Chapitre 2

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Je me réveille avec aux narines une odeur aseptisée. Cette odeur si propre aux milieux médical, ou suis je ? J'entends des voix. Celle haché de Pierre qui sanglote, celle de Mathilde triste mais sure. J'écoute vaguement sans vraiment entendre. Je ne sais plus trop ce qui s'est passé. Tout se brouille dans ma mémoire. Mon nom sonne à mes oreilles. Je me concentre pour entendre ce qu'ils se disent j'en saisis des brides.

Pierre culpabilise pour l'accident, mais Mathilde lui assure qu'il ne m'a pas touché que c'est la malnutrition et l'effort violent qui ont eu raison de moi. Il dit que tout est de sa faute que je suis revenu pour le fuir. Mathilde confirme mais lui explique que j'ai eu peur de perdre ma liberté, d'être entretenu, que je n'ai pas compris. La mémoire me revient...

La colère et la honte aussi, Je me souviens de mon dégoût, de moi. J'ai envie de lui hurler que si j'ai très bien compris, qu'il a manipulé ma vie et que je suis un monstre. Pierre ne m'en laisse pas le temps et murmure « Dire que j'ai cru au destin quand j'ai su qu'il travaillait pour une de mes sociétés » Sa phrase me choque, il l'ignorait. Mais alors, j'ai vraiment obtenu cette place par moi-même ? J'ai peur. Mille questions me viennent.

Mathilde n'en pose qu'une la plus importante. « tu l'as accueilli chez toi, nourris, logé, tu l'as soutenu pour son enfant. Peut tu me dire sincèrement que tu n'avais pas d'arrière pensé ? » « Non » il hurle puis pleure et enfin s'exprime, de façon décousue, incompréhensible. Mathilde l'interrompe d'une question « Tu l'aime à ce point ? tu le connaît à peine. » Il lui rétorque qu'il m'a confié ses enfants, avant de m'abdiquer son cœur. Je commence à me demander si je suis le seul ce soir là à avoir été ensorcelé.

Il reste que cette relation est une monstruosité. Lui n'en souffrira pas. Il a l'argent pour faire oublier sa perversité. Mais moi et surtout Matéo, nous n'avons que souffrance à attendre de cette vie. Je ferme les yeux Je n'ai pas envie de parler trop de chose à digérer. Trop de nouvelles a intégrer. J'ai besoin d'un moment pour réfléchir.

J'entends la voix de Julie qui demande si je suis vivant et ajoute que je suis le fiancé de son amie. Apparemment dieu n'existe pas ou n'a pas entendu ma supplique. Mathilde hurle que c'est faux. Elle explique à Pierre que j'y pensais pour garder Matéo que j'ai même laissé les parents d'Émilie demander la garde. Elle pleure, et dit que j'aime mon fils plus que tout. J'entends la voix de la pédopsy de Matéo qui annonce directement que mon dossier est contre moi.

Pourquoi est-elle là ? Elle complète son propos : à moins d'un changement radical on me retirera Matéo définitivement. Mon amour pour lui est la seul chose que personne ne conteste mais cela ne suffit pas à faire de moi un bon père. Pierre déclare que j'ai toujours un emploi qui m'attend sur Paris et qu'il a mis au nom de mon fils un appartement. Il ajoute que tous ceci a été fait légalement, devant notaire et que tous les bien seront gérés par un cabinet extérieur et que personne ne pourra prendre à Matéo ses biens. Il est stipulé dans le contrat que seul les personne veillant au bien être de Matéo peuvent jouir de cette appartement. J'arrive enfin à parler et le merci qui s'extirpe de mes lèvre est le plus sincère de ma vie. Il vient de peut être me conserver mon fils.

Je n'ai pas vraiment le temps de comprendre quoi que ce soit d'autre Pierre me soulève du lit et glisse une langue avide entre mes lèvres. Je ne sais pas s'il embrasse bien ou pas car au contact de nos langues, je suis repartie dans les vapes. Mon second réveil m'offre la présence de mon fils. Matéo qui me serre dans ces bras en larme et me suppliant de ne pas partir rejoindre sa maman. Je crois que c'est la plus tendre supplique qu'il aurait pu me faire. Je vais me battre pour lui. Mon regard croise celui de Pierre emplis de tendresse et d'envie. Il me fait ce sourire craquant. Je crois que je vais rentrer à Paris et pas seulement pour le travail qui m'y attend.

Je le regarde quittait la chambre, emmenant avec lui ce rayonnement si spécial. Ces fesses joliment bombées qui disparaisse derrière la porte, voilà qui ne donne pas envie de traîner dans ce lit. Pierre attend moi. Je te jure de te faire connaître les joies de la paternité en échange d'un aller simple au septième ciel dans tes bras. Je me recouche et laisse le sommeil venir. Je vais avoir besoin de toutes mes forces pour cette famille que l'on construit. 5 garçons sous un même toit, ce ne sera pas de tout repos. Entre médisance et bêtises enfantines, ma vie va être de toutes les couleurs.

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