A midi, je rentre du travail pour ma pause déjeuner. A table, je retrouve ma jeune sœur, encore en pyjama, qui a passé le week-end à être bénévole à la prévention routière d’un festival breton.

— Tiens, j’ai une histoire à te raconter ! Je suis sûre que ça va t’interpeler.

 Ni une, ni deux, j’ouvre grand les oreilles. Elle m’explique donc que le stand qu’elle tenait mettait à disposition des éthylotests, des préservatifs mais aussi des casques antibruit. Puis elle continue en me disant qu’à un moment de la soirée, une maman arrive avec son petit garçon de 3-4 ans. Elle demande si elle peut avoir un casque antibruit afin de protéger les oreilles de son petit. Ma sœur répond par l’affirmative et lui tend un casque.

— Vous n’avez pas autre chose que du rose ?

 La réponse est non. Il n’y a que du rose.

 La maman demande alors où est-ce qu’elle peut acheter un casque de ce genre dans les environs ? Ma sœur lui répond qu’elle ne sait pas du tout mais que vu l’heure tardive, elle ne trouvera pas de magasin d’ouvert. Cependant, elle peut louer le casque plutôt que de l’acheter si elle pense que par la suite, elle ne l’utilisera plus.

La réponse fut non et elle partit sans rien acheter. Ainsi cette maman n’a pas protégé les oreilles de son enfant de sexe masculin des notes des biniou, bombardes et autres instruments bretons sous prétexte que le casque antibruit était rose.