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Nous arrivâmes au parc. La neige y était encore plus dense, personne n’y avait mis les pieds depuis un moment. Nous marchâmes dans cette neige recouvrant nos bottes, puis nous nous arrêtâmes sur un banc. J’ai nettoyé celui-ci avec mes gants, et nous nous sommes posés. Nous levâmes la tête vers le ciel, absorbant les rayons de soleil que les arbres laissaient paser.

Des enfants jouaient devant nous. Ils s’envoyaient des boules de neige à tout-va. D’autres scultaient des bonshommes. Ils embellissaient cette journée de joie et de bonheur. Ça faisait du bien de voir cette scène, d’entendre ces rires. J’avais déjà oublié le manque d’action des passants cinq minutes auparavant.

Mon téléphone sonna, c’était le travail. Il y avait eu une panne et les ouvriers avaient besoin de moi.

  • Ah non, pas maintenant…
  • Désolé ma chérie, espérons que ce sera rapide.
  • Oui je l’espère, bon courage en tout cas, et à toute à l’heure.

Elle m’embrassa et nous nous quittâmes sur le banc.

J’étais ingénieur dans une société de production de capteur à usage industriel. J’avais été diplômé quelques années auparavant et arrêté les études pour ne pas avoir un travail avec de lourdes responsabilités. Même si bien sûr en tant qu’ingénieur, j’en avais quand même un peu.

J’ai pris le métro le plus proche et suis arrivé au travail. Une ligne de production était en dysfonctionnement et les ouvriers n’arrivaient pas à la réparer. Je me suis connecté à l’aide de mon ordinateur à l’automate de la machine afin de trouver la panne.

Pendant que j'établissais mon diagnostic, j’entendais les deux agents de maintenance parler dans mon dos.

  • Je savais pas que c’était le terroriste que le chef avait appelé.
  • Le terroriste ? C’est quoi ce surnom ?
  • T’es pas au courant ?
  • Non vas-y raconte !
  • Un jour, j’étais en train de gueuler contre les terroristes pour les attentats et monsieur les a défendus.
  • Non…. t’es pas sérieux ?
  • Si ! Il disait qu’il ne les défendait pas mais les comprenait. Comme quoi si chez nous aussi on recevait des bombes et perdait plein de proches, qu’on aurait envie de faire pareil chez eux.
  • Nooon..mais faut arrêter ce type. Sérieux, tu m’étonnes qu’il soit si réservé, c’est pas par choix. C’est parce que tout le monde l’évite, oui.

Ahhh…... cette bonne vieille dispute au sujet de défendre ou comprendre. À croire que faire la différence n’était pas facile pour tout le monde, j’avais eu la même dispute avec mon entourage. Je ne cesserai jamais d’en entendre parler. Il avait raison de dire que j’étais réservé. À force d'en arriver au conflit en donnant son avis, ça donne plus trop envie de partager.

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