Véronique avec un petit h : filoguidage ? Euh  non finalement...

3 minutes de lecture

Suite au désastre du lancement, non pas devant mais sur, le ministre (qui heureusement n’était pas là et s’était fait représenter par un conseiller dont on a déjà tous oublié le nom... RIP), il a fallu mettre les choses au point. Robert était en pétard :

  • Qui est-ce qui n’a mis que 180 mètres de fil pour le filoguidage ?
  • Ben c’est moi, Jean-Claude, mais il n’y avait que ça au magasin.
  • Comment ça, il n’y avait que ça ? Mais une nouvelle commande était arrivée la semaine dernière ?
  • Oui, de 180 mètres…
  • Mais qui a commandé cette longueur ?
  • J’en sais rien, moi, faut voir à la comptabilité.
  • Je vais aller voir de ce pas, dit Robert d’un ton décidé, prêt à châtier le coupable de la boulette.

  • Bonjour Josiane, dit-il en entrant dans le bureau de la comptable.
  • Bonjour Robert, alors, vous vous êtes remis du fiasco d’hier ?
  • Oui, ça va, ça va, c’était pas non plus un total fiasco, la fusée a décollé quand même
  • Ben quand même, aplatir un ministre, son chauffeur et sa voiture quand même, si c’est pas un fiasco…
  • Non, le ministre n’était pas là, heureusement…
  • Ah, alors c’était juste un demi-fiasco ?
  • Si vous voulez, Josiane, je viens aux renseignements…
  • Dites-moi, Robert, vous voulez savoir quoi ?
  • Qui a signé la commande de seulement 180 mètres de fil ?
  • Je vais chercher ça, Robert, je viens vous le dire dès que j’ai trouvé.
  • Parfait, Josiane, merci d’avance.

Elle était très serviable cette Josiane et pas mal du tout aussi… De bien jolies gambettes et un sourire ravageur. Allons, Robert, et Maryse ? Pense un peu à ton épouse, mari volage !

Et Josiane a cherché et elle a fini par trouver :

  • Robert, j’ai trouvé la commande claironna-t-elle
  • Alors montrez-moi qui a signé cette foutue commande
  • Euh… C’est vous Robert …
  • Moi ? Non !
  • Si, si, il y a votre tampon et votre signature, je l’ai reconnue. Elle est jolie d’ailleurs votre signature… Avec un sourire enjôleur.

Mais dis donc, c’est qu’elle ne serait pas en train de me draguer cette Josiane ? Reprenons-nous... J’aurai signé cette commande de seulement 180 mètres ? Comment est-ce possible ?

  • Et le devis attaché à cette commande, il a été demandé par qui ?
  • Par Jean-Paul, votre adjoint
  • Vous l’avez, ce devis ?
  • Non, faut que j’aille le chercher. Je reviens…

Jolie mais quand même pas très futée cette Josiane… Evidemment qu’il me fallait le devis, se dit Robert

  • Ça y est, je l’ai ! l’entendit-il crier quelques minutes plus tard.
  • Alors, il y a quoi sur le devis ?
  • Et bien, c’est un devis pour 180 km de fil
  • Et pourquoi on a commandé que 180 mètres alors ?
  • Oh ben c’est sans doute, moi, j’avais pas vu le « k », faut dire qu’il était mal écrit. Je me disais en même temps, c’était pas cher la facture par rapport au devis.
  • Vous savez, Robert, mètre, kilo, kilomètres, tout ça c’est du chinois pour moi…

Et voilà comment un essai innovant de filoguidage s’était transformé en fiasco, non, c’est vrai, en semi-fiasco... Robert réunit son équipe :

  • Bon, j’ai compris ce qui s’est passé pour le ratage du dernier lancement
  • Non, pour moi, on a réussi, un ministre de moins
  • C’était même pas un ministre, juste un conseiller
  • Ben ça fait un conseiller de moins, c’est toujours ça
  • Tu parles, dans les ministères, tu tapes contre un mur, il y en a 5 qui tombent. Et c’est pareil dans les rideaux
  • Ah bon ?
  • Bon, quand vous aurez fini de dire des conneries
  • Ben c’est vrai pour les conseillers dans les ministères
  • Non, oui, peut-être... On s’en fout ! Rappelez-vous, on est là pour lancer des fusées, ok ?
  • Chef, oui chef ! (En chœur)
  • Bon, ok, c’est peut-être pas la peine d’aller jusque-là, mais je prends ça pour un oui
  • Chef, oui chef ! (La vache, ça fait presque peur… ils ont mangé quoi ?)
  • Donc, la décision du jour est simple : on oublie définitivement les fils, et on se concentre sur le guidage par radio. En plus, je ne sais pas pourquoi on s’est obstinés là-dessus… Vous imaginez le bordel que ça aurait été avec tous ces fils en l’air quand on aura lancé plein de fusées... Les avions vont se prendre les ailes et les hélices dedans. Je me demande bien quel est le crétin qui a eu cette idée de filoguidage…
  • Euh…
  • Oui ?
  • Je crois que c’est vous, chef…
  • Bon, eh bien on dira qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent jamais d’avis : fini les fils, définitivement, ok ?
  • CHEF, OUI CHEF (Oh putain… ils vont me faire avoir un infarctus à gueuler comme ça…)

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