La vie, tout simplement; parfois violente ou alors douce et sereine...
Elle peut-être une véritable bataille, un déchirement de soi juste pour pouvoir dire, à un moment: "Je suis".

" J’avais un ami, là où j’étais avant, qui m’a confié, un jour, que sa mère était folle."
Assis par terre l’un en face de l’autre, Mathilda et Alexandre œuvraient à la confection de leur exposé. Tout à son découpage, la jeune fille qui atteignait sa seizième année, écoutait distraitement les confessions de son ami. « Oui, comme beaucoup ! » Elle sourit, détendue, ne remarquant pas l’air préoccupé qu’Alexandre ne quittait plus, le sérieux de ses traits et son regard insistant.
« Elle lui demandait de faire des trucs… carrément… dingues, malsains même. » Elle ne put dire ce qui lui fit lever la tête et observer son camarade, peut-être juste le fait de ne plus le voir si affairé à son travail ou alors, l’envie qu’il avait de lui avouer quelque chose depuis plusieurs jours, quoiqu’il en soit, en relevant la tête, son air désinvolte s’estompa, elle le fixa consciente que maintenant, il s’agissait d’une déclaration qui lui était propre.
Grave, elle murmura: « Quels genres de… trucs dingues ? Silence. Pesant, pénible, empreint d’une révélation à venir.
— Je couche avec ma mère. » Mathilda renforça l’intensité de son regard tout en laissant paraître son désarroi. Sa bouche s’entrouvrit légèrement, les mots pesaient lourd. Elle chercha, quelle parole, quelle phrase employée devant un tel aveu, elle n’était pas préparée, personne ne l’est. Elle s’interrogea, chercha quoi dire, quoi faire dans cette situation; devait-elle le rassurer? Minimiser la réalité? lui dire que les choses n’étaient pas si graves ou, à l’inverse, l’alerter sur l’anormalité de la vie qu’il menait même si, visiblement, il semblait en être conscient. Jamais elle n’aurait imaginé vivre ce genre de situation cinq mois plus tôt, quand elle l’avait abordé.

Elle, elle restait immobile, imperturbable. Debout, à ses côtés, protecteur né, l'homme se tenait prêt à intervenir. Il aurait fait n'importe quelle folie pour lui être fidèle. De toute sa grandeur, elle enlaçait l'humanité. Rien ne pourrait venir perturber cette union.

Un escalier, en colimaçon, sur plusieurs étages, avec une rembarde: idéal!
Paul n'en pouvait plus. Dans ses bras, ce môme qui n'arrêtait pas de chialer! A bout, d'un geste il le hissa plus haut et... hop le laissa tomber. Hurlement, infini...
Dans un sursaut, Paul se réveilla!

Il pleut encore. Ca ruisselle sur la fenêtre. Avec la chaleur de sa respiration, une buée s'installe sur la vitre obstruant la vue. Peu importe, ce soir, tout sera fini.
"C'est une belle journée pour mourir." Prononce-t-il, souriant, avant de nouer la corde autour de son cou.

"Vole, vole petit oiseau! Mais tu attends quoi?" Manon, six ans, s'impatiente.
Lui se tient sur la branche, l'observant, la défiant alors que, par de grands gestes, elle essaie de le faire fuir.
Peine perdue, posé, face à elle, l'oiseau empaillé,ne cesse de la regarder.

Appuyer, toujours plus vite, être plus rapide; pousser à droite, à gauche, les yeux rivés sur l'écran. Main gauche et main droite en action, en osmose, un binôme, un travail d'équipe; le regard fixe, droit devant. Ne plus respirer, ne plus manger, ne plus penser tout simplement.

Hélène, dix-sept ans, assise devant son clavier, ne sait plus quoi penser.
Premier thème philosophique abordé et, si elle grouillait d’idées, devant la page, plus rien n’a de sens. Évaporée, la belle prose! Ne reste que la question: "Écrire, pour quoi faire?”

Comme proposé par Fred-auteur après la lecture de son texte "La chute", voilà une petite suite à l'histoire de Benjamin...

Comment vous dire toute ma reconnaissance?
Les mots, habituellement, ça n’est pas ce qui me manque, vous le savez bien, vous qui me soutenez depuis tout ce temps. Nous avons passé un cap difficile, nous avons beaucoup pleuré, mais la mort nous a également permis de mieux nous retrouver, tous. L’amour se vit, mais se déclame tout autant. Il en aura fallu du malheur pour le comprendre tout simplement…
Pourtant, je n’ai jamais eu de doute sur votre présence et sur votre sincérité. Toujours à m’inciter à y croire, à voir le positif dans toute ma noirceur, à relever le talent dans toutes mes craintes, à me donner la foi.
Ca n’était jamais suffisant, c’est dans mon caractère et malgré tout, inlassablement, vous êtes présents.
C’est un bienfait dans ma vie, une bouée, une ancre à laquelle je m’attache, celle qui me permet de moins m’en vouloir, et de regarder l’avenir loin devant malgré les difficultés, malgré la tristesse et le vide, ce trou béant qui ronge et qu’on veut combler à chaque instant. Vous aussi êtes accablés, vous aussi vous piétinez, embourbés dans la plaie de la perte et cependant, vous restés de vrais piliers, passant sous silence cette douleur pour demeurer là pour vos autres enfants.
Ne vous inquiétez pas mes parents, vous avez toujours répondu à nos besoins, votre affection n’est pas frivole, nous le savons bien et votre écoute est entière même si les situations sont parfois si futiles. Vous êtes à chaque occasion à nos côtés aucun de nous n’en a jamais douté.
Alors oui, je me perds, je m’enterre chaque jour un peu plus, mais à chaque rayon de lumière, chaque fois que je peux tendre la main, je sais que je sentirai sous mes doigts les vôtres qui chercheront, dans une conviction débordante, à m’agripper, à me tirer vers le haut, sans jamais se décourager.

Elles étaient comme ça, jamais l'une sans l'autre, inséparables.
Pourtant, en ce jour de pique-nique près du lac, quelque chose changea. Bérénice, côte à côte avec sa soeur jumelle, laissa glisser sa main vers le couteau.
Il était temps d'être seule à présent...

Il était entouré d'une pureté, d'une immensité qui le plongeait dans une sorte de sérénité.
Installé dans la barque dirigée par Charon, il se sentait exalté... Même ce dernier ne semblait pas si antipathique...
Qui aurait cru que la traversée du Styx lui aurait fait cet effet...