II

3 minutes de lecture


Cela dit une chose me turlupinait. Pourquoi avais-je donc fait tout cela? Une réponse me vint alors : je devais faire l’inverse de ce que voulait papa. Je redoublais donc d’ardeur dans ce que les gens appelaient le mal. Je baisais maman toujours plus fort. Une fois je lui brisais même une jambe et lui coupais trois doigts, que je mangeais malgrés la détestation que j’avais pour la viande. Je buvais. Je me droguais. Et cela en toute impunité. Seulement je fus bien vite écoeuré de ces extravagances. Le tourment de l’ennui s’empara de moi. Il me fallait plus. J’avais changé mon monde en retournant les valeurs de mon géniteur, je pouvais encore inverser les miennes. Je commençais par arrêter de faire du mal à maman, je m’en faisais à moi. C’est ainsi que je me coupais trois doigts que je lui faisais manger. J’eu du mal à me désintérésser de ses féllations, mais il fallait bien que je le fasse. Enfin, j'arrête de la téter. Elle me supplia de tout son être de reprendre mon alimentation car elle souffrit atrocement, mais je restait fidèle à mes convictions. Un jour, je lu la bible et c’est après cela, ayant été appelé par les cries de douleurs de maman, que je me résolu à la libérer. Je la tétais une dernière fois puis l’éventrais avec le même couteau que papa. Ce fut fort éprouvant, je pleurais et hurlais de tristesse en réalisant cette acte. Sa bouche était pleine de sang et elle partait lentement en lâchant à chaque fois un hoquet, laissant ainsi son âme s’échapper de son corps. Elle avait bien trop souffert par la faute du destin, il était temps qu’elle s’en aille. Je lui fit bâtir la plus belle des sépulture avec l’argent qu’il me restait.

J’errais alors sans but et sans nourriture. Je m’éffondrai une nuit et le lendemain je me réveillais entouré de religieux. Le secours catholique m’était venu en aide. Ils se plièrent à mes exigences nutritionnels, me fournissant du lait de chèvre qui, bien qu’infecte, me permis de survivre. Bien vite ils se rendirent compte de mon savoir en matière biblique. Il commencèrent donc à m’instruire avec mon consentement et me mirent sur le chemin de la rédemption. Je devint le plus fier de leurs fidèles et surtout je m’investis corps et âme dans l’aide de mon prochain. Je visitais bien des pays défavorisés, des bidonvilles, des zones de conflits où je les aidais à sauver moultes vies, malgrés mon handicape. Eux, s’occupaient de réparer les corps, lorsque moi je m’occupais de réparer les esprits. Aurais-je continué sur cette voie que je me serais fait canoniser.

Les religieux me conseillèrent de devenir psychologue, car j’avais une prédisposition à l’être et qu’ainsi j’aiderai bien plus mon prochain. Je trouvai leur idée bonne et m’inscrivais à l’université. Seulement, le lait de maman me manquait tellement et l’ennui devint si pesant que je ne pensais plus qu’à cela. C’est là que je rencontrai mon amoureuse. Elle était jeune et belle, pleine de vie et surtout me ressemblait tellement. Je lui confiai mon âme dès l’instant où je la voyai. Nous fîmes l’amour et je l’inséminais par accident. Peu nous importait, nous garderions l’enfant et nous nous maririons dans la plus grande tradition chrétienne pour qu’ainsi elle accouche d’un authentique être humain et non d’un bâtard. La cérémonie fut célébré en compagnie de mes amis religieux.

L’accouchement fut rude, mais dès qu’elle revint à elle, elle sembla étrange. Elle eut un mouvement de répulsion lorsque Bébé commença à la téter. En rentrant chez nous (car étant tous deux jeunes adultes, nous avions un chez nous) elle prit l’enfant par les pieds, le cloua à un mur et alla chercher un marteau avec lequel elle l'assomma. Après quoi elle utilisa un couteau pour le dépecer alors qu’il convulsait encore. J’admirais la scène, intrigué.

Elle revint vers moi et me tendit son sein. Aussitôt je gorgeais ma bouche du doux lait de maman qui, pour la première fois de ma vie, me parut délicieux. Nous revînmes quelques jours plus tard à l’église, celle où nous nous étions marié, pour le baptême. Quelle ne fut pas l'extrême gène de mes amis lorsqu’au lieu du bébé je fut présenté au prêtre pour la cérémonie. Il s'exécuta malgrés tout. Je renaissais.

Je n’avais marché depuis ma première tentative de suicide, mais dès lors que ma tête émergea du gosier du père, tel le fils porté par le marionnettiste qu’est le saint esprit mon corps s’anima de nouveau et ce fut dans le plus grand émerveillement de toute l’assemblée que moi et mon aimée rentrâmes chez nous sans un mot. 

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Jérôme Answald ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0