Elle ouvre la porte et Fatima se tient en face d'elle, puis la prend directement dans ses bras.

Première fois qu’elle la voit ici, à son hôtel, depuis le choc.

Fatima essaie de la convaincre de partir. De revenir travailler.

Elle refuse. Elle ne veut pas partir de cet hôtel de banlieue même si ses économies y passent, elle s’y sent bien et ne veut voir personne.

D ailleurs explique-t-elle à l'avocate, il y existe une communauté anthropomorphique qui propose de se métamorphoser en quelqu’un d’autre qui a une vie plus horrible que nous pendant une heure, afin d’en ressortir en étant tout guilleret d’avoir cette vie que l'on a, au sein de laquelle un homme à qui vous avez tout donné vous trompe avec un autre.

Les événements de la société anthropomorphique sont réguliers, se déroulent dans un des petits amphis de l'hôtel, sur la scène.

"Mais... c'est un truc de fous ? SOS Personnes alcooliques ?"

"Alcooliques anonymes... Et non, ce n'est pas ça. Les personnes qui participent à ce genre d’événements... Comment dire je me sens proche d'elles en ce moment."

"Mais attends tu déconnes ANais tu ne vas pas aller t'engager dans une secte juste parce que ton mec est gay ! Ca arrive à tout le monde aujourd'hui ! Regarde Marine la fille de mon frère, elle est gay !"

"Fatima.... Elle a toujours été lesbienne, elle ne s'est pas mariée avec un mec pendant 10 ans en faisant croire qu'elle aimait les pénis..."

Fatima ne savait pas trop quoi dire, n'ayant jamais été dans cette situation.

"J'ai besoin d'être seule... désolée."

Les voitures défilaient par la baie vitrée de la chambre, l'autoroute était visible un peu plus loin.

"Et Sara, tu ne vas pas lui dire j'espère ?"

"Non !" lâcha Anais, énervée, en raccompagnant Anais à la porte.

"A lundi prochain au boulot".

Elles se quittèrent en ces termes. Fatima se sentait inutile et se promis de ne pas la contacter jusqu'à lundi pour la laisser tranquille.