( Lendemain)

Une fois dans la voiture, nous apprêtant à partir, je vois bien que quelque chose n'est pas comme d'habitude. L'atmosphère est tendue et pour une fois, je n'y suis pour rien. Se pourrait-il que la nouvelle d'hier les ait affectés tout autant que moi ?

Je décide de lancer à la cantonnade, afin de recueillir quelques réactions, et de montrer que John Zerman, je m'en fiche comme de l'orgasme d'une libellule :

- Eh bien, vous en faites, des têtes d'enterrement !

Mon père sourit, mais personne ne souffle mot. Décidément. Je vois bien que je n'arriverai à rien, alors je lâche l'affaire et enfile mes écouteurs. Mais à peine ai-je lancé la musique dans mes oreilles que je vois maman éclater en sanglots. Que se passe-t-il ? Et Papa et Michael qui ne réagissent pas. Ils cachent quelque chose. Je demande à ma mère ce qui la contrarie, je la console du mieux que je peux, mais elle ne fait qu'afficher ce sourire désabusé en secouant la tête. Les larmes continuent de couler sur ses joues. Elle ne dira rien. Je me tourne alors vers Michael, mais il évite intentionnellement mon regard ! Qu'est-ce ça veut dire, bordel ? Quant à Papa, je n'essaie même pas de le questionner, il me dira qu'il a besoin de se concentrer sur la route, que je le dérange, que je vais nous avoir un accident. J'ai trop entendu cette excuse. Je déteste ça. Pourquoi ne veut-on rien me dire ? Puisque c'est ça, je ne soufflerai mot. Je serai muette comme une tombe.