Prologue : Et si ce n’était qu’un rêve

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La mer, elle se rapproche, de plus en plus vite ; le vent, aussi, sur mes joues, rester concentrer, malgré tout, malgré la nuit, malgré le froid ; et soudain, une explosion, là-bas, loin, mais les flammes se rapprochent, je ne ralentis pas, je distingue, maintenant, le bateau brûle, nouvelle explosion, une silhouette est éjectée par dessus-bord… J’abandonne le piqué, je ralentis, les pieds en bas, la tête en haut, c’est l’impact ; l’eau, froide, je ne la sens que sur mon visage, mes joues, ma bouche, mon menton, le ralentissement est brutal, je dois reprendre de la vitesse, tête vers le bas, je sens la force de propulsion qui me redonne de l’élan, je rejoins la silhouette tombée du bateau. J’accroche une poche à sa ceinture, je déverrouille une petite bonbonne d’air comprimé, la poche se remplit, la silhouette remonte à la surface. Je continue la descente, l’obscurité envahit mon champ de vision. Je sens une main, je la retiens dans sa chute. Une lampe, puissante, éblouissante, qui n’éclaire que le néant. Et puis une voix, à mon oreille, douce, calme, malgré le stress. Il faut remonter, maintenant, il est trop tard, il n’y a plus rien à faire. La propulsion s’arrête, mon dos nous entraîne vers la surface, ma dernière prise, inerte, et moi. Il n’y a plus rien à faire… Bouffée d’air frais, et une bouée, juste à côté, elle, au moins, est sauvée. J’ordonne, j’attends, j’entends, un grondement, une lumière, le jour en pleine nuit, un câble, un mousqueton ; je m’attache, je l’attrape, elle crie, je ne l’entends pas, elle me frappe, je ne sens rien, on remonte, à l’abri. Mission terminée, presque un échec, une douleur… mais chaque vie est précieuse. Qui sauve une vie, sauve le monde. Maigre consolation.

Il pleut, ils sont tous là, atmosphère pesante, elle porte le deuil, accablée par le chagrin, son mari la soutient ; Lui aussi est là, au premier rang, il tient la main de deux enfants, deux petits garçons qui n’ont pas l’air de comprendre ce qui leur arrive. Atmosphère pesante, pluie accablante, chagrin infini. Un prêtre, un autel, des bougies, un cercueil… Mais qui pleure-t-on ? Survivante, mais aujourd’hui, ça ne compte pas… elle s’approche de moi. Son regard me transperce, douleur vive, aiguë, infernale, que la gifle a le doux effet de soulager.

— C’était elle qu’il fallait sauver ! Pas moi. Regarde-les… tu as tout gâché ! Va-t’en !

Mais chaque vie est précieuse. Qui sauve une vie, sauve le monde. Maigre consolation. Le réveil sonne.

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