C’était une journée d’été très ensoleillée. Après une énième moquerie de la part de mon petit ami sur mon incapacité à bronzer, je décidais de me venger. Je m’allongeais allégrement sur lui. J’appuyais ma poitrine nue contre son torse, mes jambes suivaient les siennes et nos lèvres étaient au même niveau afin de pouvoir nous embrasser malgré tout. Comme ça, il n’y avait que moi qui pouvais bronzer. Mais ça n’avait pas l’air de le déranger. Il souriait.

Une vague d’amour m’envahit. Je me sentais tellement bien dans ses bras et en sécurité. Cela faisait maintenant quelques mois que nous étions ensemble, mais ni l’un ni l’autre n’avait exprimé ce qu’il ressentait.

Malgré l’armure que je m’étais forgée suite à une rupture douloureuse, j’avais vu mes sentiments pour lui naître et s’accroître plus rapidement que je ne l’allais prédit. J’avais attendu que ce soit lui qui me le dise en premier. Ma fierté me le conseillait. Mais les trois petits mots lourds de sens n’étaient pas sortis.

Ce jour-là, mon arrogance s’était endormie. Il n’y avait que lui et moi et mes sentiments à son égard, mais il y avait aussi cette incertitude, la peur de la non-réciprocité.

Mon cœur se mit à battre de plus en plus fort et de plus en plus vite. Je ne cessais de me demander si je devais lui dire ou pas, si ce n’était pas trop tôt, s’il ne fallait mieux pas que j’attende encore un peu… Mais avant que ma tête ne trouve les réponses à toutes ces interrogations, mon cœur parla.

-Je t’aime.

Les fractions de secondes qui s’ensuivirent, furent les plus longues de ma vie.

-Je t’aime aussi.

Ce jour-là, je compris qu’aimer et le dire n’était pas une faiblesse mais une force. Ce n’est pas être trop sensible, niais ou fleur-bleue (quoi que peut-être un peu), c’est être courageux-se. C’est poser des mots sur des sentiments et les assumer. C’est prendre le risque d’être rejeté-e. Mais ça vaut tellement le coup. Il y a tellement plus à gagner à parler plutôt qu’à se taire.