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Old Corille

Défi
Old Corille

Un sac pour y mettre des chapitres de mes chroniques de guerre.
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La fête 1/à déterminer

 

Il est temps de trier ses trésors avant de déménager, une nouvelle fois. Cette fois-ci, ce sera le retour à la maison. Le nounours, il le donnera. Le lance-pierre fabriqué d’une fourche de bois dur et d’un morceau de chambre à air de vélo, il garde. C’est précieux, un lance-pierre, surtout quand on sait s’en servir, comme lui. Il est fier de souvent  faire mouche à vingt mètres. Des billes, très utiles pour se faire des copains, il garde aussi. Un jeu de l’oie au revêtement râpé et dessins presque effacés. Il jette. Une rumeur lointaine perce les sous-bois. Ils remettent ça, pense-t-il. La chasse a repris. Il est bien, là, installé sur une couverture dans le jardin. Il referme sa valisette en papier mâché à fermetures métalliques. Paisible, il s’endormirait presque. Si ce n’étaient les vociférations qui semblent se rapprocher. Ce sont les rumeurs portées par l’air limpide qui les ont attirés en centre ville, la veille, sa mère et lui.

 

Ils étaient tous dehors pour la fête. Les sourires s’épanouissaient. Les femmes étaient belles. Les hommes levaient qui un poing vainqueur qui  un révolver. On se partageait une cigarette. Une estrade avait été montée pour l’occasion. Les V de la victoire fleurissaient au-dessus des têtes. Les enfants couraient, criaient, trépignaient. Un soleil frais traversait les frondaisons de la place de la Mairie. Une belle journée s’annonçait.

Deux hommes à la cravate pincée encadraient une femme brune échevelée au regard traqué. Elle baissait la tête, la main au front, protégeant sa bouche d’un mouchoir blanc. Sa robe à fleurs en tissu de printemps était un peu déchirée au col. Les pavés disjoints faisaient  trébucher ses pieds nus.  La tension était palpable, elle montait en puissance de pas en pas. Ils rejoignirent un groupe de femmes en attente au milieu d’hommes en veste sur une chemise blanche ouverte au col, la manche gauche enserrée d’un brassard FFI artisanal. Des chaises occupées au centre d’un tapis de cheveux bruns et blonds sur le podium. Les enfants brandissaient les toisons qu’ils jetaient au ciel dans le vent léger. Un camion débâché attendait sa cargaison, tout près. Il fera lentement le tour de la ville, tel un char de carnaval, afin que chacun puisse lancer des insultes, des pierres ou des légumes pourris sur les femmes humiliées.

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Mon très cher, aimé mari,

J’ai une nouvelle que moi seule peut t’annoncer.

Tu te souviens de mes précédentes lettres, si tu les as reçues. Je t’y racontais Berlin sous les décombres. Les Berlinois dans les caves ou le métro. Abandonnés de tous sous le feu incessant des canons et des bombardements. Notre fils adoré, si jeune, envoyé se battre avec tous ces enfants et  adolescents… Et ces hommes si vieux et malades. En ultime rempart contre l’invasion bolchevik. Comment les femmes sont restées uniques habitantes de la ville. Et comme nous avions peur de ces hommes fantasmés en démons, la bave aux lèvres, armés pour toutes nous passer par le fil d’une épée imaginaire. L’opération « terre brûlée ». Les « orgues de Staline ». Tu te souviens ? C’était il y a quelques semaines qui  nous ont parues toute une vie à nous, femmes terrées qui devions survivre. Les maladies, la faim, la terreur… Hitler s’est donné la mort, tu l’as su ?

Notre immeuble a tenu le coup, il est debout, les fenêtres soufflées, le toit éventré mais debout. On nous a volé notre porte d’entrée. Chacun peut entrer et sortir librement dans notre appartement.

J’avais entendu des rumeurs de femmes maltraitées par les soldats de l’Armée Rouge. Rumeurs, rumeurs, celle-ci comme d’autres. Notre monde est fait de rumeurs et seul nous importe de trouver du pain. Il paraîtrait qu’aucune femme ne les rebute. Agée, jeune, belle ou laide, propre ou roulée dans la fange…

Ils sont entrés un soir. On aurait dit des gamins, le sourire aux lèvres. J’ai repris connaissance sur le carrelage de la cuisine, une immense douleur au ventre.

Ne sommes-nous pas déjà humiliées qu’il faille nous faire subir cela, en plus ?

Mon amour, mon aimé, j’ai savouré chaque instant passé en ta compagnie, puis j’ai tremblé pour toi chaque instant de ton absence. Comme je prie chaque jour pour notre Hans.

J’aurais pu tout subir. Tout ce que la guerre apporte de fléaux et de désastres. J’aurais reconstruit Berlin. Je m’en sentais le courage. Aujourd’hui, je ne peux plus. Ils vont revenir. Il parait qu’ils reviennent toujours auprès de leur proie. Ils me trouveront les pieds nus flottant à vingt centimètres du sol.

Quand tu rentreras, je ne serai pas là pour t’accueillir.

Je t’embrasse tendrement.

Ta femme qui n’a pas failli.

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Défi lettre à mon voisin inconnu

 

Chers voisins que je ne connais pas encore car je viens juste d’emménager,

J’ai trouvé un bœuf dans mon frigo. Au début, j’ai pensé le rendre à ses champs et ses prés. On a fait un bout de chemin, Tête d’œuf (votre voisin du troisième côté cour), le bœuf et moi sur les routes de banlieue. Et puis on s’est dit qu’on était bêtes (surtout le bœuf) de ne pas garder l’animal pour nous. Ce serait tuer la poule aux œufs d’or. Sauf que le bœuf ne donne ni œufs ni lait. Il y a cependant moyen d’en tirer parti. On en parlerait à une réunion du syndic, pourquoi pas ? Une visite guidée payante ? A manger pour tout le monde dans les congélos ? De la musique naturelle qui rappellerait la campagne ? Une tondeuse à gazon écolo avec le fumier pour le jardin ? Je sens que nous sommes sur la bonne piste. Nous avons fait demi-tour et sommes revenus chez nous, dans le parc paysager fade et aseptisé de l’immeuble. Pour y accéder, on passe le porche de la rue, on remonte un couloir qui mène à une porte en face et franchie cette porte, nous sommes dans un grand square enclos de  façades. Là, vous êtes en terrain connu, c’est juste pour mettre mon propos en perspective.

Le bœuf est maintenant sous vos fenêtres. Il est beau, non ?

Est-il possible d’adopter un aussi gros animal ? Qui aimerait s’en occuper ? Quel nom voulez-vous lui donner ? Dites-moi ce que vous en pensez.

En attendant, grâce à cette lettre, de mieux vous connaître, recevez mes amitiés rurales et néanmoins sincères.

Marie Poulette

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Défi « jargon professionnel »

 

—     Bonjour, monsieur Hide, que puis-je pour vous ?

—     Bonjour, docteur, j’espère que vous pouvez beaucoup.

—     Expliquez-moi ce qui vous amène.

—     Depuis quelques temps, j’éprouve du mal à respirer, mes jambes se paralysent et je ne peux plus marcher. Puis tout revient dans l’ordre.

—     Nous allons voir ça, monsieur Hide. André, c’est ça ?

—     Oui, mais tout le monde m’appelle Andro.

—     Déshabillez-vous, s’il vous plaît et asseyez-vous sur la table d’auscultation. Voilà, comme ça. Voyons, voyons… Votre conduite d’équilibre est bonne. Pas de problème du côté de l’alimentation pneumatique. Ainsi que le circuit motrice. Ah, peut-être un défaut de charge, les batteries me semblent basses. Vous avez amené votre dernière planche récapitulative de bon fonctionnement ?

—     Certainement, docteur, la voici.

—     Je vais devoir vérifier in situ et comparer.

—     Cela va faire mal, docteur ?

—     Non, je vous rassure, une simple vérification sans intervention. Bien, bien, bien, bien…. Regardez ici, sur le schéma. Votre boucle de sécurité. La pression est fluctuante. Lorsqu’elle descend sous les 4,5 bars, la continuité du fil P4 est interrompue, ce qui provoque le contact du relais RFS et un arrêt de votre organisme qui se met en secours. Lorsque la pression remonte, la procédure d’arrêt automatique est annulée. Rien de grave, mais les conséquences sont très désagréables, comme vous avez pu le constater. Il peut s’agir d’une fuite d’air compensée, puisque votre tension remonte, ou d’un manque de puissance d’un compresseur. Néanmoins, je vais vous adresser à mon collègue qui se chargera d’une intervention rapide et changera les pièces défectueuses, si besoin. Vous verrez avec lui. Nous verrons plus tard cette histoire de batterie, à terme vous risquez de gros ennuis.

—     Merci infiniment, docteur. Je vous tiens au courant du suivi de mon dossier.

—     Au revoir, monsieur Hide.

Une fois le patient sorti, le docteur appelle par la porte ouverte :

—     Train suivant !

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Conte réécrit.





Il était une fois un gros bonnet mafieux spécialisé dans l’Import/Export de produits hautement répréhensibles qui n’avaient rien à voir avec des chapeaux. Cet homme, roi incontesté du vilain et de l’abominable, était pourtant un père aimant. Très aimant. A tel point qu’il voulut garder près de lui dans ses bureaux sa fille Gironde qui revenait d’une école de la haute chez les bonnes sœurs. Il s’était dit qu’une bonne éducation et de la virginité seraient des atouts importants pour se refaire une pureté commerciale dans les sphères impénétrables des notables de la requinerie financière. La voyant, ce fut le choc cardiaque. Ah non, finalement, hors de question qu’un freluquet lui mette les mains dans ses atouts. Il faut dire que son épouse était devenue aussi large que haute et ne lui inspirait plus de désir, alors que sa fille était l’exacte réplique de sa passion de jeunesse.

Gironde était une oie blanche qui ne connaissait rien de la vie. Elle accepta avec gratitude le petit boulot payé fort cher, l’appartement donnant sur le plus beau parc de la ville et la voiture de luxe qui allait avec le standing. Le temps passa ainsi et ce qui devait arriver arriva : le papounet n’y tint plus et lui proposa plus sous réserve de lui laisser voir ses nichons, voir plus si affinités.

Catastrophée, Gironde alla voir sa marraine, médium de son état, un peu sorcière via consultations en ligne et de bonne réputation dans le Milieu. Cette dernière poussa des oh et des ah et des pas question et des il est devenu fou et des on ne va pas le laisser faire. Elle conseilla à sa filleule de mettre en demeure son père de prouver son amour en lui accordant la réalisation de souhaits irréalisables. Mais dis-donc, dit Gironde, lui mettre un marché en main, c’est déjà accepter, non ? Mais non, chérie, une femme peut se dédire comme ça lui chante. C’est l’avantage d’être une faible créature. Ah bon, lui répondit Gironde, alors faisons ainsi, si cela peut sauver mes miches.

Se retour près de son vieux, elle fit bonne apparence. Il s’en frotta les mains et essaya de les mettre sur le décolleté. Hola, manant (zut, je me suis trompée de conte, désolée). Père, vous savez l’affection que je vous porte. Afin de vous honorer, je voudrais que vous me fassiez confectionner une robe tissée de tendresse. Ni une, ni deux, le prince de la magouille alla voir son ami Cachourelle qui lui livra la robe tant attendue. Damned, une robe magnifique, toute de roses brodées, de soie et de broderies du plus bel effet, le tout dégoulinant de bons sentiments. Gironde, devant l’air fier (il y avait de quoi) de son géniteur, ne se laissa pas démonter. Rose, cette robe est rose et j’ai horreur du rose ! Non, vraiment, il faut être un homme pour ne rien comprendre à la mode ! Puisque c’est ainsi, trouvez-moi une robe tissée de passion. Et hop, le père alla voir son ami Lacroche qui lui fit livrer une robe, ah mama mia, une robe somptueuse tissée de passion en peau véritable garantie sans souffrance animale même que c’était marqué sur l’étiquette. Alors, qu’il lui dit, hein, il est pas fortiche le roi du commerce ? Gironde utilisa l’arme ultime d’une fille, elle se mit à pleurer et s’enfuit dans sa chambre.

Tu dois fuir loin, très loin, hors de sa vue, lui dit Guylaine la marraine (ça rime). Un ami de mes amis tient une baraque de frites itinérante. Tu te cacheras sous l’anonymat huileux d’une pauvrette en réinsertion, personne ne te reconnaîtra.

C’est ainsi que la malheureuse Gironde fut jetée sur les routes, les mains grasses et le teint brouillé. La nuit, elle ouvrait en cachette sa valise et en sortait ses robes d’espoir. Elle chantait aussi, comme un rossignol, tant qu’à avoir une vie bousillée, autant avoir une belle voix.

Revenant d’une fête très arrosée, lui-même complètement ivre, Dan Sparrow, le célèbre agent d’une non moins célèbre agence d’investigations, célèbre pour moult livres à succès lui ayant apporté gloire, beauté et confort social, Dan Sparrow, donc, à travers sa brume éthylique, entendit les trilles enchanteresses. Il tomba immédiatement amoureux de la propriétaire des cordes vocales. Le temps de sortir de son hébétude, Gironde était allée se coucher. C’est en vain qu’il chercha, chercha, à gauche, à droite, au bout de la rue, là où il y avait de la lumière, et de lampadaire en lampadaire ainsi toute la nuit. D’oiseau point. Il se mit à dépérir. Ses agents littéraires s’inquiétaient, plus aucun livre en préparation, rien, nada. Ils lui laissèrent un peu de temps et voyant que les ventes chutaient parce que monsieur n’allait plus aux dédicaces ni n’allait à la Grande Bibliothèque et qu’il devenait urgent de payer les factures, ils se dirent que ce mal d’amour devait être soigné. Ils se mirent en relation avec des imprésarios qui organisèrent une radio crochet pour l’anniversaire de Dan. Des affiches furent placardées partout dans la ville, des twits et des buzz et aussi des annonces chez DruckDruck.

Gironde, qui voulait se sortir du guêpier où l’avait fourrée sa marraine, se dit mais bon sang, c’est bien sûr, si je dois changer de vie, ce serait bien chanteuse. Non ? Si.

Elle arriva trop tard pour s’inscrire (il y avait eu beaucoup d’amateurs de frites ce jour-là) mais le jour dit, elle arriva à se faufiler entre deux gardes de l’entrée. Elle monta de force sur scène sous les huées de toutes celles qui faisaient la queue. Sa vie en dépendait. Elle donnait de grands coups de valise dans les tibias, sur les têtes et c’est échevelée et en haillons qu’elle se mit à chanter.

Stupeur dans la salle.

Stupeur dans le cœur de Dan.

Lorsqu’il vit la harpie aux cheveux gras et au teint gris, son corps eut un soubresaut. Non, impossible, pas ça, pas cette mocheté de pauvre, non, une telle horreur ne peut pas chanter de la voix d’un ange. Et cette robe abominable, d’un mauvais goût… Mais d’un mauvais goût… Comment dire… Et cette odeur de graillon…

Il prit ses jambes à son cou et personne ne le revit. Il se fit ermite aux fins fonds d’une forêt d’Asie.

Gironde retourna à ses fourneaux et se maria avec l’ami de marraine Guylaine.
Moralité : L’amour tient à presque rien, finalement. Une bonne douche aurait fait l’affaire.
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Quelle journée, je suis fourbue. J’envoie valdinguer mes chaussures dans l’entrée, enlève mon manteau. Direction la cuisine où je me prépare une boisson bien alcoolisée pour me détendre et les cahuètes qui vont avec. Décompresser. Me relaxer en écoutant la radio.

Dans le salon, une vieille femme est assise dans mon fauteuil préféré. Que fait-elle là, comment est-elle entrée ? Elle me regarde et me sourit, accueillante. Elle ressemble à ma mamie sans être elle. Au cas où, je lui demande :

—Mamie ?

—Elle est morte depuis belle lurette. Elle t’embrasse, au fait.

—Alors qui êtes-vous ?

—On va abréger un dialogue qui risque de s’éterniser. Je suis toi, une possibilité de toi. J’ai quatre-vingt-dix-neuf ans.

—Et que me vaut le plaisir qui me fait m’assoir sur le pouf instable et trop bas qui menace à chaque instant de chavirer ?dis-je histoire de gagner du temps, sidérée que je suis par son aplomb.

—Toujours aussi charmante, je vois. Ne change rien. Ton mauvais caractère te permettra, d’un bon coup de canne, d’obtenir une place assise dans le bus.

—Tu veux boire un verre ?

—Non, merci. A ce propos, je suis venue te prévenir d’arrêter de boire, c’est mauvais pour ta santé.

—Ah non, pas de ça Lisette, j’ai arrêté les clopes, je fais du sport régulièrement et essaie de manger léger – les cahuètes se marrent dans leur soucoupe- si, léger avec quelques entorses qui me font du bien au moral. Si je supprime tout, tu parles du plaisir de vivre.

—Je te dis ça, je dis rien, fais ce que tu veux, tu es libre, tu as le choix. On a toujours le choix. Mais sache que le prix à payer est une vie saine. Quatre-vingt-dix-neuf ans, réfléchis, ça vaut le coup, non ?

—Des clous ! Maintenant, vieux moi, tu dégages, repart d’où tu viens et fiche-moi la paix.

Je prends une grosse poignée de cahuètes et hop, tout dans la bouche d’un coup.

—Kuf kuf, krrrrrrr, kruf, ca… Cra… ka… huèt’…. De l’eau…. Kuf, kuf….

 

 

GAME OVER

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Bien aimé lecteur, je vais te raconter l'histoire passionnante d'un homme et d'une femme qui tombent amoureux pendant le mois de Mai dans un parc joliment boisé et fleuri.
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Old Corille


Elle se lève, lourde et empotée. Debout, elle sent un liquide chaud lui couler le long des cuisses, le long des mollets et former une flaque par terre. Comme réveil, elle a vu mieux. Elle perd les eaux. Paniquée, elle veut prendre une douche, change d’avis, va vers son ordinateur, d’une souris fébrile elle clique sur imprimante qui lui sort les coordonnées des ambulances. Elle aurait dû le faire avant mais le bébé ne devait arriver que dans une dizaine de jours, d’après l’agenda obstétrique, elle pensait avoir le temps. La feuille en main, elle se dirige vers le téléphone, glisse sur le parquet ciré, manque tomber, se rattrape de justesse, décroche. Elle sait que quand on perd les eaux, il faut s’allonger pour que le liquide amniotique se reconstitue. Mais elle a plus urgent à faire. Toilette rapide. S’habiller. Vérifier le contenu de son sac. Son dossier, de l’argent, ses lunettes, des ciseaux (une image de cordon à couper lui vient, ridicule), son carnet à spirale, des stylos, ses produits d’hygiène et du parfum, la photo de son mari parti en déplacement (lui téléphoner de la maternité), des mots croisés, un livre, une chemise de nuit, non, deux, allez trois, c’est bon, le principal et l’inutile, tout est là. La torche pour lire sous les couvertures ? Arrête de faire l’enfant !  Bon, ok, pas de torche. La chambre de bébé est prête, avec le tableau de petit ours brun en déco. Son mari n’aura pas à s’en occuper. Elle va entrouvrir la porte pour faciliter l’entrée des ambulanciers, met sa doudoune et son bonnet. Elle est prête. Elle grignote un morceau de panettone en les attendant.

Son mari est consultant en informatique. C’est son travail depuis plusieurs saisons. Il s’occupe de généalogie, passionné par les histoires d’antan. Il court partout, de mairies en églises, consulter les archives, les états civils. Les administrations, les musées, les textes rares, journaux d’époque. Ils se sont rencontrés un hiver et ne se sont plus quittés. Ses absences lui permettent d’écrire sans être dérangée. Elle a continué d’écrire enceinte. Elle écrira aussi à la maternité.  Ne pas pouvoir le faire serait comme une écharde enfoncée profondément dans sa vie. Elle a faim, elle mangerait bien un vrai repas. Cet avenir de maman lui fait un peu peur et la peur lui donne faim. Ils en mettent du temps, les ambulanciers…

Y aura-t-il internet dans sa chambre ? Elle regarde l’heure. Midi passé. La matinée a défilé à toute allure, malgré qu’elle se soit réveillée tard. Un coup de pied interne la fait sursauter. Des crampes aussi. On appelle ça des contractions. Un soleil radieux entre par la fenêtre. Elle a oublié de fermer les volets. Elle a aussi oublié les petites affaires de bébé ! Vite, elle les met dans le sac. Mais que font les ambulanciers ?

Elle attend, habillée de pied en cap et elle a trop chaud. Tout de même, accoucher, c’est dépassé.  Beaucoup de tracas et de douleurs pour rien. Un corps déformé pendant et après. C’est du masochisme, qu’elle se dit. Alors que d’autres solutions très bien aussi existent. L’éprouvette, la maman porteuse, l’adoption… Pour le prochain, elle se renseignera. Le progrès offre certainement de belles opportunités.

Un coup de sonnette. Les ambulanciers la trouvent le nez dans le réfrigérateur en train de manger à mains nues une pizza. En fait, elle est morte de trouille et se sent seule. Maintenant, ça ira mieux, elle va être prise en charge. Elle peut même penser au bébé.

Je n’avais aucune idée de mots, j’ai donc regardé autour de moi et noté ce que je voyais. A cette heure, c’est le maximum de ce que je pouvais inventer. (minuit)

Les mots utilisés :

Argent, réveil qui donnent travail

Souris et imprimante qui donnent informatique

Tableau et bonnet : hiver

Parfum et photo : antan

Parquet et ciseaux : écharde

Lunettes et panettone : faim

Agenda et torche : avenir

Spirales et doudoune : saisons



Travail et informatique : internet

Hiver et antan : passé

Echardes et faim : crampes

Avenir et saisons : radieux



Internet et passé : dépassé

Crampes et radieux : masochisme



Dépassé et masochisme : naissance

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Le médecin urgentiste semble fatigué. C’est qu’il en voit plus que d’habitude, ce soir-là. J’espère pour lui qu’il touche une grosse prime. « Je hais les réveillons », qu’il me dit.

Les cousins sont arrivés plus tôt que prévu. Je ne les vois qu’une fois l’an et ils arrivent toujours plus tôt que prévu. A tel point que je prévois qu’ils vont arriver tôt, très tôt. Léon entre le premier. Le chef de famille.

« HO HO HO » appuyé d’une embrassade et d’un bisou déjà chargé, la mine joviale et rubiconde. Tous les ans, il reste Père Noël jusqu’au nouvel an.

-  On est en avance, on a préféré éviter les embouteillages, lance Léonce, ma cousine, de l’air désolé de celle qui arrive très en avance et très heureuse d’avoir évité les bouchons. Pas ceux des bouteilles qu’ils ont déjà entamées, dans le panier que Loulou traîne derrière lui. Loulou, c’est leur fils aîné, dix ans. Suivi par les triplées, les trois A qui elles, traînent leurs doudous.

- On a fait une petite halte en chemin, un arrêt-pipi et un petit en-cas. C’est que la route est longue ».

Oui, je vois ça au niveau dans les bouteilles. Blanc pour lui, rouge pour elle. Là aussi, un peu d’avance, histoire de se mettre en train.

Les trois A se défoulent déjà de plus en plus haut sur le canapé qui commence à péter quelques ressorts. C’est leur lit pour cette nuit. J’espère qu’un bout de ferraille leur entrera dans les fesses. Mollement, Léon leur dit d’arrêter ce qui provoque des sauts encore plus hauts. Il a l’art de motiver ses troupes.

Loulou a filé jouer sur la console dans la chambre d’amis.

« Comment je peux aider ? ». Demande Léon. La dernière fois qu’il a voulu aider, c’était en fin de soirée en insistant pour essuyer les verres de cristal qui sont tous morts, du coup. Cette fois-ci, il n’y a que les huîtres à ouvrir. Un travail que les hommes aiment en général, qui les revalorise, comme si une femme en était incapable.

-  Tu peux ouvrir les huîtres, si tu veux.

Léonce, derrière le dos de Léon, me fait de grands signes, me lance des regards qui font non non non, surtout pas !

-  Ah ! Super, tu me prépares tout et je te fais ça aux petits oignons. Des huîtres aux petits oignons, HO HO HO ! »

Vue la mine dépitée de Léonce, le pire est à envisager. Les pauvres mollusques vont être chargés d’écailles… Eh bien non, ce ne fut pas le pire, malheureusement.

Le temps passe. Maman aussi. Toute guillerette, toute à la joie d’une réunion attendue depuis qu’elle a quitté celle d’il y a un an, celle qui rassemble autour d’elle ses poussins et petits-poussins. On fait le réveillon chez moi, c’est plus grand. Quand ses petits sont partis vivre leur vie, sa maison est devenue une charge trop importante. Elle habite maintenant un petit deux-pièces à deux rues d’ici. Elle arrive rayonnante, petite souris affairée à ne rien faire, pour une fois qu’elle sera la reine. Elle a bien raison. Elle a donné pour les réveillons. Va t’assoir, maman, je t’apporte un verre et des grignotis. « Je peux aider ? ». Non, maman, on s’occupe de tout. On, c’est que moi. Léon a écaillé deux huîtres. Il prend de l’avance pour l’an prochain. Je dresse la table. « Je peux aider ? », demande Léonce. Non, occupe-toi des AAA. Il doit rester des jeux dans la chambre d’amis, donne-leur de quoi jouer dans le calme.

La volaille au four commence à diffuser une bonne odeur chaleureuse. La sonnette d’entrée retentit. Ah mais voici mon autre dinde, ma sœur, qui embaume la rose. Et son dindon de mari, la peau fripée du cou qui trésaille de contentement. Louis est ingénieur issu des Arts et Métiers. Il est la sommité de nos petites sauteries. Celui qui sait et a toujours raison. Maintenant, il est devenu PDG. Il choisit les vins dans ma cave, regrettant qu’il n’y ait pas tel ou tel cru. Il participe aux frais du repas, vingt euros pour lui, vingt euros pour ma sœur, grand seigneur. Un des réveillons précédents, je lui ai rendu un euro, pour voir. Il l’a pris en me disant qu’il n’y a pas de petit profit et que les petits ruisseaux gna gna gna. Calme, calme-toi, je me dis. On va passer une bonne soirée, tous ensemble. L’aigreur sortira à une autre occasion.

« Je peux aider ? » demande ma sœur. Mais bordel, fais ! Tu connais la maison. Non, non, je lui dis. Tenez compagnie à maman, Louis et toi, installez-vous, servez-vous.

Léon a écaillé quatre huîtres pleines de bouts de calcaire.

Loulou me demande si j’ai une connexion internet pour jouer en ligne et se marrer avec ses potes facebookiens. L’ordi est dans mon bureau. J’hésite. J’aime pas trop qu’on touche à mon ordi. Oui, je lui dis.

J’entends maman, Louise et Louis rire de blagues salaces, profitant de l’absence des enfants. « Viens rire avec nous, viens » me dit maman. Ben tiens, j’ai que ça à faire. Oui, oui, je termine et j’arrive…

A table ! Personne ne réagit. Les adultes, c’est comme les mômes, il faut répéter plusieurs fois, le temps que les mots et leur signification arrivent jusqu’au neurone.

A table !

Un grand cri dans la cuisine. Léon s’est écaillé profondément la main. Il y a du sang plein les huîtres, et sur la table, et sur le sol. Il hurle comme un goret, un verre de vin blanc dans la main gauche. Il désinfecte la plaie béante. Il titube d’un endroit l’autre, aspergeant de carmin les murs pâles. C’est du plus bel effet. Léonce arrive en trombe. « Je le savais, je le savais, je le savais ». Si tu le savais, pourquoi ne pas avoir empêché la catastrophe ? Tout le monde est réuni dans la cuisine. Léon fait le brave, blanc comme son verre. « C’est rien, juste une petite coupure ». Tout juste s’il ne rajoute pas, mourant : « laissez-moi, les mecs, je me sacrifie, partez tuer ces maudits talibans de ma part, c’est mon cadeau à la Patrie », comme dans un film de guerre. Maman hurle « les urgences, il faut l’emmener aux urgences ! ». Les enfants se cognent aux adultes pour mieux voir. L’une des trois A pleure. A l’a pincée pour profiter d’une meilleure vue.

Léonce emmène Léon à l’hôpital. Continuez sans nous, je vous tiens informés par sms. Les enfants, vous restez ici, qu’elle fait.

Nous, on ne sait pas trop quoi faire. Enfin, quand je dis nous, c’est eux. J’ai la cuisine à nettoyer et les huîtres à ouvrir. Ce qu’il en reste. Un tas. Léon en a ouvert six. Et ouvert deux bouteilles. Ca équilibre. J’en profite pour m’en servir un verre. Courage, ma fille.

Dans le salon, c’est à celui et celle qui raconte les souvenirs des réveillons précédents. La fois où il y a eu bagarre générale causée par une discussion politique. Oh et puis la fois où le rôti avait brûlé, tu te souviens ? Et d’en rire. C’est un rire nerveux, dit maman. C’était pas drôle. C’est pas drôle non plus, Léon aux urgences.

La cuisine est propre, les huîtres prêtes.

A table !

« Mais tu n’y pense pas ! On ne peux pas commencer sans eux ! » profère doctement Louis, ma pauvre fille lourdement sous-entendu par ses gros yeux qui globulent.

BLAM et des cris venant de la chambre d’amis. « Maman, maman ! », des pleurs, des vagissements. Mon Dieu, les filles, on a oublié les filles là-haut. Une A a mal rebondi. Elle s’est ouvert l’arcade sourcilière sur le coin de la commode. Un sacré bond d’une sacrée longueur. Bravo ma puce.

J’emmène A aux urgences. Léonce ne sait plus où donner de la tête. Léon est en train de se faire recoudre. « Je ne peux faire confiance à personne. C’est comme ça que tu t’occupes de mes filles. Ah ben bravo. ». Oui, bravo, bravo pour tout, les grands esprits se rencontrent. Je ne dis rien, laisse passer l’orage. Pas la peine d’en rajouter, elle a assez de malheur comme ça. Je prends sur moi et lui laisse la petite, pas la peine d’être à plusieurs, hein… Oui, c’est ça, qu’elle dit, défile-toi, hors de ma vue. Elle est énervée, c’est rien.

A la maison, Louis a reçu un sms de son frère. Il est bloqué dans un embouteillage monstre. Il sera très en retard.

L’ambiance s’est sacrément rafraîchie. Louise propose son aide. Elle peut ouvrir une bouteille. Mais fais-le, merde ! Oui, je lui dis, c’est une bonne idée ma chérie. Elle saisit un magnum, rien que ça, empotée comme c’est pas permis. Elle doit avoir les mains moites car la bouteille glisse, lui échappe des mains et atterrit direct sur son escarpin vernis noir. Elle va rouler, intacte, sur le tapis persan. La bouteille. Ma sœur, elle, saute dans tous les sens en faisant « hou, hou, ouille » en battant des mains, et se tenant le pied qui a déjà bien enflé.

Oui, vous avez deviné. Direction les urgences pour une radio. On apprendra plus tard qu’elle a le petit doigt de pied fêlé. Ca lui va bien, à ma sœur, le côté fêlé.

La population se désertifie chez moi. Il va falloir sérieusement songer à dresser la table dans la salle d’attente.

Il est tard. Pour la messe de minuit, c’est râpé. Maman décide d’y aller tout de même. La religion, c’est sacré. J’évite de répondre. La religion est source de conflits familiaux. Ne dis rien, ma fille, courage, on est presque demain, un autre jour.

Je reste seule avec Loulou et deux A. Il me reste des fusées de feu d’artifice. Et si on faisait péter tout ça, ça vous dirait ? OUIIIIIIIIIIIIII. Ah, l’enthousiasme des enfants. J’évite de regarder droit dans les yeux le lit dévasté, défoncé. Demain. Pour l’instant, direction le jardin. On installe tout bien, on allume les mèches. C’est merveilleux. Quelques voisins se mettent à leur fenêtre pour admirer le spectacle. Ohhh, ahhhhhh, la belle bleue. Le chien veut lui aussi faire partie de la fête. D’un coup de queue, il fait basculer une fusée qui part direct sur l’abri de jardin et le tas de feuilles sèches qui attend d’être ramassé. Bien à l’abri de l’humidité sous l’auvent, il s’embrase joyeusement. La cabane prend feu elle aussi.

Alertés par les voisins, les pompiers sont vite sur place. Attirés par la fumée noire sortant de la cuisine, ils arrosent largement la dinde qui a crâmé. Nous, munis de seaux d’eau, on avait maîtrisé l’incendie de jardin.  Les enfants en seront quittes pour quelques brûlures superficielles.

Moi, ça va, merci. Maman et l’ordi aussi.

Et tous les ans, c’est pareil. A peu de choses près. Là, j’avoue, ils ont fait fort.

La maison est vide. Le sms de Louis arrive les bras chargés de remontants alcoolisés. Ah non, c’est fini, plus rien à voir ici. Si tu veux vraiment passer un chouette réveillon, c’est à l’hôpital que ça se passe.

Finalement, ce réveillon aux urgences était assez sympa. Sms et moi avons amené de quoi régaler tous les malheureux de la soirée. On a chanté, mangé et bu (pas trop). On a rit et on a oublié les plaies et bosses. Les infirmiers étaient très contents, et les pompiers aussi. Ca change de la routine et d’une bête réunion où tout le monde s’ennuie ou se crêpe le chignon.
« Moi aussi, je hais les réveillons », que je lui réponds, au médecin urgentiste. Du coup on trinque et un sourire de connivence nous unit brièvement.
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Old Corille


Bonjour monsieur Göring, comment vont vos cendres ?

Il est assis près de moi sur le banc. Livide et amaigri, flottant dans son uniforme gris terne. J’avais rêvé de lui poser des questions, de lui demander des comptes et il est là, sur ce banc à l’abri du soleil dans le square du musée. Son menton repose sur sa poitrine, il semble en méditation, les yeux à demi fermés.

Oh, eh, faudrait voir à se réveiller, là, monsieur Göring ! A moins que vous préfériez que je vous appelle Hermann ? Moi, c’est Alice. Je ne vous dis pas « enchantée » car vous me fichez plutôt les jetons. C’est que c’est pas souvent que j’ai l’occasion de discuter le bout de gras avec un psychopathe célèbre. Votre œil a tressailli. Je constate qu’un mot vous a fait réagir. Célèbre, ou psychopathe ? Vous ne me répondez pas… Vous avez perdu le sens de la répartie ? Je vais vous aider en vous posant quelques questions. Vous voulez bien ? Tout d’abord, vous étiez le plus intelligent de la bande de voyous, celui qui avait le plus fort potentiel pour faire de grandes choses, d’œuvrer pour le bien. Qu’est-ce qui a foiré chez vous ? Est-ce votre addiction à la morphine qui vous a brouillé l’esprit ?

Je vois bien que mes questions ne lui plaisent pas trop. Quelque chose d’un peu plus léger, je dois lui demander quelque chose de plus léger… Que peut-il exister de léger avec un mec pareil ? Rien que son gabarit est pesant. Son passé, n’en parlons même pas. Et ce silence…

Je pense avoir trouvé : Vous avez été gravement blessé lors de la Grande Guerre, c’est depuis cette époque que vous êtes devenu accro aux drogues. Vos blessures vous font-elles toujours souffrir ? (Les vieux aiment en général parler de leurs bobos, cela les distrait). Dans votre tête, je veux dire. Un tas de cendres peut-il souffrir physiquement ? En réminiscence, comme lorsqu’un membre amputé se rappelle à notre souvenir ? Je m’enlise, je m’enlise…  Bien, pas ce genre de question non plus…

Aviez-vous une sexualité épanouie ? (le sexe, tout le monde aime en parler, surtout si c’est pour se vanter. Il était homme, il ne doit pas faire exception à la règle…).

Rien, aucune réaction. Il reste assis, immobile.

Qu’aimeriez-vous me dire, monsieur Göring ? Laissez-vous aller, tout est fini pour vous, faites-moi confiance, vous ne risquez plus rien.

—     J’étais dans ma cellule, j’ai croqué dans une capsule de cyanure et je me retrouve ici à subir les niaiseries d’une folle qui ferait mieux, comme toute femme qui se respecte, d’aller s’occuper de son mari, de ses enfants et de sa maison. De plus, le soir tombe et ça commence à faire frisquet. Je rentre chez moi, dans mon feu d’Enfer.

En fin de compte, Göring, il est inintéressant au possible, aucune conversation. Si vous le voyez sur un banc, passez votre chemin. Il ne m’a même pas dit adieu, ou adiable… Goujat, va.

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Défi
Old Corille


Dîner. Manger. Excès. Boire. Trop. Ventre : enfler. Douleur. Assis. Ballonné. Eclater. Bientôt. Invités : rires. Invités : chansons. Invités : repus. Moi : suées. Ceinture : dégrafée. Résultat ? Négatif. Sortir. Urgence. Dehors ? Oui. Rue. Personne. Flatulence. Enorme. Bruyante. Ouf ! Libéré ! Soulagé ! Passante ? Apparue. Soudainement. Elle : sourire. Moi : vexé. Hooooonte.

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