David se réveille, encore sonné de ce coup reçu, puis il se rend compte qu’il n’est plus chez Jeanne. D’abord, il sent comme une odeur d’humidité, ce qui lui fait dire qu’il doit se trouver dans une grotte ou une cave. Puis, ses yeux s’habituent à la faible luminosité ambiante. Il croit reconnaître comme une cuve, ou un chauffe-eau. Il voit aussi comme des points de couleur, des LEDs certainement. Enfin, il se focalise sur le son. Un silence lourd, glaçant, qui se transforme peu à peu en bruit faible mais constant, à l’allure électrique.

Peu à peu, David reprend ses esprits. Une douleur lancinante sur la tempe gauche le fait tressaillir, et lui fait se rappeler du coup de batte reçu par Redscarf. David essaye de bouger, mais il est bloqué au niveau des mains ; une lourde chaîne entourait ses poignets pour le tenir accroché à un mur.

David relève tranquillement la tête, tout en gémissant du fait de sa blessure à la tête. Il aperçoit une silhouette, qu’il juge rapidement amicale. Une petite bouille rousse, le maquillage qui a un peu coulé, souriante malgré l’ambiance morose. C’était Jeanne, qui faisait face à David, elle aussi enchaîné, mais la chaîne est accrochée au sol. Elle était assise en tailleur, comme apaisée de voir que David se remettait de cet immense coup.

Ils se regardent, silencieusement. Le temps paraît comme suspendu. Et Jeanne dit alors, sur un air un peu consterné :

“Eh ben, on est pas sorti de ce guêpier”.