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Eris Athorn

France.

Une amateure de mot qui écrit à son temps perdu. Peut-être qu'ainsi, il ne sera pas si perdu que ça...

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œuvres
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défis réussis
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"J'aime" reçus

Œuvres

Eris Athorn

Je suis perdue…
Me voilà sur une montagne, familière mais à la fois étrangère. Je la connais mais ne reconnais pas l'endroit. Enveloppée de brouillard, pas le moindre rayon de soleil à l'horizon, j'essaie de trouver quelque chose, un repère, n'importe quoi… N'importe quoi qui pourrait m'indiquer où je me trouve. Mais il n'y a rien. Pas le moindre panneau, pas le moindre arbre ou un quelconque signe que j'aurais pu fabriquer lors de mes promenades, mes chasses en forêt. Que faire ? Je ne puis rester là indéfiniment…
En quête d'indices, à la recherche d'un chemin qui me serait familier, je me suis mis à avancer. À avancer sans regarder derrière moi, mes yeux doutant de ce que je voyais se posant sur mon environnement. J'avais du mal à croire que j'avais pu me perdre autant. Moi qui connaissais pourtant tous les chemins de la montagne… Je ne savais même pas comment j'étais arrivé là. Mes souvenirs… étaient flous. Incapable d'être clairs ou de faire sens, j'ai abandonné cette piste. Elle ne me menait à rien et ne m'aurait pas permis d'avancer… J'ai continué de marcher, abandonnant ce qui se trouvait dans mon dos, je n'avais pas le temps de m'y attarder. Devant moi, le flanc de la montagne s'étendait, inconnu, inquiétant… enveloppé dans son manteau de brouillard qui m’empêchait de bien voir et ne me rassurait pas. J'avançais lentement, longeant les arbres au bord du chemin caillouteux, ce mystère environnant me rendant vigilant. Il est étrange comme l'on peut croire connaître un lieu qui nous est pourtant totalement inconnu…
Au milieu de la brume, sur un flanc de montagne inaccessible, une silhouette avance. Elle erre, cherche, explore… fouillant la géante de pierre du moindre indice qui lui permettrait de sortir de ce labyrinthe tortueux. Labyrinthe dans lequel elle s'est faite piéger, arrivée ici par on ne sait quelle sorcellerie. Les branches se referment lentement sur ce visiteur incongru, l'encerclant et le désorientant, elles cherchent à l'emprisonner à jamais dans cette froide forteresse faite de pierres dures et sans cœur. La pauvre âme ne se doute de rien, errant indéfiniment parmi les mêmes chemins, entre les mêmes arbres et les mêmes pierres… mais elle n'est pas dupe. Elle se rend bien compte qu'elle ne pourra sortir de là par les chemins classiques. Avancer sans se retourner jusqu'à espérer trouver la sortie ne suffira pas. Il faut qu'elle cherche, qu'elle cherche la clé qui lui ouvrira la porte de la montagne. Ce n'est qu'ainsi qu'elle trouvera la sortie du labyrinthe…
Au cœur de la montagne, une roche dure et froide attend silencieusement. Elle dort et ne rêve pas, ne pense pas. Cette petite roche, ronde, n'est qu'un objet parmi tant d'autre, qui ne peut qu'attendre le jour où on la découvrira, ou bien celui où on la détruira. Le chemin pour y accéder est tortueux et bien caché. Les dangers qui le parcourent ne sont jamais là où on les attend. Connectant la chambre de la pierre, un simple chemin très étroit permet d'y accéder. Mais un homme ne peut pas y passer, même les plus petites bêtes auraient du mal… Ce chemin rejoint, plus haut, un terrier, déserté par son occupant. Ce même terrier se trouve au fond d'une grotte, grotte banale parmi tant d'autres, pas plus différente que ses sœurs sur la montagne. Cachée au milieu des arbres, seule la chance permet de la trouver. Et en faisant attention, on peut voir qu'elle n'est pas si loin d'un petit chemin fait de cailloux…
J'avançais, encore et toujours, me rapprochant inéluctablement de mon but. Après avoir cherché parmi les arbres, je trouvais une grotte pour me reposer, enfin. Je ne savais combien d'heures s'était écoulé mais elles semblaient interminables… Aussi étrange que cela puisse paraître, le temps ne semblait pas avoir d'emprise sur cet endroit. Peu importe à quel point les secondes et les minutes passaient, absolument rien ne changeait. Le soleil ne se montrait pas et le ciel ne s'assombrissait pas non plus. Quel lieu étrange… Incapable de résoudre les mystères de cette montagne, il ne me restait plus qu'à reprendre ma route et ma quête. Mais celui du temps ne fut pas le plus étrange des mystères que je découvris lors de cette inquiétante aventure. En effet, l'un d'entre eux se trouvait tout juste au fond de la grotte même où je m'étais arrêtée… Et croyez bien que les phénomènes curieux ne s'arrêtèrent pas là…
Dans la salle, où seul le silence régnait jusqu'à présent, un écho se fit entendre. Première perturbation depuis des dizaines d'années… Des bruits de pas résonnèrent, approchant lentement et calmement. Leur propriétaire, méfiant, ne se précipita pas. Arrivé enfin au bout du chemin biscornu, il s'arrête, observe, puis décide enfin qu'il ne semble pas y avoir de dangers apparents. Alors, il descend et sort du tunnel creusé par on ne sait quelle entité. Inspectant la salle de ses yeux, maintenant habitués à l'obscurité, il ne trouve rien d'étrange, mais c'est justement ce qui la rend d'autant plus suspecte et inquiétante. Ce n'est qu'avec beaucoup de précautions qu'il finira par avancer et approcher prudemment la pierre posée sur le piédestal de roche taillée au centre de la chambre. Avec milles précautions, il la prend, la détaille, puis l'ouvre. La surprise qui s'en suivit le laissa sans voix… Au centre de cette banale pierre ronde et lisse se trouve une lumière, lumière d'espoir, froide mais reconnaissable. Le métal doré dont elle se pare étincelle inexplicablement et sa forme est facilement identifiable. Quand sa main s'en saisit, c'est une clé finement détaillée qui se présenta sous ses yeux. Il la regarda, non sans appréhension, ne voyant pas l'espoir qu'elle représentait. Lui, ne voyait qu'une autre des bizarreries dont la montagne était capable. Inquiétante, troublante… Effrayante… Néanmoins, il prit la clef, la serra dans sa main et se mit en quête de la serrure à laquelle elle appartenait. Il lui fallut un moment avant de trouver sa cachette dans la chambre pierreuse. Il pouvait enfin sortir ! Toutefois angoissé, ne sachant pas si c'était là un piège ou un autre tour destiné à le tromper, il inséra la clef dans l’interstice entre les roches, sa sueur froide le faisant frissonner. Avec un clic, la roche se réveilla et s'ouvrit, mouvant la montagne toute entière… La silhouette recula, émerveillée et effrayée à la fois, et attendit que le grondement s'amenuise, doucement, progressivement, pour enfin oser avancer. Sa tête bourdonnait de questions. Et si c'était un piège ? Et s'il s'était trompé ? Est-ce que cette porte surnaturelle serait réellement son salut ? Ou bien ne serait-elle plutôt pas sa condamnation, la potence n'attendant que son entrée ? Que de questions et aucune réponse… Juste ses jambes qui continuaient de le porter, ses pieds qui continuaient à avancer… Ses pas sur la pierre résonnaient, il allait droit vers la porte, comme hypnotisé. L'angoisse et la fatalité de cette ouverture de pierre se faisaient sentir, et pourtant… Pourtant il ne pouvait qu'avancer, croire qu'il trouverait au bout, le salut tant attendu. Sa silhouette disparaît dans la roche blanche, s'engouffrant dans l'étau de lumière qui s'en échappe…
La montagne l'a avalé, comme les autres…
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Eris Athorn

 Je ne sais plus où j'en suis. Je suis perdue quelque part, entre les méandres et le brouillard. La vie n'existe plus, plus de sons, plus d'images, plus de couleurs, plus de vie... La mort absente au rendez-vous, tout est gris... Morne et terne, j'avance seule, sans même savoir où je vais ni d'où je viens. Je n'essaie même pas d'appeler, une langueur emprisonne mon cœur. Tout est flou, paysage de rêve morne, joie et vitalité ne font pas partie de ce monde. Je regarde en arrière, mais tout me semble pareil, rien ne semble inchangé. Coincée dans un endroit sans porte ni fenêtre, pas de murs ou de plafond, je ne suis même pas sûre des bâtiments que je vois. Je suis et est toujours au même endroit, j'avance mais n'avance pas, recule parfois en changeant juste de direction. Et même sans changer, je finis inéluctablement à ce même point. Condamnée à errer sans cesse dans cet endroit que je ne comprends pas, vide de sens et vide de moi-même, je me demande ce que je fais là, sans avoir l'envie ou la volonté de partir. Peut-être parce que la douleur m'attend dehors... La réalité, la vie, la douleur et la cruauté du monde, mais aussi la joie, l'amour et l'espérance. Non, j'ai peur ! Je ne veux pas sortir ! Je ne veux pas rester à errer ici pour l'éternité, mais je ne veux pas avoir à affronter ce monde de joie et de couleurs. Je ne veux pas que la tristesse me rattrape ! Je sais. Je sais que je ne serais pas seule, que je serais entourée, je sais que des personnes m'attendent dehors et pensent à moi. Mais je ne veux pas ! Laissez-moi me complaire dans cette tristesse vide et trop lourde pour être exprimée ! Laissez-moi être seule et agoniser sur le sort que je me suis moi-même infligé ! Laissez-moi dans ce monde de douleur et d'horreur ! Ne me prenez pas ce monde ! Ne me prenez ce qui fait ma vie et mon être, ce sur quoi je me suis reposée, trop reposée à mes dépens ; je ne veux pas perdre ça, ce que j'y ai vécu, ressenti... j'ai peur. J'ai peur de perdre et d'oublier, à quel point tout ce qui s'y est passé était magnifique. Je ne veux pas qu'on m'ôte ce bonheur-là ! Ce bonheur insipide et gris, mais qui m'a tant et tant nourrie... Je ne veux pas être son ingrate, être la cruelle qui le jetterai et l'oublierai... comme on pourrait si facilement me jeter et m'oublier. J'ai peur. J'ai si peur. S'il te plaît, console-moi, rassure-moi... Je te supplie alors que je sais que c'est toi qui viens de m'ouvrir les yeux, qui viens de me montrer la bulle, la pauvre, pitoyable boule à neige dans laquelle je vis et m'enferme, me confortant dans ma souffrance. Mon cœur s'abîme, il s'abîme de me voir tirailler ainsi, il souffre de mon manque de Soleil. Et je le sais, et je refuse encore de prendre sa main. Je ne voulais que lui au monde, je voulais me reposer entièrement sur lui, je voulais que mon monde ne soit constitué que de moi et de lui, et ce petit bout d'imagination que nous avions passé tant de temps à construire ensemble... Et je me rends compte que je ne peux pas. Il m'a tendue la main pour que je sorte de là. Et je me rends compte que je ne veux pas. Je veux rester celle qui dépend des autres pour avancer, celle qui dépend seulement de Lui pour vivre. Mais je ne peux pas... Malheureusement, ce n'est pas ainsi que le monde avance, et je suis obligée d'avancer avec lui, d'avancer selon ses règles, aussi réticente y suis-je. Je voulais m'abstraire de la réalité, garder toute la beauté de ces sentiments, vivre dans ce qui n'était et ne pouvait pas être réel, me perdre pour ne jamais revenir, et enfin être délivrée de tout ça... Mais ça n'a pas marché. Voilà maintenant qu'on me demande de revenir, qu'on me montre le monde auquel j'ai droit et dans lequel je vis. Qu'on m'ôte ce gris terne mais doux, cette aridité de vitalité mais à laquelle je m'étais habituée... On me ramène de force parmi les vivants, on force en moi le retour du réel, et je le vis mal, le refuse vainement, ne peux le fuir et me lamente. Je ne sais plus où j'en suis... Je ne sais plus quoi, ce que je dois faire, ce que je veux faire... C'est une attache maladive, d'un tendre poison si apaisant, dont je ne veux pas me détacher. Ah, si seulement je pouvais me complaire dans cette tour entièrement fermée, prisonnière, plus rien à dire ou à penser, juste laisser le temps couler en tentant de ne rien faire. Se laisser porter par les flots, laisser cette souffrance si douce me gagner, m'empoisonner à un rythme si lent, atteindre ma vie et la teindre de morne et de non-envie, grignoter les couleurs à un rythme effrayant, me laisser pour morte alors qu'encore vivante... Mais il semblerait que cette lumière ne soit pas d'accord, elle aura ma peau, me forcera à sortir de là. Elle fera s'effondrer, s'effriter dans un nuage de poussière silencieux, ce monde qui constituait ma vie, sur lequel je m'étais reposée toutes ces années et que j'avais eu tant de mal à construire, mais surtout à reconnaître et voir de mes propres yeux. Et voilà que j'avance, vers cette lumière, laissant derrière moi un nuage de poussière, vers le monde auquel j'appartiens légitimement et que j'ai rejeté... Et que faire, lorsqu'une part de moi, refusant de se laisser entraîner, hypnotiser, encore enchantée par ce monde mort et ses illusions, ou encore lucide des mirages et belles tentations du monde de Lumière, tend la main et crie, appelle ce monde qui s'effondre, court vers lui et refuse de le laisser, prenant entre ses mains, en son corps et son sein, ces lumières ternes, froides, mornes et sans vie, mais si loyales et misérables, faisant la misère, à la fois d'elles-même et de leur hôte malade ?

«Je ne peux pas l'abandonner...»
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Défi
Eris Athorn

Je sais que vous n'êtes pas intéressant du tout... Mais ne parlons pas de vous, parlons plutôt de moi.
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Listes

Avec Je suis sorcière, Rentrez chez vous !, Une odyssée relaxante (Terminée), L'enfant des dieux, L'Arconteur, La Guipure, La Complainte des Dieux Oubliés, Cette mansarde, Les yeux orageux et autres portraits, .Rhulvas. Le Sommeil de la Guerrière...
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