3. Hiver

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Bianca

Cela fait trois jours maintenant qu'elle n'est plus sortie, pas depuis ses dernières courses, en fait. Bianca était tranquillement installée dans son canapé, en train de boire un chocolat chaud, quand elle a reçu l'appel de sa soeur.

- Q...qu...quoi ? demande-t-elle en décrochant.

- J'ai besoin que tu me rendes un immense service, Bianca ! s'exclame Alix.

- Hum...

- Je suis bloquée au boulot par la neige et Kyle n'est pas là, la baby-sitter est malade et j'ai personne pour récupérer les enfants à l'école, commence-t-elle.

- Ho...hors...de...de...que...ques...sti...tion ! s'écrie la brune en bégayant.

- Bianca, s'il te plaît. J'ai personne, je peux quand même pas laisser mes enfants à l'école toute la nuit ! s'exclame-t-elle.

- M...mais...je...je...p...pe...peux...p...pas...A...Al...li...lix...

- Bien sûr que si, tu peux le faire.

- N...n...non...non...

- Bia' ! Eh ! Tu sais que tu peux le faire, assure sa soeur.

- Sé...sér...rie...rieux...lai...lai...laisse...m...moi...tr...tran...an...qui...quille...le ! s'énerva-t-elle.

- Du calme, j'ai juste besoin de ton aide. Une fois, une seule fois. Tu peux bien aller chercher ta nièce et ton filleul à l'école.

- M...ma...mai...ais...j...je...

Elle avait du mal à respirer, la panique la gagnait. Elle ne pouvait pas le faire.

- Eh, Bianca ? Calme-toi, respire, ok ?

Elle ne répondit pas et raccrocha.

De Alix :

" Bia' ! "

" Réponds "

" Tu me fais peur "

" Putain, Bianca ! "

" Arrête de paniquer, s'il te plaît "

" Je vais trouver une autre solution "

" Tout va bien "

" Je m'excuse, je voulais pas te faire paniquer "

" Réponds "

De Bianca :

" Je vais bien "

De Alix :

" Ne me fais plus jamais une peur pareille, Bia "

De Bianca :

" Pardon "

" Je vais aller chercher Aria et Ju à l'école "

De Alix :

" T'es sûre ? "

De Bianca :

" Oui, bisous "

De Alix :

" Bisous, je t'aime Bia <3 "

Bianca vérouille son portable et se prépare à sortir. Elle se poste devant sa fenêtre et observe la neige qui tombe lentement, recouvrant la ville d'un épais manteau blanc. Bien qu'elle déteste l'hiver et la neige, elle doit avouer que c'est un magnifique spectacle.

Vers 15h30, elle quitte l'immeuble et prend le chemin de l'école maternelle. Arrivée devant la grille, elle patiente tranquillement et attend la sonnerie.

À 16h, tous les enfants sortent en courant rejoindre parents et grand-parents, oncles et tantes, frères et soeurs. Bianca ne se sent pas bien, les cris, la foule, les bousculades, elle déteste ces endroits. Elle rentre rapidement dans la cour de l'école maternelle pour récupérer ses neveux.

- Bonjour, vous venez chercher qui ? lui demande une jeune rousse.

- A...ari...ri...ria...ana...et...et...Ju...ju...li...lian...Ro...ros...rosc...com...te, bégaye-t-elle.

- Bien sûr. Ariana ! Julian ! C'est pour vous, appelle la rouquine.

- Tatie ! s'exclame Ariana.

- Marraine ! crie le petit Julian en sautant dans ses bras.

- Sa...sa...lut...

- Tu nous as manqué, Tatie, lui assure Ariana en se collant à elle.

- V...vous...vous...au...aus...si, dit-elle.

Elle les serre dans ses bras. Malgré ses problèmes, ils l'aiment et elle le sait, elle aura beau dire ce qu'elle veut, elle les aime de tout son coeur.

- C'est vos enfants ? demande une voix qu'elle reconnaîtrait entre mille.

- N...non...ce...eux...de...de...ma...s...soeur...r...

- Oh, d'accord.

Bianca se relève et se tourne vers Marine. Elle est accompagnée d'une femme, grande, aux longs cheveux noir de jais et aux yeux bruns, légèrement bridés.

- Marraine ? Marraine ? l'appelle Julian en lui tirant la manche de son blouson.

- Ou...oui...

- C'est qui ? demande-t-il en amenant l'oreille de son doudou à sa bouche.

La jeune femme ne sait pas quoi répondre. C'est qui ? Elle ne le sait pas. Une femme. Celle qui l'a raccompagné chez elle. Qui s'est occupée de sa cheville. Et de lui remonter ses courses.

- Je suis une amie, je m'appelle Marine. Et voici, Julie, ma meilleure amie. Et toi c'est quoi ton nom ? répond Marine à sa place.

- Julian, déclare le petit garçon.

- Et toi ? dit-elle en se baissant à la hauteur de la nièce de Bianca.

- Moi, c'est Ariana.

- Et bien, enchantée de vous connaître.

Marine se relève et un sourire illumine son visage.

- Andy ! s'exclame-t-elle en voyant son fils arriver.

- Maman ? demande le petit garçon en se calant contre Julie.

- On rentre à la maison.

- Quoi ? Non. Je veux pas, je suis bien chez Julie.

- Mais Andréa, tu peux pas rester chez moi. J'adore être avec toi, mais tu manques à ta maman et tu as besoin d'elle, déclare la jeune femme.

- D'accord, accepte le garçon en faisant la moue.

- Je... je vous attend dehors, prenez votre temps, souffle Marine avant de sortir.

- Tu vois, tu lui manques, elle a besoin de son petit garçon.

- Je vais lui faire un calin ! crie-t-il avant de partir en courant.

Une fois qu'Andréa est dehors, Julie se tourne vers Bianca.

- Alors comme ça, vous connaissez Marine ?

- Euh...N...non...p...pa...pas...vr...vrai...ai...m...ment...

- Elle a dit que vous étiez amies pourtant ?

Bianca hausse les épaules et détourne le regard, les joues rouges.

- Vous rougissez, lui fait remarquer la jeune femme.

Bianca attrape la main d'Ariana, prend Julian dans ses bras et quitte le bâtiment.

- Bianca ! Bianca, attendez ! s'écrie Marine derrière elle.

Bianca se retourne et fixe la jeune femme.

- Si on se tutoyez ? propose-t-elle.

La brune hoche la tête et lui rend un timide sourire. Marine prend une grand einspiration avant de se lancer.

- Je... Est-ce que tu...enfin...je pourrais avoir ton numéro ? demande-t-elle en rougissant fortement.

Bianca ouvre de grands yeux. Personne ne lui demande jamais son numéro.

- Mais, si tu veux pas, c'est pas grave, tu sais, assure la blonde.

- N...non...d...do...on...ne...

Bianca prend le portable et rentre son numéro dedans. Elle prend ensuite la route de son appartement. Une fois chez elle, elle part coucher Julian, qui s'est endormi dans ses bras, dans son lit. Quand elle revient dans le salon, Aria est assise dans le fauteuil, elle feuillette un magazine de jouets.

- A...ari...ria...te...tes...chau...chau...chaussu...su...sure..res...

- Oui, Tatie. Pardon, je les enlève.

- C...c'est...p...pas...gr...gra...gra...v...ve...

La soirée se passe bien et Alix arrive vers sept heures pour récupérer ses enfants.

- Tout c'est bien passé ? demande-t-elle en lui embrassant la joue.

- O...oui...ils...ont...ont...man...man...gé...gé...et...i...ils...j...jou...jouent...d...dans...la...la...ch... cham...cham...bre...e, bégaye-t-elle.

Alix pend sa veste au porte-manteau et retire ses chaussures. Elle monte dire bonsoir à Julian et Ariana puis redescend passer du temps avec sa petite soeur.

- Merci beaucoup, Bia'. Je sais que tu déteste sortir. Je m'excuse d'avoir forcé, j'aurais pas dû, mais j'étais complétement paniquée à l'idée de n'avoir personne pour les récupérer. Je suis vraiment pitoyable comme grande soeur, pas vrai ? dit-elle en faisant la moue, les coudes posés sur ses genoux.

- D...di..dis...p...p...pas...n'imp...por...porte...e...qu...quoi...

Bianca la prend dans ses bras. Finalement, Alix et ses enfants sont restés dormir chez elle. Ariana et Julian ont dormi dans la chambre d'ami tous les deux, tandis qu'Alix a partagé le lit de sa petite soeur, comme lorsqu'elles étaient plus jeunes et que les crises d'angoisse étaient plus fréquente chez Bianca.

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