Chapitre I -Colchic

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Onze ans plus tard, un jour de fin d'automne, dans le petit village de Colchic, au nord ouest de Saryn.

Il est coutume chez les humains, en Akumarmorique, d'exécuter les sorcières et les hérétiques sur un bûcher, de pendre les traîtres et les voleurs, ou encore de décapiter les non humains. Après courte réflexion, les hommes ont toujours eu un don pour trucider leur prochain, où n'importe quoi n'ayant rien à se reprocher.

C'est pour cela que Yuki faisait profil bas ce matin là. Tête baissée, capuche rabattue sur sa tignasse rousse emmêlée, le regard concentré sur les pavés crasseux de la rue. Elle avait pour objectif de dépenser ses maigres économies au marché pour se réapprovisionner en vivres à l'occasion de son voyage.

Il est vrai que le trajet Colchic- Saryn prend une grosse semaine de trajet à pied ...

Vêtue d'une longue cape de laine, de chaussures de cuir et d'une veste toute aussi lourde qu' épaisse, la jeune fille déambulait dans le marché, entre les étales. Peu rassurée de se retouver dans une pareille foule, la jeune femme avait la désagréable impression que quelque chose allait mal se passer. Pourtant, les alléchantes ôdeurs de viandes grillées, d'épices aussi chères que parfumées, et l'animation autour des étalages n'avait rien de très terrifiant. Qu'à celà ne tienne, elle cherchait le marchand le moins cher, à l'affut de la meilleure affaire. Elle évitait cependant regard des badauds, ainsi que tout contact physique et visuel avec les soldats de la garde impériale, qui pululaient ce jour là.

L'arquebuse à l'épaule et le sabre à la ceinture, il y en avait une bonne dizaine aux quatre coins de la place du village.

" C'est peut être à cause du raffut qu'ont fait les piliers de comptoir à l'auberge hier soir... Mais par Drann, j'espère que je n'aurai pas d'ennuis. " Pensa Yuki en comptant son argent, accroché à sa ceinture par une cordelette, passée dans le trou percé au centre de chaque pièce.

Son attention se porte sur un marchand de viande sèche, dont le délicat fumet des jambons secs pendus à l'étallage l'avait attirée, elle et d'autres voyageurs encapuchonnés. Une demi douzaine de ménagères faisaient elles aussi la queue devant le comptoir du gros homme rougeaud, aux yeux porcins et à la face avenante .

Son tour arriva après un bon quart d'heure de queue. Elle en avait profité pour détailler les charmantes maisons de Colchic. Des toits de chaume recouverts de lichens, d'où des cheminées crachaient d'épaisses volutes de fumée blanche, recouvraient les bâtisses de pière sèches et de torchis. Quatre rues principales semblaient se former autour de la place pavée par de gros blocs de granit polis par le temps et les habitants. Quelques gros arbres passablement déplumés apportaient de l'ombre au paysage pittoresque que détaillait la jeune femme. Un courant d'air traversa son épaisse cape, elle frissonna, alors que les deux voyageurs encapuchonnés s'éloignaient de l'étalage, un gros sac de victuailles fichés sur les épaules.

Après une longue négociation avec Cochonnet - le sympathique commerçant - , elle finit par repartir avec un gros jambon sec et quelques saucissons et andouillettes à un prix raisonnable. Elle prit d'ailleurs grand soin à les emballer dans sa besace, avec des torchons à carreaux.

Mais elle ne pouvait néanmoins pas s'empêcher, en empaquetant ses victuailles, d'épier du coin de l'oeil les deux sombres silhouettes encapuchonnées qu'elle avait croisé plus tôt. Deux ombres perçant la foule sans que personne semble les remarquer. Cela lui semblait louche. Des mercenaires? Des voleurs ? Elle n'en avait aucune foutue idée. Elles semblaient se faufiler, comme deux gros rats d'égouts, rapides et discretes, entre les passants et les étalages.

Intriguée, Yuki se dit qu'elle allait les suivre.

Les deux suspects s'engouffrèrent quelques secondes plus tard dans une ruelle en périphérie de la place centrale du marché. L'endroit, sombre, puait la pisse et le fumier.

" Hum ... Délicieux .... " La jeune femme les suivit sans vergogne.

Mais sa discrétion légendaire ne fut que de courte durée. En essayant de se faire toute petite, la cape de Yuki se prit dans un tas de cagettes entassées à l'angle de la rue, alertant tout le voisinage sur ujne trentaine de mètres.

Le fracas n'évita évidemment pas d'alerter la garde impériale, et, évidemment, les deux silhouettes au fond de la ruelle. Surprises, elles se retournèrent et avancèrent vers la jeune femme, l'air menaçant. Leur pas rapide trahissait une certaine fébrilité. C'était vraisemblablement deux hommes.

En un instant, ils firent face à Yuki. Des yeux d'un bleu électrique la dévisagèrent, une lueur irrésistiblement agressive en émanait. La jeune femme en eu la chair de poule. Les deux hommes la bousculèrent pour sortir de la ruelle sombre.

- Halte là !

- Et voilà ... Bravo Yuki ... Pesta-t-elle dans son écharpe.

Il fallait s'en douter. Le fracas avait alerté les gardes et fait sursautté les passants. Les soldats étaient au nombre de dix, et bloquaient désormais le passage à la jeune femme et aux deux mystérieux personnages devant elle. Ils étaient larges dépaule, et leurs carrures lui bloquaient une partie de la vue et du passage.

- Merde ! Cracha la plus grande des silhouettes.

Tout se passa très vite.

Avec une rapidité et une dextérité sidérante, ce même homme se retourna, saisit le bras droit de la jeune femme, qui tenta immédiatement de se libérer de sa forte poigne. Cependant, il lui fit une solide clé de bras qui lui arracha un cri de douleur, avant que celle ci ne s'agenouille au sol. Dévisageant les gardes qui n'avaient pas eu le temps de réagir, l'autre poursuivi.

- Laissez nous passer.

Une voix lasse, avec un léger accent du nord est, s'était élevée au dessus de la tête de Yuki. C'était le second homme, celui aux yeux bleu.

Pour toute réponse, les soldats armèrent leurs arquebuses, d'énormes armes de fonte, plus grossières, moins longues et bien plus lourdes que de classiques fusils, mais loin de là moins efficaces. Chaque projectile pourrait tuer un sanglier d'une centaine de kilos.

Les cliquetis des armes firent reculer les passants les plus curieux en un large cercle d'yeux ronds et de visages apeurés.

- Veuillez lâcher cette jeune femme et vous montrer à visage découvert. Vous êtes en état d'arrestation.

- Laissez nous passer, et je vous assure que personne ne mourra.

La voix de l'homme aux yeux bleu se faisait plus menaçante, comme traduisant le ras le bol las du quotidien. A croire que ce genre de situation étaient monnaie courante pour lui et son acolyte à la poigne de fer. Yuki eut cependant le temps de jeter un coup d'oeil à celui qui l'entravait sans efforts, d'une seule main. Elle était large, aussi grande qu'une assiette De la cape de peau de yack sortait un bras bandé de lanières de lin, dont on ne pouvait que constater la largeur. Des muscles saillants, presque démesurés, commandaient à ce bras qui l'entravait aussi efficacement que des chaînes.

- Lâche cette femme. S'empresse le général des gardes.

Un homme d'âge honoralbe, aux cheveux coupés courts et la la moustache foisonnante. Un honnête père de famille, sans doute.

- Non.

Le ton était froid, sans appel. Un court silence s'abatit sur la scène, et les manants s'agglutinaient de plus en plus en formant un cerle de plus en plus tassé, telle une marée humaine de curieux piaillant. Les soldats firent un pas de plus, resserant l'étau sur Yuki et ses deux agresseurs.

Yuki sentit soudain la pression sur son bras descendre légèrement. Elle n'eut pas besoin de réfléchir longtemps, et amorça un geste vif et puissant pour se dégager. Son demi tour fut rapide, précis. Mais l'homme aux yeux bleu devant elle, eut le réflexe de la bousculer pour la faire tomber au sol, et lui éviter de s'échapper.

Elle s'écroula au sol, crachant et jurant.

- Sale fils de tr ...

- SOLDATS !!! EN JOUE !

Les arquebuses des dix soldats étaient à présent braquées à bout portant sur Yuki et les deux hommes. Dans la bousculade, les capuches des deux silhouettes étaient tombées, et la cape de Yuki, avec les mouvement précipités, s'était soulevée, révélant son bras gauche.

- Qui êtes vous ?! Rendez vous !! Hurla le général à moustache.

Des murmures s'élevaient de la foule. Les yeux médusés de la foule étaient fixés sur l'imposant bras biomécanique greffé à l'épaule de la jeune femme, qui essayait de le camoufler dans la précipitation sous sa cape, prise de panique. Ce n'était vraiment pas le moment de poser des questions. Des hurlements de panique surgirent de la foule, ainsi qu'un mouvement précipité de fuite d'une bonne moitié des curieux. Ce bras n'avait pas la forme des bras bioniques que l'on pourrait greffer aux gens dans l'empire.

Il était difforme, dépourvu de coques de protection, et par conséquent, il ressemblait juste à un ammoncellement de câbles et de tuyaux en mauvais état, articulé par des pistons, des rouages et des moteurs rudimentaires, crachant de la vapeur, toussant, grinçant et cliquetant en tous sens. La jeune femme, sentant que la bataille était perdue d'avance, se décia à coopérer, même si cela lui en coûtait énormément.

- Je ... Je suis prête à coopérer ... Commença la jeune fille, en levant les bras devant son visage, une goutte de sueur perlant sur la nuque.

Une occasion se présenterait peut être pour fuire la garde et les deux mystérieux hommes qui grognaient derrière elle.

La foule restante, médusée par la peur sans aucun doute, murmurait avec une forte inquiétude des noms, dévisageant les deux individus et ayant totalement oublié la présence de Yuki et des gardes.

- Orias ...

- ... Leviath ... Des noms et des bribes de converations ressortaient entre les cris et le brouaha causé. La jeune femme détacha son regard de la foule pour venir le poser sur le garçon à l'accent du nord.

Il ne devait pas avoir plus de vingt ans, en apparence. Ses cheveux fins semblaient comme ceux d'un ange, d'un bleu clair extrèmement délavé, ils avaient paradoxalement un air très naturel. Des yeux d'un azur électrique, vifs, dévisageaient la population, ses deux pupilles noires extrêmement dilatées pour un homme semblaient proches de celles des prédateurs. Un bandeau jaune canari à rayures écossaises rouge relevaient ses mêches folles au dessus de sa tête.

Son visage en forme de coeur avait une belle couleur dorée, d'où ce regard ressortai comme un phare dans la nuit. Des sourcils fins, en arc de cercle donnaient un air tranchant à ce visage, qui n'était pas diabolique qu'on aurait pu le croire.

Le second attirai bien plus l'attention.

Quand Yuki leva plus haut les yeux vers son bourreau, elle oublia de respirer. Avoisinant les deux mètres, une carrure de colosse, de taurreau, de berserker... Ce que vous voulez, mais quelque chose dans ce genre. Il était grand et pâle. Une crinière hirsute - et je pèse mes mots - dégoulinait dans son dos, à Dieux sachent quelle longueur. La jeune femme distinguai simplement la masse de sa chevelure sous la cape, qui finisait par se mêler à la fourrure. Un oeil tout aussi noir que ses cheveux fixaient un point statique au loin, d'où ruisselaient des marques semblables à des larmes de sang. Les traces allaient se perdre sous la mâchoire saillante, et s'estompaient sur ce visage rond, aux traits doux et inexpressifs. Mais ce qui fesait frissonner les spectateurs de la scène, c'était son masque. Un heaume cornu brisé, en ossement animaux recouvraient la partie gauche de son visage.

Plus aucun doute, Yuki et ses deux agresseurs étaient cuits.

- QUI ÊTES VOUS ?! Hurla un soldat devant eux, tremblant des peids à la tête.

Le jeune homme au regard électrique s'avança vers un des soldats. Ses yeux brillants se plongèrent dans ceux de l'homme en uniforme, qui releva d'un geste précipité son arquebuse au niveau de sa tête.

Hormis son compagnon, Yuki et le général, tous reculèrent de plusieurs pas précipités, hurlant et trébuchant les uns sur les autres. Le cercle s'était considérablement allégé. Les badauds fuyaient comme des rats en se rendant compte du danger ui semblait planer sur eux.

- Vous osez nous demander qui nous sommes ?

Personne n'osait répondre. Pas même Yuki, qui, elle, ne savait absolument pas qui étaient ces deux merlus. Si elle avait su, elle aussi aurait sans doute réagi autrement. Il attendit quelques secondes puis repris, théâtral.

- Oh ! Suis-je bête ! Il retira son bandeau bariolé, et l'attacha à son cou, ce même sourire aux lèvres.

Un énième hurlement ébranla la foule, et les derniers restants partirent à la vitesse de l'éclair le plus loin possible de lui.

- Vous ne risquiez pas de me reconnaître avec le bandana ...

Deux oreilles percées de bijoux d'or, d'une forme rappelant une ... Nageoire de poisson ?! Apparurent entre les mèches bleues.

Le sang de notre chère héroïne se glaça alors dans ses veines. Des merlus ? Non. Des gros requins plutôt. Enfin ... Un requin tigre et un gros épaulard. Il n'y avait plus de doute, cet homme aurait pu raser le village seul. elle vait déjà vu sa tête sur un avis de recherche ... Un démon ... C'était bien un démon qui les dévisageait. La peur prit Yuki au ventre.

Un voix s'égosilla entre deux hurlements de panique. Les réflexes de la jeune femme lui sauvèrent la vie, cette fois encore.

- Feu ! TIREZ !!!

- Fait chier !

- A COUVERT ! Hurla Yuki, roulant au sol pour éviter les cris des soldats. Elle agrippa la capuche du jeune homme devant elle, et l'entraîna dans sa chute. Le démon était passé à un cheveu de finir en passeoire. Les balles allèrent se ficher dans les murs derrière eux, dans un fracas du diable. Elles y laissèrent des trous de la taille du poing. Quelques instants s'imposèrent avant que chacun reprenne ses esprits.

- Attrapez moi ça ! Ils ne doivent pas s'en sortir vivants ! Tonitrua le général dans sa grosse moustache, le visage aussi rouge que son uniforme.

Les soldats eurent à peine le temps de faire un pas que Yuki, bien plus réactive, avait bazardé sa cape et sa besace (non sans prendre soin de ne pas abîmer ses saucissons) , dévoilant aux yeux de tous son imposant bras informe.

Elle n'eut besoin que d'une fraction de secondes pour amorcer son tir. Les pistons qui constituaient son bras commencèrent à surchauffer. Le shiki qui se trouvait dans son corps fut absorbé par la pompe située sous la grosse plaque de laiton, qui reconstituait tant bien que mal son épaule gauche. Une énorme vague d'énergie pulsée submergea les tuyaux d'alimentation de son bras, pour atterrir vers le converseur situé au creux de sa main.

Une énorme boule d'énergie bleue apparut dans la paume gantée de cuir, pour se transformer en une sphère plus grosse de flammes rougeoyantes. La masse brûlante devenue assez imposante dans sa main, la jeune pyromancienne leva le bras vers ses agresseurs, hurlant à pleins poumons.

- þOTA FRA ELDI !!!

Un énorme jet de flammes explosa dans sa main. Elle s'enracina dans le sol, alors que le sort se précipitai comme un fléau sur les soldats de l'Empire, qui furent pris de plein fouet dans l'âtre ardent. Une odeur de chair brûlée s'ajouta à celle des épices du marché, tandis que des cris de terreur montaient dans tous les alentours, coupant les hurlements d'agonie des dix pauvres soldats se roulant de douleur sur le sol.

Sans réfléchir, s'attarder sur le triste sort de ses agresseurs en train de rôtir, elle attrapa par le bras le jeune homme-dragon et entraîna dans sa fuite le second grand spécimen en le tirant par la cape, non sans oublier sa précieuse besace de saucissons. Ils s'enfuirent au pas de course, empruntant des ruelles sombres et minuscules.

Leur course effrénée avait amené Yuki à suivre les deux fugitifs. Elle n'avait pas d'autre choix que de les suivre, maintenant qu'elle aussi avait été démasquée. Les rues et les bâtiments s'enchaînaient à une vitesse folle, alors qu'elle peinait à suivre les deux garçons au devant d'elle. Ils arrivèrent après de courtes minutes près de deux destriers, attachés au mur d'une maison abandonnée, un peu à l'écart des habiations.

Déjà, on entendait derrière eux le brouaha d'une course se rapprocher d'eux. Elle n'eut pas assez de temps pour réfléchir ou protester sur ka suite des évènements.

Un grand destrier à la robe brillante, noire de jais, piétinna en voyant au loin son maître arriver. Sans aucun effort et avec une grande souplesse, le grand homme au casque sauta sur le dos de la bête, qui ne broncha pas. Il jeta derrière lui deux sacoches pleines de victuailles et tira sur le faible harnachement de son cheval, simplement constitué d'une corde nouée autour de son nez et de sa nuque, pour le libérer de l'anneau encastré dans le mur.

Le démon dragon fit de même avec sa monture. Un cheval gris, fin et nerveux, taillé pour la course, harnaché avec de splendides cuirs blanc de style Telmarien.

Sans lui demander son avis, l'homme au masque souleva Yuki comme un sac de patates et la balança sans vergogne derrière lui, sur l'imposant cheval de guerre. A peine eut elle le temps de se redresser sur son dos qu'ils partirent à vive allure, soulevant derrière eux d'épaisses éclaboussures boueuses. Protestant, crachant et jurant sur leur indigne gourgandine de mère, les maudissant sur sept générations, la jeune femme n'eut pas d'autre choix que de constater que ces deux mercenaires lui avaient en vérité sauvé la couenne en l'emmenant avec eux. Elle, n'avait ni monture ni rien du tout, d'ailleurs.

Alors qu'ils s'éloignaient du village, on percevait au loin les hurlements des paysants qui étaient revenus avec des fourches et des torches, mais bien trop tard pour qu'ils obtiennent vengeance. Lancés à vive allure, les deux destriers soulevaient d'énormes mottes de terre, galopant à perdre haleine vers l'épaisse licière de la forêt, s'engageant hors des routes dallées menant aux villages alentours. Ils disparurent bientôt entre les arbres, bien trop rapides pour que quoi que ce soit puisse les ratrapper.

BIentôt, on n'entendit plus que les cliquetis des riches harnais de Telmar, le martellement des sabots des chevaux, les tintements rouillés des armes des jeunes hommes et du bras de Yuki.

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