Chapitre 1

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Je me réveille une fois de plus chez lui, enfin là je suis vraiment carrément chez lui. Ça fait un an maintenant que l'on s'est croisé. Mon père m'avait jeté de chez lui le soir ou j'ai osé avouer mon homosexualité. J'ai voulu me réfugier chez mon copain de l'époque, celui pour lequel j'avais eu le courage de dire la vérité, je l'ai trouvé au lit avec une fille. Dire que pour correspondre au désir de mon père J’ai trahi mon homme en me forçant à faire l’amour à une fille. Bon, c’est lui qui m’avait conseillé d’avoir une copine. De le faire une fois, de manière à ce que mes parents me surprennent, mais quand même, je le trompais avec son accord certes. Mais je restais à mes propres yeux un salop qui faute d'être capable d'être lui-même utilisait les autres. À l'époque, on était très jeune et, je ne le savais pas, il n’assumait pas du tout d’aimer un garçon, il voulait faire des choses à quatre, mais les filles ne m'intéressaient pas à 17 ans.

En fait, je n’avais même pas pu à la première tentative. Face à cette demoiselle j'étais tétanisé et totalement impuissant. Nous avions organisé une seconde soirée où il m’avait aidé, me disant de penser à lui au moment de l’acte et en me caressant discrètement toute la soirée. Dès que la fille s'est mise à nous caresser, j'ai pensé à lui incapable de bander pour elle, je ne me souviens même plus de son prénom, quelle honte... Dès qu’elle a commencé à gémir, j’ai commencé à débander, je lui ai masqué la bouche pour arriver à finir. Et bien sûr, il s’était débrouillé pour que mes vieux assistent au finale. Ce soir-là, j’ai eu droit à un sermon de mon père qui ne cachait pas sa fierté. Moi j’avais honte de moi, de ce que j’avais fait pour entendre cette fierté paternelle. Et là, je découvrais que, non seulement le premier ne m'acceptait pas, mais qu’en plus le second se fichait de moi.

J'ai pris le premier train quittant la ville de mon enfance, dépensant ainsi le peu que j'avais et j'ai rejoint la capitale le cœur en miette avec à peine de quoi me payer un repas. Je n'ai prévenu personne. Mes amis ignoraient ma sexualité et risquaient de me rejeter. Je ne possédais que ce que j’avais sur moi ayant laissé tomber le sac de mes affaires chez celui dont je croyais être aimé.

Le temps était bon, j'ai un peu dormi à la belle étoile quelques jours. Je cherchais un boulot avec pour tout document ma carte vitale et ma carte d’identité. Je n’avais bien sûr pas ma carte bancaire et de toute façon j’avais dépensé une généreuse part de mes économies dans l’aménagement de ce que je pensais être notre studio.

Un soir, alors que je cherchais un coin où passer la nuit. Je suis tombé sur un groupe de jeunes. Je cherchais à me faire le plus discret possible et j'ai croisé son regard. Des yeux comme ça, j'en avais jamais vu, deux prunelles d'un vert émeraude inoubliable. J'ai oublié tout ce qui n'était pas ses yeux, hypnotisés par leurs reflets changeants.

Et brutalement :

« Le problème est réglé.

- Comment ça ?

- Le compte est bon

- Moi je ne m'assois pas à une table ou nous serons treize ça porte malheur.

- Nous sommes quatorze.

- Ben non Pierre, compte par toi-même, donc moi et J.C. 2, j'ajoute Caro et son copain 4, Nicolas et sa sœur et leur cher et tendre, on arrive à 8, ton ami et sa copine plus Mathieu et Christelle ça fait 6 couples. Plus toi, ça fait treize personnes.

- Et lui tu l'oublies ? »

Il me désignait du doigt avec un sourire à tomber par terre. Je crus à une plaisanterie de mauvais goût mais non. J'ai effectivement dîné avec eux et suis resté jouer le quatorzième toute la soirée. Quand j'ai voulu quitter son appartement, ses amis étant soit parti, soit sur le point d'aller se coucher dans des chambres misent gracieusement à leurs dispositions, il m'a retenu et indiqué une chambre me demandant ce que je prenais au petit déjeuner.

C’était le paradis. J'ai passé une nuit excellente, dans un vrai lit, après une soirée de rêve, en compagnie d'un gars beau comme un dieu. Le lendemain, j'étais heureux comme un pape en retournant à la rue. Dans ce qui était ma dure mais néanmoins réel vie.

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