Gerboise avec un petit h : le come back du Général et le projet M1

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Juin 1958, il est de retour aux affaires :

  • Enfin, vous voilà de retour mon Général !
  • Oui, c’est pas trop tôt, mon petit C… Quand je vois dans quel état est la France…
  • J’espère que vous allez rester plus longtemps que vos prédécesseurs
  • A minima six mois, pour rédiger la nouvelle constitution
  • Et sans doute plus, non ?
  • Vous avez écouté ma conférence du 19 mai ? Ce n’est pas maintenant, à 67 ans, que je vais entamer une carrière de dictateur
  • Non en effet mais quand même, essayez de rester plus de 6 mois
  • Ne vous en faites pas, C… Je vais charger mon petit D…. (respect total de l’anonymat pour lui aussi, on a des principes quand même) de rédiger cette nouvelles constitution et on devrait éviter cette chienlit de 4ème république. Nous allons instaurer un régime présidentiel. Fini le bazar permanent de l’assemblée nationale, seul le président de la république décidera ! Faites entrer justement le petit Michel D… et laissez-nous. Ah si, juste avant de partir, vous savez si Gaillard a finalement validé le projet M1 ?
  • Le projet M1 ?
  • La bombe enfin…
  • Ah oui, il a signé le décret même en étant démissionnaire.
  • Bien joué… comme ça, ce n’est même pas moi qui aurait cette responsabilité devant l’histoire (celle avec un grand H, bien sûr). Et puis, n’oublions pas que ce projet a été initié par deux socialistes, Mendès et Mollet en 1954, il ne faut jamais oublier ça. Sous des dessous angéliques et internationalistes, ce sont eux les pères de la bombe française (il avait un sourire ironique le Général)
  • Oui, mon Général, vous avez raison.
  • Allez me chercher D, mon petit C…

Un peu vexé d’être congédié de la sorte, J C-D sortit, non sans avoir fait entrer le petit M D auparavant.

  • Ah, mon petit D… Vous avez pu avancer sur ce projet de constitution ?
  • Oui, mon Général.
  • Je vous écoute.
  • Voilà, j’ai prévu au sommet de l’état le Président de la France
  • Non, non... Trop pompeux et ça ne fait pas assez républicain, rappelez-vous ce que j’ai dit en mai, il ne faut pas qu’on me voie comme un monarque mais comme un républicain ! Comme un élu du peuple.
  • Président de la République ?
  • Voilà… Vous voyez, quand vous voulez mon petit D…
  • Vous serez élu pour un mandat de 7 ans
  • 7 ans c’est bien… Pas trop court, mais pas trop long, ça ne donne pas l’impression qu’on s’installe à vie… renouvelable je suppose ?
  • Oui, mon Général, renouvelable, sans limitation de nombre de mandat (pas comme ces idiots d’américains)
  • Oui, en même temps, je ne me vois pas centenaire donc le nombre de mandats sera limité de toute façons
  • Vous nous enterrerez tous, mon Général !
  • Allons, allons, vilain flatteur, vous savez que j’ai horreur de la flagornerie. Je sais l’âge qu’ont mes artères... Bon assez parlé de moi ! Et le Parlement ?
  • Les députés ?
  • Oui, les députés !
  • Toujours élus pour 5 ans.
  • Bien.
  • Et la possibilité pour le Président de la République de dissoudre l’assemblée nationale.
  • Ah... Ça c’est bien mon petit D… Des fois qu’ils m’emmerdent... C’est une excellente idée ! Et la chambre haute ?
  • On l’appellera le Sénat, un peu comme le Sénat romain, c’est chouette non ?
  • Mouais…. Je sens que ceux-là ils vont me faire chier (Visionnaire le Général… ils le feront effectivement « chier » en 1969). Ce sera toujours des représentants des élus locaux ?
  • Oui, mon Général, pas élus au suffrage universel, juste par les grands électeurs.
  • Une assemblée représentant les campagnes… alors que la France devient industrielle. Un jour ou l’autre il faudra réformer ça, mon petit D…
  • Oui, mon Général, mais vous savez bien qu’il faut soigner les potentats locaux…
  • Je sais mon petit D, je sais.
  • Ils seront élus pour 9 ans et renouvelés par tiers.
  • Ah, ça c’est bien, on ne pourra pas en faire une élection à portée nationale, ni un genre de sondage d’opinion, bien joué mon petit D… ! Mais voyez-vous, ce Sénat ne représente plus la réalité de la France et ça va être de pire en pire dans les décennies à venir.
  • Vous avez raison, mon Général (faut flatter son chef quand même de temps en temps) mais de toute façon, ce sera vous le chef du pouvoir exécutif. Et le dernier mot coté législatif reviendra à l’Assemblée Nationale que vous pourrez dissoudre.
  • C’est pas mal… Vous avez bien travaillé, mon petit D, bravo !

D.. devient tout rouge et pour un peu sauterait de joie… Mais ça ne se fait pas devant le général, lui qui est si sérieux…

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