Devant, derrière, sous toute ses formes,
L'art insiste pour nous dire,
L'art conceptuel, l'art imaginatif.

On regarde, on observe, on écoute, on imagine.
Serait ce ainsi pour le décrire,
Le « je » est ainsi, je regarde, j'aime.
Mais seul les jugements comptent.

L'art sait nous emporter loin,
Il sait nous parler de nous parfois,
Il sait nous satisfaire quelquefois.

J'écoute, je lis, je vois.
Les sens en éveil, une compréhension exacerbée,
Devant un tableau, une douce intimité.

Ainsi soit l'art,
Nous traversant de part en part,
Nous voyageant d'aussi loin,
Nous regardant …
L'art nous observe, comme nous l'observons

Quand je partirai, je serai las et sans pudeur,
Vague à l'âme superficiel,
Douleur inconsidérée,
Je ne serai peut-être plus là, plus présent,
Mais qu'importe,
Je ne serai peut-être plus présent,
Mais que le diable m'emporte,
Aussi loin que mes pensées s'évanouissent,
Je ne serai plus là pour voir, entendre, sentir,
Ce flux d'air qui nous entoure,
Cette joie qui vous inonde,
Mais qu'importe,
Quand je partirai, je ne serai plus là ,
Pour vous entendre, vous supporter,
Vous contraindre ou vous aimer.
Quand je partirai, je ne serai plus là.

Ces senteurs, quelquefois, épatantes,
D'un gâteau en cuisson,
A un fruit bien mûr,
Douces senteurs d'un soir d'été.

Ces senteurs d'un autre temps,
D'une usine désaffectée,
A une maison abandonnée,
Laissant au passage, ces moments gravés.

Ces senteurs d'automne,
Une forêt d'érables ou de charmes d'antan,
Une douce odeur de mousse et d'herbes,
Sous la pluie d'une saison mal considérée.

Ces senteurs de l'enfance,
De bons gros goûters,
Laissant au passage des moustaches en chocolat,
Le doux frémissement du caramel doré.

Celui par lequel on se dispense de croire,
Celui qui permet de le vouloir,
N'est-il pas ici même au creux de notre esprit,
Celui dont on n'a pas tout dit.

Regarde le ce mot, de sens non dénué,
Un mot comme un autre, plein de simagrées,
Serait-il phobie, pléonasme, antédiluvien,
Pour satisfaire votre curiosité.

Je ne dirais les mots,
Les tairais, ne les chuchoterais,
Point d'insistance.

Je ne saurais comment les décrire,
Un tant soit peu philosophiques,
Un rien extatiques,
Pourtant pas de quoi en rire.

Il est des mots que l'on n'ose dire,
De peur de trahir ses sentiments,
De peur de nourrir ses dires.

Les mots cachés, ceux que l'on n'ose dévoiler,
Un mélange de conflictuelle ou d'éternelle,
Sinistre, empotée, affirmation,
Ou est-ce simplement une bagatelle ?

Je ne dirais mots !

Là où le bas blesse,
Il n'y a qu'un pas, celui de la main,
Promenant la douceur d'un instant,
Sur le tissu étroit.

Le chemin est ponctué de délices,
Sur du coton ou du lin,
Apparition, chair de poule,
Douceur exagérée.

Sur le fil des tissus,
L'ombre de laine,
Rouge, bleue, jaune,
S'habiller pour l'hiver.

Là où le bas blesse,
La main délicate,
Ne cherche rien d'autres,
Qu'un léger frétillement.

Il n'est de sons,
De celui dont on se souvient enfant,
De celui dont on se rappelle maintenant,
Celui d'avant.

Il n'est de sons,
Comme l'oiseau piaillant sur sa branche,
Petit être affamé,
C'était avant.

Il n'est de sons,
De celui que l'on préfère,
Une musique douce ou un tambour du Bronx,
La musique des mots.

Il naît des sons,
Petit, enfant, adolescent,
Ceux que l'on garde en mémoire,
Ceux que l'on ne veut oublier.

Il naît des sons,
Des bruits d'une mémoire qui nous fuit,
Nous rappelant,
L'importance d'une vie.

En un regard, tout explose,
Les lueurs, les bonheurs, les envies,

En un regard tout se profile à l'horizon,
Mal m'en a pris, je n'y ai vu que du feu,

Parfois s'éteint le regard,
Quand tous les autres sens,
En exergue sont mis.

Seul l'imaginaire prend place,
Non au dépourvu,
On y voit mieux, on ressent mieux.

En un regard tout implose,
Sans soubresauts, sans magie,
Rien n'est plus important qu'un détail.

Que dire de celui qui,
De yeux n'a plus,
Juste le sentiment du noir complet,
Sans voir, ne serait ce qu'un petit oiseau juste perché

Au clair de lune, à la tombée de la nuit, vagues espaces dissymétriques,
Ombrages couverts d'essences miraculeuses,
Rêveur, passager d'un été tout en nuances,
Plaisirs partagés d'une nature enrichissante.

Au clair de lune, à la tombée de la nuit,
Les yeux fermés, la respiration propre à cet espace,
La forêt englobée dans sa totalité,
Pas de nuisance sonore, le plaisir d'un oiseau chanteur.

Au clair de lune, à la tombée de la nuit,
Sous couvert d'émotion, sans disgrâce,
Les mots sans réserve, solitude d'un être délicat,
Ombrages sous couverts d'émotion.

Au clair de lune, à la tombée de la nuit ou à l'aurore,
Erables, charmes, fougères, verdures,
Le silence subtil d'un monde douloureux,
Abreuvoir d'un moment unique.

Au clair de lune, au jour nouveau,
Les pieds léger sur l'herbe humide,
Le vent, discret à l'ombre des arbres,
La magie en ligne de mire.

Au jour nouveau,
Inspiration, expiration,
Respiration approfondie, lumière intérieure,
Un bonheur à l'état pur.

Au jour nouveau,
Les yeux fermés, la nature en approche,
Les premiers pas, les odeurs,
Bien-être, profondeur.

Entre le noir et la couleur, il n'y a qu'un pas,
Doucereuses, délicieuses, amidonnées
On aime s'y délecter, s'y méprendre.

On remonte ainsi le temps,
Où les canotiers, de mise,
Où l'ensoleillé s'enlise.

On s'imagine hagard,
Devant tant d'espace,
Devant tant d'espèces.

Je me noie devant tant de clarté,
Le pinceau à l'oeil, l'esprit en alerte,
Comment s'appelle cet endroit déjà ?

Un petit village au cœur d'une région,
Une petite maison d'un temps ancien,
Au cœur d'un somptueux jardin.

L'homme à la barbe fleurie,
Tempère contre l'âme du monde,
Reposant doucement la toile

Sur le chevalet
Je peins, j'écris,
J'écris, je peins,
Soulevant avec précaution les mots,
Pour en enduire le papier.

Il est des moments indiscrets où le parfum du charme d'antan opère souvent, où les frasques de ces senteurs d'autrefois ont les bons rôles, comme si l'on opérait un retour en arrière.
J'aime ces instants délicats, au détour d'un chemin, pour retrouver le parcours d'une vie, parsemée de ces senteurs particulières où les yeux fermés, les sens en alerte, les souvenirs remontent à la surface d'une destinée trop parfaite. Il y a des parfums d'une époque, se revoyant courir dans les champs fleuris de tournesols, de coquelicots d'un rouge satiné, mille senteurs aux parfums enthousiasmants. Tout petit homme , rêveur enchanté d'un univers peuplé d'odeurs tendres et imparfaites. Du parfum de l'enfance, où avec délicatesse on recueille le fruit de ces instants de glanage, de ces marguerites que l'on effeuille page après page, de ces odeurs qui traînent par delà les villages, odeurs d'antan où le soleil effleurent les poteaux électriques de bois vêtus.
L'enfance, lieux de souvenirs inaltérables, familier des endroits anecdotiques, l'odeur du livre, le nez plongé dans les mots dictés, les yeux fermés dans cette histoire d'aventurier.
Souvenez vous de l'odeur d'un moment particulier, celui d'un instant où tout est compté, celui d'un anniversaire, d'un cadeau reçu, celui là, oui celui là. Il vous restera à jamais présent.
N'est ce pas en senteur ?

Les pas, les lieux, les endroits comme les envers,
Soubresauts comme inondés de joie,
Partant pour un lieu imaginaire,
Sous les sifflets du merle moqueur,
Que dire de plus, les yeux à la recherche,
D'une idée, d'une inspiration.

L'air ambiant, la chaleur,
Le bruit à peine perceptible d'un insecte voyageur,
Je me régale de ces quelques pas,
Ensemencés de ces odeurs de sous bois,
Ponctuées de regards enchantés,
Je ne m'arrêterais pas...

De ces quelques pas, de ces quelques lieux,
Aussi loin que me porte l'espoir,
D'y voir quelques choses de réel.
Je ne m'arrêterais pas,
La suite est devant moi.

En marchant ...

Il est là seul , pensant seul, marchant seul,
Nu et seul,
il voudrait se contenter du peu, du mieux,
Se montrer ainsi dans toute sa splendeur,
Sans pudeur, sans complexe.

Il est là seul, dans le plus simple appareil,
La fenêtre ouverte, en vis à vis.

Elle est là seule, pensant seule, marchant seule,
Et le regardant.
Son intimité se dévoile, il est, elle veut.
Elle est là seule,
Nue et seule, son intimité dévoilée.
La fenêtre ouverte en vis à vis.

Rien que des gestes, sensibles, efficaces,
Les yeux se désirent,
Les corps s'attirent ...

Ils sont là, seuls.