Onze heures. Toujours personne.

"Les oenologues sont des gens précieux. Les dix minutes de politesse sont plutôt pour eux dix minutes de quota de retard sous peine de passer pour un beauf" souffla Fatima, presque blasée.

"Je choisis d'être optimiste" s'agaçait Anaïs.

Une demie heure après, alors que l'espace était plein de jeunes anciens salariés, l'interphone sonna.

"Olivier Jamain, de Saint John's."

Les portes s'ouvrirent quelques instants plus tard sur un homme de taille moyenne, blond vénitien et à la calvitie bien entamée. Il était suivit d'un M. Falzmi goguenard et stressé ; on sentait plus ou moins qu'il jouait sa vie lors de l'entretien.

"Ravi, où est donc cette salle B27 s'il-vous-plaît ?" expédia M. Jamain. Son automatisme amena Fatima et Anaïs sur la raison même de sa présence dans ces lieux. Elles conduisirent néanmoins le personnage jusqu'à la salle demandée puis se regardèrent dans un sourire commun.

Avant que M.Fatzmi ferme la porte, Fatima, traînant derrière, lui attrapa le bras. "Monsieur, à tout hasard, avez-vous connaissance d'un entretien de M.Jamain avec un dénommé Charles Fertzenmeier ce matin même ?"

"Impossible, M.Jamain et moi avons visité le domaine de Saint John derrière la cathédrale ce matin, dans les environs de Vitry-sur-Seine."

"Et avant cela vous pris-je ?"

"Je suis arrivé en retard mais M.Jamain, énervé, m'a affirmé m'avoir attendu seul dans un café après avoir fait un peu de lèche-vitrine pendant près d'une heure. Je crois qu'encore avant, il a déposé ses enfants à l'école, bon il est déjà assez énervé comme cela, je vous prie de m'excuser au revoir."

Fatima réprima un rire dés que la porte se claqua : "Au revoir" ! Ce monsieur était décidément chamboulé en cette matinée mouvementée.

Anaïs attendait nerveusement à l'accueil les informations récoltées par Fatima.