Chapitre 5 Le mensonge de Charles

2 minutes de lecture

Anaïs et Fatima laissèrent Hazma tenir l'accueil et se réfugièrent dans le petit salon du co-working qui à cette heure de la journée était encore la salle la moins remplie.

"Dis-moi que je rêve, s'il-te-plaît, Fatima".

"Ne paniquons-pas, il s'agit sûrement d'un malentendu. Es-tu sûre qu'il t'as dit qu'il avait rendez-vous à onze heures ?"

Après une entente sur le fait que Charles avait vraisemblablement menti à Anaïs, elles retournèrent assurer le service en attendant l'arrivée des clients de onze heures.

L'ambiance était relativement calme, les clients travaillaient souvent avec des casques ou des écouteurs et parlaient peu entre eux à part à l'heure du déjeuner. Il y avait un peu plus d'hommes que de femmes dans une moyenne d'âge de vingt-cinq-trente ans, tous cordiaux entre eux en général. Il y avait plus rarement des petits groupes de jeunes qui venaient avec leur café Starbuks et leur prénom en lettres noires, s'installer dans le confort du monde horizontal où collaborent le sérieux de l'entreprise et la liberté du café de commerce.

Jusqu'à dix heures cinquante, Anaïs se retint difficilement d'envoyer un SMS à son conjoint pour lui demander où il était, juste pour vérifier si ce dernier s'enfoncerait dans son mensonge. Et puis, finalement, peut-être y-avait-il vraiment un rendez-vous de Saint John's Compagny au même moment, et elle paraîtrait ridicule pour au moins six bons mois, laissant une grande légitimité à Sara autant qu'à Charles pour la chambrer sur sa paranoïa.

Et puis non : elle avait vérifié. Cette entreprise était une SARL créée en 2016 au nombre de deux salariés également associés, dont l'un donnait actuellement une conférence d'oenologie à l'université de Sussex au Royaume-Uni. Le rendez-vous pouvait donc n'avoir été fixé qu'avec l'autre personne : le co-fondateur.

Tout ce qu'elle espérait tenait en la bonne foi de Charles. Il pouvait parfaitement être dans l'ignorance du lieu de rendez-vous, Saint John's Cimpagny pouvait parfaitement ne pas l'avoir informé que le rendez-vous se déroulerait dans la boîte de sa conjointe. D'ailleurs, il n'en savent rien, que cette boîte de co-working est tenue par sa conjointe.

Si elle se posait tant de questions, c'est parce que Charles avait déjà semblé lui avoir menti par le passé. Pas de gros mensonges, de ceux qui sont évidents et face à la contradiction desquels personne ne peut se défiler ni aucune explication tenir logiquement. Non, ces petits mensonges qui ne peuvent être prouvés, ces excuses qui ne rendent dupes personnes mais ne peuvent pas arithmétiquement être contestées. En tous cas sous peine pour Anaïs de passer pour une fille agaçante, chiante.

Finalement, si Chalres lui avait menti ce matin, elle en serait presque contente; cela constituerait une occasion unique de le prendre la main dans le sac. Pour un vrai mensonge, un de ceux, justement ceux-là, qui ne peuvent pas être glissés sous le tapis par une ribambelle d'argumentations ontradictoires les unes avec les autres.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Alice "Chocolat" Renel ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0