Monsieur…

David ne pouvait pas en croire ses yeux. Il était là, face au corps sans vie de Barbara. Il pleuvait quelques gouttes alors que la nuit était déjà tombée depuis peu. Les lumières des magasins et des gyrophares donnaient une impression chaleureuse, alors que Barbara était couchée au sol, les yeux grands ouverts, immobile.

Monsieur…

Le sac de Barbara était ouvert, non loin d’elle, vide. Barbara, elle, était couchée sur le dos, au milieu de la ruelle qui était habituellement sombre. Son maquillage avait un peu coulé sur son visage, à cause de la pluie. Elle paraissait si paisible.

Monsieur !

David sort de sa léthargie, un agent de police lui hurle dessus :

• Monsieur ! Vous n’avez rien à faire là !
• Je … Je suis son compagnon, balbutie calmement David.
• Ah… répond l’agent, l’air penaud. Je suis désolé… Venez, je vais vous interroger, mais prenez votre temps.

David s’exécute, et va s’asseoir à l’arrière d’une voiture de police. Le policier s’avance vers lui, et lui dit gentiment :

• Je suis désolé pour vous. On l’a retrouvée ici, elle était déjà morte. L’enquête ne fait que commencer, mais on pense à un vol qui a mal tourné.

David n’en revient pas. Il reste impassible, le regard vide, incapable de bouger. Le policier continue :

• Vous l’avez vue quand pour la dernière fois ?
• Euh… hésite David, on s’est parlé il y a à peine trente minutes. On devait aller voir des amis en ville, j’ai préféré rester à la maison, elle est partie seule. C’est ma faute…
• D’accord, donc c’est assez récent, confirme le policier.
• C’est ma faute, c’est entièrement de ma faute, répète inlassablement David en éclatant en sanglots.

À partir de cet instant, la pluie se renforce, et c’est une véritable averse qui se met à tomber dans la ruelle, comme si le monde était triste pour David.