... "Dix mois sans sexe, c'est impossible!"

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Lors d’un dimanche midi d’été comme un autre, mon père a invité sa sœur. Mon chéri a également été convié.

— Dix mois, c’est tout de même sacrément long !

Sans prévenir, le sujet de conversation du moment surgit parmi les petits fours et autres crudités de la saison : le départ de mon cher et tendre pour la Nouvelle-Zélande.

Je dois avouer que j’ai fait d’énormes progrès depuis quelques mois lorsque la discussion dévie sur la folle aventure de ce dernier. Je ne grince plus des dents. Désormais, je souris réellement en participant à la discussion. J’arrive même à être heureuse pour mon amoureux. C’est dire le travail intérieur que j’ai fait en quelques semaines.

— Est-ce que tu as pensé au fait que peut-être quand tu reviendrais elle serait plus là ? qu’elle sera partie avec un autre ? demande-t-elle à mon petit ami.

— Bien sûr que j’y ai pensé. Mais je ne préfère pas réfléchir à ce genre de chose.

— Nous avons pris la décision de rester ensemble quand il sera parti et je ne suis absolument pas dans la perspective de le quitter pour qui que ce soit, répondé-je cette fois en espérant que le débat cesse.

Mais non.

— Oui enfin c’est ce que tu dis pour le moment ma belle ! Mais on ne peut pas savoir à l’avance ! Avoue quand même que dix mois sans sexe, c’est impossible !

Elle fait une pause avant de reprendre.

— Ou alors, tu vas sortir et coucher avec un autre mec pendant quinze jours et puis au final ça ne collera pas alors tu lui diras que tu as déjà un copain, mais qu’il est loin pour le moment. Et tu croiseras la route d’un autre qui te fera le mois et ainsi de suite…

Je sens ma maman à côté de moi se figer car elle vient de rejoindre la conversation, mon copain blêmit légèrement, ma sœur ne semble pas avoir entendu et c’est tant mieux. Mon père, lui, il est en train de titiller les braises du barbecue et ne participe pas à la discussion. Quant à moi, je boue, je fulmine, je pense être sur le point d’exploser.

Chacun a le droit de penser ce qu’il veut de notre situation, mais il n’est pas obligé de l’exprimer à voix haute surtout quand ni lui ni moi n’avons sollicité cet avis.

Mais cela me rend dingue que ma tante fasse état de sa théorie concernant ma vie sexuelle durant l’année suivante à table, devant tout le monde. Chacun fait ce qu’il veut de son corps, et moi j’ai décidé de ne rien en faire justement et je souhaite qu’on respecte aussi ce choix.

Je suis sur le point de rétorquer sèchement lorsqu’une main se pose sur ma cuisse. Mon amoureux me lance un regard signifiant « laisse, ce n’est pas grave. »

— Ecoute, cela ne nous regarde pas. C’est eux qui décident comment faire ! et même si dix mois sans se voir peut-être compliqué, ils y arriveront, parce qu’ils s’aiment, nous soutient ma mère.

— Ah mais je suis totalement d’accord avec toi, ma belle-sœur ! s’écrie ma tante en retombant dans son fauteuil.

En dehors du fait que son avis n’a pas été sollicité, ce que ma tante a tendance à oublier, c’est qu’il existe plus d’un moyen de partager de l’« intimité » avec sa/son partenaire et que la sexualité ne se résume pas à un rapport sexuel.

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