Chantal Namie
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œuvres
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défis réussis
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"J'aime" reçus
Œuvres
Défi
Un observateur au centre avec la limite circulaire de sa vue …c’est la définition du dico pour : horizon .Comment s’étonner en partant de ce postulat que les hommes soient un peu limités , que dire de ceux qui ont une mauvaise vue ?
Faut il prendre des jumelles ? une longue-vue , un télescope ? pour élargir sa vision …. à condition de ne pas prendre le petit bout de la lorgnette .
Une loupe pour grossir réduirait encore le champ
Avec des lunettes , c’est plus net mais pas différent …
Devant mon miroir , quelle farce ! , le derrière devient devant , mon image surréaliste quand il est déformant .
Le statut d’observateur est confortable , se considérer comme le centre en dit long , tout part et revient à moi …
Si je m’assois , je m’allonge , je perturbe les repères .
J’ignore ce qui est dans mon dos , en fait je n’ai qu’un demi-cercle à ma disposition .
En coin , c’est moins évident , si je tourne la tête je gagne quelques centimètres ..
Si je ferme les yeux : rideau !
Je peux changer d’horizon quand je veux , il me suffit de changer de lieu , m’ouvrir d’autres horizons , faire un tour d’horizon , le scruter , peindre tout en bleu horizon même la fameuse ligne ….
Et , ” j’y pense ” , je peux changer celui des autres "quel pouvoir fantastique ! ” , pas besoin d’être magicien , il suffit d’être malin , le plus fort , d’éliminer la concurrence
Endormir les uns …en droguer quelques autres …..aveugler certains ….casser quelques lunettes….et en un tour de mains leur faire croire que l’horizon est ce que je veux qu’il soit .
Me glisser près d’un inconnu pour connaître son horizon , me mettre devant , lui réduire , lui chiper même à l’occasion , lui enfiler un sac sur la tête pour l’en priver , un croc-en -jambes et il ne voit plus que son nez , bâtir autour de lui une cage et sa vue est bridée , ériger des murs de tous côtés , projeter des images qu’il prendra pour la réalité .
Un peu de fumée ….il criera ” au feu !
"D’inconnus en inconnus créer le même décor , un horizon uniforme , faire des retouches , éliminer “les interfacts ” , gommer la réalité , rejeter ce qui dérange ou interpelle en affirmant : “ ce n’est qu’une tâche sur la pellicule ” , un défaut de vision du photographe ” , un monde merveilleux où une vessie est une lanterne
C’est un jeu amusant à jouer , les acteurs sont faciles à manipuler , ils doivent suivre le scénario , le maître mot n’est il pas : ” JE VOIS ” .
—Dans le champ toutes ces mauvaises herbes :
« sûre qu’elles vont étouffer les épis , ” ….vite…. ” planter un épouvantail ” ….un ami qui vous veut du bien ” , qui défend vos intérêts contre la ” voltaille "
Et oui ! …. ” vous voyez ce que je vois ! ”
Car on ne croit que ce que l’on voit dans cette fameuse limite circulaire
—Les fruits qui tombent du pommier , d’autres pommiers donneront et si c’est des mûriers c’est des ronces qui pousseront …..les ronces , on les coupe , on les entoure d’ une clôture pour qu’elles n’envahissent pas le verger avec un peu de désherbant sur le devant . Sans cesse il faut réparer , des trous se forment , des racines s’aventurent par-dessous….. ” la mauvaise graine à la vie dure ! ”
" Tout a du mal à mûrir ” , les lianes ont poussées en hauteur , elles sont allées chercher la lumière , elles nous la prennent sans rien nous demander :
« elles nous l’ont volée ! ”
« Moi ” …pense chacun , ….“ je suis au centre ” et ” je vois ce que je vois ” ….. je n’ai pas la distance , et si on me dit que j’ai raison , je le crois
« c'est vrai , elles nous l’ont volée ”
On se raccroche à l’horizon que l’on a et comme tout le monde , on croit ce que l’on voit , on veut ce que l’on voit et on finit par le prendre , on voit ce qu’on croit être la solution dans son horizon .
Tout le monde voit : l'un qu'on lui prend sa lumière , l'autre qu'elle est à tout le monde et qu'il y a droit , l'un défend le droit de garder son horizon , l'autre le droit d'en avoir un ….chacun voit , évidemment , que les deux ne sont pas compatibles
Vous avez un horizon ?
Plusieurs ou pas , c’est le destin ……injuste , mais ” pas ma faute à moi “…..
et puis : ” on peut tout changer , c’est une affaire de volonté ! “
« Moi , mon grand -père n’était rien et …..”
il suffit de le vouloir pour s’ouvrir un autre horizon .
C’est le discours sectaire de ceux qui en ont un .
A quel horizon prétendre si chaque matin il est voilé par les soucis quotidiens , que l’horizon c’est survivre jusqu’à demain ?
La fameuse voie lactée qui fait rêver les amoureux , prend sous son aile les miséreux , inspire les poètes …un ciel froid qui glace en hiver , chaud qui brûle en été et rien pour se protéger .
Illuminé par la lumière des monuments historiques ou l’incendie des HLM de banlieues , le ciel flamboie et c’est beau sur la photo …
Le jour à force d’étendre le cou vers le soleil pour attraper un peu de ciel bleu , se fait un torticolis et reste gris .
Comme Saint Thomas : ” on ne croit que ce que l’on voit ” , au final ” on voit ce que l’on veut croire ”
On reste observateur au centre d’un cercle limité à nous même ….on joue à cache-cache avec ….à chat perché…… et même à ’ Jacques a dit ´ , et il a toujours raison
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J’aimerais parler à quelqu’un mais comme il n’y a personne, je parle tout seul , autant dire que je parle dans le vide….vide…c’est à voir !
Mes paroles en l’air, elles vont dans le vide et sans en avoir l’air , le vide est plein de mots .
Cela sonne creux , mais si on creuse dans le bon sens , mes mots ont un sens , soit dessus , soit dessous , comme cela n’a aucun sens , ils prennent le sens qu’ils veulent , même le non-sens
Le fait est que je dis ce que je fais mais tout le monde dit que je ne sais pas ce que je fais…c’est fait exprès !
Comme ils manquent de paroles , je parle à mon chat
” miaou , miaou , qu’est ce que tu veux mon minou?"
Et mes voisins parlent entre eux :
” chat va pas , chat n’est pas normal , chat ne peut plus durer …..il parle tout seul !”
J’aimerais parler avec eux , ils parlent bien avec mon chat
Ils lui demandent des nouvelles de l’ancien .
Lui ne leur parle pas, il écoute et me dit tout , c’est un chat-fouine
Sans en avoir l’air , il joue à chat perché et récupère leurs paroles en l’air suspendues dans le vide….et même sans personne je ne parle plus tout seul .
Vous pensez que je parle à tort et à travers, à travers l’indifférence , cela ne fait aucune différence car c’est bien connu : ” le tort tue “
“Pas de sang , pas de cadavre, le mort est vivant…et sans cadavre pas de délit….chat qui s’en dédit….
Méfiance …..une idée en l’air, vide de sens pourrait partir en contre sens si l’air du temps s’en empare pour combler un vide dans un quotidien du soir.
Il est tard c’est l’heure de la pâtée
” miaou , miaou . Tu as faim mon minou ?”
l’heure de tirer le rideau , il n’y a rien derrière , le vide est des deux côtés .
” Vous savez ! On l’a retrouvé inanimé “
” Il a manqué d’ air dans son deux pièces confiné…..cela sentait le renfermé…il aurait pu aérer “
“Avec l’âge les gens ont de drôles d’idées, ils perdent le sens commun “
“Son pauvre chat est tout seul”
Tous les voisins, cela va sans dire, sont prêts à le recueillir
Ils prennent un air compassé,
” pour lui c’est un vide, depuis tant d’années qu’il était à ses côtés .
” Miaou , miaou ” tout le monde cherche le minou mais lui a pris la fille de l’air !
Maintenant il les regarde derrière le carreau
Les déménageurs ont fait le vide, avec bon sens, l’un d’eux a dit :
” Fermons portes et fenêtres pour éviter les courants d’air “
La nuit est tombée , tous sont rentrés
“ Miaou , miaou , miaou……”
Ils se répondent à l'infini .
“ Est ce l'écho ? "
“ Est il seul ? ”
“ Qui le sait ? ”
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AUTOUR D'UN COEUR QUI BAT
j´ai mis ma vie dans un sous verre
pour la voir en transparence
coté endroit , coté envers
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REVER
Rêver c’est oublié de vivre
C’est voler et être ivre
C’est voguer sur l’éphémère
Rêver c’est vivre ses chimères ,
flotter légère , être libre ,
jouer avec des bulles d’air
sans plus se soucier de l’hiver
Rêver c’est danser une ronde
sur l’écume et sur l’onde ,
sur un fin rayon de soleil ,
les yeux maquillés de merveilles
Rêver c’est un très long sommeil
où seul le cœur est en éveil ,
aux accords d’une mélodie
qui s’enroule dans l’infini
Parfum enivrant d’une fleur ,
le rêve n’est qu’une senteur ,
effluve qui lentement s’exhale
et que des cymbales
entraînent dans leur tourbillon
de grelots et de sons
Rêver c’est murmurer la vie ,
chuchotement dont on frémit
marcher au bord de son délire
et se noyer dans ce plaisir
Rêver c’est oublier de vivre
c’est un songe que l’on habille
d’étoiles qui s’éparpillent
sur un voile de pacotille
C’est un livre imaginé
où l’on voudrait tant aimer
comme dans les contes de fées
Rêver , plus rien ne demeure
de la vie et de ses douleurs
C’est l’éternel bonheur ,
la où rien ne meure
Rêver c’est oublier de vivre
mais vivre …..?
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JE VEUX
Je ne veux pas dormir ,
je veux rêver les yeux ouverts ,
inventer un avenir
Je ne veux pas gémir ,
je veux crier ,
mordre la terre,
lèvres bavantes ,
et en souffrir ,
de nostalgie m’ensevelir
Je ne veux pas m’enfuir ,
je veux un jour partir ,
partir pour revenir
Je ne veux pas trahir ,
Je veux choisir
Le sens de ma vie
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DOUTE
Etrangère , je n'aurai jamais
ni d’ailes , ni de nageoires,
dans le ciel ou dans l’eau
je ne peux me mouvoir
Les pieds rivés au sol ,
engluée , je dois choir
pour ramper lentement
entre des arbres noirs .
Robot cherchant son âme
au fond d’un abattoir ,
colosse foudroyé
au destin dérisoire .
J’inventerai des ailes pour nager ,
des nageoires pour dans le ciel voler.
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JE N'AI VÉCU QUE MA VIE
Je n’ai pas été fourmi
ni cigale , dieu merci !
je n’ai vécu que ma vie ,
faite de hauts et de bas ,
de bonheurs et de trépas ,
avec son lot de tracas ,
de joies prises ici et la ,
de regrets et de remords
pointillés de désaccords .
J’ai parfois perdu le nord
et passé par dessus bord ,
jeté l’ancre sans tra-la-la ,
et chaviré quelques fois ,
” je ” emmêlé dans le ” moi ” ,
jeu où régnait le roi Chat ,
et si j’ai perdu le ” la “
la musique jouait sans loi .
Mon chemin je l’ai suivi ,
je n’ai vécu que ma vie ….
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SOUVENIR
Il a surgi un soir
du fond de ma mémoire
la plus froide , la plus noire
« je suis un souvenir
et je vais te détruire »
Il n’était même pas
un regret oublié ,
un remord du passé ,
une illusion d’antan ,
une parcelle de néant .
Joufflu et tout rosé ,
de l’enfance parfumé ,
il n’était pas armé
et il m’a emporté
dans une longue errance
bruissante de silence .
Il a murmuré
la porte entrebâillée
” voyageant dans l’oubli
tu oublieras la vie
qui sans cesse te meurtrît,
ou tu n’existes pas
ou tu es toi sans toi “
« Reposes ta douleur,
réconfortes ton cœur ,
il est peut être l’heure
de fuir le malheur
Oh ! douce tentation,
éphémère sensation
d’un bonheur sans nom.
Une voix a dit ” non “,
une voix inconnue,
voix jamais entendue,
c’était ma voix pourtant
surgissant du présent
et je suis revenue ,
triste et les mains nues
me battre pour l’inconnu
et faire sa conquête,
bannissant la défaite ,
d’une pichenette
j ai effacé la peur ,
la tristesse , la douleur
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AMOUR
L’amour faisait grise-mine
plus de route , plus de chemin ,
plus d’hier , plus de demain.
J’ai pris ton ombre par la main
et j’ai bouché mes oreilles
j’entends mieux avec le cœur
il parle mieux du bonheur
et pour chasser le malheur
j’ai mis un chapeau au soleil.
Dans le noir je t’imagine ,
ton sourire et je dessine
ton reflet dans le miroir.
L’amour ne faisait plus mine
d’exister , comment y croire ?
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LE BONHEUR il faut y croire
Le bonheur il faut y croire
c’est dans mon cœur ce jardin
qui s’éveille chaque matin,
le rien , le quotidien ,
les poissons dans leur bocal
immuables dans leur bal ,
les chiens qui vous font la fête ,
les perruches qui volettent .
Jeu du chat avec sa queue ,
un coin de ciel tout bleu .
C’est l’odeur du café ,
du givre la buée,
l’arc-en-ciel dans l’aquarium ,
même le réveil qui sonne
coupant les ailes d’un rêve
qui jamais ne s'achève .
La robe de chambre usagée
que l on ne veut pas jeter .
Dormir devant la télé
assise dans le canapé.
Le téléphone arrogant
imitant le bruit du temps
grelotant dans le silence.
La chanson que l’on entend
esquissant un pas de danse,
on se parle de contentement.
C’est le ronflement sonore
d’un ami qui dort encore,
on sourit de son concert
dont lui se désespère .
C’est un livre inachevé
sur la table de chevet.
Le bonheur c’est d’être la
et de savoir que demain
hier recommencera.
C’est la vie au jour le jour
avec ou ‘ sans amour ‘,
simplement le fait de vivre.
A vouloir que le destin
vienne nous prendre par la main
nous conduire toujours plus loin
pour trouver un blanc chemin
bordé d’extraordinaires
on marche avec des chimères
qui vous laissent un goût amer
Être heureux on ne sait plus
c’est une illusion perdue
Toutes ces petites joies
qui s’enchaînent , c’est pour moi
le bonheur , ici bas
L’aventure vient , parfois
créer un tout autre émoi .
A chaque fois je l’accueille
comme une fleur que l’on cueille
cadeau que l’on attend pas,
qui n’en a que plus d’éclat ,
qu’il vienne de cupidon
ou bien de ma déraison.
Celui qui n’a rien compris
même à la monotonie
et qui sans vivre , vieillit
ne sera jamais heureux.
Errant sans ouvrir les yeux
éternellement malheureux ,
ne sachant pas être mieux
Comme le ruisseau qui s’écoule,
qui musarde , qui gazouille,
le bonheur il faut le voir,
à chaque minute y croire,
c’est une si belle histoire,
un conte, un songe ,un miroir ,
un poème , un roman noir,
d’Epinal l’imagerie ,
l’écho d’un simple merci
Le bonheur , c’est la vie .
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DOUTE
Quand je suis seule
je fais semblant d’être deux
Quand on est deux
on fait semblant d’être trois
Comme on est trois
l’un fait semblant de ne pas être là
Quand on est deux
je fais semblant d’être seule
Il y a toujours un présent qui pour les autres n’est pas là
Il y a toujours un absent qui semble toujours être là
Et dans tous ces faux semblants , l’absence est toujours là
Plus oppressante à chaque fois , ta présence ne la voile pas
On fait semblant d’être là ensemble pour exister
en deux assemblés
en trois disloqués
seul inachevé
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