ce jour fatidique, je n'avais jamais véritablement regardé ma mère. Bien sûr, je la voyais tous les jours errer autour de moi, en figure familière et maternelle qu'elle était. Je ne l'avais pourtant jamais observée. Scrutée. Epiée. Etudiée de fond en comble. Moi qui pouvais passer des heures à parcourir la campagne environnante pour tenter de dénicher un nouveau spécimen, je n'avais jamais pris le temps de réaliser un examen complet de mon environnement le plus proche.
  Aussi, je décidai, un matin au saut du lit, de délaisser pour quelques temps le monde extérieur afin de me focaliser sur mes congénères. La mère fut la première à se soumettre à mon oeil avisé. Mais très vite, j'allai de déception en déception.
  La mère n'avait jamais été une géante. Cette petite bonne femme s'était épaissie avec les années et les grossesses successives, au nombre de neuf, n'avaient en rien arrangé ce phénomène. La jeunesse avait fui ces tissus flasques et pâles depuis bien longtemps. Par endroits, le vêtement, qu'elle portait toujours noir, plus par commodité que par coquetterie, enserrait avec une telle force ses membres que la peau boursouflée se parait d'une multitude de veines violacées.
  Cette masse informe gagnait cependant en dignité grâce à une chevelure poivre et sel, élégamment relevée en un chignon d'une simplicité déconcertante. Lors de l'une de mes expéditions matinales en direction de la chambre parentale, j'avais pu glisser un oeil dans l'antre interdit et y découvrir la cascade capillaire interminable que la mère s'acharnait à dissimuler chaque jour que Dieu faisait.
 Sa face aurait pu effrayer un régiment. Ses traits, grossiers et ingrats, ne renfermaient pas la moindre once de sympathie et son teint cireux lui donnait l'aspect d'un cadavre que l'on aurait négligé d'arranger. Deux minuscules billes noires et rapprochées lui faisaient office d'yeux. Lorsque votre regard croisait le sien, vous pouviez être sûr qu'elle avait déjà aspiré la moitié de votre âme.
   Et sa bouche...constamment dédaigneuse et sale aux commissures, il lui arrivait souvent de produire de petites bulles constellées de salive lorsque la femme s'assoupissait, ce qu'elle faisait à chaque fois que son séant rencontrait le velours élimé de son grand fauteuil. Depuis ce qui s'apparentait à une véritable chaire, la matronne exerçait son pouvoir absolu sur toute la maisonnée. Ce portrait, relativement peu flatteur mais tout à fait réaliste, ne pouvait être complet sans ce nez busqué que l'on ne pouvait ignorer tant la surface qu'il occupait se voulait excessive.
 Il était toujours extrêmement difficile de distinguer avec clarté et assurance l'adipeuse personne tant le nuage de nicotine qui l'enveloppait de la tête aux pieds, du matin au soir et de janvier à décembre, était épais. Il ne lui serait jamais venu à l'esprit de lâcher ses cigarillos à l'odeur âcre et insupportable, qui me brûlait la gorge dès que je pénétrais son périmètre. L'extrémité de ses deux index et majeurs avaient même pris une couleur jaunâtre à force d'avoir été en contact avec le filtre marron qui renfermait le précieux poison.
  Dès qu'elle posait un pied par terre, elle ne pouvait se résoudre à vivre sans son indispensable accessoire. Cette véritable addiction lui donnait de terribles quintes de toux qui s'achevaient parfois avec quelques gouttes de sang au fond d'un mouchoir en tissu. Mais pas une seule fois elle n'a ralenti la cadence, avalant avec frénésie ces bouffées qu'elle croyait distinguées.
 Cette écoeurante odeur m'a toujours empêché de me jeter à corps perdu dans ses bras. Ça, et sa totale absence d'amour pour moi, carence que je partageais volontiers avec ma génitrice. Jamais je n'ai ressenti cette vague d'amour qui aurait dû me submerger dès que je posais les yeux sur elle, dès que j'effleurais sa peau, dès que j'entendais sa voix. Rien de tout cela n'avait surgit en moi. Pas plus que je ne la détestais, je ne pouvais pas dire que j'aimais cette femme. Mon amour, je le réservais à la nature, à la faune et à la flore.
  Aussi, lorsque sa dernière heure fut venue, j'accueillis son départ avec toute l'indifférence que son existence avait toujours suscité en moi.
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HypatiaDeSalem
Hélène de Sparte...ou de Troie. Son image et sa légende flottent dans nos têtes. Ce personnage de l'Iliade a traversé les âges et sa mythique beauté ne s'est jamais altérée.

Et si cette femme était aussi une stratège ? Et si elle avait délibérément eu sa voix au chapitre lors de l'attaque d'Ilion ? Et si elle n'était pas qu'une femme ballottée de contrées en contrées tel un vulgaire trophée ?

Ce petit récit, divisé en trois parties, tente de lui donner une voix et une épaisseur...
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Défi
HypatiaDeSalem

Antoine n'a cessé de le répéter et cette maxime n'a plus jamais quitté mon esprit. Alors, bravant la grisaille ambiante et le marasme de mon époque, j'ai brandi l'orange juteuse et ardente. A travers le prisme de son coeur, j'observe les ultimes fulgurances enjouées de ce monde.
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Défi
HypatiaDeSalem

  On entendait l'infernale machine à des kilomètres à la ronde. Le tas de feraille vomissait ses sinistres hurlements et dévorait les paysages à une affolante allure. Rien ne lui résistait, ni les épaisses forêts, ni les étendues désolées. Et c'est moi qui conduisait cette prodigieuse bête.
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Défi
HypatiaDeSalem

  Il observait ses pinceaux, déposés avec soin dans leur réceptacle. Il se souvenait avec précision de la dernière utilisation de chacun sur son ultime toile. Deux grosses larmes roulèrent sur sa joue. C'en était fini. On lui avait tranché les mains ce matin pour avoir volé une pomme.
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HypatiaDeSalem

  A mesure qu'il se rapprochait, le son se faisait plus inquiétant. Tout près, il entendit une respiration, lente et saccadée. Et quand enfin, il écarta le feuillage, il tomba nez à nez avec l'hideuse créature. Son chien finissait d'agoniser lentement, pour son plus grand bonheur.
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HypatiaDeSalem

 L'anniversaire de Jade approchait à grands pas et Tom n'avait toujours pas trouvé ce qui la ravirait. Après chacune de ses journées bien chargées, il colonisait littéralement chaque magasin qui se présentait sur son passage pour tenter de dénicher l'objet tant espéré. Sa silhouette dégingandée errait dans toutes les allées des supérettes ou des boutiques spécialisées. Très souvent, un vendeur finissait par s'approcher de lui, interloqué par l'air hébété qui le caractérisait et par ses grands yeux noirs et profonds dans lesquels on ne distinguait rien. «Puis-je faire quelque chose pour vous Monsieur ?». Cette question, Tom l'entendait constamment. Quotidiennement. Il adorait qu'on la lui pose. Il se sentait important. On se mettait à sa disposition. Dans un grand sourire laissant dévoiler une dentition chaotique, il répondait systématiquement la même chose : «Je cherche de la magie». Pendu aux lèvres du professionnel, le jeune homme ne cessait de triturer ses mains en attendant avec impatience la réponse forcément positive que lui ferait l'homme au veston criard sur lequel on lisait sans difficulté, excepté pour Tom, l'enseigne de l'entreprise. Mais ses espoirs étaient toujours déçus. Rien de ce que l'on pouvait lui soumettre ne lui convenait. On lui montrait des jouets en plastique, des livres multicolores, des instruments de cuisine ou des ustensiles de jardinage ou peut-être était-ce l'inverse il ne savait plus, parfois même des bijoux. D'un revers de main franc et brusque, Tom balayait ces propositions toutes plus farfelues les unes que les autres. Jade valait mieux que cela, cent fois, mille fois mieux que cela ! Après des semaines à arpenter sa grande ville, désespéré et chafouin, il se décida tout de même à s'engouffrer dans un commerce pour enfants. Très vite, une dame perchée sur pas moins de quinze centimètres vint à la hauteur du garçon. Mais Tom ne saisit pas les mots qui sortirent de sa bouche tant les lèvres de la créature le fascinèrent. Anormalement gonflées et peintes en rose vif, il n'avait jamais vu ça de sa vie. Ce spectacle le figea sur place et seul son index droit, long et tordu, monta dans les airs pour se coller à cette chair colorée. Son interlocutrice poussa des cris stridents, hurlant à l'agression. Tom, pris de panique, se recroquevilla sur lui-même au sol, les mains sur ses oreilles afin de contenir cette agression auditive qui le paralysait. En moins de trente secondes, deux énormes gorilles se précipitèrent pour l'empoigner et soulever, telle une plume, son corps famélique avant de le jeter dehors sans autre forme de procès. Après un vol plané de quelques mètres, il atterrit face contre terre sur le bitume chaud de ce mois d'août.
 Ses recherches avaient été un véritable fiasco. L'anniversaire de Jade devait se dérouler le lendemain. Qu'allait-il bien pouvoir faire ? Tom ne pouvait pas la décevoir. Jade était si belle, si joyeuse, si drôle, si gentille. Si parfaite. Quand il la voyait, au loin, courir dans sa robe claire et constellée de petits coquelicots, le coquelicot est sa fleur préférée, elle le lui a assez répété, il sentait son cœur se gonfler de bonheur. Plus rien autour de lui n'existait. Il savait qu'il l'aimerait pour toute la vie.
 Tom traînait des pieds sur le trottoir envahi par les poussettes et les enfants qui geignaient dans les bras de leurs mères épuisées. Tout espoir l'abandonna brutalement. Il était trop tard désormais pour espérer trouver quelque chose. Les magasins commençaient déjà à baisser leur rideau ou à tourner la petite pancarte accrochée à la porte pour signifier que la journée était bel et bien terminée. Pourtant, à seulement une dizaine de mètres de lui, le garçon découvrit un endroit qu'il n'avait jusqu'alors jamais vu. Curieux de nature et terriblement pressé par son affaire, il osa glisser un pied dans cet endroit inédit.
 Il n'avait jamais rien vu de pareil. Dans un premier temps, ses pupilles durent s'habituer à la relative pénombre qui enveloppait les lieux. Après avoir réussi à accommoder sa vue, Tom se rendit compte qu'il se trouvait non pas dans une boutique classique mais dans une espèce de boyau étroit, entouré du sol au plafond par un nombre incalculable de curiosités. Le ravissement fut immédiat et total : il trouverait forcément ce qu'il cherchait ici. Des bruits provenant de l'arrière-boutique parvinrent à ses oreilles. Se pouvait-il qu'un animal fabuleux ait fait des environs son repère ? Le son monta, encore et encore, jusqu'à ce qu'une tignasse blanche fasse son apparition. C'était certainement la première fois que Tom voyait un homme aussi âgé. Petit et voûté, une canne lui servait de tuteur. Ses cheveux immaculés s'accordaient harmonieusement avec sa longue barbe, de la même couleur elle aussi. Quant à ses vêtements, il fut bien difficile au garçon de décrire ce qui couvrait le gérant. Durant un long instant, Le vieillard et le garçon s'observèrent, immobiles, à quelques mètres l'un de l'autre. Puis le petit homme s'anima. «Toi, tu n'es pas ici par hasard». Tom, rasséréné par ces mots, exposa sa requête : «Je cherche de la magie». A peine eut-il achevé sa phrase que le vieux barbu tendit les mains vers le plafond. «Evidemment !», hurla-t-il faisant sursauter Tom par la même occasion. «J'ai ce qu'il te faut». L'homme s'évanouit dans la pénombre avant de réapparaître comme par enchantement, un bouquet crépitant à la main. Les flammèches ne cessaient d'aller et venir dans tous les sens, offrant aux yeux ébahis de Tom un spectacle sans nul autre pareil. La beauté de cette agitation lumineuse et sonore lui sauta à la gorge. Il voulut s'en saisir à pleines mains mais le vieil homme l'en empêcha : «la liberté, toujours la liberté !». Et soudain, tout disparut. Plus d'étincelles, plus de grésillement, plus de filaments dorés. Juste une tige carbonisée et fumante dont l'intérêt s'était envolé avec les derniers soubresauts enflammés. La tristesse et le désarroi envahirent le corps tout entier de Tom, qui ne put retenir ses larmes. «La beauté a toujours un goût amer mon garçon» lui murmura le sage, en frottant affectueusement le dos du jeune homme. «Mais les choses peuvent se raviver !». De ses poches, le nouveau héros de Tom sortit une ribambelle de ces espèces de cierges profanes encore intacts. Immédiatement, Tom sécha ses larmes et empoigna sans réserve ce que lui tendit l'homme. Jade serait épatée. Jade lui sauterait au cou et peut-être lui déposerait-elle un doux baiser sur sa joue comme il en rêvait depuis si longtemps.
 Lorsqu'il alluma la fine baguette le lendemain sous le nez de Jade, les petites explosions lumineuses qui chatouillent les doigts ne purent rivaliser très longtemps avec ce que découvrit Tom dans les yeux de sa dulcinée. Car c'est là que se cachait la magie que le garçon cherchait à tout prix. Alors, s'il se mit à déclencher les feux d'artifice minuscules avec frénésie, c'est parce qu'il avait peur que ce qu'il voyait dans les yeux de Jade ne s'efface à jamais. Son cadeau avait fait mouche. Et celui que Jade lui avait fait en retour n'avait pas de prix pour Tom.
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Défi
HypatiaDeSalem

La fleur s'avérait magnifique. Parée d'une multitude de pétales mauves et graciles, la plante au coeur noir, constellé de sommités dorées aurait fait pâlir de jalousie toutes les déesses. Or, en revenant voir mon amie ce matin, j'ai constaté sa disparition : On l'avait piétinée.
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Défi
HypatiaDeSalem

  Le silence le plus complet envahissait désormais les alentours. Plus aucune créature, plus aucun signe de vie, plus aucune chance de voir surgir à nouveau l'espoir le plus élémentaire s'arrimer à ma pauvre carcasse.
  Et si j'osais prendre la route ? Et si je me lançais vers l'inconnu, la nouveauté, l'inédit ? J'aurais voulu tout quitter sur le champ et m'abandonner au frisson qui parcourt l'échine lorsque la liberté se dresse sur votre chemin.
  L'obscurité qui enveloppait la région suscitait systématiquement chez moi les espoirs les plus fous, autant qu'elle tuait dans l'oeuf mes rêves incensés. Chaque nuit, je luttais avec moi-même afin de trancher la sempiternelle question qui me hantait. Partir ou rester ? Dépérir ou résister ? M'égarer ou étouffer ?
  Dès que la nuit mourait dans mes bras, les fantasmes qu'elle suscitait s'évaporaient dans les premières lueurs de l'aube. Alors, la réalité giflait mon visage et je reprenais le cours de mon existence monotone et terne. Seule l'évocation des prochains ténèbres nourrissait en moi la fabuleuse épopée qu'elle seule savait faire éclore en moi.
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HypatiaDeSalem
Antonie et son père, Isembert de Maricourt, profitent des premières lueurs du XVIIIe siècle pour fuir le Vieux Continent et son carcan étouffant dans l'espoir de se faire une place au soleil. Ils débarquent à Cornucopia, une île bouillonnante de l'autre côté du globe, qui les accueille à bras ouverts. Antonie y voit la possibilité pour elle de s'affranchir de toutes les contraintes qui pèsent sur elle. Mais pour cela, elle devra composer avec les véritables maîtres des lieux.
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Défi
HypatiaDeSalem

L'homme banda son bras, avant de tendre avec une infinie délicatesse sa main. Alors, l'oiseau s'agrippa à ses doigts et déplia ses longues ailes pour s'envoler. Mais avant, il se tourna vers son sauveur et lui adressa un dernier regard comme pour le remercier de l'avoir sauvé.
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