Malgré un retour à ma réalité dure mais néanmoins normal, je pensais garder un souvenir magique de cette étrange soirée. Chez lui j'avais pus laver mes vêtements, faire une toilette complète la chambre étant équipée d'un dressing et d'une salle de bain individuel. J’étais donc dans les meilleures dispositions pour tenter de trouver un emploi...

Je tentais ma chance et réussi enfin à trouver un petit quelques chose qui n'avait rien à voir avec mon IUT de commerce, mais à cheval donné on ne regarde pas les dents. Je vivotais, toujours dans la rue mais avec un peu d'argent ce qui me permettait de manger et parfois de m’offrir l’hôtel pour rester propre. Jusqu'au jour où il a débarqué et sous le regard ahuris de mes collègues m'a littéralement jeté dans sa 2 places sport pour prendre le volant et me ramené chez lui. Arrivés la- bas il m'a mené à la chambre que j'avais occupée m'a filé un trousseau de clés avec ses mots :

« Tu n'as aucun endroit où aller et moi j'ai envie de compagnie alors voilà les règles. On se retrouve à 6 heures et demie maximum le soir, tous les soirs. Tu prends la bleu marine intérieur noir comme voiture, tu as les clés sur ce trousseau avec celle de la maison et du garage. Je te sais honnête tu n'as pas abusé la dernière fois contrairement aux autres... et j'ai besoin de quelqu'un de stable pour mes fils. Je crois que tu peux être cette personne Damien. » Et il m'a planté là. J'étais sous le choc, Il m'a fallu un bout de temps pour réaliser ce qui se passait. J'avais un toit. Et quel toit, l'appart était immense, en plein Paris, ma chambre était confortable et apparemment mon dîner tous les soirs assuré. Le conte de fée pouvait commencer.

La vie a commencé à quatre entre lui, moi et ses 2 fils Alexeï et Ivan. Je m'occupais d'eux le matin, leur père n'étant pas levé, les emmenais Alexeï à l'école primaire et Ivan à la maternelle. Je les retrouvais le soir en rentrant après ma journée de boulot, une nounou les prenait en charge à la sortie des cours et restait sur place la nuit, leur père s'occupait d'eux puis les couchait et partait en soirée revenant rarement seul et surtout rarement tôt. Plus ou moins imbibé d'alcool, parfois à tel point que ses amis le laissait sur le canapé ou je le retrouvais le matin endormi. Je le voyais flirter avec les filles comme les garçons mais je ne lui connaissais aucune réelle relation. Bref un équilibre étrange pour ses enfants comme pour moi. Un équilibre que j'ai involontairement modifié un soir.

La nounou m'avait confié que la maîtresse d'Alexeï souhaitait le voir et je n'avais pas réussi à le lui dire ce soir, aussi je m'étais résolu à l'attendre espérant qu'il serait suffisamment sobre pour comprendre l'importance de son rôle de père. Depuis le début c’est moi qui gérais tout ce qui concernait ses enfants. De fait j’avais obtenu l’exceptionnel privilège de monter à l’étage ce qui était totalement interdit, même la nounou ne pouvait y accéder. Je trouvais parfois qu’entre elle et moi il y en avait une personne de trop.

Je me suis assoupi et c'est le bruit ainsi que le poids de son corps qui m'a réveillé. Il était tellement saoul qu'il lui était impossible de gagner l'étage où se trouvait sa chambre ainsi que celle des garçons. Étant cette fois éveillée à son retour, je ne pouvais pas le laisser dormir sur ce canapé et je m'étais décidé à le mener à son lit. Il ne tenait pas debout et ce fut dur de le mener là-haut. Une fois la porte de sa chambre ouverte, je cherchais l'interrupteur en vain. Il était assez lourd et j’étais fatigué, je pris sur moi de trouver à tâtons son lit et de l'y laisser. Le lit trouvé, je lui enlever ses chaussures et dans la foulé les chaussettes pour le confort de sa nuit.