2. Lumière

6 minutes de lecture

Marine

Marine aide la jeune femme à s'installer dans sa voiture et attache son fils, avant de se placer au volant. Elle démarre la voiture et lance le chauffage.

- Au fait, je m'appelle Marine, se présente-t-elle, espérant qu'elle daigne lui répondre.

- Et moi, Andy ! s'écrie Andréa à l'arrière.

- Bi...bian...an...anca..., murmure-t-elle tout bas.

- Pourquoi tu parles comme ça, Bianca ? demande le petit garçon, curieux de savoir pourquoi sa nouvelle amie à une façon de parler aussi étrange.

- Andréa ! Ce n'est pas quelque chose qu'on demande, excuse-toi, le réprimande Marine, gênée des questions indiscrètes de son fils.

- Pardon.

Andréa se tait et Marine reprend.

- Excusez-le, il est jeune et très curieux.

- Pas...as...de...pro...prob...blè...ème...

Bianca indique la route de son appartement à Marine qui l'y conduit sans hésiter. Une fois devant l'immeuble, Marine soutient Bianca et attend qu'Andréa soit descendu pour fermer sa voiture. Ils montent tous les trois jusqu'à l'appartement de la brune, au troisième étage. Marine n'a pas pu s'empêcher de soupirer lorsqu'elle a vu que l'ascenseur était en panne, mais Bianca lui a assuré qu'elle était habituée, étant donné que cela faisait maintenant trois mois qu'il ne fonctionnait plus.

Arrivés devant la porte, Bianca sort ses clés et ouvre la porte, Marine la dépose dans son canapé.

- V...vous...vou...lez...à...à...à...b...boi...boire ? demande-t-elle.

- Non merci, est-ce que vous avez besoin de quelque chose ? la questionne la blonde.

- N...non...mer...m...merci...

Bianca grimace quand elle tente de se lever pour les raccompagner, ce qui n'échappe pas à Marine.

- Stop. Laissez-moi jeter un coup d'oeil à votre cheville, propose-t-elle en la faisant s'assoir.

Elle voit la brune froncer les sourcils, mais elle se laisse faire, vaincue.

Marine lui retire ses chaussures et commence à la masser.

- Je pense pas que ça soit foulée, où est-ce que je peux te trouver de la glace et un torchon demande-t-elle.

- Le...le...fr...fri...ri...go...po...por...rte...de...de...d...droi...oi...te, bégaye la brune.

Marine se dirige vers le meuble en question et en sort quelques glaçons.

- Et le torchon ? crie-t-elle.

Aucune réponse. Elle s'appraite à redemander quand son fils débarque en courant, il s'est débarassé de son blouson, son bonnet et son écharpe.

- Maman ! Elle dit qu'ils sont dans le tiroir sous l'évier ! hurle-t-il avant de repartir en sautillant.

- Andy ! Ne cours pas ! gronde-t-elle en attrapant un torchon.

Elle revient dans le salon et voit Andréa, assis sur le canapé à côté de Biancaa, les yeux rivés sur un dessin animé. Elle place la poche de glace contre sa cheville qu'elle cale entre deux coussins.

- Vous savez, ce n'était pas la peine, assure-t-elle en montrant la télé.

Bianca hausse les épaules et repose son regard sur l'écran.

- Je vais chercher vos courses, elles sont dans le coffre. Andy, tu es sage, j'arrive, déclare-t-elle avant de disparaître dans les escaliers de l'immeuble.

Elle arrive en bas et rentre dans la voiture, elle pose ses mains sur le volant et y colle son front, elle pousse un long soupir. Elle ne comprend pas, pourquoi maintenant ? Pourquoi ? Elle n'a pas le droit, elle ne peut pas lui faire ça. Des larmes silencieuses coulent le long de ses joues, elle n'avait qu'une envie, c'était de rentrer chez elle, d'appeler sa meilleure amie et de pleurer dans ses bras pendant qu'elle la réconforterait comme elle le fait si bien.

Elle sèche ses larmes, attrape les trois sacs de courses et remonte.

- Voilà, Andy, mets tes affaires, on y va, ordonne-t-elle.

- Oh non, Maman ! Pas maintenant ! s'exclame le petit garçon.

-Tout de suite, Andréa ! gronde-t-elle.

- Non ! Je veux pas y aller ! s'énerve le petit garçon.

- Andy !

- Non !

Marine sent qu'elle va exploser. Elle fait tout pour garder son calme, mais son fils est aussi têtu qu'elle. Elle ne veut pas que Bianca assiste à ça, ellene veut pas qu'on pense qu'elle est une mauvaise mère.

- Andréa Peltier-Sanchez ! Dépèche-toi de t'habiller ! hurle-t-elle à travers l'appartement.

- T'es méchante ! crie le petit garçon avant d'enfiler son manteau, jetant bonnet et écharpe par terre.

Bianca tend à Marine un papier sur lequel elle lui indique que le double des clés estsur le buffetdans l'entrée et qu'elle n'aura qu'àle mettre dans sa boite aux lettres.

- Merci et désolée pour...ça, s'excuse-t-elle avant de partir.

Le trajet se fait dans le silence le plus total, Andréa n'a pas dit un mot et Marine est bien trop surles nerfs pour lui dire quoi que ce soit. Elle se gare dans l'allée devant leur maison et descend, rapidement suivi par le petit garçon qui part en courant dans sa chambre une fois la porte d'entrée ouverte.

Marine commence à culpabiliser de lui avoir crier dessus de la sorte. Elle monte à l'étage et entend du bruit provenant de la chambre de son fils. Elle s'approche et finit par entrer. Elle peut alors observer le carnage, la caisse à jouet est renversée, les livres de la bibliothèque parterre et la couette traîne à côté du lit défait, la lampe est cassée.

- Andréa..., soupire-t-elle, frustrée qu'il n'ait pas trouvé d'autres solutions que saccager sa chambre pour évacuer sa colère.

- Laisse-moi ! crie-t-il.

- Andy, je suis désolée, mon coeur, s'excuse-t-elle.

- Je te déteste ! T'es trop nulle ! Je veux revoir Mama, pleure Andréa, le visage rouge de colère.

- Mon chéri...

- Je veux voir, ma Mama ! hurle-t-il.

Marine s'approche pour le prendre dans ses bras, mais il la repousse brusquement.

- Andy, s'il te plaît. Je suis désolée, j'étais à bout, je voulais pas crier.

- Je te déteste ! T'es la pire maman du monde ! Mama, elle me criait jamais dessus, elle ! T'es nulle ! s'exclame-t-il.

Les yeux de la jeune femme s'emplisse de larmes. Elle sort de la chambre et prend son téléphone.

- Allo ? Comment va la super maman ? s'exclame la voix de sa meilleure amie.

- Julie... sanglote-t-elle.

- Marine ? Qu'est-ce qui t'arrive ? s'inquiéte-t-elle.

- Viens, je me suis disputée avec Andy, s'il te plaît, murmure Marine en pleurant.

- Quoi ?! Bouge pas, j'arrive.

Elle raccroche. Marine s'effondre dans son canapé, elle ne veut pas qu'il la déteste. Il est tout ce qu'il lui reste, elle ne s'en remettrait pas.

Une dizaine de minutes plus tard, Julie arrive essoufflée.

- Qu'est-ce qu'il se passe, ma belle ?

- Il est dans sa chambre, il veut pas me voir.

Julie part le voir, comprenant que la blonde souhaite rester seule. Elle redescend quelques minutes plus tard et s'assoit à ses côtés.

- Marine ?  Andy voudrait venir dormir à la maison. Je pense que c'est une bonne idée, on en profitera pour faire plein de bêtises et puis toi, tu pourras être tranquille et prendre du temps pour toi, explique-t-elle en lui prenant la main.

Le coeur de la jeune femme se serre quand elle comprend que son fils ne veut pas rester avec elle. Elle voudrait tout effacer, cette année horrible, elle voudrait retourner en arrière, quand ils étaient tous les trois et que tout allait pour le mieux.

- Marine ?

Elle hoche la tête pour seule réponse. Julie lui frotte le dos, la blonde se blottit dans ses bras.

- Dis-lui que je l'aime plus que tout, souffle-t-elle entre ses sanglots.

- C'est promis. On va y aller. Pas de bêtises, Marine. Je suis sérieuse, je veux plus jamais te revoir dans cet état-là, déclare Julie avant de quitter la maison.

Une fois seule, Marine explose. Elle crie, elle hurle, elle sanglote, la respiration hachée, son coeur battant la chamade, elle s'accroche à ce petit bout d'espoir au fond de son coeur, cette petite lumière qui la réchauffe encore à l'intérieure. Elle repense à tous les bons moments qu'elles ont partagé, qu'ils ont partagé. Elle attrape un des T-shirts trop grands de Lisa et s'endort en serrant contre elle, la peluche qu'elles ont offert à Andy à son entrée à l'école.


Bon, la lumière m'a pas trop inspirée, je l'avoue...

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire WriterWoman ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0