Chapitre 20 Charles apprend qu'Anais est au courant

4 minutes de lecture

Charles se presse pour acheter ses nouveaux mocassins, il les a choisis sur internet et entend bien vérifier qu'ils sont exactement comme l'indiquait la photo et les mensurations à la raynure près.

Au bout de vingt minutes, il ressort du magasin trop épuré avec une un sac beaucoup plus grand que la boîte et s'empresse d'attraper un bus, son trench prenant le vent au rythme de ses pas.

Son téléphone vibre. Il ne veut plus entendre parler boulot mais se dit peut-être est-ce Anaïs. Il regarde. Un SMS de Stéphanie, "nous devons parler Charles". Bizarre, elle ne parle jamais de manière aussi grave, elle est légère et gentille d'habitude, même plutôt drôle.

Il l'appelle. Une vieille dame le croise, puis un groupe d'adolescents en skate, puis un vieux monsieur, puis un cadre sup' en doaffle coat. Le cadre sup n'a pas vu le même visage que celui d'avant. Il a croisé un homme au visage déformé. La dame d'après croise un monsieur en train de gueuler au téléphone, il semble ne "pas comprendre" quelque chose, traiter quelqu'un de "d'abruti" ou d'abrutie, elle ne saura jamais le sexe. Elle entend au loin "foutez....pas gênée.....VIREE" sur un ton odieux, je ne sais pas ce qu'il lui est arrivé à ce pauvre vieux mais il ne va rien arranger en étant si désagrable. En tous cas, il ou elle vient de se faire virer.

***

Charles ne veut pas être largué par Anais. Il l’aime. Il a trop besoin d’elle.Elle flatte son égo, est là pour lui, le fait rire . Il ne pensait pas qu’une aventure stupide ruinerait tout. Il entre dans une allée vide pour que personne ne le voie et il pleure. Elle va le larguer. Elle ne veut pas de ça elle ne veut pas d’un mari gay. Elle veut de la virilité, de la poigne. Il réfléchit. Je vais lui en donner, de la poigne.

Anaïs prend son sac et part du boulot, elle retourne à l'hôtel. Elle pense à sa mère, si elle était consciente et qu'elle voyait ça, que dirait-elle... Elle est triste. Elle était si attachée à Charles qui est un homme bon. Elle commence déjà à penser au lendemain. A vrai dire, elle a commencé à y penser dés qu'elle a su ; comment le lui annoncer, comment le larguer. Des précisions, de la pacotille.

Sarah l'a eue au téléphone et elle lui a menti, lui a dit qu'elle avait des rendez-vous d'affaires de l'autre côté de la ville. Ah ! Il avait bien trouvé son endroit, le Charles, pour passer inaperçu et se taper sa petite ristourne.
Elle essaie d'être cynique mais elle n'y arrive pas. Finalement, c'est elle, le dindon de la farce, la fille incapable de voir que son homme est gay alors que probablement tout le monde l’a vu depuis au moins 5 ans.

Elle revoit tous les problèmes qu’ils avaient avant. Elle revoit le fait qu’il n’est pas complètement viril mais pourtant il l’a poussée professionnellement il l’a poussée dans tout ce qu’elle avait fait de bien, il la fait rire et elle le fait rire et c’est le principal, non ?Ils sont si complices. Mais ils sont meilleurs amis. Elle ne le désire plus. Elle ne se sent plus désirée par lui à partir du moment ou elle sait qu'il est peut-être, éventuellement totalement homo.
Et voilà. Elle a eu tellement d’histoires qu’elle ne peut plus changer ça doit être le dernier sinon elle sera la risée.
Elle descend de l’autobus et rejoint Fatima, qui terminait un rendez-vous dans le coin. Elles prennent un café et parlent sérieusement . Fatima lui parle de la nouvelle recrue de son lit à baldaquin, le jeune premier des fintech qui lui fait oublier son mari violent et bedonnant. Elle lui raconte la conversation qu'ils ont eue le matin-même devant la machine à café et qu'il lui a proposé d'aller voir un film ensemble "Ca, il m'emmène voir un film d'horreur, stephen King ! Mais je n'ai pas osé lui dire que ça me faisait peur. Je suis ridicule".

Elle, ne pense qu’à Charles mais elle se retient encore de le dire à Fatima. A la fin lorsque celle ci lui demande, elle n’y tint plus.
« il est gay »
"De qui quoi"
"Charles"
"Hein !?"
"Il est gay"
"Oui j’ai compris mais pourquoi, de quoi, dans quel pays ?"
"Dans le pays où on reçoit des mails sexy d'un type au taf et où notre secrétaire les intercepte pour aller le répéter à sa femme."
"Sympa"
"...ou pas"
"Si ! Sympa Anais. cette fille a été sympa de te le dire."
"Peu importe !!! Ce n’est pas le sujet !" Fatima pouvait parfois perdre de vue l'essentiel dans des moments importants, et se fixait sur des détails féministes alors qu'elle considérait souffrir assez pour que ce sujet n'arrive pas sur la table.
« Ma pauvre, mais qui est le type ? Il a une affaire ou c’est juste un truc comme ça ? »
« Philippe Chavrier... s’il te plaît ne rigole pas... »
Elle réprime fortement un sourire.
« C’est impossible ! Il a une femme et des enfants ! »
« Il faut croire qu’il est prêt à tout pour ne pas avouer au monde sa sexualité, même à se marier et avoir des gosses »
« C'est tellement égoïste pour sa femme »
Anais paya et rentra.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Alice "Chocolat" Renel ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0