1. Dis est-ce qu'elle m'aime - 3/4

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Lorsque je descends, vingt minutes plus tard, tout le monde est attablé. En passant devant Bryan, je me penche vers lui et lui murmure à l'oreille :

- Il faudra que tu ailles réconforter ton frère.

Il hoche la tête en faisant mine de se relever mais je l'arrête d'une main sur l'épaule.

- Laisse-lui du temps.

Je prends place autour de la table et me sers. Et tendant la main pour attraper la carafe d'eau, je remarque quelque chose d'anormal. Je fronce les sourcils et parcours ceux qui sont attablés du regard, de gauche à droite. Shirley, Ariana, Savannah, Dwayne, Chelsea - J'ai du séparer Savannah et Chelsea car elles passaient leur temps à s'insulter, je n'imagine même pas comment ça doit se passer à la maison - Bryan, et à côté de moi, April. Il manque quelqu'un.

- Où est Honoré ?

Honoré est notre homme à tout faire. Il se charge de l'entretien de la maison. Pour moi, Honoré est ce qui se rapproche le plus d'un père, le mien ayant toujours été aux abonnés absents.

- Il y a quelqu'un qui a sonné à la porte et il est allé ouvrir.

Une ampoule s'allume dans mon esprit. Je me précipite vers le vestibule. Comme je l'avais imaginé, le majordome, celui qui m'a élévée, est en pleine discussion avec quelqu'un de l'autre côté de la porte. Et mon petit doigt me dit que personne n'a commandé de pizza.

Je me penche vers Honoré et lui touche le bras pour attirer son attention.

- Laisse Honoré, va manger.

Il proteste mais je l'arrête d'un signe de la main.

- Bien, mademoiselle de Bogny.

Il se retourne et ses dirige vers la salle à manger. Même si j'ai toujours insisté pour qu'il m'appelle Kayla, il m'a toujours appelée mademoiselle de Bogny. Sans doute cela lui rappelle ma mère : il l'appelait de cette façon, lorsqu'elle était encore en vie.

J'ouvre plus grand la porte pour mieux voir mon visiteur. Sur le pas de la porte, se tient Noah, son sac sur les épaules, ses yeux verts pétillants et son éternel sourire en coin. Je ne savais pas que voir quelqu'un sourire pouvait être aussi épuisant mentalement.

- Hey, me dit-il lorsqu'il me voit.

- Salut. Tu as mangé ?

Il ouvre son sac et en sort une boite.

- Non. Mais ma mère a tenu à ce que je t'offre un taboulé.

Je ris en prenant la boîte et lui ouvre la porte. Tandis qu'il franchit le battant, je le vois regarder autour de lui en murmurant entre ses dents :

- C'est quoi cette baraque ?!

Je ris doucement. Il est vrai que la maison est énorme ce qui me permet de loger tous mes neveux et nièces durant le week-end. De plus, j'ai gardé la décoration que Maman avait installée de son vivant. Les tableaux qu'elle a admirés sont à la même place au mur, les même meubles trônent aux mêmes endroits. J'ai même demandé à Honoré d'acheter les bougies qu'utilisaient ma mère. Ainsi, son odeur flotte en permanence dans les pièces.

- C'était la maison de ma mère.

Je ne donne pas plus d'informations. Je ne lui dis pas qu'elle est morte d'un cancer quand j'avais cinq ans. Que la maison m'appartiendra quand j' en aurais dix-huit. Qu'en attendant le majordome en demeure le propriétaire. Que je vois en Honoré un père, bien plus que le vrai, qui ne m'accorde qu'un regard de pitié de temps en temps. Non, je ne lui dis rien de tout ça. Je me contente de l'emmener dans la salle à manger.

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